12 Août 1792....LOUIS XVI EST SUSPENDU DE SES FONCTIONS

Publié le par culture

En ce dimanche 12 AOÛT, deux jours après l'attaque contre le palais des Tuileries, deux jours après qu'il ait demandé la protection de l'Assemblée et se soit réfugié dans leur lieu de réunion le Manège, le Roi et sa famille vivent leurs dernières heures de liberté même si celle-ci est relative.

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Sur cette carte de l'époque, il est possible de noter la proximité des lieux: Les Tuileries, le Manège et le couvent des Feuillants, branche des Cisterciens. Depuis le vol de ce couvent en 1790, comme de tous ceux de France, s'y est installé un club de révolutionnaire formé de Girondins et autres royalistes constitutionnels. C'est là que Louis XVI et les siens, ainsi que la princesse de Lamballe, sont logés en attendant les décisions les concernant.

Il leur a fallu attendre le matin du samedi 11 août pour que leur soit servi de quoi se nourrir, leur dernier repas remontant au vendredi 10 août à 6 heures du matin. Pendant ce temps là, même pas un verre d'eau, même pour le petit dauphin.General_Westermann.jpg

Les fous furieux, à la tête desquels se trouvait Westermann qui se délecte déjà dans le sang, rôdent toujours aux alentours de la Famille royale dans l'intention évidente de la maltraiter. Celle-ci se croit donc en relative sécurité chez les députés.

Mais les furieux n'ont de cesse que d'obtenir la déchéance du Roi, obsession qui ne sera pas satisfaite par l'Assemblée laquelle se contente de prononcer, sur la proposition de Vergniaud - qui goûtera bientôt les délices de la Révolution à tête reposée (en octobre 1793) -  la "suspension" du premier fonctionnaire  puisque c'est le titre par lequel est appelé celui que certains déjà ont nommé "l'ancien roi". Les ministres du Roi sont démissionnés de leurs postes .

Un Comité exécutif est désigné par les députés: Roland ( de la Platière) ministre de l'Intérieur, Clavière aux Finances, Servan à la Guerre, Danton à la Justice, Monge à la Marine, Lebrun aux Affaires Etrangères.Au programme, la création d'une Convention Nationale. On sait les ravages que celle-ci va exercer sur la France. Bertrand Barère, rappelé de son département des Hautes Pyrénées, arrive à Paris le 2 août. Bientôt Danton va faire appel à lui afin de former un comité judiciaire, proposer des lois. Le décor est planté.

Salle_du_Manege_1.jpgLes journées du Roi et des siens  se passent dans la loge du logo-tachygraphe (ou logographe), atmosphère confinée et étouffante en ces chaudes journées d'août - comme en ce moment - surtout que les ouvertures de la pièce sont presque toutes calfeutrées par des rideaux.

Depuis qu'elle a le Roi entre ses griffes, l'Assemblée - en réalité menée par la Commune Insurrectionnelle de Paris et son maire faux derch Pétion - ne cache plus le double jeu qu'elle a mené ni sa collusion avec les insurgés. Elle va même jusqu'à recevoir avec acclamations les assassins des Tuileries reçus avec les hardes ensanglantées prélevées sur les Suisses. Cette Assemblée, qui hurle avec les loups, lorsqu'il lui sera demandé de protéger les Suisses et défenseurs rescapés se contentera d'invoquer "le respect des Droits de l'homme"!!!

Cette Assemblée de minables fabriquera, pour la postérité des Jules Michelet et consorts, une version des évènements: "Le peuple qui a combattu aux Tuileries est composé d'hommes bons. S'ils ont tué, c'est pour se venger de la trahison des Suisses qui leur avaient tendu la main afin de mieux les fusiller à bout portant"[Jean de Viguerie Louis XVI le bienfaisant].

S'il restait un espoir de sauver le Roi et la Reine et les leurs, c'était ces dernières heures. Rien ne sera tenté, après ce sera trop tard.

C'était dimanche 12 août 1792, il y a DEUX CENT VINGT ANS !!!

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