Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

MADAME LA COMTESSE DE SEGUR REPOSE A PLUNERET

Publié le par culture

MADAME LA COMTESSE DE SEGUR  REPOSE A PLUNERET

Née Sofia Fiodorovna Rostoptchina à Saint Petersbourg le 1er août 1799, elle est la fille du comte Fiodor, Ministre des Affaires étrangères du Tsar Paul 1er. Le Tsar lui-même est son parrain de baptême. En 1812 le comte est Gouverneur général de Moscou. Il a été accusé, sans doute à tort, d'avoir déclenché le grand incendie de la ville lors de l'entrée des troupes napoléoniennes. Ce qui n'est pas totalement prouvé ; beaucoup de maisons en bois dont certaines auraient été incendiées par leur propriétaires en s'enfuyant.

Cet incendie, qui a causé la défaite de Napoléon et la lamentable  retraite de Russie et ses milliers de morts, dont la rumeur l'accuse à tort, lui causera le ressentiment des personnes qui en ont été lésées. Parti en 1814 avec un domestique pour la Pologne puis l'Allemagne où il est très bien accueilli, il se fixe ensuite en France et installe sa famille à Paris.

A l'âge de 19 ans Sophie fait la connaissance du comte Eugène de Ségur qu'elle épouse après s'être convertie au catholicisme. De cette union naîtront huit enfants ; deux décèderont en bas âge.

Elle viendra souvent au château de Kermadio en Pluneret (Morbihan) passer des vacances auprès de sa fille Henriette qui avait épousé un politicien royaliste, Armand Fresneau, député du Morbihan puis sénateur.

La comtesse de Ségur est l'auteur prolifique d'ouvrages pour enfants. Les Petites Filles modèles est le plus souvent cité. Mais Les Mémoires d'un âne reçut un bel accueil ; il a été repris sous un titre différent par un ancien président, de gauche, de la république.

Elle se fera Tertiaire de l'ordre de Saint François sous le nom, en religion, de Soeur Marie-Françoise du Saint Sacrement.

Sophie Rostoptchine, Comtesse de Ségur, est décédée à Paris le 9 février 1874, il y a 150 ans ; selon ses dernières volontés elle a été inhumée quelques jours plus tard dans le cimetière de Pluneret où se dresse le château où elle aimait tant venir auprès de sa fille et de ses petits-enfants.

Son fils, Monseigneur Louis-Gaston de Ségur, viendra reposer à ses côtés lors de son décès en juin 1881.

Nous étions une bonne quinzaine venus se recueillir sur ces tombeaux le 17 mai 2014.

MADAME LA COMTESSE DE SEGUR  REPOSE A PLUNERET
Partager cet article
Repost0

INOUÏ ! ROBERT BADINTER DEFEND LOUIS XVI !!!

Publié le par culture

INOUÏ ! ROBERT BADINTER DEFEND LOUIS XVI !!!

Par SMS un ami me demandait ce que je pensais de la mort de Badinter. Je lui répondais : Rien. Il a fait supprimer la peine de mort (rarement appliquée) pour des assassins avérés ; il aurait du aussi la faire supprimer pour les innocents, en particulier les enfants aspirés par milliers dans le ventre de leurs mères par la loi ivg.

Par un autre ami j’ai découvert ce petit film, d’un entretien qu’il a eu pour l’émission télévisuelle « Secrets d’Histoire », d’une durée de 19 minutes. Il dénonce l’illégalité du « procès » de Louis XVI, lui le farouche juriste républicain.

Les Membres du Souvenir Chouan de Bretagne ont déjà été informés de cette illégalité dénoncée dans au moins deux revues, le N° 35 de juin 2013 et le Numéro 54 de décembre 2022 qui est consacré aux 360 juristes de la Convention dont 174 votèrent la mort du roi.

Désaccord avec Badinter sur un point : il charge Robespierre alors que c’est Barère le manipulateur de l’Assemblée.

INOUÏ ! ROBERT BADINTER DEFEND LOUIS XVI !!!

 

Les sots et menteurs disent souvent "les origines populaires" de la révolution ; c’est se moquer du monde et du bon sens populaire. C’est d’ailleurs pour cela que l’infâme  Barère («  le plus grand des scélérats» selon le député de Loudun Jean-Marie Bion, 1730-1798) s’opposera, lors du jugement, à l’appel au peuple : « J'ai prouvé que le peuple ne doit pas être le juge de ses propres offenses et qu'il les jugerait s'il était appelé à infirmer ou à confirmer le jugement de Louis Capet. J'ai prouvé que l'appel au peuple n’existait à Rome que parce qu'il n'y avait que les magistratures et non pas une représentation et que le peuple exerçait sans cesse la souveraineté par lui-même. Au milieu des passions de tous genres qui s'agitent et se froissent dans cette grande affaire, une seule passion a le droit d’être entendue : celle du bien public, de l'intérêt national et de la liberté. C'est avec le jugement du dernier roi des Français que la Convention nationale entre dans le domaine de la postérité.
 
Robespierre a dénoncé cet appel au peuple « comme un appel aux Royalistes, aux honnêtes gens tous contre-révolutionnaires, à la négation de la Nation, attendu que la vertu est minoritaire sur la terre ».
 
Lorsqu’un écrivain auto-baptisé « spécialiste » » des Guerres de Vendée dit et écrit que Le peuple souverain conceptualise la mise en place d'un système d'extermination de lui-même il se trompe lourdement ; en 1792 le royaume de France compte 28.700.000 habitants. Il y a 7 millions d’inscrits comme électeurs. 700 mille seulement vont voter (10% des inscrits). Ils représentent donc 2,5% de la population. 751 députés sont élus dont 360 juristes (48% de l’Assemblée) ; 384 votent la mort de Louis XVI dont 174 juristes (45%) ;  52 votent la mort avec sursis dont  29 juristes (55%) ;  290 votent pour la détention   dont 141 juristes (48%) ; il y a 5 abstentions refusant de juger) ; 21 députés sont absents dont 11 juristes.
 
