DECES DE L'ABBE CHRISTIAN-PHILIPPE CHANUT: Le SCB perd un ami.

Publié le par culture

C'est avec tristesse que le Souvenir Chouan de Bretagne a appris ce matin le décès de l'abbé Christian-Philippe Chanut, d'une cruelle et courte maladie.

Membre d'honneur du Souvenir Chouan de Bretagne depuis 1994, ce prêtre rare nous avait accompagné lors des commémorations que nous avions organisées pour le 200ème anniversaire du Débarquement de Quiberon, son échec et la tragique répression qui s'étendit sur ses participants qui s'étaient rendus.

Il avait prononcé, à cette occasion, devant la chapelle du Champ des Martyrs de Brec'h,  une superbe homélie que je laisse à votre méditation.

Donnée sans papier, comme ce prêtre en avait l'habitude, son homélie n'a pas pris une ride et se trouve même étrangement d'actualité dans les jours de sa maladie et de son décès.

A  droite sur le cliché, il est aux côtés de la Duchesse d'Anjour, dont il était le chapelain, écoutant Armand Bodin, administrateur du Souvenir Chouan de Bretagne lisant, dans le texte, le message de sympathie envoyé par le prince Charles d'Angleterre.

DECES DE L'ABBE CHRISTIAN-PHILIPPE CHANUT: Le SCB perd un ami.

Homélie de l'Abbé Chanut, aumônier de la famille de Bourbon, au Champ des Martyrs, le 23 juillet 1995.

.. Et à quoi tout cela a-t-il servi ? Mais Dieu merci il n'y a pas en nous que la pétrissure humaine, que la vision temporelle ; parce que par le baptême nous sommes devenus enfants de Dieu, nous avons du sens des choses et de l'Histoire, une vision bien plus grande, que dis-je, une vision éternelle ! Et dont nous rappelons, bien à profit aujourd'hui, pour ceux dont nous célébrons la mémoire comme pour nous-mêmes, que si le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt : il ne portera pas de fruits. Le grain de blé est tombé en terre et il est mort.

Ces martyrs si nombreux, ces morts si glorieux du champ de bataille, ces fusillés illustres, quoique souvent inconnus, sont bien tombés en terre et sont bien morts. Assurément tués par les balles et les coups de leurs ennemis, qui étaient aussi leurs frères, ceux pour lesquels ils se laissaient immoler, ceux pour lesquels ils se battaient, mais aussi tués par la lâcheté des uns, par l'hypocrisie à peine masquée des autres, par les divisions qui régnaient entre leurs chefs, pour toutes sortes d'abus dans lesquels ils ont été saisis, mais qui n'ont pas arrêté leur force et leur courage. Ils ne sont pas morts que des coups des Bleus, ils ne sont pas morts que du manque de parole des Conventionnels, ils ne sont pas morts que de la ladrerie de leurs adversaires ; ils sont morts aussi, hélas ! pour une bonne part de l'impéritie, de l'égoïsme et de l'idiotie de leus amis.

Il y a là, assurément, comme une sorte de microcosme de l'Histoire, comme une sorte de rassemblement fulgurant de ce qui est la triste situation dans laquelle nous nous trouvons tous. Le grain de blé est tombé en terre et il est mort. Mais parce que précisément il est mort et parce que précisément il est tombé en terre, alors il portera du fruit à cent pour un (ajoute le Seigneur). Etes-vous ces fruits ? Voilà la seule question qu'il faut vous poser aujourd'hui ! Voilà la seule réponse qu'il faut apporter.

Chacun de nous est il le fruit de ce grain de blé qui est tombé en terre et qui est mort ? Assurément, si vous ne l'étiez pas vous ne seriez pas là !

Si vous êtes venus ici aujourd'hui, c'est que vous avez été pressés par quelque chose qui est plus grand que vous, qui est plus tort que vous, qui est au-dessus de vous ! Allez-vous vous abandonner à cette pensée ? Allez-vous vous laisser guider par cette lumière ? Là vous verrez qu'en vous-même se trouve votre meilleur ami et votre pire ennemi. Votre meilleur ami, celui qui élève votre âme, votre esprit, votre enthousiasme. Et votre pire ennemi, celui qui vous invite à la modération, qui vous invite au calme, qui vous invite à être comme tout le monde. Or, précisément, ces Chouans si oubliés de l'histoire au point qu'il était incongru il y a encore 50 ans d'en parler aisément, ces Emigrés qui les ont rejoints sur les plages ne voulaient pas être comme tout le monde, ne voulaient pas parler le langage de tout le monde et rêver non pas d'un monde passé à réédifier, mais d'un monde futur à construire sur la grâce divine­.

Hélas ! Ou heureusement pour nous, nous n'avons pas à faire (pour le moment) acte d'héroïsme. Nous avons à vivre un héroïsme plus quotidien et plus caché. Nous avons à être fidèles dans nos pensées les plus secrètes, dans nos actions les plus insignifiantes, dans nos paroles les plus humbles. Et ce faisant, chaque fois que nous choisirons l'honneur de Dieu contre toute autre chose, oui, nous serons les fruits de ces grains de blé qui sont tombés en terre et qui sont morts.

