MARDI 28 JUILLET 1795
Après Quiberon, les premières victimes des Commissions Militaires sont tombées ce matin à partir de 10 H sur le plateau de La Garenne à Vannes.
Jugées, hier à Auray par la Commission Barbaron, amenées d'Auray à pied ou en charrette, les victimes ont passé leur dernière nuit dans une salle de la Porte Prison, à Vannes.Elles ont eu connaissance de leur peine après le jugement expéditif qui les condamnait par avance.
Monseigneur Urbain de Hercé, 67 ans, Evêque de Dol de Bretagne
Marquis Charles Vireaux (ou Virot) de Sombreuil, 25 ans, natif de Limoges
Chanoine François de Hercé, 62 ans, vicaire général (de son frère) de Dol de Bretagne
Chanoine François-Dominique Castin de La Madeleine, 58 ans, Evêché de Saintes
Chanoine René Vincent Gilart de Larchantel, 46 ans, Cathédrale de Quimper
Chanoine François-Pierre de Rieussec, 41 ans, vicaire général de la cathédrale de Lyon
Abbé Nicolas Boulard, 57 ans, curé de Tours, natif de Montlouis
Abbé Pierre-François Bréhéret, 37 ans, curé de Bonchamp (Mayenne)
Abbé François Frotin, 34 ans, vicaire de Saint Thual (I et V), natif de Lennen-Pommerit (C d N)
Abbé Jean-Baptiste Gaignet, 34 ans, vicaire de Doix (Vendée), natif du Loroux Béconnais
Abbé Julien-Pierre Gautier, 29 ans, curé de Tréffendel (I et V), natif de Plélan le Gd
Abbé Jean Gérard, 29 ans, Curé de Saint Mervou (I et V) natif de Montauban (I et V)
Abbé Jacques-Pierre Gouraud, 56 ans, curé de Saint André sur Mareuil (Vendée)
Abbé Louis-Raymond Legall, 31 ans, natif de Bréal (I et V)
René Vincent de La Landelle, 30 ans, lieutenant en second de d'Hervilly, natif de Vannes.
François Petit-Guyot, 62 ans, capitaine dans le régiment de Franche-Comté, natif d'Apremont,
sont tombés, pour Dieu et le Roi, selon leurs engagements.
C'est la première fois, depuis 919 et les invasions normandes, que l'on assiste, à Vannes, à une telle tuerie d'un évêque et de douze prêtres.
Si Charles de Sombreuil savait ce qui l'attendait, cen'était pas le cas pour René-Vincent de La Landelle et François Petit-Guyot.
Ce matin, 215 ans après, à l'heure de l'exécution, une gerbe de roses, blanches et rouges, déposée par notre Association, a fleuri la plaque qui rappelle le lieu de cet assassinat.
AURAY, 27 JUILLET 1795
La Commission Militaire Barbaron (ou Barbaroux) se réunit pour la première fois à Auray, dans les vieilles halles du XVè siècle qui servent ainsi de cour de "justice".C'est la première réunion de ces Commissions Militaires créées par la volonté des Représentants en mission, Blad et Tallien pour décider des sanctions à prendre contre les captifs de Quiberon qui ont fait acte de reddition contre promesse de vie sauve.
Louis-Lazare Hoche n'a rien à voir dans la création de ces Commissions.
Cette Commission est présidée par Raymond Barbaron, chef du 1er Bataillon de la Gironde. Viennent ensuite: Ducarpe, capitaine au même bataillon, Moysset, lieutenant au 1er bataillon du 8è régiment d'infanterie, Bouvet, sergent-major au 1er bataillon des 83 départements, Cuny, caporal au même bataillon, Husson, secrétaire.
Seize prévenus
comparaissent:
Monseigneur Urbain de Hercé, 67 ans, Evêque de Dol de Bretagne
Marquis Charles Vireaux (ou Virot) de Sombreuil, 25 ans, natif de Limoges
Chanoine François de Hercé, 62 ans, vicaire général (de son frère) de Dol de Bretagne
Chanoine François-Dominique Castin de La Madeleine, 58 ans, Evêché de Saintes
Chanoine René Vincent Gilart de Larchantel, 46 ans, Cathédrale de Quimper
Chanoine François-Pierre de Rieussec, 41 ans, vicaire général de la cathédrale de Lyon
Abbé Nicolas Boulard, 57 ans, curé de Tours, natif de Montlouis
Abbé Pierre-François Bréhéret, 37 ans, curé de Bonchamp (Mayenne)
Abbé François Frotin, 34 ans, vicaire de Saint Thual (I et V), natif de Lennen-Pommerit (C d N)
Abbé Jean-Baptiste Gaignet, 34 ans, vicaire de Doix (Vendée), natif du Loroux Béconnais
Abbé Julien-Pierre Gautier, 29 ans, curé de Tréffendel (I et V), natif de Plélan le Gd
Abbé Jean Gérard, 29 ans, Curé de Saint Mervou (I et V) natif de Montauban (I et V)
Abbé Jacques-Pierre Gouraud, 56 ans, curé de Saint André sur Mareuil (Vendée)
Abbé Louis-Raymond Legall, 31 ans, natif de Bréal (I et V)
René Vincent de La Landelle, 30 ans, lieutenant en second de d'Hervilly, natif de Vannes.
François Petit-Guyot, 62 ans, capitaine dans le régiment de Franche-Comté, natif d'Apremont
Le jugement consiste en une simple affirmation d'identité.