Barère en faisant rejeter l’appel au peuple lors du « procès » assure la souveraineté de la Convention sur le peuple alors que ladite Convention ne tire sa « légitimité » que de 2,5 % dudit peuple ! Il est donc permis de nier la légitimité de la Convention.
 
Je me suis intéressé à ce sujet crucial du « procès » après avoir découvert sur le site du Ministère de la Justice cette mention : " Si la nécessité de renforcer la République imposait l’élimination du Roi,  la procédure ne fut pas parfaitement légale au regard des lois de l'époque". Pour parler franc, comme le dit Badinter « procédure illégale ».
 
Trois articles sont clairs et nets :
Article VII. 
« Nul homme ne peut être accusé, arrêté, ni détenu que dans les cas déterminés par la loi, et selon les formes qu'elle a prescrites. Ceux qui sollicitent, expédient, exécutent ou font exécuter des ordres arbitraires, doivent être punis ; mais tout citoyen appelé ou saisi en vertu de la loi, doit obéir à l'instant : il se rend coupable par la résistance ».
Or Louis XVI a été mis en état d'arrestation sans que cela  lui en ait été notifié. S'étant mis sous la protection de l'Assemblée Législative le 10 août 1792, en tant que chef de l'exécutif, après l'attaque des Tuileries par une bande de factieux, lui et sa famille sont incarcérés à la Tour du Temple, sur décision de la Commune Insurrectionnelle de Paris qui n'a aucune existence légale et encore moins juridique.
Article VIII
« La loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires, et nul ne peut être puni qu'en vertu d'une loi établie et promulguée antérieurement au délit, et légalement appliquée ».
Or, Louis XVI en tant que Roi constitutionnel, va être mis en accusation et condamné par des Lois POSTERIEURES à son "arrestation". Lois établies par la Convention après son "avènement" le 21-22 septembre 1792 ! De plus, honte suprême, sa famille n'a aucun rôle politique, ni ses enfants ni sa sœur Madame Elisabeth.
 
Le vendredi 4 janvier 1793 à la Convention, du haut de la tribune, Barère, qui devait avoir le rouge au front, dans son discours de 46 pages, établit mensongèrement que l'insurrection du 10 août, le décret de suspension du Roi le 11, les pouvoirs illimités de la Convention du 23 septembre 1792 ont détruit l'inviolabilité du roi et ses pouvoirs, qu'il ne détenait pas du peuple, décidés par l'Assemblée constituante, elle-même disparue. Donc l'inviolabilité n'a jamais existé et le roi  constitutionnel non plus. Seul Barère avait l’esprit assez tordu pour tenir un tel discours.
Article IX
« Tout homme étant présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable, s'il est jugé indispensable de l'arrêter, toute rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s'assurer de sa personne, doit être sévèrement réprimée par la loi ».
La rigueur de l'enfermement au Temple, la présence continuelle des gardes municipaux, y compris dans les lieux mêmes de vie, la privation de linge, d'objets de toilettes ou de table, relèvent plus de la persécution gratuite que de la détention d'un éventuel coupable. Il faut y ajouter les attitudes insolentes et provocantes, toute une accumulation de pitoyables persécutions mentales faciles.
 
Certains députés auront le courage de dénoncer la légitimité de la Convention à s’ériger en Juge ; d’autre s’opposeront à la condamnation. La pression est énorme sur ces députés, pas forcément courageux, confrontés à 200 Montagnards vociférant, hurlant, menaçant sans compter la plèbe et les poissardes (rémunérées) des tribunes. Les votes ne sont pas à bulletin secret mais à haute voix, à la tribune, après appel nominal. Tout permet de penser que si le scrutin avait eu lieu à bulletin secret, comme cela aurait du être le cas, les résultats eussent été totalement différents.
Des 33 chefs d’accusation portés par Barère il n’en reste qu’un : « La Convention nationale déclare Louis Capet, dernier roi des Français, coupable de conspiration contre la liberté de la nation et d'attentat contre la sûreté de l'État ». Rapidement démoli par M. de Malesherbes ; sans succès.
Il ne restera plus qu’à condamner un homme seulement pour ce qu'il a été : Roi !
Ultime contorsion du député de Tarbes : le peuple souverain a élu une assemblée qui est souveraine ; donc cette Assemblée n’a aucune raison de faire appel au peuple qui l’a élue. « Il est des questions ou un petit nombre d'hommes voit mieux qu'une majorité ignorante ou séduite (Bertrand Barère de Vieuzac, député macronien avant l’heure !)».
 
Regardez cette vidéo, vous serez très agréablement surpris !
 
Partager cet article
Repost0

SAINT COLOMBAN 10 FEVRIER 1794 - 10 FEVRIER 2024

Publié le par culture

SAINT COLOMBAN 10 FEVRIER 1794 - 10 FEVRIER 2024

IL Y A 230 ANS, le bourg de Saint Colombin et ses hameaux alentour est ravagé par la Colonne de Duquesnois. Les trois plaques en cuivre, fixées en 1994, rappellent les noms des 140 victimes, dont 40 enfants. massacrées en cette  seule journée.

SAINT COLOMBAN 10 FEVRIER 1794 - 10 FEVRIER 2024

En consultant les archives on trouve pour le 10 et le 11 février 1794 161 victimes dont 61 enfants de 19 jours à 14 ans victimes de la barbarie révolutionnaire.

Mémoire a été faite, ce jour, en temps et en heure, de ce massacre.