Attachons nous donc, autant que nous le pouvons, à modeler nos pensées, nos paroles et nos actes sur ce que Dieu veut. Et nous serons les dignes héritiers par le sang ou par l'esprit de ceux qui, pour nous, ont donné leur vie afin qu'après eux tous puissent être fidèles à leur Dieu, ce Dieu qui est le seul Roi, ce Dieu qui règne sur tout et que nous voulons voir régner dans notre cœur. Voilà pourquoi si souvent, comme nous venons de le faire, nous lui demandons la grâce de savoir sanctifier Son nom, la grâce de savoir faire Sa volonté, la grâce de savoir établir Son règne, la grâce de savoir recevoir La grâce quotidienne jusqu'à ce qu'elle nous transforme afin que nous devenions nous-mêmes "pardon" en nous immolant avec le Christ immolé, chassant ainsi loin de nous la tentation et délivrant le monde de l'emprise du Mal.

Voilà ce que signifie le Cœur Sacré qu'ils avaient cousu sur leurs vêtements. Voilà ce que signifie celui que vous portez aujourd'hui. Soyez en dignes dans les petites choses, peut-être serez vous appelés à l'être dans les grandes choses, mais sachez que vous êtes dans le cœur de Dieu et que vous avez en vous déjà toutes les grâces du repos Divin. Amen !

Au nom du père et du fils et du Saint Esprit

AMEN.

(Extrait de la cassette vidéo du 23 juillet 1995)

DECES DE L'ABBE CHRISTIAN-PHILIPPE CHANUT: Le SCB perd un ami.

En 2004, je l'avais sollicité pour dire la messe en hommage à Georges Cadoudal dans l'église Saint Paul-Saint Louis à Paris, d'accord pour la messe tridentine. Celle-ci avait été refusée par le curé de l'époque le Père de Moulins Beaufort, depuis évêque auxiliaire de Paris.

Nous avions échangé agréablement, en ce vendredi 21 mai 2004 dans le salon de son presbytère à Milly la Forêt, avec un café et un cigare.Parlant de monseigneur Gaillot contre lequel je récriminais il m'avait dit que curieusement c'était grâce à son aide qu'il avait pu se préparer à la prêtrise en entrant au grand Séminaire. Car déjà "mes idées affirmées m'en interdisaient l'accès". Il m'avait alors dit que pour cela il respectait cet évêque curieux.

Monsieur le curé Chanut desservait une belle église dans laquelle les deux formes du Rit romain étaient célébrées, avec une nette préférence pour une !

Que son âme repose en paix et qu'il veille maintenant, non plus seulement sur sa paroisse mais sur la France entière.

Merci monsieur l'abbé.

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C
Pourvu qu’il soit au Ciel ! RIP<br /> <br /> Un surdoué dans la prêtrise ? Tentant de concilier la Tradition et la nécessaire ouverture voulue par Paul VI: sa messe dite Chanut était exemplaire sans compter ses sermons; un grand bonhomme assurément mais attaqué de toute part, vivant dans le bourbier maçonnique d’Evry-Corbeil aux douteux évêques (inscrit à minima au siècle pour celui actuel) dont même feu l’abbé Salinoc (+RIP) de Longjumeau, que l’abbé Chanut a fort bien connu, a refusé les sacrements au jour de sa mort (Mgr Herbulot le maçon).<br /> <br /> Sa seule erreur ? En tant que prêtre coiffé d’un historien de surcroît, celle du sacrilège de la cérémonie de la prétendue restitution du cœur de Louis XVII à St Denis, car Mélanie Calvat et beaucoup d’autres saints avaient indiqué de la part du Ciel que Louis XVII n’était pas mort au Temple, sans compter, qu’aussi bien intentionné qu’il soit, Louis XX ne descend pas en ligne mâle directe de Louis XIV (il y a un roi d’Espagne descendant de Louis XIV, qui n’ayant pas eu de fils, mit sa fille sur le trône laquelle trompa son mari de roi avec un de ses ministres, lequel roi malgré la frappante ressemblance constatée par la cour du rejeton avec ledit ministre, le reconnût néanmoins comme sien et qui est son ancêtre) donc il y a rupture de la loi salique et Louis XX, dont l’abbé fût le confesseur, usurpe le titre
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O
Ancien et fidèle enfant de choeur de l'abbé Chanut je cherche à contacter un responsable du site, pouvez vous me donner une adresse mail ou vous joindre <br /> <br /> merci
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S
Passez par le mode contact en haut de la page à droite, sous le portrait du Marquis de la Rouërie. Il n'y a que moi qui y ai accès.<br /> A bientôt
O
indiquez votre adresse mail comme je le demandais et je vous enverrai mon message en retour car je ne souhaite pas publier mon adresse. merci beaucoup
S
A Olive 85: Comment voulez-vous que je puisse vous répondre si vous ne mettez pas une adresse !
R
Un très bel article qui permet de découvrir cette figure.
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