LES MYSTÈRES DE LA MORT DE JESUS

Publié le par culture

LES MYSTÈRES DE LA MORT DE JESUS

C’est le titre de l’émission passée sur RMC découverte, Vendredi de Pâques (17), en pleine Octave de Pâques, période Sainte pour les chrétiens et plus particulièrement pour les catholiques en période de Carême pascal et de jeûne sacramentel total. Cette émission était coincée entre une émission de restauration de bagnoles et je ne sais plus quoi.

Les différents intervenants étaient interrogés chacun dans un registre et non dans un débat. Ce furent des interventions plutôt à charge ou mollement à décharge de la part d’un prêtre dont je n’ai pas retenu le nom et d’un animateur de KTO Régis Burnet (47 ans, Agrégé de Lettres, Professeur de Nouveau Testament à l’Université de Louvain – Belgique - présentateur sur RMC ; un de ses ouvrages « Marie-Madeleine, de la pécheresse repentie à l’épouse de Jésus »). Joseph Verheyden, 63 ans, le troisième catholique, Professeur de Théologie et Nouveau Testament à l’Université catholique de Louvain, a écrit « Le sens de la mort de Jésus, révision des interprétations du Nouveau testament ». Le crucifié ne portait pas la croix entière (négation de ce que montre le Saint Suaire) Crucifié par des clous ? Aucune réponse de la part des Évangiles (méconnaissance de l’Evangile selon Saint Jean). Odon Vallet (72 ans), le quatrième catholique,  Doctorats en droit et en Science des religions n’a pas un avis tranché sur la question (du moins je n’en ai pas ressenti) ; il émet cette docte sentence : « Les religions divisent plus qu’elles unissent » « depuis plusieurs milliers d’années ».

Une originalité est exprimée pour expliquer la résurrection de Jésus. Elle est proférée par Frédéric Armand, historien et juriste ; Jésus n’est pas mort sur la croix. Le coup de lance n’est qu’un coup de pique (une piqûre dit-il). Jésus fait une sorte de coma du à la fatigue et à la souffrance et le fait d’être allongé dans le tombeau (bien frais ?) a rétabli la circulation sanguine et il a retrouvé ses esprits. Il n’a plus eu, ensuite, qu’à sortir du tombeau (après en avoir poussé la porte ?). C’est pour cela que ceux qu’il a rencontrés l’ont reconnu car il avait sa condition humaine. (En gros, fatigué par ses péripéties, Jésus avait besoin d’une petite sieste ?).

Pour Anne-Catherine Baudouin (38 ans), se pose la grave question de la façon dont Jésus a été suspendu à la croix (Dum pendebat Filius – pendant que son Fils y était suspendu – chant du Stabat Mater du Vendredi Saint).  Pour elle Jésus n’a pas été cloué sur la croix mais plutôt attaché par des cordes ce qui était la façon d’y lier les condamnés. Curieux de la part de cette « spécialiste » de évangéliste Jean qui ignore en particulier dans le chapitre XX (Vs 19-31) ce passage de l’apôtre Thomas qui a raté la première visite du Ressuscité « « si je ne vois dans ses mains la marque des clous, si je ne mets mon doigt à la place des clous et ma main dans la plaie de son côté je ne croirai point ».  Maître d’enseignement et de recherche en Nouveau Testament et Christianisme ancien à l’Université protestante de Genève, faculté de théologie, Agrégée en Lettres classiques, Docteur en Sciences de l’antiquité (un CV long comme un jour sans pain), spécialisée en Évangiles canoniques.

Daniel Marguerat (77 ans) Professeur émérite de théologie protestante à l’Université de Lausanne (Jésus, ses frères et ses sœurs, un de ses ouvrages).

Helen Bond, 52 ans, Professeur de Nouveau Testament à l’Université d’Edimbourg, Presbytérienne (protestantisme réformé).

John Barclay (62 ans), Professeur de Théologie à l’Université de Cambridge, Anglican.

Michaël Langlois, Protestant Docteur ès-sciences historiques et philologiques, Maître de conférence à l’Université de Strasbourg.

Gunnar Samuelsson (53 ans), Suédois, Théologien protestant et pasteur « Crucifixion dans l'Antiquité - Une enquête sur le contexte de la terminologie du nouveau testament de la crucifixion »

« Pour lui aussi, les suppliciés n’étaient pas cloués mais attachés ; on leur brisait les tibias pour accélérer leur mort ce qui n’a pas été fait pour Jésus déjà mort ». La brisure des tibias des condamnés avait pour but de les empêcher de prendre appui sur leur jambe pour reprendre du souffle et empêcher l’asphyxie par compression du diaphragme. Qu’ils aient été cloués ou attachés ne change rien.

