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LUNDI 27 JANVIER 1794, ANTOINE-PHILIPPE DE LA TREMOÏLLE EST EXECUTE.

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LUNDI 27 JANVIER 1794, ANTOINE-PHILIPPE DE LA TREMOÏLLE EST EXECUTE.

Cet immeuble, sis place de La Trémoïlle, a été le témoin de l'exécution, il y a 230 ans, de l'ancien chef de la cavalerie de l'Armée catholique et royale.

Dans un article récent nous avons lu la fin de l'épopée d'Antoine-Philippe de La Trémoïlle, prince de Talmont (Talmont Saint Hilaire en Vendée).

Transféré à Rennes le 2 janvier pour être interrogé par Esnue-Lavallée, il contracta le typhus dans la prison insalubre où il fut enfermé. Il demanda son transfert à Paris pour être jugé par la Convention. L'ordre en fut donné. Esnue-Lavallée, craignant qu'il ne meure en prison décida de le déférer à la Commission de Gabriel Vaugeois, prêtre défroqué (qui sévit aussi à Nantes et jugea, du 9 novembre 1793 au 8 juillet 1794, 539 personnes dont 84 furent exécutées ; il mourut dans son lit à l'âge de 86 ans).

De Rennes, Antoine-Philippe de La Trémoïlle fut transféré à Vitré où prisonnier et geôliers arrivèrent le 26 janvier, le prince très gravement malade.Comparaissant devant Vaugeois, il fut immédiatement condamné à mort, sentence exécutoire dans les 24 heures ; l'exécution devait avoir lieu à Laval.

Un itinéraire fut prévu et le cortège se mit en route, sous bonne escorte. Mais à la sortie de Vitré il fallut changer l'attelage et réquisitionner des chevaux d'artillerie. Dans le même temps il fut décidé de changer d'itinéraire. Jean Chouan, qui avait prévu de libérer le prince dont il était l'ami, fut prévenu par un messager de ce changement d'itinéraire. Hélas, Jean Chouan, était analphabète et ni lui ni personne de son entourage ne put lire le message.

Le cortège arriva à Laval, place au Blé appelée à l'époque place de la révolution, où était dressé l'échafaud qui avait déjà tué les quatorze prêtres le 21 janvier. C'est à la nuit tombante que l'exécution eut lieu, à la lueur des flambeaux. La tête du prince fut installée sur un chandelier puis fixée sur une pique de la grille du château, l'exécution ayant eu lieu face à la demeure du prince de Talmont.

La place de la révolution s'appelle maintenant place de La Trémoïlle, la boulangerie, sur le mur de laquelle est fixée une plaque, accueillit les spectateurs de la commission et de la municipalité (le patron de ladite boulangerie avait cru malin, en janvier 1994, d'installer dans sa vitrine une guillotine en nougatine ce qui déclencha l'ire du Secrétaire de la Chouannerie mayennaise et son retrait). Le corps resta sur place jusqu'au lendemain et la tête d'Antoine-Philippe de la Trémoïlle sur une pique de la grille du château jusqu'au surlendemain. Puis le corps fut inhumé dans la fosse commune où les prêtres avaient été inhumés le 21 janvier, à la Croix-Bataille. La tête le fut dans le jardin du château, exhumée puis inhumée en 1817 dans la chapelle du château de sa femme près de son fils mort en 1815.

Le prince de Talmont avait 28 ans et quatre mois.

L'association de la Chouannerie mayennaise a fixé, en 1989, une plaque commémorative sur l'immeuble duquel les révolutionnaires "se réjouissaient" du "spectacle".

 

LUNDI 27 JANVIER 1794, ANTOINE-PHILIPPE DE LA TREMOÏLLE EST EXECUTE.

Antoine-Philippe de La Trémoïlle avait épousé en janvier 1785 Henriette d'Argouges (1767-1831), 18 ans ; de leur union est né un fils Léopold en 1787 et décédé en 1815 à l'âge de 28 ans (comme son père).

Nous devons noter que le prince de Talmont (ci-devant prince de Talmont) fut jugé par la commission militaire Clément-Volcler, assistée du greffier Guilbert lui-aussi prêtre renégat, voulue par les Représentants en mission Bourbotte (régicide guillotiné le 17 juin 1795 à l'âge de 32 ans) et Bissy (régicide mort dans son lit le 13 avril 1831) ; ces commissions "jugent" sans avocat ni possibilité d'appel.

