SALON DU LIVRE DE GRASLA ET COROSYSTEME.
Je suis allé, samedi 29 dernier, au Salon du Livre qui se tient dans la forêt de Grasla (Les Brouzils en Vendée), pour rencontrer des auteurs et surtout des amis. Comme dirait un écrivain bien connu (qui fait revenir cette locution dans un roman sur un miroir de travers) « vous n’êtes pas sans savoir » ce qu’est la forêt de Grasla utilisé à la place (en bon français et sans contresens) de « vous n’ignorez pas » ce qu’est la forêt de Grasla). La forêt de Grasla a servi de refuge à plusieurs centaines de Vendéens, des villages alentours, cherchant à échapper aux persécutions des hordes révolutionnaires dans les six premiers mois de 1794.
Lieu dont le charme est tempéré par un temps peu clément, un peu frais et venteux, et surtout par l’ambiance détestable du traitement politique de l’épisode sanitaire. Injonction de mettre le masque, ce que je fais sous le nez ; ce n’est pas comme ça ! "Je suis venu respirer le bon air de la forêt et non l’air vicié rejeté par mes filtres pulmonaires". Braqué ensuite par une jeune femme, réflexe de lever les bras ; il s’agit simplement de la prise de température à hauteur du front par un thermomètre électronique. Si effectivement il s’agit d’une zone très vascularisée en forme de triangle (dénommée triangle de Wood) la température du corps qu’elle reflète est éloignée de la réalité de la chaleur interne du corps de quelques dixièmes de degrés. La température prise dans la bouche n’est pas fiable de même que l’auriculaire. La fiabilité de la température anale est la plus grande ; on imagine mal, cependant, la position d’attente avant d’entrer sur le site. A se croire dans une mosquée.
Refus du gel, "j’ai mieux que votre gel irritant et asséchant" ; petite publicité pour Cytéal (anti fongique, antiseptique, antibactérien des Laboratoires Pierre Fabre) en vente libre en pharmacie. Dernière formalité : inscrire son nom sur une feuille en cas de risque sanitaire ; mon allusion à l’union soviétique n’est pas appréciée. Enfin l’accès au Salon.
Qu’il est désolant de rencontrer tous ces gens masqués dans une forêt dont les vertus anti-peste révolutionnaire ont permis à sa population d’échapper à la Terreur jacobine alors que l’on ne croise que des gens qui ont succombé à la nouvelle Terreur des jacobins parisiens modernes.
Enfin des rencontres féminines apportent un peu de soleil et quelques plaisanteries distrayantes. Rencontre avec Christine et Michel Chamard et échanges sur les critiques faites par Jean Hélie (anobli par la république judiciaire en juillet 1990) sur l’ouvrage de Christine qu’il n’a pas lu vu la bassesse (habituelle) des arguments qu’il porte contre lui (et elle).
Rencontre, gouleyante comme d’habitude, avec Jacques Chauvet et découverte de son troisième ouvrage « Creux d’histoires » composé de 38 extraits des distrayantes, et instructives, émissions qu’il a tenues sur RCF Vendée en passant par une foule de sujets, enfant de chœur, Vendéens de la Grand’guerre, Bleus occis, les revenants, les « bouffeurs de curés » il y a en a pour tous les goûts et tous les rires. Je vous recommande, en ces temps moroses, les deux précédents, le truculent « La révolte d’un fermier vendéen » et « Une petite chronique vendéenne » ; vous n’allez pas le regretter !
Rencontre avec Richard Lueil, du Souvenir Chouan de Bretagne, qui présente son deuxième ouvrage, suite de « Le souterrain au trésor » » Le secret du Château de Puy Gaillard » qui se déroule dans les Deux Sèvres alternant intrigues, trésors, vieilles bagnoles et bolides actuels mais aussi la Guerre de Vendée et l’actuel Présent. Riche en suspens un bon ouvrage de détente et bien écrit. Échanges sur le mensonge des "fours crématoires" dans la Guerre de Vendée.
Rencontre avec le Chouan de Basse Bretagne, Tanneguy Lehideux, le Jean Terrien du Castelbrantais, venu à Grasla avec Scépeaux et Victor, le fils du hérosauregardsidoux ! Tanneguy signe là son troisième ouvrage, en réalité le quatrième si l’on compte un livre strictement réservé à l’usage confidentiel de sa famille. La légende hugolienne en prend un grand coup pulvérisée par un dossier accablant à l’encontre du panthéonisé ayant omis de révéler les liens existants entre sa mère et les milieux révolutionnaires nantais dont Carrier. Un Jean Hélie hugolâtre se dressera sans doute dans un fougueux réquisitoire contre l’iconoclaste ; c’est qu’il n’aura pas lu ce livre, bien documenté, aux sources nombreuses, qui se lit bien facilement.
Un dernier café avec une amie et il est temps de rentrer après, quand même, un dernier moment d’échange pas triste, entre joyeux lurons, les mêmes que plus haut plus Amaury et Arnaud, et des histoires pour oreilles qui sifflent.
Merci les Bleus d’avoir, par vos monstruosités, fait de Grasla un lieu d’agréables rencontres.
Au fait si lors d’un voyage culturel proposé sur les traces des Guerres de Vendée un écrivain vous parle des massacres qui ont eu lieu dans la forêt de Grasla n’en croyez rien. Comme il connaît mal son sujet c’est de la forêt de Vezins (près de Cholet-49) dont il s’agit et non Grasla (près de Montaigu-85). Bon d’accord ce sont des forêts !