29 MARS 1796 LA FIN D'UNE GRANDE AVENTURE QUI A DURE QUATRE ANS

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29 MARS 1796 LA FIN D'UNE GRANDE AVENTURE QUI A DURE QUATRE ANS

Pour le Chevalier courageux, le calvaire a débuté, en pleine Semaine Sainte, le Mercredi 23 mars. Après une nuit peu reposante à la ferme de La Pellerinière où l'on a essayé de panser les blessures de la veille reçues au combat de saint Philbert, en particulier celle de l'épaule gauche qui le fait souffrir terriblement ; il a fallu repartir de bonne heure le matin. En zigzagant afin d'éviter l'encerclement par les Bleus qui les enserrent comme pour l'hallali. Parti avec 45 hommes les effectifs baissent au fur et à mesure des assauts des 400 cavaliers et des 80 fantassins du général Travot. Ils ne sont bientôt plus qu’une trentaine.

Il faut se rapprocher des bois de La Chabotterie car il y a ensuite le bois des Essarts et derrière le refuge dans la forêt de Grasla, l'impénétrable Grasla.

Les Bleus sont là ; nouveaux coups de feu, Bossard qui tirait son général à l'abri est tué net ; Samuel de l'Espinay le remplace pour mettre à l'abri Charette inconscient mais lui aussi est tué puis c'est au tour du fidèle Pfeiffer qui a tenté de se faire passer pour lui en lui prenant son célèbre couvre-chef.

Reprenant conscience, Charette aperçoit le pistolet de l'Espinay et tend la main gauche pour le prendre ; le capitaine Vergès d'un coup de sabre lui sectionne en partie le pouce, l'index et le majeur. On ne sait pas trop qui est cet homme couvert de boue dont le visage est couvert de sang à cause  d’une blessure au cuir chevelu. Travot arrive et Charette, à sa question, répond:" Oui, c'est bien moi, foi de Charette". "Que d'énergie perdue" "Rien ne se perd jamais !"

Il est emmené sur un brancard bricolé avec quelques branches, emmené à La Chabotterie toute proche et allongé sur la table de la cuisine pour être pansé puis nourri. Il est 12 H 30 en ce Mercredi Saint. C’est bien dans les bois jouxtant La Chabotterie qu’il a été fait prisonnier et non dans le logis comme on le lit encore.

Lorsque l’annonce de l’arrestation de Charette fut connue à Paris, les spectacles furent interrompus par cette stupéfiante nouvelle. C’est dire la notoriété du Rebelle ! Est-ce que cette nouvelle fut connue le jour même ? Il existe bien une affiche signée du général Dugua et imprimée à Angers le 24 (4 Germinal An quatrième) : « Nous sortons à l’instant du Gouvernement ; nous y avons été témoins de la dépêche du général Hédouville à l’Administration portant : « je vous apprends, Citoyens administrateurs, que Charette est pris et qu’on le conduit à Angers ; on doit cette capture aux adjudans généraux Travot et Valentin. " Vive la République" »

Jeudi Saint 24 mars, François-Athanase  est conduit à Angers. Il était en effet envisagé de l’amener à Paris pour donner de l’éclat à son jugement. Peut-être celui-ci eut-il été différent ? Beaucoup de monde pour voir ce « brigand » pour les « Patauds », ce "Chef  incomparable" pour la grande majorité. Sur son habit un crucifix, sa Croix de saint Louis et trois fleurs de lys brodées.

Le Chevalier est toujours dans le même état pitoyable que la veille ; simplement la boue et le sang ont séché. La marche est difficile ; ses membres sont ankylosés par le froid, l’humidité et les blessures. La route est longue jusqu’à Angers. S’il y eut des étapes faites à pied, il est beaucoup plus réaliste de penser qu’une partie fut faite avec des moyens équestres.

Hoche, le chef de l’Armée des Côtes de l’Océan est absent et c’est son chef d’Etat-major, Gabriel comte de Hédouville, qui attend le Général brito-vendéen à son Quartier-Général d’Angers, l’hôtel de Lantivy (construit en 1785 par le plus célèbre architecte angevin de l’époque Michel Bardoul de La Bigottière, les nombreuses boiseries intérieures étant sculptées par Pierre-Louis David - le père du futur David d'Angers - qui a été sauvé à Saint Florent le Viel le 18 octobre 1793  par le « Grâce aux prisonniers » de Bonchamps).

