LUNDI 27 JANVIER 1794, ANTOINE-PHILIPPE DE LA TREMOÏLLE EST EXECUTE.

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LUNDI 27 JANVIER 1794, ANTOINE-PHILIPPE DE LA TREMOÏLLE EST EXECUTE.

Cet immeuble, sis place de La Trémoïlle, a été le témoin de l'exécution, il y a 230 ans, de l'ancien chef de la cavalerie de l'Armée catholique et royale.

Dans un article récent nous avons lu la fin de l'épopée d'Antoine-Philippe de La Trémoïlle, prince de Talmont (Talmont Saint Hilaire en Vendée).

Transféré à Rennes le 2 janvier pour être interrogé par Esnue-Lavallée, il contracta le typhus dans la prison insalubre où il fut enfermé. Il demanda son transfert à Paris pour être jugé par la Convention. L'ordre en fut donné. Esnue-Lavallée, craignant qu'il ne meure en prison décida de le déférer à la Commission de Gabriel Vaugeois, prêtre défroqué (qui sévit aussi à Nantes et jugea, du 9 novembre 1793 au 8 juillet 1794, 539 personnes dont 84 furent exécutées ; il mourut dans son lit à l'âge de 86 ans).

De Rennes, Antoine-Philippe de La Trémoïlle fut transféré à Vitré où prisonnier et geôliers arrivèrent le 26 janvier, le prince très gravement malade.Comparaissant devant Vaugeois, il fut immédiatement condamné à mort, sentence exécutoire dans les 24 heures ; l'exécution devait avoir lieu à Laval.

Un itinéraire fut prévu et le cortège se mit en route, sous bonne escorte. Mais à la sortie de Vitré il fallut changer l'attelage et réquisitionner des chevaux d'artillerie. Dans le même temps il fut décidé de changer d'itinéraire. Jean Chouan, qui avait prévu de libérer le prince dont il était l'ami, fut prévenu par un messager de ce changement d'itinéraire. Hélas, Jean Chouan, était analphabète et ni lui ni personne de son entourage ne put lire le message.

Le cortège arriva à Laval, place au Blé appelée à l'époque place de la révolution, où était dressé l'échafaud qui avait déjà tué les quatorze prêtres le 21 janvier. C'est à la nuit tombante que l'exécution eut lieu, à la lueur des flambeaux. La tête du prince fut installée sur un chandelier puis fixée sur une pique de la grille du château, l'exécution ayant eu lieu face à la demeure du prince de Talmont.

La place de la révolution s'appelle maintenant place de La Trémoïlle, la boulangerie, sur le mur de laquelle est fixée une plaque, accueillit les spectateurs de la commission et de la municipalité (le patron de ladite boulangerie avait cru malin, en janvier 1994, d'installer dans sa vitrine une guillotine en nougatine ce qui déclencha l'ire du Secrétaire de la Chouannerie mayennaise et son retrait). Le corps resta sur place jusqu'au lendemain et la tête d'Antoine-Philippe de la Trémoïlle sur une pique de la grille du château jusqu'au surlendemain. Puis le corps fut inhumé dans la fosse commune où les prêtres avaient été inhumés le 21 janvier, à la Croix-Bataille. La tête le fut dans le jardin du château, exhumée puis inhumée en 1817 dans la chapelle du château de sa femme près de son fils mort en 1815.

Le prince de Talmont avait 28 ans et quatre mois.

L'association de la Chouannerie mayennaise a fixé, en 1989, une plaque commémorative sur l'immeuble duquel les révolutionnaires "se réjouissaient" du "spectacle".

 

LUNDI 27 JANVIER 1794, ANTOINE-PHILIPPE DE LA TREMOÏLLE EST EXECUTE.

Antoine-Philippe de La Trémoïlle avait épousé en janvier 1785 Henriette d'Argouges (1767-1831), 18 ans ; de leur union est né un fils Léopold en 1787 et décédé en 1815 à l'âge de 28 ans (comme son père).

Nous devons noter que le prince de Talmont (ci-devant prince de Talmont) fut jugé par la commission militaire Clément-Volcler, assistée du greffier Guilbert lui-aussi prêtre renégat, voulue par les Représentants en mission Bourbotte (régicide guillotiné le 17 juin 1795 à l'âge de 32 ans) et Bissy (régicide mort dans son lit le 13 avril 1831) ; ces commissions "jugent" sans avocat ni possibilité d'appel.

Cette commission militaire dans les différents lieux où elle a sévi, Laval, Mayenne, Château-Gontier, Craon, Ernée, Lassay, a prononcé 461 condamnations à la guillotine dont 22 prêtres, 1 clerc tonsuré et 3 religieuses sur 1325 personnes "jugées" (35%)!

Mais aussi : La Commission Félix, 12 condamnations à la guillotine ; la Commission Proust, 28 condamnations à la guillotine ; la Commission Huchedé-Garot, 101 condamnations à la guillotine.

Ayant "épluché" les Archives correspondantes de la Mayenne (4E159/10) pour cette période aucune de ces victimes n'y figure officiellement ; on trouve les noms de militaires et de "victimes" (des patriotes) des Insurgés de la Vendée le 23 novembre 1793.

Par contre figurent des noms de personnes décédées dans les deux hôpitaux de la ville ou dans la prison du château : Jean Garnier et Jean Hameau, du Maine et Loire, Insurgés de la Vendée, 14 ans, le 14 février 1794, décédés à l'hôpital ; Marie Fonteneau, Insurgée de la Vendée, de Luçon, 60 ans, décédée à l'Hôtel-Dieu, le 8 février 1794 ; Pierre Brucher, Insurgé de la Vendée, 47 ans, décédé le 27 janvier dans la maison d'arrestation du ci-devant château ; la citoyenne Ruffin du Châtelier, ex religieuse, 63 ans,, décédée le 21 janvier 1794 audit château où elle est détenue.

Ce sont là les "Valeurs de la république" chères à nos hommes politiques !

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