23 MAI 1871, TERRORISME COMMUNISTE

Publié le par culture

lA GUERRE FRANO-PRUSSIENNE s'est terminée par la défaite de Sedan le 2 septembre 1870, la reddition de la place et la capitulation sans condition de l'armée française. Napoléon III s'est rendu à Bismarck afin d'arrêter de faire couler inutilement le sang français. Par rapport à l'oncle, le neveu aura au moins eu ce souci d'épargner la vie de ses soldats.

Le 4 septembre, des manifestants envahissent l'Assemblée Nationale pour empêcher les députés de délibérer. Depuis l'Hôtel de Ville de Paris, Léon Gambetta, Jules Simon et autres députés parisiens établissent un gouvernement provisoire, dont le président est le général Trochu ; ce gouvernement provisoire proclame la déchéance de l'Empereur et la Troisième République.

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 Les Prussiens encerclent Paris dès le 19 septembre, Gambetta, qui s'est fait nommer ministre de l'Intérieur,  quittera la capitale en ballon ( fuira ??) pour aller rejoindre à Tours le reste du gouvernement. Il va essayer d'organiser l'Armée de la Loire - là se passe l'épisode du Camp de Conlie et la façon scandaleuse dont ont été traités les Bretons, sujet déjà abordé sur ce Blog - puis le gouvernement quittera Tours pour Bordeaux qui semble avoir comme destinée d'être une ville de repli pour gouvernement en péril !

C'est de cette ville que sera proclamée officiellement la déchéance de l'Empereur Napoléon III et de sa famille ; pourtant, s'il n'avait pas été malmené par les écrits d'Hugo Victor on pourrait reconnaître le bilan très positif de la gestion de la France et de son essor sur le plan industriel, architectural, archéologique, industriel, des transports ferrés, maritimes et fluviaux, alors que si l'on parle souvent de son oncle et de son Code Civil - qui n'est qu'une synthèse des différtents codes existant depuis Colbert jusqu' au Directoire - il faut reconnaîte que le tonton a plutôt malmené le pays et ses habitants.

Des élections sont organisées, la nouvelle Assemblée Nationale issue des urnes qui est pour la paix, se trouve dans l'impossibilité de siéger et se transporte à Versailles. Le chef du nouveau Gouvernement est Adolphe Thiers.

Les élus parisiens sont plutôt "belliqueux" car ils considèrent que la ville s'est bien défendue ; ils érigent un contre - pouvoir qu'ils appellent "Commune de Paris" par référence à celle de 1792-1794. L'exaspération leur fait prendre les armes, à partir du 18 mars 1871.

Les troupes du gouvernement légitime, obéissant aux ordres de Thiers, vont reprendre progressivement la capitale, quartier par quartier, parfois maison par maison faisant leur jonction avec quelques rares îlots qui ont pu résister.

La Commune a adopté le drapeau rouge, remis au goût du jour le calendrier révolutionnaire de Fabre d'Eglantine, détruit la colonne Vendôme (le 16 mai) ; elle salue le "tube" de Jean-Baptiste Clément "le Temps des cerises", trouve son nouvel hymne "l'Internationale" (qui en réalité sera chanté lorsque la Commune sera tombée).

Des otages ont été pris, le plus célèbre étant monseigneur Georges Darboy, archevêque de Paris qui a été fait prisonnier le 2 avril ainsi que d'autres prêtres ou religieux ou civils.

Pendant la journée et la nuit des 22 et 23 mai, les communards Dardelle, Bergeret, Benot, Boudin et Mabeuf amenèrent dans la cour du Carrousel,  cinq fourgons chargés de barils de poudre, bonbonnes de pétrole, de goudron liquide et d'essence de térébenthine  qu'ils rangèrent sous le péristyle du pavillon central. Le 23, une trentaine de fédérés sous les ordres de Bénot, garçon boucher, Bergeret et Boudin aspergèrent avec des seaux les murs et planchers de  tous les appartement du palais. Des barils de poudre furent installés dans le vestibule du pavillon de l'Horloge, sous l'escalier d'honneur. Ils enduisirent de goudron l'autel et l'orgue de la Chapelle et les boiseries du théâtre. Le feu fut allumé par Benet et embrasa tout le palais. L'horloge du palais s'arrêta sous l'action du feu vers 9 H. Deux heures plus tard,  une explosion secoua le pavillon central, et le dôme s'effondra.

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Le palais brûla durant trois jours. Bergeret, Dardelle, Benot, Boudin et Mabeuf, tels Néron, s'offrirent un dîner pour contempler leur oeuvre depuis la terrasse du Louvre. Des trésors disparurent à tout jamais. Ils étaient heureux d'avoir fait disparaître le lieu d'où avaient été exercés les pouvoirs royaux et impériaux.

Bergeret, commandant en chef des Communards, condamné à mort par contumace, quitte la France et meurt à New-Ork en 1905.

Alexis Dardelle et Mabeuf auraient-ils disparu ?

Quant à Boudin et Bénot, ils furent fusillés, Boudin en mai 1872, Bénot en janvier 1873.

 

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Et pourtant, comme le montre cette image de synthèse ( Aristéas Hubert Naudeix)   que  ce palais était beau.         

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