Un rappel des faits historiques de ce jour, il y a 234 ans, à la même heure : Sapinaud de La Rairie est le jeune chef de l'Armée du Centre qui, avec Charette, lutte de son mieux contre les colonnes incendiaires, dites Colonnes Infernales, chargées, avec l’accord de la Convention, de détruire ce pays de résistance à la loi révolutionnaire.

Sapinaud est avec Charette, Stofflet, Marigny l’un des généraux de l’Armée Catholique et Royale.

Au matin du 10 février, dans le cadre de leur mission de destruction les Bleus, au nombre de 4000, commandés par le général Duquesnoy (qui aura 32 ans le 27 février) attaquent La Limouzinière. L’apprenant, l’Armée du Centre (en effectif incomplet puisqu’il n’y aurait qu’un peu plus de 1000 hommes arrivés à temps- sur 4 mille), commandée par Sapinaud, auquel est venu se joindre Charette et ses Maraîchins, se porte à leur rencontre au lieu-dit Pont des Noyers en Pont James.

 

SAINT COLOMBAN 10 FEVRIER 1794 - 10 FEVRIER 2024

Il est 14 heures lorsque l’Armée Catholique et royale attaque les Bleus. A chacune de leurs trois attaques successives et de leur traversée de la Boulogne les Révoltés, en sous-effectif (ils n’ont pas su attendre que tout le monde soit là), sont repoussés par les soldats aguerris de Duquesnoy. Et c’est la déroute.

L’armée républicaine va ravager les alentours, dont La Limouzinière, en faisant des centaines de morts 800 selon Duquesnoy, 300 selon Lucas de la Championnière.

280 habitants sont tués ou morts de blessures entre 1793 et 1795. Seulement des habitants de Saint Colombin, ou Colombain. Quelques rares combattants dans la liste ; essentiellement des habitants, personnes âgées, femmes, enfants, bébés,  de ce bourg tranquille avant l'apparition des idées jacobines et révolutionnaires.

Le Souvenir Vendéen a apposé une plaque sur l'église de Saint Colomban.

Partager cet article
Repost0

GESTé, SE SOUVENIR DU 5 FEVRIER 1794 IL Y A 230 ANS

Publié le par culture

GESTé, SE SOUVENIR DU 5 FEVRIER 1794 IL Y A 230 ANS

La rue du général Crouzat à Béziers (Hérault), proche de la cathédrale Saint Nazaire, "honore" la mémoire d'un assassin, un des commandants des Colonnes Infernales qui ont ravagé la Vendée militaire à partir de janvier 1794 ; il est né à Sérignan, proche de Béziers le 25 février 1735 et baptisé le 27 (l'abbé Vernhes, curé de la paroisse, écrit Crousat ; le parrain signe Crouzat) ; l'individu fait partie des personnalités de Sérignan. En 1790 il est fait Chevalier de l'Ordre militaire de Saint Louis.

Le 1er février 1794 (il a 59 ans) il sévit à Gesté où Jean-Nicolas Stofflet vient mettre bon ordre en le battant à plate couture avec ses mille combattants ; les Bleus préfèrent fuir. Une croix érigée à la sortie du bourg rappelle ce haut fait.

GESTé, SE SOUVENIR DU 5 FEVRIER 1794 IL Y A 230 ANS

Hélas la victoire est de courte durée ; profitant que Stofflet et ses combattants ont quitté le bourg, Cordellier-Delanoue (aussi Cordelier), assassin âgé de 27 ans, passe à l'attaque le 5 février. Destruction des habitants, de l'habitat par le fer et le feu, incendie et demi-démolition de l'église vont marquer le bourg pour longtemps.En ce 5 février, quelques habitants étaient revenus pour essayer de récupérer quelques objets dans les ruines et essayer de retaper les moins abîmées des maisons.Ils sont pris et ajoutés aux prisonniers faits par les Bleus aux alentours. Au nombre de 300, ils sont emmenés au château du Plessis auquel la horde républicaine met le feu, et fusillés ensuite, à la lueur de l'incendie.Dans l'allée de La Bourie, qui mène au château, une croix marque l'endroit où ils reposent dans une fosse.

Le 6 février, Cordelier écrit à Turreau:"J’ai ponctuellement exécuté ton ordre de purger par le fer et le feu les endroits que j’ai rencontrés sur ma route, car indépendamment que tout brûle encore, j’ai fait passer derrière la haie, environ six cents particuliers des deux sexes".

Ce que Crouzat et Cordellier-Delanoue n'étaient pas arrivés à faire le sera 219 ans plus tard.

 

Partager cet article
Repost0

LUNDI 27 JANVIER 1794, ANTOINE-PHILIPPE DE LA TREMOÏLLE EST EXECUTE.

Publié le par culture

LUNDI 27 JANVIER 1794, ANTOINE-PHILIPPE DE LA TREMOÏLLE EST EXECUTE.

Cet immeuble, sis place de La Trémoïlle, a été le témoin de l'exécution, il y a 230 ans, de l'ancien chef de la cavalerie de l'Armée catholique et royale.

Dans un article récent nous avons lu la fin de l'épopée d'Antoine-Philippe de La Trémoïlle, prince de Talmont (Talmont Saint Hilaire en Vendée).

Transféré à Rennes le 2 janvier pour être interrogé par Esnue-Lavallée, il contracta le typhus dans la prison insalubre où il fut enfermé. Il demanda son transfert à Paris pour être jugé par la Convention. L'ordre en fut donné. Esnue-Lavallée, craignant qu'il ne meure en prison décida de le déférer à la Commission de Gabriel Vaugeois, prêtre défroqué (qui sévit aussi à Nantes et jugea, du 9 novembre 1793 au 8 juillet 1794, 539 personnes dont 84 furent exécutées ; il mourut dans son lit à l'âge de 86 ans).

