Quatre ans auparavant, le 4 août 1789 c'était la grande liesse de l'abolition des privilèges. Aux premières loges des nantis de la noblesse et de l'épiscopat pour lancer cette sottise : Le vicomte Louis-Marie de Noailles (dont l'épouse et la grand-mère seront guillotinées) ; Armand du Plessis-Richelieu duc d'Aiguillon, cofondateur du Club breton -futur club des Jacobins- impliqué aussi dans cette affaire avec Le Chapelier, Defermon, Lanjuinais, Coroller, Kérangal ; Beauharnais ; les évêques Henri de La Fare et Jean-Baptiste de Lubersac.
On proclame Louis XVI "restaurateur de la liberté française" aux cris de "Vive le Roi Vive Louis XVI" lequel est formellement opposé à cette décision mais déclare "Si la force m'obligeait à sanctionner alors je cèderais mais alors il n'y aurait plus en France ni monarque ni monarchie" ; et il avait raison car il dut céder.
Le Moniteur écrit : "En une nuit la France a été sauvée, régénérée ; en une nuit un Peuple nouveau semble avoir repeuplé ce vaste empire et, sur les autels que les anciens Peuples avaient élevés à leurs idoles, ils placeront l'image d'un Dieu juste, bienfesant, tel qu'une raison sauvage le leur avait montré et tel qu'ils l'avaient appris de la nature dans le fond des forêts"
Quatre ans plus tard il n'y a plus de Roi et règne une semi-anarchie. Quant au bonheur du peuple .....
Le 2 août 1793 la Convention décrète :
Article VI, Marie-Antoinette est renvoyée au tribunal extraordinaire ; elle sera transférée sur le champ à la Conciergerie.
Article VII Tous les individus de la famille Capet seront déportés hors du territoire de la république, à l'exception des deux enfants de Louis Capet et des individus qui sont sous le glaive de la loi.
Article VIII Elisabeth Capet ne pourra être déportée qu'après le jugement de Marie-Antoinette.
Article IX Les membres de la famille Capet qui sont sous le glaive de la loi seront déportés après le jugement s'ils sont absous.
Article X La dépense des deux enfants de Louis Capet sera réduite à ce qui est nécessaire pour l'entretien et la nourriture de deux individus.
Article XI Les tombeaux et mausolées des ci-devant rois élevés dans l'église Saint Denis, dans les temples et autres lieux, dans toute l'étendue de la république seront détruits le 10 août prochain.
Ce dernier article est dû à l'ignoble Bertrand Barère qui en avait fait la proposition le 31 juillet.