Cette commission militaire dans les différents lieux où elle a sévi, Laval, Mayenne, Château-Gontier, Craon, Ernée, Lassay, a prononcé 461 condamnations à la guillotine dont 22 prêtres, 1 clerc tonsuré et 3 religieuses sur 1325 personnes "jugées" (35%)!

Mais aussi : La Commission Félix, 12 condamnations à la guillotine ; la Commission Proust, 28 condamnations à la guillotine ; la Commission Huchedé-Garot, 101 condamnations à la guillotine.

Ayant "épluché" les Archives correspondantes de la Mayenne (4E159/10) pour cette période aucune de ces victimes n'y figure officiellement ; on trouve les noms de militaires et de "victimes" (des patriotes) des Insurgés de la Vendée le 23 novembre 1793.

Par contre figurent des noms de personnes décédées dans les deux hôpitaux de la ville ou dans la prison du château : Jean Garnier et Jean Hameau, du Maine et Loire, Insurgés de la Vendée, 14 ans, le 14 février 1794, décédés à l'hôpital ; Marie Fonteneau, Insurgée de la Vendée, de Luçon, 60 ans, décédée à l'Hôtel-Dieu, le 8 février 1794 ; Pierre Brucher, Insurgé de la Vendée, 47 ans, décédé le 27 janvier dans la maison d'arrestation du ci-devant château ; la citoyenne Ruffin du Châtelier, ex religieuse, 63 ans,, décédée le 21 janvier 1794 audit château où elle est détenue.

Ce sont là les "Valeurs de la république" chères à nos hommes politiques !

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MARC MENANT ET SES APPROXIMATIONS : LOUIS XVI A DUNKERQUE.

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MARC MENANT ET SES APPROXIMATIONS : LOUIS XVI A DUNKERQUE.

Dans l'excellente émission de C News, avec Christine Kelly, Marc Menant nous délivre une page d'Histoire sur Louis XVI, 31 ans,  qui s'est rendu à Dunkerque pour créer un port de guerre contre l'ennemi anglais. J'ai pensé découvrir une nouvelle page que je ne connaissais pas. Mais, après tout, n'apprenons-nous pas tous les jours ?

Le problème est que Louis XVI ne s'est jamais rendu à Dunkerque ; s'il a effectivement ordonné les fortifications de cette ville face aux Anglais il n'y est jamais allé.

Son premier contact avec la mer, plus exactement avec l'Océan,  aura lieu en 1786. Si, effectivement il a décidé en 1776 (il avait 22 ans) de renforcer la défense des côtes, en particulier à Cherbourg, c'est à cause des souvenirs de la guerre de Sept ans (1756-1763) et de l'invasion des Anglais sur les côtes de France.

Le 22 juin 1786 ( il a moins de 32 ans) il est à Cherbourg (et non Dunkerque) ; le Roi est accueilli par une immense ferveur de son peuple. Un arc de triomphe a été dressé pour l'accueillir. Il est logé à l'abbaye du Vœu : il se couche à minuit ; le 23 il se lève à trois heures du matin, assiste à la messe et prend son déjeuner. Après sa toilette il se rend aux chantiers navals et visite le port. Il discute avec les uns et les autres qui sont étonnés de ses connaissances navales ; il connaît tout d'un bateau, les noms, les manœuvres, les différents éléments d'un navire.

Le 24 juin il assiste à une revue navale ; il est entouré par la foule enthousiaste, il écrit à sa femme, Marie-Antoinette, "L'amour de mon peuple a retenti jusqu'au fond de mon cœur ; jugez si je ne suis pas le plus heureux roi du monde".

Le 26 juin Louis XVI quitte Cherbourg, acclamé aux cris de "Vive le Roy" et fait remettre, sur sa cassette personnelle, 2 mille Livres au Curé de la paroisse et 8 mille Livres au maire pour l'hôpital. Il rentre à Versailles par Saint Lô, Le Havre, Rouen.

 

MARC MENANT ET SES APPROXIMATIONS : LOUIS XVI A DUNKERQUE.

Enfin, lorsque Marc Menant parle des Etats-généraux et des trois États il qualifie la Noblesse d'Aristocrates puis d'Aristos (avec son sourire en coin habituel aurait-il trop vu le film Les Aristos ) , il semble ignorer que ce terme est appliqué par les révolutionnaires, dès 1790, à ceux qui s'opposent à la révolution.