Le Comte renégat traite son prisonnier avec humanité. Il va même faire servir un dîner en son honneur et les invités Travot, Grigny, Valentin semblent fascinés par l’homme de conviction qui, malgré les souffrances et son état de prisonnier, se comporte dignement voire  même enjoué. Lorsque Grigny lui dit : « Nous ne croyions pas, Général, que vous vous laisseriez prendre vivant » Charette lui répond simplement : « Ma religion, monsieur, m'interdit le suicide. Je ne tarderai pas, d'ailleurs, à vous montrer que je ne crains pas la mort ».

En cet hôtel de Lantivy où le Brito-vendéen a dîné puis soupé avec ses vainqueurs, la communication s'est bien établie entre adversaires. Ensuite, plutôt que de le mettre dans une vulgaire prison, François-Athanase est mis en résidence forcée dans le même hôtel. Les vainqueurs ont reconnu les valeurs du Vaincu.

27 mars. En ce dimanche de Pâques, Hoche est loin et les demandes du général Duthil, de Nantes, se sont faites pressantes. En l'absence du Supérieur, qui aurait pu statuer, Hédouville a cédé aux ordres insistants de Duthil de rapatrier le Général Charette à Nantes. C'est ainsi que François-Athanase est en route pour Nantes. Si Hoche avait été là peut-être aurait-il pu échapper au sort funeste qui l'attend ?

Ils embarquent sur une canonnière ; le Général François-Athanase Charette de La Contrie, le Rebelle, est accompagné par les généraux Travot, Grigny et Valentin. La canonnière est entourée de diverses embarcations de sécurité car on craint des tentatives pour libérer le Général. Mais il n'y aura aucune tentative. Peut-être sous l'influence de l’abbé Bernier le soulèvement est bien mort !

Arrivé le soir à Nantes, il est immédiatement enfermé au Bouffay, la sinistre prison dont on ne sort que pour mourir. Il est enfermé dans les habituelles conditions infâmes du lieu. Le petit Duthil tient enfin sa vengeance. C'est la première fois de son existence que Charette, ivre de Liberté, est emprisonné.

François-Athanase Charette de La Contrie va entendre s'égrener les heures sonnées par cette cloche que l'on entend toujours depuis le beffroi de l'église Sainte Croix.

28 mars, Lundi de Pâques.Il ne lui a pas été  proposé de linges propres après sa capture dans le bois de la Chabotterie Mercredi saint dernier. Peut-être a-t-il gratté la boue qui maculait ses vêtements pour faire moins bandit tel que l'on va le qualifier ?

Il est interrogé par Pierre Perrin, capitaine du 4ème Bataillon de l'Hérault, ce matin en la prison du Bouffay d'où il a été extrait de sa cellule. Cet interrogatoire va donner lieu à l'acte d'accusation du 29 mars au matin par le général Duthil et à sa condamnation à mort.

« Interrogatoire prêté devant nous, Pierre Perrin, rapporteur près le Conseil Militaire du 4e Bataillon de l'Hérault, désigné par le Général Dutilh, pour faire les fonctions de rapporteur dans le jugement du nommé Charette, chef de Brigands, détenu dans la maison d'Arrêt du Bouffay à Nantes; ainsi qu'il suit.

P-Quel est votre nom, votre âge, votre qualité.

C- François-Athanase Charette de la Contrie, âgé de trente trois ans, natif de Couffé département de la Loire Inférieure, Lieutenant de Vaisseau avant la Révolution, et à présent Lieutenant Général nommé par le Roi Louis XVIII, et en dernier lieu chef de l'Armée Royaliste de la Vendée.

P- Qui vous avait nommé chef de l'Armée Royaliste de la Vendée.

C-Louis XVIII.

P- Vous étiez en relation avec Louis XVIII ?

C- C'est par le canal du Comte d'Artois que j’ai reçu ladite nomination et que je n'avais point de relation directe avec Louis XVIII.

