7 BRUMAIRE AN III (plus simplement) 28 OCTOBRE 1794

Publié le par culture

Bubry-chapelle-Saint-Yves.jpgLa Chapelle Saint Yves de Bubry a eu comme desservant l'abbé Jean Le Goff né au village de Lotuen en Kervignac, dans le Morbihan, le 11 octobre 1761, ordonné prêtre par monseigneur Amelot, évêque de Vannes, le 20 mars 1790.

Tout va bien dans cette petite paroisse où, avec son collègue l'abbé Olivier Le Fellic, il oeuvre dans la droite ligne de son sacerdoce pour le bonheur des âmes qui lui sont confiées.

Lorsque la révolution éclate avec ses stupides et agressives lois anti-catholiques, l'abbé Le Goff refuse de prêter le serment à la Constitution Civile du 12 juillet 1790 dont le décret fut promulgué par Louis XVI le 24 août.

Interné à Port-Louis le 2 février 1792 il est rapidement libéré et reprend à Bubry ses activités de prêtre réfractaire, se cachant avec l'aide de la population.

Au matin du 24 octobre 1794, revenant de dire la messe, accoutré en paysan, il est surpris par les Bleus aux environs de Lanvaudan. Dans son sac en toile de chanvre ils trouvent vases sacrés, ornements et le nécessaire pour célébrer la messe, ainsi qu'un paire de pistolets chargés et des papiers compromettants.

Emmené à Hennebont puis à Lorient, il comparaît devant le tribunal criminel de cette ville "convaincu d'être resté caché sur le territoire de la République". Le réquisitoire est prononcé par l'accusateur public Marion. La sentence de mort est requise.

L'abbé Jean Le Goff est guillotiné le 28 octobre 1794 place de La Montagne à Lorient, l'actuelle place d'Alsace-Lorraine. Il avait 33 ans, l'âge du Christ.

Il rejoint, dans le Royaume de son Espérance,  les 13 prêtres du Morbihan, les 10 prêtres des Côtes du Nord, les 10 prêtres du Finistère, le prêtre de Nantes, le prêtre de Rennes qui, depuis le 1er mai de la même année, sont morts sur les pontons de Rochefort ou à l'Ile Madame, dans des conditions auxquelles on ne soumet même pas les animaux !

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Un an plus tôt, le 24 octobre 1793, au centre de cette cour du cloître de l'abbaye Saint Sauveur de Redon, l'abbé Michel Després avait été guillotiné pour avoir refusé de prêter le même serment schismatique et avoir exercé clandestinement son ministère pour le salut des âmes dont il avait la charge.

L'abbé Michel Després, né le 2 août 1764 à Bains sur Oust, au village de Penlheur, avait été ordonné prêtre le 19 septembre 1789.

Il avait refusé de prêter les serments de 1790 et 1792. Le 15 octobre 1793, il fut pris à côté de Redon, alors qu'il exerçait son ministère à Bains sur Oust. Comparaissant le 22 devant une commission militaire, le représentant Pocholle (Pierre-Pomponne-Amédée, ancien prêtre de l'Oratoire comme Fouché et Le Bon d'Arras) manifesta une extrême sévérité dans son réquisitoire: "Un de ces prêtres sanguinaires dont tout bon républicain doit désirer de voir éteindre la race

Le "sanguinaire" abbé Michel Després  avait 29 ans. Une Ursuline de Redon, qui trempa son mouchoir dans son sang, a raconté sa capture et ses derniers jours.

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