Sacré Marc Menant, laïcard invétéré !

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21 JANVIER 1794, LES 14 PRÊTRES MARTYRS DE LAVAL.

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21 JANVIER 1794, LES 14 PRÊTRES MARTYRS DE LAVAL.
En ce 21 janvier 1794, la révolution assassine 14 prêtres, à  Laval. 
Leur crime : être prêtres et avoir refusé de prêter le serment à la Constitution civile du clergé qui les écartait du Pape. De dangereux activistes âgés de 46 à 77 ans.
Une plaque en cuivre signale leur martyre  dans la cathédrale de Laval.
21 JANVIER 1794, LES 14 PRÊTRES MARTYRS DE LAVAL.
Abbé René-Louis Ambroise, 74 ans, prêtre de la cathédrale
Abbé Jacques André, 50 ans, Curé de Rouéssé-Vassé
Abbé François Duchesne, 58 ans, chapelain de Saint Michel de Laval
Abbé André Dulion, 66 ans, Curé de Saint Fort
Abbé Jean-Marie Gallot, 46 ans, aumônier des Bénédictines,
Abbé Louis Gastineau 66 ans, Chapelain de Port-Brillet
Abbé François Migoret-Lamberdière, 65 ans, Curé de Rennes en Grenouille (qui a été le premier instituteur de Volcler "C'est toi Volcler que j'ai reçu à ma table qui me condamne à mort ?"
Abbé Julien-François Morin de La Girardière, 64 ans, prêtre de Saint Vénérand
Abbé Julien Moulé, 77 ans, Curé de Saulges
Abbé Joseph Pelé, 74 ans, aumônier des Clarisses,
Abbé Augustin-Emmanuel Philippot, 77 ans, Curé de Bazouges des Alleux
Abbé Pierre Thomas, 75 ans, aumônier des Augustines de Château-Gontier
Abbé Jean-Baptiste Triquerie, 57 ans, aumônier des Franciscains
Abbé Jean-Baptiste Turpin du Cormier, 64 ans, curé de La Trinité.
 
Le juge est Jean Clément, 48 ans, notaire véreux, Président de la Commission militaire révolutionnaire de la Mayenne. Il est assisté de Jean-François Marie, juge ("juge le plus forcené n'ayant que Volcler comme rival en scélératesse"- exécuté par les Chouans en mai 1796), de Volcler, 34 ans, prêtre apostat, Accusateur public,  du greffier, Guibert, également prêtre apostat (qui a apostasié fin 1793 et s'est marié). Volcler se mariera à Abbeville le 7 février 1796 et aura trois enfants ; il lui arrivait de dire, lors des procès, à des prévenus récalcitrants "ferme ta gueule ou je te fous un coup de sabot". Bel exercice de la justice! Il meurt le 21 juillet 1813 dans le café qu'il tient à Abbeville, au coin de la place au blé; étrangement la guillotine qu'il approvisionnait généreusement à Laval était dressée Place au Blé.

Volcler avait volontairement choisi cette date pour, dans sa folie criminelle, célébrer le premier anniversaire de la mort de Louis XVI.

La guillotine est dressée sur la place au Blé, actuelle place de La Trémoïlle, en face du château.

Les corps de ces saints prêtres seront ensevelis dans une fosse commune au lieudit  la Croix-Bataille sur la route d'Entrammes avant d’être exhumés le 6 août 1816 et inhumés, le 9, dans l’église d’Avesnières où un panneau de marbre noir rappelle leur sacrifice.

 

 

21 JANVIER 1794, LES 14 PRÊTRES MARTYRS DE LAVAL.

Ces martyrs, Confesseurs de la Foi, seront béatifiés par Sa Sainteté le pape Pie XII le 19 juin 1955. 

Le système républicain est un système politique qui a renversé par la violence un système royal héréditaire le 22-23 septembre 1792 ; il a mis à la tête de la France une monarchie impériale et, en 1962, une monarchie républicaine de type autocratique. Le pouvoir républicain n'est plus basé sur la légitimité dynastique de droit divin mais sur l'utilisation d'urnes baptisées pouvoir démocratique, ce qui ne convient qu'à ceux qui sont convaincus que cela leur convient !