De Rennes, Antoine-Philippe de La Trémoïlle fut transféré à Vitré où prisonnier et geôliers arrivèrent le 26 janvier, le prince très gravement malade.Comparaissant devant Vaugeois, il fut immédiatement condamné à mort, sentence exécutoire dans les 24 heures ; l'exécution devait avoir lieu à Laval.

Un itinéraire fut prévu et le cortège se mit en route, sous bonne escorte. Mais à la sortie de Vitré il fallut changer l'attelage et réquisitionner des chevaux d'artillerie. Dans le même temps il fut décidé de changer d'itinéraire. Jean Chouan, qui avait prévu de libérer le prince dont il était l'ami, fut prévenu par un messager de ce changement d'itinéraire. Hélas, Jean Chouan, était analphabète et ni lui ni personne de son entourage ne put lire le message.

Le cortège arriva à Laval, place au Blé appelée à l'époque place de la révolution, où était dressé l'échafaud qui avait déjà tué les quatorze prêtres le 21 janvier. C'est à la nuit tombante que l'exécution eut lieu, à la lueur des flambeaux. La tête du prince fut installée sur un chandelier puis fixée sur une pique de la grille du château, l'exécution ayant eu lieu face à la demeure du prince de Talmont.

La place de la révolution s'appelle maintenant place de La Trémoïlle, la boulangerie, sur le mur de laquelle est fixée une plaque, accueillit les spectateurs de la commission et de la municipalité (le patron de ladite boulangerie avait cru malin, en janvier 1994, d'installer dans sa vitrine une guillotine en nougatine ce qui déclencha l'ire du Secrétaire de la Chouannerie mayennaise et son retrait). Le corps resta sur place jusqu'au lendemain et la tête d'Antoine-Philippe de la Trémoïlle sur une pique de la grille du château jusqu'au surlendemain. Puis le corps fut inhumé dans la fosse commune où les prêtres avaient été inhumés le 21 janvier, à la Croix-Bataille. La tête le fut dans le jardin du château, exhumée puis inhumée en 1817 dans la chapelle du château de sa femme près de son fils mort en 1815.

Le prince de Talmont avait 28 ans et quatre mois.

L'association de la Chouannerie mayennaise a fixé, en 1989, une plaque commémorative sur l'immeuble duquel les révolutionnaires "se réjouissaient" du "spectacle".

 

LUNDI 27 JANVIER 1794, ANTOINE-PHILIPPE DE LA TREMOÏLLE EST EXECUTE.

Antoine-Philippe de La Trémoïlle avait épousé en janvier 1785 Henriette d'Argouges (1767-1831), 18 ans ; de leur union est né un fils Léopold en 1787 et décédé en 1815 à l'âge de 28 ans (comme son père).

Nous devons noter que le prince de Talmont (ci-devant prince de Talmont) fut jugé par la commission militaire Clément-Volcler, assistée du greffier Guilbert lui-aussi prêtre renégat, voulue par les Représentants en mission Bourbotte (régicide guillotiné le 17 juin 1795 à l'âge de 32 ans) et Bissy (régicide mort dans son lit le 13 avril 1831) ; ces commissions "jugent" sans avocat ni possibilité d'appel.

Cette commission militaire dans les différents lieux où elle a sévi, Laval, Mayenne, Château-Gontier, Craon, Ernée, Lassay, a prononcé 461 condamnations à la guillotine dont 22 prêtres, 1 clerc tonsuré et 3 religieuses sur 1325 personnes "jugées" (35%)!

Mais aussi : La Commission Félix, 12 condamnations à la guillotine ; la Commission Proust, 28 condamnations à la guillotine ; la Commission Huchedé-Garot, 101 condamnations à la guillotine.

Ayant "épluché" les Archives correspondantes de la Mayenne (4E159/10) pour cette période aucune de ces victimes n'y figure officiellement ; on trouve les noms de militaires et de "victimes" (des patriotes) des Insurgés de la Vendée le 23 novembre 1793.

Par contre figurent des noms de personnes décédées dans les deux hôpitaux de la ville ou dans la prison du château : Jean Garnier et Jean Hameau, du Maine et Loire, Insurgés de la Vendée, 14 ans, le 14 février 1794, décédés à l'hôpital ; Marie Fonteneau, Insurgée de la Vendée, de Luçon, 60 ans, décédée à l'Hôtel-Dieu, le 8 février 1794 ; Pierre Brucher, Insurgé de la Vendée, 47 ans, décédé le 27 janvier dans la maison d'arrestation du ci-devant château ; la citoyenne Ruffin du Châtelier, ex religieuse, 63 ans,, décédée le 21 janvier 1794 audit château où elle est détenue.

Ce sont là les "Valeurs de la république" chères à nos hommes politiques !

Partager cet article
Repost0

MARC MENANT ET SES APPROXIMATIONS : LOUIS XVI A DUNKERQUE.

Publié le par culture

MARC MENANT ET SES APPROXIMATIONS : LOUIS XVI A DUNKERQUE.

Dans l'excellente émission de C News, avec Christine Kelly, Marc Menant nous délivre une page d'Histoire sur Louis XVI, 31 ans,  qui s'est rendu à Dunkerque pour créer un port de guerre contre l'ennemi anglais. J'ai pensé découvrir une nouvelle page que je ne connaissais pas. Mais, après tout, n'apprenons-nous pas tous les jours ?

Le problème est que Louis XVI ne s'est jamais rendu à Dunkerque ; s'il a effectivement ordonné les fortifications de cette ville face aux Anglais il n'y est jamais allé.

Son premier contact avec la mer, plus exactement avec l'Océan,  aura lieu en 1786. Si, effectivement il a décidé en 1776 (il avait 22 ans) de renforcer la défense des côtes, en particulier à Cherbourg, c'est à cause des souvenirs de la guerre de Sept ans (1756-1763) et de l'invasion des Anglais sur les côtes de France.

