IL Y 205 ANS.
Rappelée récemment par Marc Menant sur C.News l’épopée de l’empereur déchu a commencé le 1er mars en fin d'après-midi à Golfe Jouan (Juan), simple plage de la Méditerranée proche de Cannes où il a débarqué venant de l’ile d’Elbe.
Le Jeudi 26 février 1815 profitant du léger brouillard entourant son l'île de résidence forcée où il a été exilé après son abdication du 12 avril 1814, et sa destitution par le Sénat, Napoléon a pris la poudre d'escampette avec quelques hommes (entre 900 et 1200) répartis sur 7 bateaux (Menant parle de 16 mais l’excellent conteur prend parfois des libertés), à la tombée de la nuit.
Le bivouac est établi dans un proche bois d'olivier. Heureusement pour ces hommes, il n'y avait pas d'espace Natura 2000 ! Cela permet au chef de bande d'envoyer des estafettes effectuer quelques sondages (pour connaître la popularité de l'arrivant).
2 mars, bivouac dans la petite ville de Cannes. Le soir, bivouac pour la troupe à Séranon : le Chef des aventuriers dort chez le maire de Grasse, au château de Brondet
3 mars, bivouac à Barrême, en montagne. Le chef de bande loge chez le juge Tartanson où Cambronne, arrivé à 18 heures, après une étape de 46 km, a fait préparer le logement. Napoléon arrive à 20 heures, les rues sont illuminées et toute la population l'attend. Le Maire M.Béraud vient au-devant de lui et le mène à la maison du juge. Napoléon s'entretient longuement avec le Juge, le Maire et ses Conseillers et ils repartirent tous «pleins d'enthousiasme et de dévouement pour sa cause».
Pendant ce temps, Cambronne s'occupe du repas de Napoléon. Cambronne fait fonction de maître d'hôtel, et pour compléter le menu familial, soupe de légumes et plat de morue, commande à l'Auberge du Cheval-Blanc, tenue par Joseph Abbès, un rôti de chevreau ainsi que des fruits et des confitures.
Voulant dédommager le juge Tartanson des frais occasionnés, celui-ci répondra: «Je ne suis pas aubergiste, je ne fais pas de note !». Pierre Cambronne laisse cinq napoléons sur la table avec un papier spécifiant de donner dix francs aux domestiques.
La maison du juge Tartanson existe toujours. Il y a une petite plaque sur le pignon pour rappeler cette nuit.
4 mars, parti de bonne heure la troupe arrive à Digne, Napoléon se repose, tout le monde repart en milieu d'après-midi pour Malijai (Alpes de Haute-Provence).
5 mars, arrivée à Sisteron d'où tout le monde repart vers 15 H. Arrivée à Gap à 22 H. La remontée vers Grenoble se passe bien. Il y avait quelques craintes envers les Impériaux ayant viré légitimistes ; Masséna, à Marseille n'a pas bougé. Dans un cas comme dans l'autre il ne sera pas considéré comme félon. Par ailleurs, jusque là, la versatilité fonctionne bien.
6 mars, départ tardif de Gap où Napoléon abandonne le fanion des Tirailleurs corses qu'il arborait depuis son départ de l'île d'Elbe. Le chef des aventuriers reprend le drapeau tricolore. Arrivée tardive à Corps.