Pour les prêtres, condamnation à mort pour n'avoir pas prêté le serment
Pour Charles de Sombreuil, seul chef de l'expédition, la mort,
Pour les deux autres civils, émigrés rentrés, la mort.
Cette condamnation est exécutoire dans les vingt quatre heures ; dans l'après-midi les
condamnés prennent, à pied, le chemin de Vannes, pratiquemment sans escorte, ayant donné leur parole de ne pas fuir.A Vannes, ils seront enfermés, pour leur dernière nuit, dans une des tours de la Porte Prison dont subsiste la cheminée.
BATAILLE DE QUIBERON: La fin. Le début des tueries.
Parti pour tenter de prendre Hoche à revers, détourné de son objectif par l'Agence Royaliste de Paris, tombé dans une embuscade à Coëtlogon, loin de Quiberon, Vincent de Tinténiac a été tué. Il repose encore à quelques centaines de mètres du château près duquel il a été piégé.
A Quiberon, pris dans la nasse comme dans un chalut, l'armée des Chouans et des Nobles dirigée par Charles de Sombreuil s'est rendue à Hoche le 21 juillet, du côté du Port d'Orange.Le récit en est fait dans La Revue du Souvenir Chouan de Bretagne parue au début de ce mois de juillet.
Si dans son rapport, Blad le Conventionnel en mission nie toute négociation de reddition contre promesse de vie sauve, il semble difficile de le croire:
-Ce propos a été tenu à ses officiers par Charles de Sombreuil lui-même après un entretien avec Hoche.Entre des officiers tels que Hoche et Sombreuil, la parole donnée est suffisante.
-Hoche, contrairement à l'usage, quitte le terrain sur lequel il est victorieux immédiatement après la reddition des Chouans et Emigrés.
-Des commissions militaires (voir détail dans La Revue du SCB) sont installées ; elles sont constituées d'autres unités que celle de Hoche.
-Le long défilé des prisonniers, on parle de 4 à 8 mille personnes, va de Quiberon à Auray sous une insignifiante garde ; il n'y aura aucune évasion.Curieux pour des soldats au courant des lois de la guerre !
Mais les prisonniers ne savent pas encore quel sort leur réservent Blad et Tallien ; il faut se souvenir que ce dernier est en "coquetterie" avec la Convention.
Les responsables de l'opération ne sont plus là. D'Hervilly a été évacué après avoir reçu un biscayen dans la poitrine ; il en mourra quatre mois plus tard, à Londres.
Quant à Joseph de Puisaye, personnage ambigüe, il a rembarqué préférant prendre une distance londonienne avec la suite des évènements: In fugam salutem.
QUIBERON, 1795, la Bataille est en cours
Du haut du clocher de la chapelle de Sainte Barbe, Hoche, le responsable des opérations militaires, commandant l'Armée des Côtes de Brest, met en place la souricière dans laquelle il va enfermer les Chouans et les Emigrés. Nous avons comme lui sous les yeux la fermeture de la Presqu'Île de Quiberon, et les restes des fascines qu'il a faites édifier (les deux traits parallèles sur la photo).A cette époque, comme expliqué lors de notre promenade du 1 juillet, la mer vient lécher les arbrisseaux et le sol est toujours marécageux.
Depuis deux jours, Vincent de Tinténiac, qui commande les Chouans, entame la prise à revers de Hoche, ayant passé de Port d'Orange à Sarzeau sur les chasse-marées commandés par Jean-Marie Hermely.Secondé par Georges Cadoudal et Sol de Grisolles, entr'autres ; il reçoit, à Plumelec, l'ordre curieux de se diriger vers les Côtes du Nord, afin de rencontrer un émissaire des Princes à Coëtlogon.Cela sent, avec le recul la traîtrise dans laquelle sont mêlées l'Agence Royaliste de Paris et Louise du Bot du Grégo, épouse du second de Tinténiac, le vicomte d'Amphernet de Pontbellanger.
Vincent de Tinténiac n'a plus que quatre jours à vivre....
14 juillet 1790........14 juillet 2010
Sur proposition du député d'extrême gauche, Benjamin Raspail, le 21 mai 1880, l'assemblée nationale adopte le 6 juillet suivant la loi faisant du 14 juillet la Fête Nationale de la République. Cette date marque en réalité, par son choix, la commémoration de la Fête de la Fédération.La Fête de la Fédération avait, volontairement, été célébrée pour l'anniversaire de la Reddition de la Bastille, montrant la volonté de signifier, par cette fête de la réconciliation, la fin de la Révolution ; la monarchie absolue (ab solus, sans lien) se dirigeant benoîtement vers une monarchie constitutionnelle. Las ! malgré la bonne volonté de Louis XVI, ceux qui ont mis en route la machine infernale vont se faire déborder très vite par les ultras populistes et gauchistes. On connaît la suite de l'histoire écrite avec une plume dégoulinante de sang et de malheurs.
La messe fut célébrée par celui que l'on n'appelait pas encore le diable boiteux, Talleyrand ; on lui prête cette confidence à l'abbé Grégoire, juste avant de célébrer:"surtout ne me faites pas rire"!!!
Il est intéressant de noter que lorsque la Révolution prendra son rythme de croisière sous la Terreur, ce terme -fédération, fédéraliste- deviendra dès juin 1793 synonyme de guillotine, machine à appliquer l'égalité.