Le 22 juin 1786 ( il a moins de 32 ans) il est à Cherbourg (et non Dunkerque) ; le Roi est accueilli par une immense ferveur de son peuple. Un arc de triomphe a été dressé pour l'accueillir. Il est logé à l'abbaye du Vœu : il se couche à minuit ; le 23 il se lève à trois heures du matin, assiste à la messe et prend son déjeuner. Après sa toilette il se rend aux chantiers navals et visite le port. Il discute avec les uns et les autres qui sont étonnés de ses connaissances navales ; il connaît tout d'un bateau, les noms, les manœuvres, les différents éléments d'un navire.

Le 24 juin il assiste à une revue navale ; il est entouré par la foule enthousiaste, il écrit à sa femme, Marie-Antoinette, "L'amour de mon peuple a retenti jusqu'au fond de mon cœur ; jugez si je ne suis pas le plus heureux roi du monde".

Le 26 juin Louis XVI quitte Cherbourg, acclamé aux cris de "Vive le Roy" et fait remettre, sur sa cassette personnelle, 2 mille Livres au Curé de la paroisse et 8 mille Livres au maire pour l'hôpital. Il rentre à Versailles par Saint Lô, Le Havre, Rouen.

 

MARC MENANT ET SES APPROXIMATIONS : LOUIS XVI A DUNKERQUE.

Enfin, lorsque Marc Menant parle des Etats-généraux et des trois États il qualifie la Noblesse d'Aristocrates puis d'Aristos (avec son sourire en coin habituel aurait-il trop vu le film Les Aristos ) , il semble ignorer que ce terme est appliqué par les révolutionnaires, dès 1790, à ceux qui s'opposent à la révolution.

Sacré Marc Menant, laïcard invétéré !

Partager cet article
Repost0

21 JANVIER 1794, LES 14 PRÊTRES MARTYRS DE LAVAL.

Publié le par culture

21 JANVIER 1794, LES 14 PRÊTRES MARTYRS DE LAVAL.
En ce 21 janvier 1794, la révolution assassine 14 prêtres, à  Laval. 
Leur crime : être prêtres et avoir refusé de prêter le serment à la Constitution civile du clergé qui les écartait du Pape. De dangereux activistes âgés de 46 à 77 ans.
Une plaque en cuivre signale leur martyre  dans la cathédrale de Laval.
21 JANVIER 1794, LES 14 PRÊTRES MARTYRS DE LAVAL.
Abbé René-Louis Ambroise, 74 ans, prêtre de la cathédrale
Abbé Jacques André, 50 ans, Curé de Rouéssé-Vassé
Abbé François Duchesne, 58 ans, chapelain de Saint Michel de Laval
Abbé André Dulion, 66 ans, Curé de Saint Fort
Abbé Jean-Marie Gallot, 46 ans, aumônier des Bénédictines,
Abbé Louis Gastineau 66 ans, Chapelain de Port-Brillet
Abbé François Migoret-Lamberdière, 65 ans, Curé de Rennes en Grenouille (qui a été le premier instituteur de Volcler "C'est toi Volcler que j'ai reçu à ma table qui me condamne à mort ?"
Abbé Julien-François Morin de La Girardière, 64 ans, prêtre de Saint Vénérand
Abbé Julien Moulé, 77 ans, Curé de Saulges
Abbé Joseph Pelé, 74 ans, aumônier des Clarisses,
Abbé Augustin-Emmanuel Philippot, 77 ans, Curé de Bazouges des Alleux
Abbé Pierre Thomas, 75 ans, aumônier des Augustines de Château-Gontier
Abbé Jean-Baptiste Triquerie, 57 ans, aumônier des Franciscains
Abbé Jean-Baptiste Turpin du Cormier, 64 ans, curé de La Trinité.
 
Le juge est Jean Clément, 48 ans, notaire véreux, Président de la Commission militaire révolutionnaire de la Mayenne. Il est assisté de Jean-François Marie, juge ("juge le plus forcené n'ayant que Volcler comme rival en scélératesse"- exécuté par les Chouans en mai 1796), de Volcler, 34 ans, prêtre apostat, Accusateur public,  du greffier, Guibert, également prêtre apostat (qui a apostasié fin 1793 et s'est marié). Volcler se mariera à Abbeville le 7 février 1796 et aura trois enfants ; il lui arrivait de dire, lors des procès, à des prévenus récalcitrants "ferme ta gueule ou je te fous un coup de sabot". Bel exercice de la justice! Il meurt le 21 juillet 1813 dans le café qu'il tient à Abbeville, au coin de la place au blé; étrangement la guillotine qu'il approvisionnait généreusement à Laval était dressée Place au Blé.

Volcler avait volontairement choisi cette date pour, dans sa folie criminelle, célébrer le premier anniversaire de la mort de Louis XVI.

La guillotine est dressée sur la place au Blé, actuelle place de La Trémoïlle, en face du château.

Les corps de ces saints prêtres seront ensevelis dans une fosse commune au lieudit  la Croix-Bataille sur la route d'Entrammes avant d’être exhumés le 6 août 1816 et inhumés, le 9, dans l’église d’Avesnières où un panneau de marbre noir rappelle leur sacrifice.

 

 

21 JANVIER 1794, LES 14 PRÊTRES MARTYRS DE LAVAL.

Ces martyrs, Confesseurs de la Foi, seront béatifiés par Sa Sainteté le pape Pie XII le 19 juin 1955. 