Un an auparavant Louis XVI avait été condamné à mort et exécuté, à l'issue d'une parodie de justice, par une Convention autoproclamée Tribunal - ce que lui réfutait, entr’autres députés-juristes, Cambacérès juriste et légiste  - à une faible majorité de députés dont le vote devait être - au mépris des usages - prononcé nominalement à haute voix. La Peur a créé la décision arbitraire.

En ce 21 janvier 2024 notre fidèle adhérent Marc F.d'E a déposé, comme il le fait depuis de nombreuses années, une gerbe place de la Concorde, au nom du Souvenir Chouan de Bretagne. Il me précise : "Nous étions une petite centaine de participants. La police est venue nous saluer tout en s'assurant aussi de la bonne dispersion des participants. L'un des policiers m'a gentiment indiqué qu'il 《 protégera 》les fleurs déposées par respect pour un 《 ancien roi 》m'a-t-il précisé. Tout n'est pas perdu en France en 2024 !".

21 JANVIER 1794, LES 14 PRÊTRES MARTYRS DE LAVAL.
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17 JANVIER 1794, MORT DE MONSIEUR LE LOUP DE LA BILIAIS

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17 JANVIER 1794, MORT DE MONSIEUR LE LOUP DE LA BILIAIS
17 JANVIER 1794, MORT DE MONSIEUR LE LOUP DE LA BILIAIS

Il y a 230 ans Monsieur Louis-Antoine Le Loup de La Biliais est guillotiné sur la place du Bouffay à Nantes.

Son crime ? Avoir protégé des prêtres réfractaires et laissé célébrer dans la chapelle de son manoir des messes proscrites par les décisions.

Mais lui seul n'est pas frappé par les décisions de La Convention et du Représentant en mission Jean-Baptiste Carrier ; sa femme et ses deux filles sont aussi frappées par la décision de Carrier.

Né le 29 janvier 1733 en la paroisse Saint Laurent de Nantes, il prit une charge de Conseiller au Parlement de Bretagne à Rennes en 1758. Lors de l'abolition des privilèges, dans la nuit du 4 août 1789 à l'instigation du Club Breton de Paris - futur Club des Jacobins - les Lois privées de la Bretagne disparurent, ainsi que son Parlement et toutes les charges y afférant. Monsieur Le Loup de La Biliais se retira sur ses terres, à proximité de Saint Étienne de Montluc en Loire-Inférieure.

 

Pour quelle raison cet homme respecté de tous est-il ainsi exécuté après une parodie de procès ?

Depuis le 13 septembre 1791 il est l'objet d'un harcèlement par la municipalité de Saint Étienne de Montluc "car des messes célébrées par des prêtres réfractaires sont l'occasion de grands rassemblements de cinq à six cents personnes et représentent des risques de troubles à l'ordre public. Les messes ne doivent être célébrées que dans les chapelles des lieux privés. Les prêtres concernés, les abbés Auffray, Blanchet, Bizeul et Urien sont obligés de se retirer à Nantes, sinon ils y seront conduits par la force armée".

Le 9 novembre Monsieur de La Biliais se plaignait de l'interdiction d'exercer de ces prêtres alors qu'ils étaient chapelains et non des fonctionnaires cléricaux astreints au Serment et que d'autre part ils assuraient les secours spirituels aux nombreuses personnes misérables qu'il faisait travailler sur ces terres et auxquelles il assurait pain, travail et logement.

En 1792, nouvelles persécutions. Mais entre celles-ci, il y a des jours paisibles quand même.

Le 18 avril 1793, pour réparer les dégâts causés au District par les premiers Révoltés, Monsieur de La Biliais est contraint de verser 10 mille francs sur les 35 mille de contribution infligés à la commune de Saint Étienne.

Malgré toutes ces vexations qu'il subit courageusement, Monsieur Le Loup de La Bilais est l'objet d'une dénonciation auprès de la Garde nationale de Savenay le jeudi 28 novembre 1793: les mouchards auraient vu, dans les ténèbres, un prêtre s'introduire dans le château de La Biliais.

Vers onze heures, les soldats arrivent, fouillent la maison, ne trouvent rien dans un premier temps puis trouvent dans le pavillon, à gauche sur le cliché, un portefeuille contenant des papiers religieux "et des insignes du fanatisme et de la superstition" (des images du Sacré-Cœur). Sommé de dénoncer le prêtre, Monsieur de La Biliais refuse.