P- Avant l'époque où votre correspondance avec le Comte d'Artois à commencé, à qui rendiez vous compte de la situation de votre Armée, et dans quel dessein faisiez vous la guerre.

C- Je ne rendais aucun compte à personne, et que j’avais en vue de procurer à la France un gouvernement monarchique.

P- N'avez vous pas fait plusieurs prisonniers dans l'intervalle de la pacification, et ne les avez vous pas ensuite fait fusiller.

C- Que non pendant la pacification; mais que j’en ai fait au moment et après ma déclaration de guerre.

P- Pourquoi dans la proclamation que vous fîtes en recommençant la guerre, avez vous taxé de mauvaise foi les représentants du peuple que vous dites avoir traité avec vous, ainsi que le général Canclaux ?

C- Que c'est parce que les représentants du peuple Ruelle, et quelques autres, ainsi que le général Canclaux, m’avaient fait entrevoir dans la conversation au moment de la pacification, qu'un état de paix serait plus favorable et conduirait plutôt au but de mon parti, ce qui n'ayant pas eu lieu, je me suis cru autorisé par la suite à les accuser de m'avoir trompé.

P- N'avez vous pas forcé à main armée les habitants paisibles à reprendre les armes ?

C- Que non.

P- Au nom de quoi faisiez-vous ainsi la guerre à votre Patrie.

C- Au nom du Roi, pour le Roi et pour la monarchie.

P- A qui rendiez vous compte de vos opérations dans la Vendée ?

C- A personne.

P-. Etait-ce en vertu du pouvoir que vous avez dit vous avoir été conféré par Louis XVIII que vous régissiez ainsi le pays ?

C- Que c'était d'après l'autorité dont le Roi m'avait revêtu et la confiance que les habitants avaient en moi.

P- Avez vous correspondu avec l'Angleterre et avez vous reçu de la part des Anglais, des moyens de secours pour continuer la guerre ?

C- Je n'avais point de correspondance directe avec le gouvernement anglais, mais seulement avec le comte d'Artois

P- Etiez vous en correspondance avec Stofflet ?

C- Rarement.

P- Quel était le but de votre correspondance ?

C- Que c'était de cimenter l'union entre-nous.

P- Avez-vous quelque correspondance avec les Chouans ?

C- Je n'ai écrit que deux ou trois lettres à Scépeaux dans le style honnête et familier.

P- Quelle était l'organisation de l'armée que vous commandiez ?

C- Elle était distribuée en onze ou douze divisions.

P- Quels étaient les chefs de division ?

C- MM. Fougeret, Guerin, La Robrie, Rezou, Sovin, D'abbaye, Lecouvreur, Dubois et Lemoine.

P- Quel était l'esprit des habitants, quelque temps avant votre arrestation. Croyez vous qu'ils fussent portés à continuer encore la guerre ?

C- Je ne connaissais pas les habitants, mais j’en ai été abandonné.

P- N'avez vous pas depuis peu donné des ordres au nom du Roy aux habitants, de prendre les armes sous peine d'être fusillés ?

C- J’ai fait cet ordre, mais je ne l’ai pas rendu général.

P- Pourquoi, après que vos rassemblements furent dispersés par les troupes républicaines et que les habitants vous eurent abandonné, n'avez vous pas cherché à quitter le sol de la Vendée ?

C- Parce que je n’ai pas voulu abandonner la cause que je soutenais.

Lecture faite de son interrogatoire, a dit que ses réponses contenaient vérité, et néanmoins a retraité la réponse faite à l'interrogeant portant, "Quels étaient les chefs des Divisions" ».

Copie conforme de l'époque, signée Le Général de Division chef de l'Etat Major Gal, T. Hédouville.

Dans l’après-midi, Duthil, qui n'a d'utile que le nom, va se révéler un sombre vengeur du glorieux défilé du signataire de La Jaunaye en février 1795 à travers les rues de Nantes. Il va soumettre le combattant Charette à une pitoyable mascarade.

