1815 LA PELLE DU 18 JUIN

Publié le par culture

1815  LA PELLE DU 18 JUIN

Après un débarquement glorieux sur la côte de Golfe Jouan fin mars,  c’est le spectacle lamentable des retournements de vestes successifs, du simple soldat jusqu’au maréchal, du fonctionnaire basique au ministre sans état d’âme et sans convictions réelles. Qui pourrait le leur reprocher à l’époque actuelle. Comme le disait avec cynisme l’homme politique Edgar Faure (GOF et abolitionniste du latin en septembre 1968) : ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent qui change ; il est vrai qu’il était le spécialiste du retournement de veste !

 

Waterloo termine cet épisode étrange de la fin de carrière d’un habile politicien-militaire qui n’aura jamais l’occasion, faisant mentir le dicton, de signer une troisième abdication.

 

Cette dernière campagne en Belgique commencée le 15 juin et s’achevant le 18 à la nuit fera chez les napoléonniens aux alentours de 11 500 morts (23 000 toutes armées confondues) et 33 900 blessés (65 400 blessés en tout). 5.000 morts, 18 000 blessés, 10 000 prisonniers rien que pour le seul 18 juin.

Des charniers contenant les squelettes des soldats de l’armée napoléonienne sont régulièrement découverts et marquent les itinéraires  de l’Ogre en Europe de l’Est. Un des plus importants a été celui de Vilnius en 2001 contenant les restes de trois mille personnes qui ont été déposés dans le cimetière de la ville.

1815  LA PELLE DU 18 JUIN

Mais s’il y a eu toutes ces victimes, véritable saignée de la France puisque le chiffre de quatre millions de morts par les guerres (sans compter les civils) est régulièrement cité, il y a eu aussi des individus sans scrupules pour se frotter les mains et s’enrichir comme des charognards.

 

Souvent oublié il est utile de rappeler que Nathan Rothschild a fait de bonnes affaires financières en spéculant sur la défaite de Napoléon à Waterloo mais aussi en annonçant auparavant la défaite de Wellington ce qui entraîna un marasme pour la Livre Sterling qui atteint son cours le plus bas et qu’il racheta alors par  énormes quantités. Trader avant l’heure ! De cela on est sûr. Mais beaucoup de légendes ont été propagées sur les moyens. Il n’était pas à Waterloo, il n’a pas traversé la Mer du Nord en pleine tempête après avoir soudoyé un pêcheur, il n’a pas envoyé de pigeon voyageur. Si le volume d’enrichissement n’est pas formellement établi  il est quand même très important, entre plusieurs dizaines et un million de Livres (1815 !).

Une note en bas d’un courrier à lui envoyé par un nommé John Roworth (son agent présent sur place, proche parent de l'ancien maire de Nottingham) confirme quand même : «J'ai été informé par le Commissaire White que vous avez bien fait par les premières informations que vous aviez de la Victoire acquise à Waterloo ».

 Ce qui est certain c’est l’absence de sentiment du financier, ce qui fit écrire à Victor Hugo : « Vieillard, chapeau bas, ce passant fit sa fortune à l’heure où tu versais ton sang. Il jouait à la baisse et montait à mesure que notre chute était plus profonde et plus sûre. Il fallait un vautour à nos morts, il le futUn million joyeux sortit de Waterloo ; Si bien que du désastre il a fait sa victoire, Et que, pour la manger, et la tordre, et la boire, Ce Shaylock, avec le sabre de Blucher, A coupé sur la France une livre de chair. Or, de vous deux, c’est toi qu’on hait, lui qu’on vénère ; Vieillard, tu n’es qu’un gueux, et ce millionnaire, C’est l’honnête homme. Allons, debout, et chapeau bas ! 

 

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