NOIRMOUTIER IL Y A 230 ANS

Publié le par culture

NOIRMOUTIER IL Y A 230 ANS

 ​​​​​Quelques temps après avoir été grièvement blessé  lors de la Bataille de Chollet (17 octobre 1793), Maurice Gigost d'Elbée, sur proposition de François-Athanase Charette, qui venait de prendre l'Île de Noimoutier le 12 octobre,  part s'y réfugier, en toute sûreté, en début novembre. Sa femme, Marguerite-Charlotte Duhoux d'Hauterive et son frère Pierre Duhoux d'Hauterive se chargent du transport du blessé.

Il n'aura guère le temps de se reposer et de guérir de ses blessures. En effet le 3 janvier  1794, Nicolas Haxo et son subordonné Nicolas Louis Jordy attaquent et prennent l'Île. Durement blessé lors de l'attaque de Barbâtre, Jordy continuera à diriger les opérations, porté sur une civière. Mais devant Noirmoutier il sera de nouveau atteint par une balle en fronto-pariétal droit (l'extraction de la balle entraînera la perte de son oeil droit et la paralysie de la main gauche).

Interrogé par les Représentants en mission Bourbotte, Prieur de la Marne et Turreau (et Dutruy ?) qui avaient eu la surprise de le découvrir en l'hôtel Jacobsen, Maurice Gigost d'Elbée ne donna aucun renseignement durant les deux jours pendant lesquels il fut régulièrement interrogé. Il aura, avec Turreau, des échanges sur des questions non stratégiques telles que les dissensions entre les Chefs de l'Armée Catholique et Royale ou sur l'inutilité de la "Virée d'Outre Loire".

Incapable de tenir debout, suite aux blessures reçues à Chollet,  il est transporté dans un fauteuil sur le lieu de la mise à mort. A ses côtés son ami Pierre-Prosper Gouffier de Boisy (ancêtre de l'épouse d'André-Jean, Membres du SCB,- qui lui descend de Sébastien de La Haye de Silz - tué à Grand Champ en 1795- mais aussi ancêtre de notre hôte du Vau de Quip) et Pierre Duhoux d'Hauterive. Les Représentants en mission vont leur joindre Jean-Conrad Wiéland, lieutenant-colonel et ancien commandant des Bleus, qui s'était rendu à Charette en octobre. On semble surtout lui reprocher d'avoir été un prisonnier sans lien, vivant en bonne intelligence avec ses geôliers qui lui avaient même laissé son épée (la Convention décidera en 1795, de verser une pension à sa veuve et pour leurs trois enfants). Leur exécution eut lieu devant le château de Noirmoutier à une date imprécise le 7 ou le 8 janvier (cette dernière date est celle du message envoyé à la Convention par les lâches assassins Représentants en mission Turreau et Bourbotte).

NOIRMOUTIER IL Y A 230 ANS

Dimanche 5 janvier 2014, après la messe dominicale en l'église Saint Philibert de Noirmoutier, le célébrant, l'abbé Pierre Chatry curé de la paroisse, ayant revêtu une chappe violette, donna l'absouteIn paradiso , entonné par le célébrant retentit, chanté par la belle assemblée. Posée sur une jolie crédence, recouverte d'une nappe blanche, la plaque commémorative fut bénite. Après un sympathique déjeuner, lors des exposés de l'après-midi auxquels assistèrent de nombreux paroissiens, le président du Souvenir Chouan de Bretagne félicita le Père Pierre Chatry pour cette magnifique idée d'avoir donné l'absoute avec la bénédiction de la plaque souvenir de la même façon que, lors des cérémonies d'obsèques on procède pour un défunt.

En effet lors de l'absoute ce n'est pas le cercueil que l'on bénit mais, par destination, le défunt qu'elle contient. Ainsi cette plaque était comme un cercueil contenant le souvenir de la multitude de victimes de la répression atroce qui s'abattit sur l'île (on parle de deux mille). Cette plaque est fixée près de l'ancienne porte (maintenant murée) par où sortirent toutes les malheureuses victimes.

 

NOIRMOUTIER IL Y A 230 ANS

Après les exposés nous sommes allés en pèlerinage sur les différents lieux d'exécution. Merci encore une fois au Père Pierre Chatry pour cette belle journée d'hommage 220 ans après les faits et pour cette cérémonie d'absoute.

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