LUNDI 30 JUILLET 1798 LUNDI 30 JUILLET 2018, IL Y A DEUX CENT VINGT ANS.

Publié le par culture

L’abbé Pierre Mathilde Mourot est fusillé.  Il est né au hameau de la Longueville en la paroisse de Montbenoît dans le Doubs, en 1760, prêtre du diocèse de Besançon. Il est vicaire au bourg de Port sur Saône, bailliage de Vesoul. Il passe ensuite dans la ville de Darnay puis est envoyé comme vicaire à Scey près de Vesoul. Il ne prête pas serment en 1791 ; il est chassé de sa paroisse. Il refuse ensuite le serment de liberté égalité et passe en Suisse et revient en Franche-Comté en 1795. Il est arrêté en mai 1798 et mis en prison à Besançon ; il passe devant la commission militaire de Besançon le 30 juillet 1798 accusé d'être émigré-rentré. Condamné à mort il est fusillé le même jour. Il avait trente huit ans.

 

MAIS AVANT LUI :

L'abbé Pierre Denais, né à Grenoux (village qui a été totalement absorbé par Laval, Mayenne, au XIXe siècle) le 26 août 1756, est ordonné prêtre en la cathédrale du Mans par monseigneur de Jouffroy de Gonsans, et nommé vicaire dans la paroisse de Nuillé sur  Vicoin. Il refusa de prêter le serment et s'exila pour l'Angleterre après la loi de déportation du 26 août 1792. Il revint en France en août 1797 et s'installa discrètement à Grenoux. Les catholiques l'accueillirent à bras ouverts et il se donna à plein temps à son sacerdoce en particulier la confession. La tâche était lourde, il fit appel à un confrère resté en Espagne ; mais avant que celui-ci n'ait pu le rejoindre il fut dénoncé aux gendarmes par un homme qu'il avait aidé. Ceux-ci vinrent l'arrêter chez Madame Leclerc de Beaulieu, le matin du 14 février 1798, alors qu'il venait de célébrer la messe chez elle pour plusieurs personnes. Il fut jeté en prison. Lorsque de fidèles amis lui proposèrent de le faire échapper en soudoyant les gendarmes qui devaient l’emmener à Tours, il refusa jugeant que cela entraînerait trop de mensonges, de délations et de fraudes qui offenseraient Dieu. Le 17 février à quatre heures du matin on le sortit de sa prison pour l'emmener à Tours. Là il passa devant la commission militaire du général Vimeux et accusé d’être émigré-rentré (Loi du 18-23 mars 1793). Ses fortes dénégations appuyées sur le fait qu’il avait été obligé de quitter la France en raison de la loi de déportation du 26 aout 1792 furent rejetées et il fut condamné à mort le 26 février. Il est fusillé le 27 février à 10 heures du matin place d’Aumont (actuelle place Gaston Pailhou). Il avait 41 ans.

 

ET ENCORE AVANT LUI :

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L'abbé Pierre Julien Hervieux est né en 1755 à Domfront au sud de la Normandie et à la lisière du Maine ; il sera ordonné prêtre par l'évêque du Mans monseigneur de Jouffroy de Gonsans. Nommé vicaire à la Croixille il sera ensuite nommé vicaire à Olivet (à 15 Km à l’ouest de Laval et à 3 Km du pays de Jean Cottereau). Refusant le serment, obéissant à la loi du 26 août 1792, il s'exile pour l'Angleterre. Profitant du ralentissement de la persécution religieuse après l'exécution de Robespierre il rentre en France et revient s'installer à Olivet en septembre 1795. Après le 4 septembre 1797 et le durcissement à nouveau de la persécution religieuse, il ne prit guère plus de précautions et continua son activité sacerdotale organisant des réunions et célébrant la messe dans son presbytère d'Olivet. L’Abbé Barré, un ami réfractaire comme lui et se dissimulant depuis ce 4 septembre, l'engagea à prendre plus de précautions ; l'abbé Hervieux lui dit qu'il manquait de foi ! Un jour où il célébrait la messe dans son presbytère on vint le prévenir qu'une patrouille approchait ; son premier réflexe fut de fuir. Il se reprit tout de suite et continua à célébrer sa messe. La patrouille continua son chemin sans inquiéter la pieuse assemblée. Sa sœur habitait avec lui au presbytère dans lequel une cache était aménagée dans l'épaisseur du mur de la tour d'escalier ; dès qu'il y avait un risque l'abbé s'évanouissait dans la muraille.

L'ancien presbytère, actuelle mairie. A visiter !

L'ancien presbytère, actuelle mairie. A visiter !

 

C'est suite à une trahison qu'il fut arrêté le 10 mars 1798 à 5 heures du soir car cette cachette était parfaitement indétectable les gendarmes venus l’arrêter étaient passés par trois fois devant sans la découvrir. Les gendarmes l’emmenèrent d'abord dans leur cantonnement et le 11 au matin à Laval. Il y subit trois interrogatoires ; il fut ensuite dirigé sur la prison de Château-Gontier. Là il fut chargé de chaînes, à peu près 30 kg, et dirigé sur Sablé ou il fut enfermé. Le garde-chiourme prenait un malin plaisir à bien serrer les fers autour des poignées et des chevilles à tel point que le prisonnier faisait de l'œdème. Le 23 le prisonnier et ses gardiens arrivèrent à la Flèche, le 24 au Lude. Il y eut un nouvel arrêt à Château du Loir. Il était dans un tel état physique qu'on le fit voyager dans une charrette. Enfin ce fut l'arrivée à Tours, et le 30 mars, à 4 heures du soir, il comparut devant la commission militaire qui le condamna à la peine de mort étant émigré-rentré. Ce qui était faux puisqu'il avait dû partir en exil à cause de la loi du 26 août 1792. Le 30 mars au matin il est amené sur la place d'Aumont et fusillé à 11 heures quatre minutes. Ce Confesseur de la foi avait 43 ans. Une maison de Mayenne garde un cadre ex-voto dans lequel est présent un morceau de ses vêtements récupéré par un fidèle après son exécution ainsi qu’un linge teinté de son sang.

Mensonges, une fois de plus sur l'accusation portée d'émigré-rentré.Mais cela fait partie du pack "Valeurs de la république" !

Il est à remarquer aussi que les prêtres, depuis le Directoire, ne sont plus guillotinés mais fusillés.Leur reconnaît-on la qualité de combattants de Dieu ?

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