Défilé sur les quais et dans la ville bourgeoise où ceux qui, sans doute, avaient applaudi le vainqueur de février 95  vont siffler le Vaincu de mars 96. Sic transit gloria mundi ! (ainsi passe la gloire du monde)

On sent dans la mesquinerie de cette exhibition peu glorieuse d'une victoire à plus de mille contre une trentaine de combattants une vengeance des petits contre le Grand révolté. Et la lecture de l'acte d'accusation  transpire la vilénie et la bassesse du perdant qui a gagné sans gloire. Un an auparavant, lors de la signature du Traité de La Jaunaye, les gazettes avaient parlé de lui, et de son glorieux défilé dans la ville républico-bourgeoise de Nantes où il avait été follement acclamé. Avec le Traité de La Jaunaye l’étranglement de la ville allait enfin cesser et les affaires allaient pouvoir reprendre. Mais le Traité  ne fut pas respecté.

Puis Charette est ramené dans sa cellule du Bouffay.

Mardi de Pâques 29 mars.De bon matin François-Athanase a reçu, dans son cachot, sa sœur Marie-Anne, éperdue. Puis ensuite ce fut la confrontation avec le général Duthil et le capitaine Pierre Perrin qui a rempli le rôle de juge d'Instruction, mais aussi d'Accusateur public et d'Avocat général. C'est un Tribunal militaire qui va juger à charge le Général des Rebelles. Pour défenseur il a Mathieu-Guillaume Villenave, natif de Saint Félix Lauraguais,  auquel on doit la chute de Carrier dans le procès des 132 nantais (Revue du SCB N° 38, décembre 2014).

Perrin prend la parole: « Contre François-Athanase Charette de La Contrie âgé de 33 ans natif de Couffé, département de Loire inférieure, Lieutenant de vaisseau avant la révolution, en dernier lieu chef de brigands de la Vendée et se qualifiant de lieutenant général des armées du roi Louis XVIII, je l'accuse :

- 1/ de n'avoir accédé à la pacification que dans le but de renforcer son parti et d'avoir à cet effet non seulement fait acheter des armes et des munitions de guerre mais encore cherché les moyens de débaucher les troupes républicaines,

- 2/ de s'être ensuite réuni à la tête du parti royaliste malgré son serment de soumission aux lois de la république,

-3 / d'avoir provoqué des rassemblements dans la Vendée et la révolte faite par des insinuations perfides et des rapports mensongers faits par violence et à main armée,

- 4/ d'avoir entretenu pendant et après la pacification des intelligences avec les ennemis de la république notamment avec le comte Artois, les Chouans, les Emigrés, les Anglais, et le roi de Vérone dans la vue d'allumer la guerre civile dans les départements de l'Ouest et d’anéantir le gouvernement républicain.

- 5/ d'avoir, après sa déclaration de guerre, fait égorger des républicains faits prisonniers à la faveur de la pacification parce qu'ils ne voulurent point prendre parti avec lui,

- 6/ d'avoir exercé sur la Vendée pendant et après la pacification un pouvoir absolu et tyrannique au nom de Louis XVIII,

- 7/ d'avoir dirigé tous les attroupements qui ont eu lieu dans la partie de la Vendée occupée par son armée depuis le moment de la pacification jusqu'à celui de son arrestation,

- 8/ enfin d'avoir été arrêté les armes à la main le trois de ce mois à la tête d'un rassemblement armé décoré de plusieurs signes de la royauté.

Fait en séance publique, le neuf germinal de la quatrième année républicaine.

Signé : capitaine Perrin rapporteur.

En résumant ce que je viens de vous dire, et vu ce qui résulte des réponses de l’accusé dans son interrogatoire, et des différentes pièces de ses correspondances privées trouvées sur lui, je déclare que tous les faits contenus dans l’acte d'accusation sont constants.

En conséquence, l'article trois de la loi du 30 prairial portant : « les chefs commandant, capitaines, les embaucheurs et les instigateurs des rassemblements armés sans l’autorisation des autorités constituées seront punis de la peine de mort. »

Je conclus à ce que l'accusé soit condamné à mort et à ce que ses biens meubles et immeubles soient confisqués au profit de la république.

Perrin, capitaine  rapporteur. »

Ce fut, ensuite, le départ pour la place Viarmes, des Agriculteurs à l’époque,  lieu de l’exécution.

