LAFAYETTE vu par Marc Menant

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LAFAYETTE vu par Marc Menant

Dans la partie Histoire de l'émission, excellente, "Face à l'info" de C News (Chaîne 16) Marc Menant, dithyrambique comme à son habitude,  nous parlait, hier soir lundi 19, de Gilbert du Motier, Lafayette pour les intimes.

Quelle dommage qu'il ne soit pas adhérent du Souvenir Chouan de Bretagne ; il aurait ainsi eu connaissance de La Revue N° 45 d'août 2018 qui, en 36 pages sur les 63 de La Revue, traitait du flamboyant personnage qui, en toute modestie, s'était surnommé "Le héros des deux mondes", en janvier 1779. Rien que ça !

Bien sûr La Revue du Souvenir Chouan de Bretagne ne réjouissait pas forcément les inconditionnels du marquis mais nous savons bien, nous tous, que l'on ne nous a pas tout dit sur les pages de l'Histoire officielle ! Sinon on en serait resté à Cadoudal Chef de bande !

Au moment où il part pour Les Amériques c'est pour soutenir les Insurgents qui ne sont pas encore les Américains mais les colons anglais des colonies d'Amérique en rébellion contre le lointain royaume d'Angleterre. Pourquoi en révolte ? Pour des raisons de taxes en particulier sur le thé ; et puis aussi un peu pour raison de religion, les révoltés sont souvent des Quakers et ne veulent pas de l'anglicanisme.

Il appareille sur sur un senau, bâtiment de la classe des Bricks, nommé La Clary qu'il rebaptise La Victoire. Marc Menant fait une erreur en disant qu'il a acheté ce bateau ; Gilbert est mineur (il a 19 ans et la majorité est à 25 ans à l'époque) et bien que richissime il ne dispose pas de sa fortune gérée par sa belle famille. Le marquis, dont les parents sont morts, a en effet épousé le 11 avril 1774, à l'âge de 16 ans et 7 mois, Marie-Adrienne Françoise de Noailles qui a 14 ans et 7 mois, en la chapelle de l'hôtel de Noailles. Le couple aurait été obligé de vivre séparé durant un an (d'après les Mémoires de Gilbert) ce qui est faux car leur premier enfant, Adrienne, naît le 15 décembre 1775 soit moins de 20 mois après le mariage. Anastasie naîtra le 1 juillet 1777.

La belle-famille voit donc d'un mauvais œil l'initiative du jeune père de famille voulant s'éloigner des siens pour une cause qui leur importe bien peu !

C'est le comte Charles-Louis Victor de Broglie (prononcer Breuil) auquel Gilbert, son complice en Loges,  va faire partager son enthousiasme, qui va faire le montage financier (avec le soutien discret de Louis XVI car à l'époque la France est en paix avec l'Angleterre) ; il y aura là aussi le baron de Kalb, François Augustin de Boismartin (dit petit Dubois), Pierre de Larquier (beau-frère de Boismartin. Le prête-nom est la Maison de Commerce Reculès de Basmarein Raimbaud et associés qui perçoit les 29.000 Livres pour les remettre au  vendeur Louis Lacroix. L'avitaillement d'une valeur de 120.000 Livres est financé par les mêmes.

Donc pas un sou n'est sorti de la poche de Lafayette ; Broglie a voulu que le marquis soit reconnu le seul propriétaire. Lorsque La Victoire fera naufrage en repartant d'Amérique c'est le "divin" marquis qui touchera l'assurance.

Comme le souligna, en commentaire de l'exposé de Marc Menant, Eric Zemmour la Guerre aux Amériques entraînera l'important déficit financier du Royaume (déficit ridicule par rapport à l'actuel déficit de la république) et la Convocation des Etats Généraux ; on connaît la suite.

J'avais appris à E. Zemmour (par Mél) que le Congrès de ce qui était devenu les Etats Unis d'Amérique, reconnus par le Royaume de France, avait fait la sourde oreille aux demandes de remboursement des sommes engagées pour ce soutien guerrier et financier (aux alentours de 52 millions de Livres +ou-700 millions d'€ de prêts sans compter le coût de la guerre). Après qu'elle ait supprimé la Royauté la Convention demanda le remboursement de ces sommes. Le Congrès opposa une fin de non-recevoir arguant que l'argent avait été prêté par le Roi et non par la république !

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