16 MAI 1945, AGNES DE LA BARRE DE NANTEUIL EST INHUMEE A VANNES
Agnès de La Barre de Nanteuil est née le 17 septembre 1922 à Neuilly sur Seine mais résidant à Vannes depuis que ses parents s'y sont installés en 1937. Elle est une héroïne de la Résistance vannetaise à l'occupant allemand. Entrée très tôt dans le réseau d'aide, aux aviateurs alliés abattus, que sa maman a créé dans cette partie de la Bretagne, elle s'adonne aussi au renseignement portant aux maquis des messages cachés dans le guidon de sa bicyclette et fabrique de faux papiers. Engagée très jeune dans le scoutisme cette jeune cheftaine fait preuve d'un grand courage en sillonnant la campagne morbihannaise.
Dans la nuit du 13 au 14 mars 1944 elle participe au balisage d'un terrain pour la réception de parachutages à proximité de Theix. Elle rentre chez elle, 35 rue Jeanne d'Arc en fin de nuit, et se lève matinalement pour aller assister à la messe de 8 heures à la cathédrale.
En rentrant sa cousine, Armelle, lui faisant remarquer la présence de voitures allemandes devant la maison, la dissuade d'y entrer. Agnès refuse pour éviter des représailles à sa maman, à son frère et à sa sœur. Elle entre et aussitôt la Gestapo la saisit. Sa sœur Catherine s'effondre en larmes mais est reprise par sa maman qui lui dit "on ne pleure pas devant ces gens-là" Madame de Nanteuil obtient des policiers que Agnès puisse prendre un petit déjeuner car elle était à jeun (obligatoire pour communier).
Elle est ensuite emmenée dans l'hôtel particulier où s'est installée la Gestapo, rue Pasteur. Après un bref interrogatoire elle est enfermée dans la prison de Nazareth pour un interrogatoire plus musclé ; Agnès est ensuite emprisonnée , le 16 mars, dans la prison Jacques Cartier de Rennes où alternent sévices et interrogatoires. Dans un triste état physique les Allemands décident de l'envoyer en camp de concentration et c'est le départ pour l'Allemagne le 3 août. Sa jeune sœur Catherine, arrêtée elle aussi, est là ; c'est par elle que l'on saura les détails sur les derniers jours sur terre d'Agnès.
En gare de Langeais le convoi ferroviaire est mitraillé par la chasse anglaise. Le train est obligé de stopper et les allemands font descendre les prisonniers des wagons à bestiaux. La soldatesque est à cran et tire des coups de feu ; Agnès est atteinte d'une balle à l'aine, blessure qui va s'infecter ; elle meurt en gare de Paray Le Monial le dimanche 13 août. Ses dernières paroles rapportées par sa sœur sont "Je meurs pour Dieu et pour ma Patrie ; j'ai pardonné à mon dénonciateur". (On ne saura jamais son identité). On peut donc traduire le début de ses dernières paroles par Doué ha mem Bro.
Au début mai 1945 sa maman viendra à Paray le Monial avec une camionnette pour chercher le cercueil de sa fille qui recevra des obsèques solennelles le mercredi 16 mai, en la cathédrale de Vannes, avec la participation de milliers de personnes, l'évêque de Vannes, un nombreux clergé, les corps constitués, l'armée.
Le Souvenir Chouan de Bretagne rendra hommage à Mademoiselle Agnès de La Barre de Nanteuil Samedi 17 mai 2025 à 15 heures pour le 80ème anniversaire de ses obsèques. La différence est que nous ne serons qu'une vingtaine à saluer sa mémoire.