LES NOYADES de NANTES, CELA NE FAIT PAS DE BATACLAN !

Publié le par culture

LES NOYADES de NANTES, CELA NE FAIT PAS DE  BATACLAN !

Effectivement les Noyades ça ne fait pas de bruit (bataclan = vacarme), et ce fut une des raisons de leur utilisation pour supprimer, par une mort horrible, dans des conditions épouvantables, des milliers de personnes. En allant chercher la très jolie gerbe destinée à finir en Loire je dus faire un vrai cours d'Histoire à la fleuriste  qui, bien que Nantaise, n'avait jamais entendu parler de cet épisode scandaleux.

Si, hier, devant la trentaine de personnes (seulement, mais les troupes des yakafautkon sont nettement plus nombreuses !!!) le rôle de Carrier fut évoqué ce fut aussi recadré : la Convention savait, Robespierre avait été renseigné par Jullien (Marc-Antoine). Comme je le rappelais, contrairement à ce qui est rabâché par certains écrivains, ce n'est pas à cause de ses crimes qu'il a été rappelé à Paris ; c'est à sa demande, pour raison de fatigue,  et pour suivre l'affaire des 132 Nantais (laquelle affaire sera la cause de sa perdition). Il sera accueilli à bras ouverts à la Convention où il sera nommé secrétaire. J'ai évoqué ce retournement de situation - déjà développé sur ce Blog et dans La Revue 38 de décembre 2014. Il servira de bouc-émissaire, ce qui permettra à d'autres assassins de se faire oublier.

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Une nouvelle plaque fut apposée par notre fidèle Pascal sur la bitte d'amarrage N° 11. Un participant me fit remarquer qu'une précédente plaque (celle de 2006) était bien présente à proximité, boulonnée sur un tangon en fibre de verre fiché profondément en terre. Bonne surprise. Si la personne qui a fait ce travail lit cet article j'aimerais bien qu'elle m'envoie un message par le mode "Contact" en haut de cette page.

Ce  fut enfin la montée du pont Anne de Bretagne où, arrivés en son milieu, se fit le parachutage (réussi) de la gerbe, lancée par Marine et Julie,  et qui se posa doucement sur l'eau. Ponctué par un "Requiescant in pace"

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Après le déjeuner (qui traîna en longueur mais à priori personne ne s'ennuyait) nous nous retrouvâmes devant la statue de Sainte Anne, en haut de la butte du même nom, pour admirer le panorama par cette magnifique soirée baignée d'une lumière automnale. Petit exposé sur la statue de Sainte Anne son socle en granit des carrières de Miséry lieu d'innombrables massacres par des fusils (le terme fusillade faisant penser à des tirs nourris alors que là il s'agissait de "tirs dans le tas") sur des victimes, pas forcément tuées, qui étaient ensuite dénudées par les fusilleurs.

Evocation de la tendresse de la république pour les biens de l'Eglise inventoriés en 1906 à Sainte Anne avec une violence rare vis à vis du Curé de la paroisse qui, bousculé, chutera et dont la tête heurtera durement les marches sous les cris des "investigateurs" 4 mille soldats et 200 gendarmes : "a bas la calotte "!

Découverte de l'immense fresque, peinte par Robert Daffort en 1993 sur le mur de l'ancienne école des filles (à l'identique de celle peinte à Saint Martinville en Louisiane) en hommage aux Acadiens, majoritairement francophones, chassés de leurs terres du Canada entre 1750 et 1780 par les anglais. Ils refusaient de prêter allégeance au roi d'Angleterre. Les dernières années du Grand Dérangement sont peut-être une façon de se venger de l'aide des Français apportée aux Insurgents anglais,  futurs américains ? Louis XVI accueillera la majorité des victimes de cette déportation ; les Acadiens resteront entre dix et quinze ans à Nantes et alentours avant de revenir dans leurs provinces d'origine : Saintonge, Poitou, Bretagne. D'autres partiront pour la Louisiane.

 

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La journée s'est terminée devant le manoir de Luzançais, sur le domaine de La Hautière où se trouvait aussi le couvent des Petits capucins qui fut la dernière prison des prêtres noyés en Loire dans la nuit du 16 au 17 novembre 1793. Ils avaient été extraits, auparavant, de la maison Saint Clément - près de l'église du même nom - (actuelle caserne des pompiers). Ils furent ensuite mis dans le vaisseau La Gloire où ils passèrent deux ou trois nuits avant d'être finalement entassés dans une sapine qui coula à hauteur de Cheviré (pile sud du pont actuel). Des ossements furent retrouvés en 1954 et en 1985.

Nous avons pris notre verre de l'amitié, accompagné de palets bretons, devant ce manoir dans lequel mourut l'amiral du Chaffault, le 27 juin 1794, à l'âge de 86 ans. Brillant marin il avait tenté de porter secours, en 1758,  aux Acadiens chassés par les Anglais mais sans succès ces derniers ayant mené leur honteuse tâche rapidement. A proximité une rue porte son nom ; en 1978 la partie sud,  sur décision du maire de l'époque, A. Chénard,  avait été rebaptisée Maurice Thorez (ce qui était quand même insultant pour l'ancien héros de la Royale) ; en 1983 le successeur de Chénard, Michel Chauty, réparera cette imposture.

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Merci aux amis du Pont Paillat qui ont été nombreux, aux 10 Membres du Souvenir Chouan de Bretagne aux  quelques curieux ou rameutés par le Blog qui ont rendu hommage à ces martyrs.

Ces hommages sont nécessaires, d'abord en souvenir de ce qu'ont subi ceux qui étaient opposés à la révolution, à ses hordes et à ses crimes au nom, au nom de leurs libertés y compris la liberté religieuse. Il y a les horreurs faites aux chrétiens dans le monde et plus particulièrement en Orient (Moyen et Extrême) ; il y a eu l'égorgement sacrificiel du Père Hamel à Saint Etienne du Rouvray. Mais il y a tout simplement ça sur l'église Saint Clément de Nantes:

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Il faut continuer à être des témoins de l'Histoire. Cela est fait depuis des années pour les Noyades de Nantes mais aussi pour  les victimes de la révolution, de Quiberon et les Chouans, au Champ des Martyrs de Brec'h Auray et au mausolée de La Chartreuse où nous étions une quarantaine pour la messe et presque trente pour l'absoute, samedi 5 novembre.

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