Monsieur Le Loup de La Biliais, sa femme et leurs deux filles sont alors faits prisonniers et emmenés, ligotés, vers la maison commune, ancien presbytère où "règne" Jourdan, curé apostat, dénonciateur et ennemi de la famille Le Loup dont trois fils ont émigré. Seul le plus jeune a pu échapper à la rafle et se réfugier, avec l'abbé Camaret, dans la cache du pavillon.

On imagine leurs regards vers la maison du bonheur dont ils ignorent qu'ils ne la reverront jamais.

Le lendemain ils sont emmenés, toujours ligotés, à Nantes. Monsieur de La Biliais est emprisonné aux Saintes Claires (cette prison qui pouvait contenir de 400 à 500 personnes se situait en face de l'actuelle mairie de Nantes ; la statue du maréchal Leclerc marque l'extrémité du terrain du monastère). 

Devant ses juges Monsieur Le Loup parla avec grande fermeté disant ignorer qu'un prêtre soit entré chez lui durant la nuit, qu'il n'avait aucun témoin contre lui et que "sans en produire, on ne condamnait personne à la peine capitale". L'ancien magistrat ignorait que la justice présente n'avait plus rien à voir avec la Justice qu'il faisait appliquer du temps du Parlement de Bretagne. Le décret du 11 avril 1793 était passé par là : ceux qui recelaient des prêtres réfractaires étaient condamnés à la même peine qu'eux: La mort !

La sentence de mort fut prononcée dans l'après-midi et exécutoire dans les vingt quatre heures.

Monsieur de La Biliais rédigea une belle lettre à sa femme dans laquelle il dit son chagrin d'être séparé, sur cette terre, d'elle et de ses enfants, et des craintes qu'il avait pour elle.

Louis-Antoine Le Loup de La Biliais rendit son âme à ce Dieu en qui il avait toujours cru, place du Bouffay à Nantes, le 17 janvier 1794 à 10 H il y a 230 ans. Il allait avoir 61 ans.

En fouillant le manoir on trouva aussi, circonstance aggravante, des images du Sacré-Cœur, images du fanatisme !

Gloire à la république !

 

17 JANVIER 1794, MORT DE MONSIEUR LE LOUP DE LA BILIAIS
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ABBE JULIEN MINIER, CONFESSEUR DE LA FOI, JANVIER 1794

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ABBE JULIEN MINIER, CONFESSEUR DE LA FOI, JANVIER 1794

Dans l'église de Limerzel, à gauche, est fixé au mur une peinture réalisée par un des paroissiens qui, en janvier 1994, ont voulu rendre hommage à un prêtre, vicaire, martyr de la révolution, l'abbé Julien François Minier. Né le 15 juillet 1761, fils de Judicaël Minier, marchand cloutier, et de Jeanne Guiot à Rochefort en terre.

Il est baptisé le même jour en l'église de Rochefort, Notre Dame de La Tronchaye, par le curé le chanoine Boger. Il faut remarquer que le père, le parrain (perruquier) et la marraine savent signer l'acte de baptême.

ABBE JULIEN MINIER, CONFESSEUR DE LA FOI, JANVIER 1794

Après une bonne scolarité et des études à l'école Saint Yves de Vannes le jeune Julien François entre au séminaire de Vannes (actuel Foyer des jeunes travailleurs rue Victor Hugo) ; il est ordonné prêtre en l'église du Méné par Monseigneur Sébastien-Michel Amelot, évêque de Vannes le 25 septembre 1787.

Dans la foulée il est nommé, par son évêque, vicaire à Limerzel.

Lorsque ce qui deviendra la catastrophique révolution arrive elle s'attaque d'abord au clergé confisquant ses biens issus majoritairement de dons de fidèles et l'obligeant à prêter serment à la Constitution civile du clergé. De quoi se mêle un pouvoir politique, arrivé par un coup d’État, d'affaires religieuses au lieu d'affaires de gestion politique ? (voir les lois de 1880, 1901, 1905-1906).

Tous les prêtres de Limerzel refusent de prêter serment et préfèrent partir en émigration en Espagne ; lui reste pour le bien des âmes de ses ouailles. Il devient ainsi réfractaire aux lois, proscrit donc redevable de la peine de mort.

Il se cache dans des maisons amies et, parfois, dans le tronc d'un chêne lorsqu'il est dans une situation alarmante. Ce chêne existe toujours, entretenu par la municipalité ; il a donné son nom au lieu : Le Clos Minier. Nous y étions lors de notre Assemblée générale en juillet 2023.

