PIERRE CAUSSE, MERCREDI 31 MARS 2011 - MERCREDI 31 MARS 2021

Publié le par culture

PIERRE CAUSSE, MERCREDI 31 MARS 2011 - MERCREDI 31 MARS 2021

Il y a 10 ans exactement Pierre Causse quittait cette terre pour rejoindre le Paradis et ce Dieu  dont il n’avait jamais désespéré même dans les moments les plus critiques comme en  1944 d’abord face aux fusils allemands puis face aux fusils des FTP communistes.

Un homme rare comme on en rencontre peu dans une existence, d’une grande richesse spirituelle et intellectuelle ; pouvant parler des sommets de la théologie, des exploits de l’abbé Pialat pendant la révolution ou de faire rire les enfants (et les adultes) sur l’assassinat de Henri IV par Ravaillac qui n’aurait jamais été causé que par un ras le bol de la Soupe au pot tous les dimanches.

Durant un peu plus de 10 ans il a mené le Souvenir Catholique en Languedoc – Père Yves-Marie Salem Carrière, venant régulièrement à nos réunions dans l’Ouest ; la dernière fois en juillet 2010 pour notre superbe journée à Quiberon et le surlendemain à Domfront dans l’Orne où il avait fait découvrir aux nombreux participants normands qu’il n’y avait pas que dans l’Ouest qu’il y avait eu des Révoltés mais aussi dans le Gard, dans l’Hérault, en Lozère, dans le Cantal, en Haute-Loire. Rappelant inlassablement la cause de ceux qui sont tombés, sur ces terres du Languedoc où le fanatisme protestant fit autant de mal que le fanatisme de  la Révolution.

Lors de notre dernière communication téléphonique, peu de jours avant sa mort, Pierre m'avait dit, et cela donne une idée de l'homme qu'il était: «Que je parte maintenant ou dans six mois, vous aurez la même peine. Alors il vaut mieux que je parte maintenant plutôt que dans six mois car ainsi je causerai moins de tracas à Renée (sa femme) ».

Plutôt de sensibilité légitimiste il écrivait : "En ces temps où le pouvoir en place se demande ce qu'est l'identité française, je crois bon d'affirmer que je suis français et que je sais pourquoi.

Mais tout d'abord, je tiens à préciser que mon pays, c'est la France, et non la république française.

La république n'est pas un pays, c'est un type de gouvernement, et pas spécifiquement français. Ce n'est pas non plus un territoire limité par des frontières. On n'a jamais dit que la monarchie était un pays ; c'est aussi un régime ; on le dit bien ancien, et il faudrait l'opposer à nouveau. Le ridicule ne tue pas, mais je refuse d'y participer.

La république française n'est donc pas un pays, une nation, elle n'a donc pas d'identité. C'est seulement une constitution imposée au pays.

Je tiens donc essentiellement à ce que mon pays soit la France.

La France s'est constituée depuis Clovis, autour d'une monarchie qui a su agglomérer des provinces, une langue, une pensée commune née des monastères et des universités, qui ont construit la civilisation chrétienne, dite occidentale, formant un peuple solidaire. Au demeurant on dit : l'Espagne, la Belgique, la Suède, et non la monarchie espagnole, etc.…

La France a donc eu un régime monarchiste pendant 1300 ans sans interruption, et elle subit un régime alterné de républiques à Constitutions variables et adaptées, avec empires et monarchies soumises, depuis seulement 200 ans. C'est sans doute parce que nous vivons dans l'éphémère que l'on ne parle que de durable. Je me sens donc encore héritier d'un patrimoine dont la réalité est ancien régime, et porteur d'une déception contemporaine, que j'espère momentanée."

Que ne dirait-il maintenant dans notre pauvre pays, au bord de la catastrophe, dirigé par une équipe d’incapables avérés.

Repose en paix, cher Pierre, nous ne t’oublions pas !

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