JEUDI 31 MAI 1792.......IL Y A 220 ANS.....
Faux assignats, s'ajoutant à une monnaie déjà totalement discréditée, une planche à billet qui "chauffe", le cycle réaction - répression s'enclenche, les sanctions contre le clergé fidèle au pape, c'est à dire réfractaire, les vexations et intimidations contre le Roi qui les soutient augmentent.
On y est !
La révolution se met en branle pour son second cycle, celui de renverser non seulement le Roi et sa personne mais la Monarchie en tant que système politique. Il serait (car nous sommes toujours au temps conditionnel) remplacé par un système filou faisant accroire au peuple qu'il participe au gouvernement, sous le nom de démocratie.
Ce 31 mai 1792, avec ses sabots cloutés dans des chaussons en satin, les "Valeurs de la République" se mettent en branle.
Cette loi, une des dernières exprimées au nom du Roi, dans son en-tête, résume bien sa situation politique: Louis, par la grâce de Dieu et par la loi constitutionnelle de l'Etat, Roi des Français.Louis XVI n'est plus Roi de France.
Lui qui aime son peuple, qui lui fera payer très cher cet amour, signe une loi encourageant et récompensant la délation. Une loi Gayssot avant l'heure !
Une autre loi a été votée, elle concerne les prêtres réfractaires qui sont condamnés à la déportation dès le 27 mai 1792, la population étant encouragée à les dénoncer. Autre mesure concernant ceux qui ne sont pas liés au Serment à la Constitution (prêtres non-fonctionnaires) et ceux qui ont prêté le serment: Interdiction du port de la soutane et de tout signe religieux extérieur.
Le Roi Louis XVI va mettre son véto à ces lois sur le clergé, non seulement par conviction catholique mais surtout parce qu'il estime que le clergé ne cause pas de troubles à l'ordre publique et que ce sont au contraire ces lois imbéciles qui risquent de le faire.
En première vexation, une vraie insulte à sa personne royale, en ce 31 mai 1792, on lui retire sa garde constitutionnelle, qui lui était en grande partie fidèle et qui lui donnait encore l'allure de la majesté. Par comparaison, imaginez l'Elysée - quel que soit le degré du sens social de son occupant - sans Garde Républicaine, ou les palais de nos Excellences sans leur "pots de fleurs" !
En Bretagne, ce 31
mai 1792, les troupes aux ordres du directoire d'Ille et Vilaine envahissent, à Saint-Ouen-La-Rouërie la demeure d'Armand Tuffin, marquis de la Rouërie, valeureux combattant
de la Guerre aux Amériques.
Républicain chez les Américains, royaliste dans le Royaume de France, s'il a approuvé les premières et indispensbles réformes, il vomit tout le reste. Il organise l'Association Bretonne. L'actuelle du même nom n'est qu' homonyme. L'Association Bretonne de 1791 n'est pas un salon mais l'organisation dès juin 1791, d'un vaste système de résistance aux idées lancées par la Révolution qui a détruit, sous l'impulsion de députés bretons, les lois privées de la Bretagne de 1532 anéantissant toute l'indépendance de cette Province unie au Royaume de France. Cette organisation comporte un découpage militaire avec des responsables issus préférentiellement de la noblesse. Elle est les prémices de la Chouannerie. Des sots colportent encore l'idée que c'est un soulèvement de nobles. La réalité, et c'était ainsi à l'époque, est que les commandements militaires étaient tenus par les nobles, qui savaient l'art de la guerre car c'était leur destination, comme les gens de bord de mer, des marins et ceux de l'intérieur, des paysans.
Armand Tuffin ne sera pas pris en ce 31 mai 1792. On retrouvera nombre de ses compagnons plus tard, dont Pierre Guillemot.