25 JUILLET 1799, LE CHOUAN JEAN-BAPTISTE LE DAUPHIN
Né en 1774 à Montaudin en Mayenne, il est le fils du régisseur de Charles de Valory, marquis de La Pihorais (ou Pihoraye) résidant en son château de La Hautonnière en Fougerolles du Plessis ; la famille compte huit enfants.
Jean-Baptiste, qui avait suivi des études, se préparait à l'état ecclésiastique mais la révolution arriva et il fut requis pour la conscription et partit à Valognes dans la Manche.
Les patriotes soupçonnaient le régisseur de cacher dans le château, où il vivait avec sa femme et seulement deux de ses filles, des prêtres réfractaires.
Le 17 juin, une troupe de Faux-chouans se présenta proposant leur protection des prêtres contre les Bleus. M. Le Dauphin les renvoya en leur disant que lui-même étant suspect aux yeux des républicains ne pouvait se permettre d'héberger des royalistes (alors qu'il était foncièrement royaliste).
Le 21, en l'absence du régisseur, les Bleus pénétrèrent dans le château et tuèrent Mme Le Dauphin et martyrisèrent ses deux filles. Puis ils mirent le feu. Seule Jeannette survécut défigurée par ses blessures et les brûlures.
Une stèle de la Chouannerie mayennaise marque, à proximité, le lieu de la tuerie.
S'étant échappé de Valognes, Jean-Baptiste découvrit le massacre et en éprouva une immense haine pour la république. Il organisa une troupe de Chouans dont il prit le commandement sous le nom de Le Vengeur.
Il va chouanner pendant quatre ans dans la région d'Ernée, de Fougerolles du Plessis se réfugiant régulièrement dans le château de Montflaux à Saint Denis de Gastines, toujours en Mayenne.
Le 24 juillet 1799 il participe au combat de La Pihorais où se trouvent 150 Chouans, d'après les Bleus qui perdent trois tués et un blessé.
Mais dans la nuit du 24 au 25 juillet, à Dompierre du Chemin, les Bleus de Fougères, La Bazouges du Désert et de Le Loroux (Ile et Vilaine) au nombre de 180 hommes cernent les 150 Chouans insouciants et fiers de leur brillante victoire de La Pihorais. Les Chouans perdent 10 à 12 hommes, le reste s’enfuit.
Parmi les morts Jean-Baptiste Le Dauhin, dit Alphonse, dit Le Vengeur. Il avait 25 ans.
C'était il y a 220 ans, exactement.