Le cortège de centaines de militaires et gendarmes emprunte le quai de La Tremperie, passe le pont qui enjambe l’Erdre, le quai Bouguer, le quai Tourville, tourne à droite pour emprunter la rue de Gorges. D’une fenêtre, comme convenu avec Marie-Anne, un prêtre réfractaire, l'abbé Gergaud (ancien curé de Beauvoir), lui donne l’absolution. C’est ensuite la traversée de la place Egalité (actuelle Royale), la rue Bouchardon (actuelle Arche Sèche), la place Buffon (actuelle de Bretagne), la rue du Marchix (pour partie, actuelle E. Herriot), la place Cosmopolite (devenue place sainte Elisabeth en mémoire du couvent qui se tenait à proximité), enfin la rue Porte Neuve qui débouche au bas de la place des Agriculteurs. François-Athanase est guidé vers le haut de la place, à l’Ouest, près d’une bouche d’égout (pour faciliter l’écoulement du sang ?) et mis devant un mur, devant une porte de jardin plus exactement (pour éviter de dangereux ricochets?).

Il est cinq heures du soir, ce mardi de Pâques 1796 ; après avoir refusé que lui soient bandés les yeux il obtient de commander lui même le feu :"lorsque je fermerai les yeux, visez droit au cœur". Ultime prière, non pas l’acte de Contrition comme on le voit parfois écrit puisqu’il l’a récité en recevant l’absolution rue de Gorges, certainement l’ultime "In manus Tuas Domine, commendo spiritum meum en Tes mains Seigneur je remets mon esprit". François-Athanase Charette de La Contrie tombe sous les balles du peloton d'exécution composé de seize hommes ; le Chevalier a été frappé par cinq balles, la porte du jardin qui se trouvait derrière lui montre qu'un grand nombre de soldats a évité de tirer sur le condamné.

Il aurait eu 33 ans le 2 mai.

29 MARS 1796 LA FIN D'UNE GRANDE AVENTURE QUI A DURE QUATRE ANS

L'acte de décès mentionne bien la date du 29 mars 1796 à 5 heures du soir ; il est signé, entr'autres personnes, par Haudaudine (Marchand nantais et Garde nationale, il est fait prisonnier par les Vendéens lors d’une bataille de Legé (septembre 1793 ?) et se retrouve à Chollet lors de la bataille du 17 octobre, emmené à Saint Florent le Vieil ; il fait partie des 5.000 prisonniers Bleus graciés par Bonchamps. Il s’en souviendra lorsque Madame de Bonchamps sera emprisonnée à Nantes et obtiendra sa grâce).

Le corps de François-Athanase Charette de La Contrie sera mis dans un cercueil qui sera "vidé" dans la fosse du Chemin de Rennes correspondant à l'actuelle avenue Coste et Le Brix. Une erreur continuelle dit qu'il aurait été mis dans les carrières de Gigant ; celles-ci étaient fermées depuis le début janvier 1795, les habitants se plaignant de la puanteur émise par les milliers de cadavres en décomposition.

Il sera procédé à deux moulages de son visage par le plâtrier-visagiste Jean Cazane qui tenait boutique rue Crébillon. Le premier moulage fut réalisé une vingtaine d’heures après l’exécution, le second une dizaine d’heures après le premier, sous le regard vigilant de trois commissaires de police, lorsque le bruit courut que le corps avait été volé.

Le charnier, fermé en 1802, fut ouvert en 1981 lors de travaux de terrassement ; le squelette ne fut pas retrouvé (mission impossible). Une partie des ossements aurait été déposée au cimetière Parc, d'autres auraient, mêlés à la terre, servi de remblais à la Faculté de Sciences (d'après Ouest-France et Presse Océan) mais beaucoup sont encore sur place. Le dimanche 23 février 1997 une plaque fut apposée, par le Souvenir Vendéen, dans l'impasse du Lavoir, parallèle à la rue Costes et Le Brix (sur une maison appartenant aux Frères de Ploermel). Cette plaque fut bénie par le Père Antoine Reneaume, vicaire de Saint Clément ; je fis chanter le Salve Regina (comme j'avais fait chanter à la messe célébrée le matin en l'église Saint Similien par le Père Yves Chéreau alors curé de la paroisse.

29 MARS 1796 LA FIN D'UNE GRANDE AVENTURE QUI A DURE QUATRE ANS
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