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21 JANVIER 1793, 10 h 22 : UN CRIME LÉGAL !

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"Le procès de Louis XVI, au vu des lois de l'époque, ne fut pas parfaitement légal !"

Cette litote, issue du Ministère de la Justice, illustre bien la décision légale de commettre un crime afin d'asseoir une légitimité usurpée sur un assassinat qui sera suivi d'une vague de sang. On a les valeurs que l'on peut !

A cette heure précise, comme l'an dernier et les années précédentes un Membre du Souvenir Chouan de Bretagne ( Merci Marc) a déposé une gerbe à l'emplacement présumé de la guillotine, ce 21 janvier 1793.

On ne sait pas quel bouffon viendra remplacer Jean-Edern Hallier (décédé dans un accident républicain de vélo sous le règne de Mitruand) qui se flattait de venir de temps en temps manger de la tête de veau* sur la place de la Concorde, pour provoquer les royalistes (ainsi que les non royalistes) présents et outrager la mémoire du Roi de France. Le 21 janvier 1993 ils étaient une vingtaine de braillards à l'entourer. Jean-Edern, un matin d'hiver à Deauville, à quelques jours de l'anniversaire de la mort du Roi qu'il insultait, a perdu les pédales quand d'autres méthodes , 200 ans plus tôt, faisaient perdre la tête !

*Les révolutionnaires dès 1794 consommaient de la tête de cochon le 21 janvier, de façon ostensible ; manière Charlienne de rappeler les caricatures graveleuses représentant Louis XVI sous les traits d'un cochon. Ce n'est pas un islamisme ambiant qui fit modifier l'aspect culinaire mais plutôt un embourgeoisement des successeurs des Jacobins qui remplacèrent le cochon par le veau, comme les Anglais en outrage à leur roi Charles 1er assassiné.

 

21 JANVIER 1793, 10 h 22 : UN CRIME LÉGAL !
21 JANVIER 1793, 10 h 22 : UN CRIME LÉGAL !
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8 JANVIER 1796 : PROPAGANDE MUSICALE du Directoire

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Décret du 18 Nivôse An IV ( 8 janvier 1796)

Le Directoire exécutif arrête :

Tous les directeurs, entrepreneurs et propriétaires des spectacles de Paris sont tenus, sous leur responsabilité individuelle, de faire jouer chaque jour, par leur orchestre, avant le lever de la toile, les airs chéris des républicains, tels que la Marseillaise, ça ira, Veillons au salut de l’empire et le Chant du départ.

Dans l’intervalle des deux pièces on chantera toujours l’hymne des Marseillais ou quelque autre chanson patriotique.

Le Théâtre des Arts donnera, chaque jour de spectacle, une représentation de L’offrande à la liberté, avec ses chœurs et accompagnements, ou quelque autre pièce républicaine.

Il est expressément défendu de chanter, laisser ou faire chanter l’air homicide* Le Réveil du Peuple.

Le Ministre de la Police mandera, dans le jour, tous les directeurs, entrepreneurs et propriétaires de chacun des spectacles de Paris ; il leur fera lecture du présent arrêté, leur intimera, chacun à leur égard, les ordres qui y sont contenus : il surveillera l’exécution, pleine et entière, de toutes ses dispositions et en rendra compte au Directoire.

* Note SCB : à priori les initiateurs de cette décision, il y a 220 ans, ne connaissent pas les paroles de La Marseillaise !

Mais qu'est-ce donc que ce chant "homicide" ?

Le Réveil du Peuple est une sorte de contre-marseillaise créée en janvier 1795 par Jean-Marie Souriguère (ou Souriguières) et mise en musique par Pierre Gaveaux. Nous sommes en pleine réaction thermidorienne et le "Peuple" est lassé de retrouver comme dirigeants ceux qui furent de l'engeance terroriste un à deux ans auparavant. Ce chant, qui connu rapidement un vif succès, est entendu dans la rue, les bistrots, les théâtres. Ses paroles valent, à juste titre, celles de la marseillaise, quant à la musique elle est aussi guerrière et cela "agace" les nouveaux anciens politiques. Ce chant se retrouvent sur les lèvres des Royalistes comme sur celles des républicains anti-jacobins :

                                                                                 I

Peuple  Français, Peuple de frères                                       Peux-tu voir sans frémir d'horreur

Le crime arborer les bannières                                             Du carnage et de la terreur ?

Tu souffres qu'une horde atroce                                           Et d'assassins et de brigands,

Souille par son souffle féroce                                                Le territoire des vivants.

                                                                      II

Quelle est cette lenteur barbare ?                                         Hâte-toi, peuple souverain,

De rendre aux monstres du Ténare                                      Tous ces buveurs de sang humain !

Guerre à tous les agents du crime!                                       P oursuivons les jusqu'au trépas ;

Partage l'horreur qui m'anime !                                            Ils ne nous échapperont pas.

