JEUDI 12 JUILLET 1792. EN ARDECHE, IL Y A 220 ANS...

Publié le par culture

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Après le troisième camp de Jalès, le comte François-Louis de Saillans décide de prendre, à la tête de ses "Insurgés", le château de Bannes, où est réfugiée une partie des troupes du général d'Albignac, commandant des forces de l'Assemblée Législative (aux ordres des Girondins) chargées de la lutte contre l'Armée Catholique et Royale du Midi. En effet, Saillans a décidé de s'opposer à la violence des protestants contre les catholiques, accentuée par les lois anti cléricales, et de restaurer l'autorité royale.

Admirons le paradoxe: le général Louis-Alexandre d'Albignac, chevalier de l'Ordre de Saint Louis, va combattre des royalistes qui se battent pour défendre le Roi. Lequel d'ailleurs a interdit les rassemblements de Jalès. Vraiment Louis XVI n'a pas vu arriver les évènements !

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Avant le passage des troupes du général d'Albignac, Bannes est une très jolie ville surplombée de son très joli château des XVIème-XVIIème.

Après le passage du 2ème bataillon du 38ème régiment sous les ordres du colonel Murol, second du baron d'Albignac, qui prend le château le 11 juillet 1792 et l'incendie (le château brûlera durant trois jours et trois nuits), il n'en reste que des ruines qui serviront de carrière.

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Poursuivis, sous une pluie intense, par les dix mille hommes du général baron d'Albignac, les mille huit cents hommes du comte de Saillans se dispersent et fuient éperdument. Un certain nombre (combien ?) sera massacré, en particulier par la 1ère Compagnie des Volontaires de l'Ardèche.

Le Comte de Saillans et quatre de ses officiers seront capturés, emmenés aux Vans et, sans jugement, décapités au sabre sur un affût de canon

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LES-VANS--4-.JPGPlace de La Grave, à une centaine de mètres de la maison natale de la mère de François-Athanase Charette de La Contrie, demoiselle Lagarde de Montjus, une croix a été érigée, marquant le lieu de leur supplice ainsi que celui des neuf prêtres réfractaires qui seront exécutés, de la même façon, les jours suivants.

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On ne peut pas dire que les assassins furent respecteux des corps des exécutés. Ils mirent la tête du comte de Saillans au bout d'une pique (mode créée le 14 juillet 1789) et se mirent en route pour Largentière, lieu de leur cantonnement. En cours de route, la boisson aidant, ilsmirent à terre leur funèbre trophée et se mirent à jouer à la balle au pied avec la tête. Elle fut sans doute abandonnée par là, au bout des 24 Km qui séparent les Vans de Largentière. Une main respectueuse la cacha alors en haut de ce pilier de l'église Notre Dame des Pommiers où l'on peut encore voir le crâne du comte de Saillans.

La révolution, qui a très vite dépassé le cadre de la réunion des Etats Généraux, va prendre, à partir de décisions au départ anodines, son rythme de croisière, dans la violence et la terreur débridées. Des lois seront votées pour cela.

Autres temps......Autres moeurs ???

 

 

 

 

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