ABBE JULIEN MINIER, CONFESSEUR DE LA FOI, JANVIER 1794

Il exerce son activité sacerdotale bénéfique pour les catholiques privés de tout recours à la religion. Finalement l'abbé Julien Minier est pris alors qu'il s'est réfugié chez un ami à Coëtdaly (maintenant Coët Daly) en la paroisse de Pluherlin, Joseph Morice ; il est accompagné de son séminariste Jean Desgrées. Dans la nuit du 6 au 7 janvier 1794 les Bleus viennent frapper à la porte de la maison et se dirigent vers le grenier où se cachent les deux proscrits. Et c'est l'arrestation.

ABBE JULIEN MINIER, CONFESSEUR DE LA FOI, JANVIER 1794

Puis c'est le départ pour Vannes et ensuite pour Lorient où ils arrivent le 9 janvier 1794. Le 10 a lieu le "jugement". Pour la seule cause de ne pas avoir prêté serment l'abbé Julien François Minier est condamné à la peine de mort dans les vingt quatre heures. Joseph Morice et Jean Desgrées sont condamnés à la déportation.

L'abbé Julien François Minier est guillotiné le 11 janvier à onze trente du matin place de La Montagne actuelle place Alsace-Lorraine. Son corps est jeté dans la fosse commune.

"Rendu à l'endroit de l'exécution, il a monté sur l'échafaud et de suite il a été, par l'exécuteur, attaché à une planche et la hache de la loi lui a tranché la tête, à onze heures et demi du matin, en présence d'une grande affluence du peuple" indiquent l'accusateur public Marion et l'huissier du tribunal Raguedal, dans leur rapport du samedi 11 janvier 1794.
ABBE JULIEN MINIER, CONFESSEUR DE LA FOI, JANVIER 1794

Une plaque a été apposée en 1994 dans l'église de Pluherlin pour rappeler la conduite héroïque de ce prêtre victime de la révolution. Une seule erreur : l'abbé Julien Minier né le 15 juillet 1761 avait 32 ans et demi et non 37.

Sur les 26 prêtres et religieux, Confesseurs de la Foi,  victimes de la révolution dans le Morbihan, seul le Bienheureux Pierre-René Rogues a vu  sa cause retenue en 1934 comme martyr de la Foi.

Dans son monumental ouvrage "Mille prêtres du Morbihan face à la révolution" (1999) d'où sont tirés les renseignements de cet article sur Julien Minier, le Père André Moisan précise:  Le 27 novembre 1921, l'évêque de Vannes, Monseigneur Gouraud (originaire de Nantes) écrivait: "Nous nous laissons aller à l'espérance qu'un jour la Sainte Église procurera à nos prêtres de la Révolution l'honneur des autels." Une liste de vingt six martyrs a été proposée aux services du Vatican pour la cause des Saints; elle n' a pas abouti et n'a pas été reprise depuis. "Tous ces serviteurs de Dieu ont entrevu le martyre comme possible, soit en refusant nettement de s'assermenter s'ils étaient astreints au serment, soit s'ils étaient prêtres libres, en semblant ignorer cette formule, ainsi que les autres actes légaux qui leur paraissaient, dans la forme où on les leur présentait, contraires à la foi et à leur conscience. Ils se sont bien rendu compte, avant de périr, que le véritable motif de leur immolation, c'était leur fidélité au catholicisme romain et c'est cette pensée qui les a fait affronter leur supplice. La haine du catholicisme, excitée par des proclamations furibondes et des factums en style grandiloquents qui ne cessaient de représenter ses ministres comme autant de monstres et de scélérats fanatiques, explique seule une immolation à laquelle on ne peut refuser la qualification de martyre."

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NOIRMOUTIER IL Y A 230 ANS

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NOIRMOUTIER IL Y A 230 ANS

 ​​​​​Quelques temps après avoir été grièvement blessé  lors de la Bataille de Chollet (17 octobre 1793), Maurice Gigost d'Elbée, sur proposition de François-Athanase Charette, qui venait de prendre l'Île de Noimoutier le 12 octobre,  part s'y réfugier, en toute sûreté, en début novembre. Sa femme, Marguerite-Charlotte Duhoux d'Hauterive et son frère Pierre Duhoux d'Hauterive se chargent du transport du blessé.

