L'HERMIONE A BREST après SON SÉJOUR AUX AMÉRIQUES...

Publié le par culture

L'HERMIONE A BREST après SON SÉJOUR AUX AMÉRIQUES...L'HERMIONE A BREST après SON SÉJOUR AUX AMÉRIQUES...

Après avoir touché terre aux Amériques 235 ans après son original L'Hermione est de retour en France. Félicitations aux officiers qui ont décidé de la faire accueillir dans le goulet de Brest par la frégate "La Touche-Tréville" dont le nom rappelle celui qui fut à l'origine de la gloire de l'Hermione sous le pavillon royal. Et c'est pour respecter l'Histoire, complètement, que les excellentes photos de la Marine Nationale - la Royale comme on dit - ont été mises à l'air du temps.

Dans La revue du Souvenir Chouan de Bretagne de  juin 2015 un article a été consacré au marin hors pair que fut Louis-René-Madeleine Le Vassor de La Touche qui est né le 3 juin 1745, il y a 270 ans, à Rochefort - dans la province de l'Aunis à la limite de la Saintonge - devenue en 1790 le département de la Charente -Inférieure. Non parce que ses habitants, vus du Balcon du Sud-Ouest, seraient inférieurs à ceux de la Charente mais parce qu'il s'agit du cours inférieur de la Charente.

Il devint comte de Tréville au décès de son oncle en 1788.

Entré dans les Gardes-marine en 1758 il prend part aux combats de la guerre de Sept-ans en 1759 sur Le Dragon commandé par son père, du côté de Belle-Ile.

Après diverses navigations entre La Martinique ou les Iles sous le Vent et des passages dans les troupes à terre il revient vers la marine et, après divers commandements, est nommé commandant de L'Hermione frégate de 12, de 34 canons dont 26 de 12 (calibre qui donne son nom à cette classe de frégate) sortie de la forme Colbert des chantiers de Rochefort.

Mise en chantier en 1778, lancée six mois plus tard, elle est armée cinq mois après soit onze mois entre la pose de la quille et les essais à la mer..

C'est Monsieur de La Touche qui va donner la gloire à L'Hermione et non le petit marquis. Dès mai 1779 au large de l’île d'Yeu, après de savantes manœuvres, il capture un corsaire anglais, le 29 mai il recommence et récidive avec trois navires de commerce ; il recevra en récompense la Croix de Saint Louis.

En mars avril 1780 il emmène le gentil marquis aux Amériques. Là Lafayette recevra une gloire quelque peu usurpée (par rapport aux vrais combattants tel Armand Tuffin Marquis de La Rouërie ou l'amiral du Chaffault, Suffren, Rochambeau, de Grasse, D'Estaing, Charette et combien d'autres) sans doute favorisée par ses liens maçonniques avec Washington. Ce sera d'ailleurs, avec le retour, le seul passage du marquis sur ce navire. L'association de construction de la réplique aurait donc du s'appeler L'Hermione - La Roche Tréville plutôt que L'Hermione -Lafayette. Monsieur de La Roche-Tréville décèdera sur le Bucentaure en août 1804 âgé de 59 ans.

L'HERMIONE A BREST après SON SÉJOUR AUX AMÉRIQUES...L'HERMIONE A BREST après SON SÉJOUR AUX AMÉRIQUES...

L'Hermione a eu un beau destin sous pavillon fleurdelisé. Après de nombreuses campagnes victorieuses sa carrière va s'achever sous le pavillon tricolore. Le 20 septembre 1793, sous le commandement de Pierre Martin (futur amiral de la révolution, ayant servi auparavant sous l'amiral d'Estaing ou le marquis de Vaudreuil), en protection d’un convoi transportant de l'armement (venant d'Indret 44) pour Lorient, à la sortie de l'estuaire de la Loire, la frégate va s'échouer sur les rochers du plateau du Four, au large du Croisic, vers 18 h et coulera le 21 vers 10 H. Le capitaine Martin quittera le dernier le navire après que le Maître d'équipage ait actionné une dernière fois son sifflet.

Le pilote côtier, le croisicais Guillaume Guillemin est le responsable du naufrage.

Le Croisic, après un vote de la population, s'était rendue aux Chouans qui, sous les ordres de Thomas de Caradeuc et Guérif de Lanouan, avaient pris Guérande le 18 mars 1793. Guillaume Guillemin aurait-il été un des éléments des Révoltés désirant apporter son récif à la révolution, en coulant un bateau de la révolution, voire plusieurs bateaux du convoi ? Les autres capitaines s'étant méfiés et ayant changé de route ; seule l'Hermione terminera, sous pavillon tricolore, sa glorieuse carrière royale sur des récifs.

Sa réplique, brillamment reconstituée à Rochefort, à partir des plans de la frégate Concorde, a demandé 17 ans de travaux. D'accord ce n'est plus la même époque et la marine en bois n'est plus d'actualité comme elle l'était il y a 230 ans. Parlant de cela il y a quelques années un sot me répliqua que les temps n'étaient plus les mêmes car à l'époque on faisait marcher les ouvriers au fouet. Je lui répliquais, à son grand désappointement, que s'il y avait effectivement des forçats pour les travaux de manutention tous les corps de métiers spécialisés étaient bien rémunérés et nourris car la Marine était le fer de lance du pays et sa force, et que les charpentiers de Marine faisaient partie de l'élite des corporations. Que peut-on entendre comme âneries par manque de culture ou par cloisonnement idéologique.

Les lois de la navigation ont changé et il a fallu céder à ces lois : Feux de position électriques, congélateurs pour la nourriture, toilettes, cabestans électriques, moteurs électriques pour les navigations portuaires, navigation par GPS, ce qui a donc demandé la présence de groupes électrogènes, mais aussi de cuisines permettant de nourrir les 80 membres d'équipage. L'accastillage, le gréement sont assez conformes à l'Hermione, à quelques détails près. Non c'est vraiment une belle réalisation qui a permis à beaucoup de métiers de retrouver le savoir de leurs ancêtres.

Espérons que cette belle réalisation n'aura pas donné l'envie à des pays étrangers de nous en acheter car après le feuilleton des Mistral nous risquerions de nous retrouver avec une flotte en bois !

 

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