Le système républicain est un système politique qui a renversé par la violence un système royal héréditaire le 22-23 septembre 1792 ; il a mis à la tête de la France une monarchie impériale et, en 1962, une monarchie républicaine de type autocratique. Le pouvoir républicain n'est plus basé sur la légitimité dynastique de droit divin mais sur l'utilisation d'urnes baptisées pouvoir démocratique, ce qui ne convient qu'à ceux qui sont convaincus que cela leur convient !

Un an auparavant Louis XVI avait été condamné à mort et exécuté, à l'issue d'une parodie de justice, par une Convention autoproclamée Tribunal - ce que lui réfutait, entr’autres députés-juristes, Cambacérès juriste et légiste  - à une faible majorité de députés dont le vote devait être - au mépris des usages - prononcé nominalement à haute voix. La Peur a créé la décision arbitraire.

En ce 21 janvier 2024 notre fidèle adhérent Marc F.d'E a déposé, comme il le fait depuis de nombreuses années, une gerbe place de la Concorde, au nom du Souvenir Chouan de Bretagne. Il me précise : "Nous étions une petite centaine de participants. La police est venue nous saluer tout en s'assurant aussi de la bonne dispersion des participants. L'un des policiers m'a gentiment indiqué qu'il 《 protégera 》les fleurs déposées par respect pour un 《 ancien roi 》m'a-t-il précisé. Tout n'est pas perdu en France en 2024 !".

21 JANVIER 1794, LES 14 PRÊTRES MARTYRS DE LAVAL.
Partager cet article
Repost0

17 JANVIER 1794, MORT DE MONSIEUR LE LOUP DE LA BILIAIS

Publié le par culture

17 JANVIER 1794, MORT DE MONSIEUR LE LOUP DE LA BILIAIS
17 JANVIER 1794, MORT DE MONSIEUR LE LOUP DE LA BILIAIS

Il y a 230 ans Monsieur Louis-Antoine Le Loup de La Biliais est guillotiné sur la place du Bouffay à Nantes.

Son crime ? Avoir protégé des prêtres réfractaires et laissé célébrer dans la chapelle de son manoir des messes proscrites par les décisions.

Mais lui seul n'est pas frappé par les décisions de La Convention et du Représentant en mission Jean-Baptiste Carrier ; sa femme et ses deux filles sont aussi frappées par la décision de Carrier.

Né le 29 janvier 1733 en la paroisse Saint Laurent de Nantes, il prit une charge de Conseiller au Parlement de Bretagne à Rennes en 1758. Lors de l'abolition des privilèges, dans la nuit du 4 août 1789 à l'instigation du Club Breton de Paris - futur Club des Jacobins - les Lois privées de la Bretagne disparurent, ainsi que son Parlement et toutes les charges y afférant. Monsieur Le Loup de La Biliais se retira sur ses terres, à proximité de Saint Étienne de Montluc en Loire-Inférieure.

 

Pour quelle raison cet homme respecté de tous est-il ainsi exécuté après une parodie de procès ?

Depuis le 13 septembre 1791 il est l'objet d'un harcèlement par la municipalité de Saint Étienne de Montluc "car des messes célébrées par des prêtres réfractaires sont l'occasion de grands rassemblements de cinq à six cents personnes et représentent des risques de troubles à l'ordre public. Les messes ne doivent être célébrées que dans les chapelles des lieux privés. Les prêtres concernés, les abbés Auffray, Blanchet, Bizeul et Urien sont obligés de se retirer à Nantes, sinon ils y seront conduits par la force armée".

Le 9 novembre Monsieur de La Biliais se plaignait de l'interdiction d'exercer de ces prêtres alors qu'ils étaient chapelains et non des fonctionnaires cléricaux astreints au Serment et que d'autre part ils assuraient les secours spirituels aux nombreuses personnes misérables qu'il faisait travailler sur ces terres et auxquelles il assurait pain, travail et logement.

En 1792, nouvelles persécutions. Mais entre celles-ci, il y a des jours paisibles quand même.

Le 18 avril 1793, pour réparer les dégâts causés au District par les premiers Révoltés, Monsieur de La Biliais est contraint de verser 10 mille francs sur les 35 mille de contribution infligés à la commune de Saint Étienne.

Malgré toutes ces vexations qu'il subit courageusement, Monsieur Le Loup de La Bilais est l'objet d'une dénonciation auprès de la Garde nationale de Savenay le jeudi 28 novembre 1793: les mouchards auraient vu, dans les ténèbres, un prêtre s'introduire dans le château de La Biliais.

Vers onze heures, les soldats arrivent, fouillent la maison, ne trouvent rien dans un premier temps puis trouvent dans le pavillon, à gauche sur le cliché, un portefeuille contenant des papiers religieux "et des insignes du fanatisme et de la superstition" (des images du Sacré-Cœur). Sommé de dénoncer le prêtre, Monsieur de La Biliais refuse.

Monsieur Le Loup de La Biliais, sa femme et leurs deux filles sont alors faits prisonniers et emmenés, ligotés, vers la maison commune, ancien presbytère où "règne" Jourdan, curé apostat, dénonciateur et ennemi de la famille Le Loup dont trois fils ont émigré. Seul le plus jeune a pu échapper à la rafle et se réfugier, avec l'abbé Camaret, dans la cache du pavillon.

On imagine leurs regards vers la maison du bonheur dont ils ignorent qu'ils ne la reverront jamais.

Le lendemain ils sont emmenés, toujours ligotés, à Nantes. Monsieur de La Biliais est emprisonné aux Saintes Claires (cette prison qui pouvait contenir de 400 à 500 personnes se situait en face de l'actuelle mairie de Nantes ; la statue du maréchal Leclerc marque l'extrémité du terrain du monastère). 