Il n'aura guère le temps de se reposer et de guérir de ses blessures. En effet le 3 janvier  1794, Nicolas Haxo et son subordonné Nicolas Louis Jordy attaquent et prennent l'Île. Durement blessé lors de l'attaque de Barbâtre, Jordy continuera à diriger les opérations, porté sur une civière. Mais devant Noirmoutier il sera de nouveau atteint par une balle en fronto-pariétal droit (l'extraction de la balle entraînera la perte de son oeil droit et la paralysie de la main gauche).

Interrogé par les Représentants en mission Bourbotte, Prieur de la Marne et Turreau (et Dutruy ?) qui avaient eu la surprise de le découvrir en l'hôtel Jacobsen, Maurice Gigost d'Elbée ne donna aucun renseignement durant les deux jours pendant lesquels il fut régulièrement interrogé. Il aura, avec Turreau, des échanges sur des questions non stratégiques telles que les dissensions entre les Chefs de l'Armée Catholique et Royale ou sur l'inutilité de la "Virée d'Outre Loire".

Incapable de tenir debout, suite aux blessures reçues à Chollet,  il est transporté dans un fauteuil sur le lieu de la mise à mort. A ses côtés son ami Pierre-Prosper Gouffier de Boisy (ancêtre de l'épouse d'André-Jean, Membres du SCB,- qui lui descend de Sébastien de La Haye de Silz - tué à Grand Champ en 1795- mais aussi ancêtre de notre hôte du Vau de Quip) et Pierre Duhoux d'Hauterive. Les Représentants en mission vont leur joindre Jean-Conrad Wiéland, lieutenant-colonel et ancien commandant des Bleus, qui s'était rendu à Charette en octobre. On semble surtout lui reprocher d'avoir été un prisonnier sans lien, vivant en bonne intelligence avec ses geôliers qui lui avaient même laissé son épée (la Convention décidera en 1795, de verser une pension à sa veuve et pour leurs trois enfants). Leur exécution eut lieu devant le château de Noirmoutier à une date imprécise le 7 ou le 8 janvier (cette dernière date est celle du message envoyé à la Convention par les lâches assassins Représentants en mission Turreau et Bourbotte).

NOIRMOUTIER IL Y A 230 ANS

Dimanche 5 janvier 2014, après la messe dominicale en l'église Saint Philibert de Noirmoutier, le célébrant, l'abbé Pierre Chatry curé de la paroisse, ayant revêtu une chappe violette, donna l'absouteIn paradiso , entonné par le célébrant retentit, chanté par la belle assemblée. Posée sur une jolie crédence, recouverte d'une nappe blanche, la plaque commémorative fut bénite. Après un sympathique déjeuner, lors des exposés de l'après-midi auxquels assistèrent de nombreux paroissiens, le président du Souvenir Chouan de Bretagne félicita le Père Pierre Chatry pour cette magnifique idée d'avoir donné l'absoute avec la bénédiction de la plaque souvenir de la même façon que, lors des cérémonies d'obsèques on procède pour un défunt.

En effet lors de l'absoute ce n'est pas le cercueil que l'on bénit mais, par destination, le défunt qu'elle contient. Ainsi cette plaque était comme un cercueil contenant le souvenir de la multitude de victimes de la répression atroce qui s'abattit sur l'île (on parle de deux mille). Cette plaque est fixée près de l'ancienne porte (maintenant murée) par où sortirent toutes les malheureuses victimes.

 

NOIRMOUTIER IL Y A 230 ANS

Après les exposés nous sommes allés en pèlerinage sur les différents lieux d'exécution. Merci encore une fois au Père Pierre Chatry pour cette belle journée d'hommage 220 ans après les faits et pour cette cérémonie d'absoute.

RETOUR SUR 2014

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ANTOINE-PHILIPPE DE LA TREMOÏLLE, IL Y A 230 ANS.

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ANTOINE-PHILIPPE DE LA TREMOÏLLE, IL Y A 230 ANS.

Antoine-Philippe de La Trémoïlle, prince de Talmont, né le 27 décembre 1765, prisonnier des Bleus, en mai 1793, pour ses menées contre-révolutionnaires, échappa à ses gardiens et rejoignit l'Armée Catholique et Royale lorsqu'elle s'empara de Saumur le 9 juin 1793.

Il fut alors nommé commandant de la cavalerie de l'Armée Catholique et Royale.

