LES CHARNIERS DU MANS, suite et fin temporaire.

Publié le par culture

  
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Vous vous souvenez qu'en février 2009,  mandaté par la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) l'I.N.R.A.P. Institut  National de Recherches Archéologiques et Préventives- entreprenait  des sondages suivis de fouilles en arrière du Théâtre des Jacobins (maintenant démoli), la Mairie du Mans ayant prévu la construction d'un nouveau théâtre au dessus d'un parking souterrain.

 Les fouilles révélaient alors ce qui était de tradition mémorielle: les fosses dans lesquelles avaient été enfouies les victimes des 12 et 13 décembre 1793 lors du passage de l'Armée Catholique et Royale, après leur retour de la "Virée d'Outre-Loire".L'examen des squelettes par les archéologues et anthropologues montrait des traces évidentes de mort violente, dues le plus souvent à l'arme blanche, baïonnette, sabre ou autre arme.

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           Vendredi 17 septembre 2010, les fosses sont vides, les restes humains sont à Nantes dans le but d'examens plus approfondis.

159 squelettes ont été exhumés soit 70 hommes, 38 femmes, 41 enfants dont un de 3 ou 4 ans.

La fosse la plus importante, à gauche sur la photo, contenait cinquante personnes. La découverte d'objets divers, chapelets, croix en métal doré, les restes d'une bourse en cuir contenant 3 louis en argent démontre que tous les cadavres n'ont pas été systématiquement dépouillés comme une légende tenace le raconte. Il est vrai qu'il ne s'agit là que d'une faible population, pas forcément représentative de l'ensembles des combattants-estimés à 2.000-qui reposent là. D'après les spécialistes de l'INRAP, seuls 10% de la surface de ce vaste charnier ont été fouillés.

C'est la première fois qu'un charnier de cette époque est travaillé avec autant de sérieux et de science.Des dents ont été prélevées sur quelques personnes afin d'avoir, par l'analyse de l'ADN, divers renseignements physiopathologiques-états de santé de ces personnes au moment de leur mort, mort violente ou maladies  etc.-pour le responsable scientifique de l'INRAP rencontré hier durant trois quarts d'heure, certainement la seule analyse aussi poussée sur des combattants de cette époque.

Il est fort possible que les recherches reprennent à l'occasion de travaux annexes prévus le long du futur chantier.Il semble hasardeux de penser à une analyse ADN aux fins de retrouver des descendants le coût en étant très important, 300 € par analyse des squelettes et de combien de vivants ?

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Un autre but de ces fouilles était aussi de découvrir le passé de la ville du Mans ; elles ont permis de mettre au jour ce four de potier daté de 60 ans avant Jésus-Christ, du temps de l'empereur romain Auguste !

 

 

 

Le cliché ci-dessous montre le télescopage, des diverses époques, depuis les fondations du théâtre du XIXème siècle, les piliers en béton de celui du XXème et au fond les murs d'une villa romaine.Juste à nos pieds le four du potier, qui est  à six mètres en dessous du niveau du sol actuel.

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Dans quelques mois à la place de tous ces témoins de l'histoire, il n'y aura qu'un trou de dix huit mètres !!!

C'est comme ça, c'est le Progrès (Nino Ferrer).

Cliché N° 1 I.N.R.A.P.      clichés 2, 3, 4 N.S.C.B.



 

 

 

 

 

 

 

 

 

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