Devant ses juges Monsieur Le Loup parla avec grande fermeté disant ignorer qu'un prêtre soit entré chez lui durant la nuit, qu'il n'avait aucun témoin contre lui et que "sans en produire, on ne condamnait personne à la peine capitale". L'ancien magistrat ignorait que la justice présente n'avait plus rien à voir avec la Justice qu'il faisait appliquer du temps du Parlement de Bretagne. Le décret du 11 avril 1793 était passé par là : ceux qui recelaient des prêtres réfractaires étaient condamnés à la même peine qu'eux: La mort !

La sentence de mort fut prononcée dans l'après-midi et exécutoire dans les vingt quatre heures.

Monsieur de La Biliais rédigea une belle lettre à sa femme dans laquelle il dit son chagrin d'être séparé, sur cette terre, d'elle et de ses enfants, et des craintes qu'il avait pour elle.

Louis-Antoine Le Loup de La Biliais rendit son âme à ce Dieu en qui il avait toujours cru, place du Bouffay à Nantes, le 17 janvier 1794 à 10 H il y a 230 ans. Il allait avoir 61 ans.

En fouillant le manoir on trouva aussi, circonstance aggravante, des images du Sacré-Cœur, images du fanatisme !

Gloire à la république !

 

17 JANVIER 1794, MORT DE MONSIEUR LE LOUP DE LA BILIAIS
Partager cet article
Repost0

ABBE JULIEN MINIER, CONFESSEUR DE LA FOI, JANVIER 1794

Publié le par culture

ABBE JULIEN MINIER, CONFESSEUR DE LA FOI, JANVIER 1794

Dans l'église de Limerzel, à gauche, est fixé au mur une peinture réalisée par un des paroissiens qui, en janvier 1994, ont voulu rendre hommage à un prêtre, vicaire, martyr de la révolution, l'abbé Julien François Minier. Né le 15 juillet 1761, fils de Judicaël Minier, marchand cloutier, et de Jeanne Guiot à Rochefort en terre.

Il est baptisé le même jour en l'église de Rochefort, Notre Dame de La Tronchaye, par le curé le chanoine Boger. Il faut remarquer que le père, le parrain (perruquier) et la marraine savent signer l'acte de baptême.

ABBE JULIEN MINIER, CONFESSEUR DE LA FOI, JANVIER 1794

Après une bonne scolarité et des études à l'école Saint Yves de Vannes le jeune Julien François entre au séminaire de Vannes (actuel Foyer des jeunes travailleurs rue Victor Hugo) ; il est ordonné prêtre en l'église du Méné par Monseigneur Sébastien-Michel Amelot, évêque de Vannes le 25 septembre 1787.

Dans la foulée il est nommé, par son évêque, vicaire à Limerzel.

Lorsque ce qui deviendra la catastrophique révolution arrive elle s'attaque d'abord au clergé confisquant ses biens issus majoritairement de dons de fidèles et l'obligeant à prêter serment à la Constitution civile du clergé. De quoi se mêle un pouvoir politique, arrivé par un coup d’État, d'affaires religieuses au lieu d'affaires de gestion politique ? (voir les lois de 1880, 1901, 1905-1906).

Tous les prêtres de Limerzel refusent de prêter serment et préfèrent partir en émigration en Espagne ; lui reste pour le bien des âmes de ses ouailles. Il devient ainsi réfractaire aux lois, proscrit donc redevable de la peine de mort.

Il se cache dans des maisons amies et, parfois, dans le tronc d'un chêne lorsqu'il est dans une situation alarmante. Ce chêne existe toujours, entretenu par la municipalité ; il a donné son nom au lieu : Le Clos Minier. Nous y étions lors de notre Assemblée générale en juillet 2023.

ABBE JULIEN MINIER, CONFESSEUR DE LA FOI, JANVIER 1794

Il exerce son activité sacerdotale bénéfique pour les catholiques privés de tout recours à la religion. Finalement l'abbé Julien Minier est pris alors qu'il s'est réfugié chez un ami à Coëtdaly (maintenant Coët Daly) en la paroisse de Pluherlin, Joseph Morice ; il est accompagné de son séminariste Jean Desgrées. Dans la nuit du 6 au 7 janvier 1794 les Bleus viennent frapper à la porte de la maison et se dirigent vers le grenier où se cachent les deux proscrits. Et c'est l'arrestation.

ABBE JULIEN MINIER, CONFESSEUR DE LA FOI, JANVIER 1794

Puis c'est le départ pour Vannes et ensuite pour Lorient où ils arrivent le 9 janvier 1794. Le 10 a lieu le "jugement". Pour la seule cause de ne pas avoir prêté serment l'abbé Julien François Minier est condamné à la peine de mort dans les vingt quatre heures. Joseph Morice et Jean Desgrées sont condamnés à la déportation.

L'abbé Julien François Minier est guillotiné le 11 janvier à onze trente du matin place de La Montagne actuelle place Alsace-Lorraine. Son corps est jeté dans la fosse commune.

"Rendu à l'endroit de l'exécution, il a monté sur l'échafaud et de suite il a été, par l'exécuteur, attaché à une planche et la hache de la loi lui a tranché la tête, à onze heures et demi du matin, en présence d'une grande affluence du peuple" indiquent l'accusateur public Marion et l'huissier du tribunal Raguedal, dans leur rapport du samedi 11 janvier 1794.
ABBE JULIEN MINIER, CONFESSEUR DE LA FOI, JANVIER 1794

Une plaque a été apposée en 1994 dans l'église de Pluherlin pour rappeler la conduite héroïque de ce prêtre victime de la révolution. Une seule erreur : l'abbé Julien Minier né le 15 juillet 1761 avait 32 ans et demi et non 37.

Sur les 26 prêtres et religieux, Confesseurs de la Foi,  victimes de la révolution dans le Morbihan, seul le Bienheureux Pierre-René Rogues a vu  sa cause retenue en 1934 comme martyr de la Foi.