Il participa à la Virée d'Outre Loire après la défaite de Cholet le 17 octobre 1793, ses troupes, ainsi que celles du Vicomte de Scépeaux - sous lequel servait Georges Cadoudal - sécurisant la rive droite de la Loire du côté de Varades, afin que les Vendéens puissent traverser le fleuve royal.

Il semble que ce soit lui qui ait su convaincre les chefs de l'Armée Catholique et Royale de passer La Loire pour aller chercher le soutien des Révoltés du Nord-Loire.
 

Après l'échec de Grandville, il aurait tenté de s'enfuir, avec d'autres (Solérac, Beauvollier, l'abbé Bernier) dont des femmes en s'emparant d'une barque de pêche ; Stofflet l'aurait accusé d'avoir voulu déserter. Antoine-Philippe se défendit d'une telle accusation en disant qu'il voulait aller à Jersey chercher le secours des Emigrés qui s'y trouvaient.
Pourquoi ne pas le croire. Il a, en effet, toujours montré une grande pugnacité et une grande bravoure lors des combats, à Entrammes en particulier. Il aurait pu avoir un mouvement de découragement ; pourquoi pas puisque ce même sentiment atteignait les combattants, dont les Vendéens qui voulaient rentrer chez eux ?

Il reprit son rang et se distingua à Dol, Pontorson, à la bataille du Mans où il couvrit l'évacuation de la ville.

Il fut de tous les errements de la Grande Armée catholique, du moins ce qu'il en restait, du Mans à Ancenis - où il traversa la Loire le 18 décembre avec Henri de La Rochejaquelein avant de retraverser pour rejoindre ses combattants qui n'avaient pu passer.

Ce fut, le 20 décembre, l'arrivée à Blain où, dans la maison La Brosse, se réunirent les principaux chefs afin d'élire un généralissime puisque Monsieur Henri était dans les Mauges. Fleuriot de La Freulière, qui avait mené l'Armée depuis Ancenis, est élu. Ce fut une immense déception pour le prince qui donna un violent coup de pied sur le plancher du salon où se tenait  la réunion. Lors de notre réunion de remémoration du samedi 18 décembre dernier, j'ai fait retentir le même coup de talon sur le même plancher.

Accompagné de son  fidèle domestique Matelein et de son non moins fidèle Jean-Charles Hippolyte Bougon-Longrais (ancien Procureur-général syndic du Calvados) Antoine-Philippe de La Trémoïlle (prononcer Trémouillequitta là  Blain et l'Armée Catholique et Royale afin de retourner dans son Maine.

Ils partirent  pour la forêt du Gavre puis Derval, La Guerche, la forêt du Pertre et allèrent se réfugier dans le moulin à papier de Malagra à La Bazouge du Désert (entre Fougères et  Vitré) fin décembre 1793. Talmond envoya une servante acheter du pain en lui donnant un Louis d'or (rare chez les républicains au temps des assignats !).

ANTOINE-PHILIPPE DE LA TREMOÏLLE, IL Y A 230 ANS.

C'est à cause de cela que la Garde nationale vint les cerner le 31 décembre 1793 ; ils furent emmenés à Fougères pour un premier interrogatoire par le général Beaufort. Il fut découvert lorsque, dans la rue, une servante d'auberge le reconnut et fauta malencontreusement. 

Peut-être est-ce lors de ce premier interrogatoire qu'il fit cette réponse restée fameuse : "Depuis quand es-tu avec les brigands ?" "Depuis que je suis en votre compagnie".

Il est ensuite emmené à Rennes, le 2 janvier, où il est interrogé par l'inflexible et régicide Esnue-Lavallée. En prison il est atteint, dans un dénuement le plus total, par le typhus.

​​​​​​​A suivre.

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BONNE ANNEE 2024, BLOAVEZ MAT.

Publié le par culture

BONNE ANNEE   2024,  BLOAVEZ MAT.

Ce très joli retable, photographié dans l'église de Lanouée, Morbihan, au nord de Josselin, accompagne les voeux du Souvenir Chouan de Bretagne à tous ses Membres mais aussi aux lecteurs de ce Blog.

Cette année marque le 220ème anniversaire de l'exécution de Georges Cadoudal et de ses compagnons le 25 juin 1804.

Belle, bonne et Sainte année 2024 à tous et pour les vôtres. Et surtout ne jamais perdre l'Espérance.

Chouanmicalement

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