                                                                              III

Ah ! qu'ils périssent ces infâmes,                                         Et ces égorgeurs dévorants,

Qui portent au fond de leurs âmes                                      Le crime et l'amour des tyrans !

Mânes plaintifs de l'innocence,                                           Apaisez-vous dans vos tombeaux

Le jour tardif de la veangeance                                           Fait enfin pâlir vos bourreaux

                                                                    IV

Voyez déjà comme ils frémissent ;                                     Ils n'osent fuir, les scélérats !

Les traces de sang qu'ils vomissent                                   Décèleraient bientôt leurs pas. 

Oui, nous jurons sur votre tombe,                                     Par notre pays malheureux,

De ne faire qu'une hécatombe                                            De ces cannibales affreux.

                                                                       V

Représentants d'un peuple juste,                                      O vous ! législateurs humains !

De qui la contenance auguste                                             Fait trembler nos vils assassins,

Suivez le cours de votre gloire ;                                          Vos noms, chers à l'humanité,

Volent au temple de mémoire,                                            Au sein de l'immortalité.

                                                                     VI

Cité jadis si florissante,                                                        Antique et superbe Lyon,

En vain une horde sanglante                                              A juré ta destruction.

La justice enfin te seconde;                                                 Redeviens sous ses étendards 

La première ville du monde                                                Pour le commerce et pour les arts.

 

Lyon bénéficie d'un couplet à elle-seule pour avoir  risqué un sort funeste en raison de son soulèvement contre la Convention qui décréta cette ville d'accusation le 12 juillet 1793 ; attaquée par Kellerman, trahie par un des siens, Lyon sera investie et soumise aux diktats du vainqueur. Des centaines d'immeubles seront détruits, près de deux mille personnes exécutées soit par la guillotine, soit par les canonnades à mitraille (plus économiques !) ; dans cette répression sauvage se distinguent Fouché, Collot d'Herbois et Couthon.

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737: DANS LES CORBIÈRES, UNE BATAILLE OUBLIÉE, politiquement incorrecte à notre époque !

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Merci à Jean-Pierre, Breton exilé en Occitanie, pour la découverte , il y a quelques semaines, de cette page de notre Histoire, page totalement oubliée ou volontairement cachée que le Blog du Souvenir Chouan de Bretagne vous fait découvrir.

C'est vrai que la Bataille de Poitiers est un épisode assez régulièrement exposé, y compris dans des discussions culpabilisantes tenues par les mêmes qui, enfin, ouvrent les yeux sur ce qui se passe en Syrie ou en Irak !

Mais la Bataille de la Berre (fleuve côtier des Corbières) est en bien plus importante que celle de Poitiers la Bataille décisive et sanglante pour éradiquer l’invasion arabe sur les côtes de la Méditerranée où les envahisseurs ont fait de la jolie ville de Narbonne leur pied à terre.

Une communication téléphonique puis un échange de Mél ont permis d'utiliser les articles de l'auteur, Henri Coulondou, qui sera le mieux placé pour vous faire prendre connaissance de cet épisode historique. Il a réalisé aussi de belles photos de sa région.

Bonne lecture !

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MEILLEURS VŒUX 2016.................

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MEILLEURS VŒUX 2016.................

MEILLEURS VOEUX POUR LES MEMBRES DU SOUVENIR CHOUAN de BRETAGNE

ET POUR LES LECTEURS DE SON BLOG.

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1er JANVIER 1796, VANNES, UN ASSASSINAT EN CE DÉBUT D'ANNEE

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Il y a 220 ans, à 17 H, la république débute l'année, à Vannes, par l'exécution d'un prêtre dont le seul tort est de n'avoir pas prêté serment.

Yves Le Manour naquit le 7 mai 1748 au village de Kermérian en Remungol, de Mathurin et d'Yvonne Le Mer. Il fut baptisé le lendemain 8.

Il est ordonné prêtre par Monseigneur Sébastien Michel Amelot le 4 avril 1778 dans l'église du Grand-Séminaire, au Mené, à Vannes. Il est nommé chapelain de Saint-Yvy de Moréac, dont il percevait les (petits) bénéfices depuis qu’il avait reçu les ordres mineurs en 1776. Il va garder cette chapellenie pendant douze ans puis reçoit la cure de Languidic en 1790. C’est là que la révolution le trouve mais ne le séduit pas ; l’abbé Le Manour refuse le serment, de partir en exil et va mener la vie habituelle des réfractaires : caches, complicités des paroissiens, messes dans les bois ou dans les granges, les traques, les peurs, les trahisons, la faim. Rien ne le décourage, il accomplit son ministère sacré : confessions, messes, mariages, baptêmes, extrême-onctions, funérailles.

