SAMEDI 23 MARS 2013:LA ROCHE BERNARD 220 ANS.

Publié le par culture

Après le Conseil d'Administration pendant lequel furent prises quelques bonnes décisions qui seront communiquées lors de l'Assemblée Générale du samedi 18 mai, et qui étonneront, la dizaine de présents entama une visite de La Roche Bernard, petite cité de caractère, comme le précisent les guides touristiques, mais grande cité d'Histoire.

Juste quelques notes de cette journée qui seront rapportées, en grand, dans La Revue du mois de juin.

D'abord la cité doit son nom aux Vikings qui, en 919, remontant la Vilaine remarquèrent ce bloc rocheux. Le chef de l'expédition, Bern Hart (c'est à dire "Fort comme un ours") lui donna son nom. Avec le temps les roches et le viking ne firent plus qu'un pour devenir Roche-Bernard.

Si, aujourd'hui notre balade fut plus axée sur la bataille du 15 mars 1793 et la prise de la ville par les Révoltés - pas encore appelés Chouans bien que cela relève d'une approche de la Chouannerie - elle fut l'occasion de découvrir cette ville pas assez connue.

Marquée par le protestantisme calviniste de François de Coligny, fils de l'amiral, la cité devint protestante et la chapelle Notre Dame transformée en temple. Les adeptes de la Réfome firent ouvrir une porte de manière à ne pas avoir à y pénétrer en passant sous la statue de la Vierge qui surplombe l'entrée. Lorsque la chapelle redeviendra catholique la porte des protestants sera murée.

1-1-LA ROCHE BERNARD PORTELe passage devant l'ancien donjon du Ruycart, château des Basses Fosses permet d'évoquer l'endroit d'où Joseph Sauveur, procureur-syndic, après y avoir été enfermé au soir du 15 mars 1793 en fut extrait au matin du 16 mars, avant d'être tué quelques heures plus tard. Ce malheureux maire, natif de Rennes, avait appliqué les ordres de la Convention sur les impôts, la conscription, la chasse aux prêtres réfractaires, nombreux dans le pays. Grandes charges contre lui.

1-LA-ROCHE-BERNARD--4-.jpgL'Hôtel du cardinal Odet de Chatillon de Coligny, qui fut archevêque de Toulouse avant de se convertir au calvinisme est un passage de notre visite. Datant du XVIème siècle il sera en 1793 le siège du district et de la Municipalité. C'est dans ce lieu que résidait Sauveur qui ne voulait pas discuter avec les Révoltés s'étant lancés, sous le commandement des frères Bernard de la Mâtinais, à l'attaque de La Roche Bernard en ce vendredi 15 mars 1793. On l'en sortira de force, avant de l'emmener aux halles (place du Bouffay actuel) puis l'enfermer au château des Basses Fosses.

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Il sera ensuite, le 16 mars emmené à la Porte Garel, en dehors de la ville, sur la route de Nivillac et exécuté après qu'il se soit obstiné à crier "Vive la Nation" au lieu de "Vive le roi" comme le lui demandaient les Révoltés.

Cette scène d'exécution, souvent dépeinte au pied d'un calvaire, dans les tableaux du XIXème siècle, représente un lieu qui n'existait pas, alors que cette croix ancienne est bordée par une rue qui porte le nom de Sauveur. Il est plus logique que la mise  à mort de cette victime du système révolutionnaire a eu lieu à cet endroit.

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Après avoir chaussé les bottes, afin de traverser un passage très boueux, plus que boueux, chacun a pu découvrir, avec beaucoup d'émotion, sous la verdure, une croix, sculptée dans la roche, qui marque l'endroit où un prêtre réfractaire a célébré la Sainte Messe pendant ces temps de persécution.

Qui était ce prêtre ? L'excellent ouvrage du Père André Moisan, "Mille prêtres du Morbihan face à la Révolution" ne nous donne pas de réponse. Mais cette gravure dans la roche est bien là. Nous lui avons redonné son importance sacrée en récitant un Pater, un Ave et un Gloria. Nous avons été réunis en un lieu qui reste un témoin de la Foi, témoin d'un engagement au risque de tout perdre, sauf la Vie éternelle.

Cette simple gravure, dans la roche, ce témoignage, a été notre plus longue station en cette belle journée que nous avons achevée avec le cidre de l'amitié, en pleine campagne, entre amis et, comme le disait une personne :"tant pis pour ceux qui ne sont pas venus et ont raté un beau moment".

Bon dimanche des Rameaux à tous.

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