Marie-Christine Pénin, Historien spécialiste des cimetières. Elle s’attache à la hauteur à laquelle la croix a été dressée. Quant à Jacques Giri (88 ans) Polytechnicien, « les nouvelles hypothèses sur les origines du christianisme » cette conclusion : il n’y a pas de preuves historiques de la mort et de l’éventuelle Résurrection !

Pour le musulman Karim Al Hanifi, alias Romain Sirugue (37 ans catholique converti à l’Islam) « Jésus n’est pas mort sur la croix il est monté au ciel ; il a été remplacé au dernier moment.  Par Judas ? Peut-être par Simon de Cyrène qui l’avait aidé à porter sa croix ». Et son coreligionnaire, Hazem El Shafei, tient un discours semblable. Responsable de la communauté musulmane aux Aéroports de Paris, en charge du  dialogue inter religieux (juifs, musulmans, catholiques), égyptologue, spécialiste du Proche Orient.

Haïm Korsia, (56 ans) Grand rabbin de France. Reconnaît la crucifixion mais pas la Résurrection.

Dans ce méli-mélo de poncifs maintes fois proposés par ceux qui refusent le christianisme il y a quant même la nouveauté du coma dont est sorti Jésus après s’être refait une santé dans la fraîcheur du tombeau. Il a été question de la hauteur de la croix était-elle si haute à moins de ne vouloir la Croix dressée sur le monde ? Pour d’autres elle était à hauteur d’homme ce qui explique que les corps abandonnés étaient dévorés par les chiens errants. Un s’étonne aussi qu’il y avait, comme par hasard, un tombeau neuf à proximité de la crucifixion. Il y a aussi beaucoup d’insistance pour que Jésus n’ait porté que le patibulum et non la croix entière. Plusieurs fois aussi est déplorée l’absence de preuves historiques ; parce que les auteurs anciens païens n’ont pas évoqué cette page de la Palestine ? Parce que, que ce soit dit, ce sont des apôtres, disciples ou proches de Jésus qui en ont fait le récit ?

 

Une part assez importante de l’émission a été consacrée à l’Évangile de Barnabé (cliché fin d’article). Cet ouvrage démontre (ou veut démontrer) que le prophète (et non Fils de Dieu) Jésus était musulman bien que d’origine juive et qu’il est monté au Ciel par une ingénieuse substitution avec Judas ou Simon de Cyrène crucifiés à sa place. C’est l’argument utilisé par Karil Al Hanifi basé sur cet ouvrage datant de plus de 1500 ans. La preuve ? L’ouvrage retrouvé à Chypre, dans les années 2000 parmi des objets de trafiquants d’art. Le souci est que cet ouvrage date des années 1500 - 1600 ce qui n’est pas pareil que 1500 ans d’âge. Les experts écrivent qu’il s’agit plutôt d’une justification des origines de Mahomet, ouvrage fortement inspiré de textes juifs sur lesquels repose le Coran. Cette « forgerie » taxe les Évangiles canoniques de faux parce qu’ils n’évoquent pas Mahomet !! (et pour cause)

Il est attribué au disciple chypriote de Saint Paul ayant vécu au 1er siècle. On a de la peine à imaginer que saint Paul ait pu former des disciples doutant de la Divinité de Jésus.

Il faut retenir de ce « soi-disant évangile » (pour beaucoup de chercheurs c’est une forgerie) que faisant la part belle au judaïsme et aux mahométans il est logique qu’il ne soit pas le reflet de l’enseignement du  disciple de Saint Paul ; ce qui est curieux c’est que l’ensemble des interlocuteurs niant l’aspect historique des Evangiles dits canoniques (ce qu’ils ne prétendent pas être bien qu’ils le soient malgré tout) reconnaît un certain aspect historique à l’évangile de Barnabé. Il est en accord avec le Coran qui affirme que Jésus n’a pas été crucifié donc n’est pas ressuscité, prophète et en aucun cas Fils de Dieu.

Le seul prêtre, inconsistant, dont je n’ai pas retenu le nom s’est montré un piètre défenseur de la Foi catholique. N’est pas Bossuet qui veut.

Enfin il ne faut pas oublier que la venue de Jésus est annoncée par les Ecritures en particuliers par les Prophètes Isaïe, Samuel, Michée.

Nous attendons que RMC montre la même audace, avant la fin du ramadan, avec les mystères de la mort de muhamad !

 

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