Par une chance inouïe, due à la Divine protection, il échappe à la Terreur, trouve un peu de repos lors de la réaction thermidorienne, repos hélas ! qui trouve sa fin avec l’arrivée du Directoire (26 octobre 1795). Dès novembre, pour échapper à la persécution qui se réinstalle, il part pour la presqu’ile de Rhuys et, retrouvant une vie de prêtre traqué, assure son ministère sacerdotal : messes, baptêmes, confessions, mariages, funérailles. Fin novembre il s’embarque pour l’Île aux Moines, dans le Golfe du Morbihan.

Mais cette fois il ne va pas exercer longtemps son ministère. A 11 H du soir, le 5 décembre, en sortant de la maison où il se cachait pour aller visiter un malade, il est interpellé par des marins à la recherche de Chouans. En le fouillant les militaires trouvèrent sur lui tout l’attirail de prêtre : un petit ciboire en argent, une boîte aux Saintes Huiles en plomb, un petit rituel, un martyrologe romain, un bréviaire avec des actes de mariages célébrés par lui. Mieux qu’un Chouan ils avaient trouvé un vil calotin !

Amené à Vannes l’abbé Le Manour est emprisonné au Petit Couvent. Ce lieu n’existe plus et se situe à peu près à l’endroit du Tribunal de Commerce actuel.

Il subit son premier interrogatoire le 6 décembre. Reflexe humain, lui l’homme de bonté et de vérité, fatigué, manquant de sommeil et stressé (comme on dit maintenant) par son arrestation, perdant ses moyens, il se troubla et déclara des choses inexactes ; il affirma avoir émigré avant de revenir, dans son deuxième interrogatoire, sur ses premières déclarations, en disant selon sa propre expression « qu’il avait perdu la tête ».

Le prêtre reprit son ascendant sur l’homme, il contredit ses premières affirmations et, devant ses juges, dont le tribunal se tient dans l’église du Méné (chapelle du Séminaire - lequel est l’actuel Foyer - disparue elle se situait là où se trouve le Monoprix) le 31 décembre 1795, il déclara toute la vérité.

L’abbé Yves Le Manour est jugé coupable d’être réfractaire aux lois de la république, de ne pas être parti en déportation, d’avoir continué à exercer son ministère de prêtre catholique ; en conséquence il est condamné à mort.

« Le Tribunal, après avoir entendu l'interrogatoire subi en sa présence par l'accusé et le commissaire du Directoire exécutif dans les conclusions qu'il a prises pour l’application de la loi, déclare qu'il est constant que Yves Le Manour, prêtre, ci-devant domicilié de la commune de Languidic, département du Morbihan, est convaincu d'être prêtre réfractaire aux lois et comme tel d'avoir été sujet à la déportation et néanmoins d'être resté sur le territoire français, après le délai d'une décade, fixé aux prêtres réfractaire, aux lois, et restés en France pour se présenter auprès de l'Administration de leur département et être déportés.

Lecture faite par le président des articles 10 de la loi du 3 brumaire dernier, des articles 10, 14, 15 et 5 de la loi du 30 du 1er mois de l'an II de la République française desquels articles la teneur suit:

Article 1 de la loi du 3 brumaire an IV.

« Les lois de 1792 et 1793 contre les prêtres sujets à la déportation ou à la réclusion seront exécutées dans les 24 heures de la promulgation du présent décret et les fonctionnaires publics, qui seront convaincus d'en avoir négligé l'exécution, seront condamnés à deux années de détention. Les arrêtés des Comités de la Convention et des Représentants du peuple en mission, contraires à ces lois, sont annulés. »

Articles 10, 14, 15, 5 de la loi du 33 vendémiaire.

Conformément aux dits articles, le Tribunal condamne le dit Yves Le Manour, prêtre réfractaire aux lois et sujet à la déportation, resté sur le territoire français, où il a été saisi et arrêté, à la peine de mort. Ordonne qu'il sera livré à l'exécuteur des jugements criminels et qu'à la diligence du commissaire provisoire du Directoire exécutif près le Tribunal, le présent jugement sera mis à exécution dans les 24 heures sur la place publique de cette commune, sans aucun sursis, recours ou demande en cassation ».

Chesnel, Président ; Fabre, Le Menez, Le Blanc, Mancel, Juges. Lucas fils Accusateur public. Nayl, Commissaire du pouvoir exécutif.

 

Le 1er janvier 1796, il y a 220 ans, l’abbé Yves Le Manour est guillotiné à 5 heures de l’après-midi, sur la place de la Liberté – actuelle place Maurice Marchais (Hôtel de Ville) – en face de la chapelle Saint Yves, et rend son âme à Dieu qu’il a si bien servi.

Il avait 48 ans.

 

1er JANVIER 1796, VANNES, UN ASSASSINAT EN CE DÉBUT D'ANNEE
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