Dans son monumental ouvrage "Mille prêtres du Morbihan face à la révolution" (1999) d'où sont tirés les renseignements de cet article sur Julien Minier, le Père André Moisan précise:  Le 27 novembre 1921, l'évêque de Vannes, Monseigneur Gouraud (originaire de Nantes) écrivait: "Nous nous laissons aller à l'espérance qu'un jour la Sainte Église procurera à nos prêtres de la Révolution l'honneur des autels." Une liste de vingt six martyrs a été proposée aux services du Vatican pour la cause des Saints; elle n' a pas abouti et n'a pas été reprise depuis. "Tous ces serviteurs de Dieu ont entrevu le martyre comme possible, soit en refusant nettement de s'assermenter s'ils étaient astreints au serment, soit s'ils étaient prêtres libres, en semblant ignorer cette formule, ainsi que les autres actes légaux qui leur paraissaient, dans la forme où on les leur présentait, contraires à la foi et à leur conscience. Ils se sont bien rendu compte, avant de périr, que le véritable motif de leur immolation, c'était leur fidélité au catholicisme romain et c'est cette pensée qui les a fait affronter leur supplice. La haine du catholicisme, excitée par des proclamations furibondes et des factums en style grandiloquents qui ne cessaient de représenter ses ministres comme autant de monstres et de scélérats fanatiques, explique seule une immolation à laquelle on ne peut refuser la qualification de martyre."

Partager cet article
Repost0

NOIRMOUTIER IL Y A 230 ANS

Publié le par culture

NOIRMOUTIER IL Y A 230 ANS

 ​​​​​Quelques temps après avoir été grièvement blessé  lors de la Bataille de Chollet (17 octobre 1793), Maurice Gigost d'Elbée, sur proposition de François-Athanase Charette, qui venait de prendre l'Île de Noimoutier le 12 octobre,  part s'y réfugier, en toute sûreté, en début novembre. Sa femme, Marguerite-Charlotte Duhoux d'Hauterive et son frère Pierre Duhoux d'Hauterive se chargent du transport du blessé.

Il n'aura guère le temps de se reposer et de guérir de ses blessures. En effet le 3 janvier  1794, Nicolas Haxo et son subordonné Nicolas Louis Jordy attaquent et prennent l'Île. Durement blessé lors de l'attaque de Barbâtre, Jordy continuera à diriger les opérations, porté sur une civière. Mais devant Noirmoutier il sera de nouveau atteint par une balle en fronto-pariétal droit (l'extraction de la balle entraînera la perte de son oeil droit et la paralysie de la main gauche).

Interrogé par les Représentants en mission Bourbotte, Prieur de la Marne et Turreau (et Dutruy ?) qui avaient eu la surprise de le découvrir en l'hôtel Jacobsen, Maurice Gigost d'Elbée ne donna aucun renseignement durant les deux jours pendant lesquels il fut régulièrement interrogé. Il aura, avec Turreau, des échanges sur des questions non stratégiques telles que les dissensions entre les Chefs de l'Armée Catholique et Royale ou sur l'inutilité de la "Virée d'Outre Loire".

Incapable de tenir debout, suite aux blessures reçues à Chollet,  il est transporté dans un fauteuil sur le lieu de la mise à mort. A ses côtés son ami Pierre-Prosper Gouffier de Boisy (ancêtre de l'épouse d'André-Jean, Membres du SCB,- qui lui descend de Sébastien de La Haye de Silz - tué à Grand Champ en 1795- mais aussi ancêtre de notre hôte du Vau de Quip) et Pierre Duhoux d'Hauterive. Les Représentants en mission vont leur joindre Jean-Conrad Wiéland, lieutenant-colonel et ancien commandant des Bleus, qui s'était rendu à Charette en octobre. On semble surtout lui reprocher d'avoir été un prisonnier sans lien, vivant en bonne intelligence avec ses geôliers qui lui avaient même laissé son épée (la Convention décidera en 1795, de verser une pension à sa veuve et pour leurs trois enfants). Leur exécution eut lieu devant le château de Noirmoutier à une date imprécise le 7 ou le 8 janvier (cette dernière date est celle du message envoyé à la Convention par les lâches assassins Représentants en mission Turreau et Bourbotte).

NOIRMOUTIER IL Y A 230 ANS

Dimanche 5 janvier 2014, après la messe dominicale en l'église Saint Philibert de Noirmoutier, le célébrant, l'abbé Pierre Chatry curé de la paroisse, ayant revêtu une chappe violette, donna l'absouteIn paradiso , entonné par le célébrant retentit, chanté par la belle assemblée. Posée sur une jolie crédence, recouverte d'une nappe blanche, la plaque commémorative fut bénite. Après un sympathique déjeuner, lors des exposés de l'après-midi auxquels assistèrent de nombreux paroissiens, le président du Souvenir Chouan de Bretagne félicita le Père Pierre Chatry pour cette magnifique idée d'avoir donné l'absoute avec la bénédiction de la plaque souvenir de la même façon que, lors des cérémonies d'obsèques on procède pour un défunt.

En effet lors de l'absoute ce n'est pas le cercueil que l'on bénit mais, par destination, le défunt qu'elle contient. Ainsi cette plaque était comme un cercueil contenant le souvenir de la multitude de victimes de la répression atroce qui s'abattit sur l'île (on parle de deux mille). Cette plaque est fixée près de l'ancienne porte (maintenant murée) par où sortirent toutes les malheureuses victimes.

 

NOIRMOUTIER IL Y A 230 ANS

Après les exposés nous sommes allés en pèlerinage sur les différents lieux d'exécution. Merci encore une fois au Père Pierre Chatry pour cette belle journée d'hommage 220 ans après les faits et pour cette cérémonie d'absoute.

RETOUR SUR 2014

Partager cet article
Repost0

<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 > >>