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VICTOIRE DE LA BATAILLE DU PONT DU LOC'H, 25 JANVIER 1800.

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VICTOIRE DE LA BATAILLE DU PONT DU LOC'H, 25 JANVIER 1800.

Le 25 janvier 1800, les Chouans du Morbihan, sous la conduite de Georges Cadoudal, tendent une embuscade aux troupes du général Harty, affamées dans Vannes, venues  piller les réserves de grains et viandes dans la région de Grand Champ, privant les habitants locaux de nourriture. Georges secondé de ses officiers, Pierre Guillemot, Jean Rohu, Sol de Grisolles, Gambert, Gomez, Trébur-Oswald, La Haye Saint Hilaire etc, veut récupérer les charrettes de grains et autres denrées alimentaires dont du bétail.

Sur la route il n’y a qu’un passage, le pont du Loc’h. Les Chouans bénéficient de la connaissance du terrain, attaquant par surprise une armée "dominatrice et sûre d’elle".

Les combats, féroces, se déroulèrent depuis tôt le matin jusqu’au soir par un temps humide et brumeux entre Grand Champ, Locmaria, Locqueltas, Meucon, Saint Avé, un grand quadrilatère à 18 Km au Nord de Vannes.

Certains auteurs ont écrit que ce fut une bataille aux résultats mitigés, un épisode controversé de la Chouannerie, voire,  comme certains continuent même de l’écrire en boucle, que ce fut une défaite des Chouans. Il y aurait eu 250 tués chez les Chouans.

La lecture des Archives parle d'une victoire des Bleus et cela laisse sceptique.

LES FAITS :

Les Bleus se sont dépêchés de rentrer à Vannes, abandonnant sur le terrain de leur supposée victoire, leur butin, sauf une charrette, leurs morts et leurs blessés tandis que les Chouans restaient Maîtres du terrain.

A-t-on déjà vu un vainqueur fuir le terrain de ses exploits?

A-t-on jamais vu un vaincu récupérant le butin volé et abandonné par les vainqueurs,

A-t-on jamais vu un vaincu enterrant les morts et les blessés abandonnés par le vainqueur sur le terrain de sa victoire ?

On n'a jamais entendu dire qu'un vaincu ait donné quelques sous à un vainqueur pour rentrer chez lui, comme l'a fait Georges pour les Bleus.

Ce serait bien la première fois de l'Histoire que l'on noterait le départ précipité des vainqueurs du champ de bataille, abandonnant sur place leurs blessés et leurs morts victorieux, abandonnant même les charrettes de nourriture volée aux habitants du pays.

-Si les Bleus (qui ont perdu 500 hommes) sont vainqueurs, ils enterrent leurs morts ou les ramènent à Vannes, lieu de leur cantonnement à une vingtaine de kilomètres. Ils en profitent pour pousser leur avantage en pourchassant les Chouans afin de les détruire définitivement.

-Si le résultat de la Bataille est mitigé, les Chouans se sont égaillés et les Bleus poursuivent leur retour à Vannes avec leur butin, leurs morts et blessés.

Ce serait bien aussi la première fois que l'on verrait les vaincus, occupant le terrain de leur défaite, que fuient les vainqueurs, dans un geste magnanime, enterrer leurs vainqueurs tués au combat dans des fosses communes creusées dans les landes de Burgo et dans celles de Morbouleau (en bas de Plaudren) ; les Chouans sont inhumés dans les cimetières de Locmaria et de Locqueltas.

Curieux pour des vaincus !

Et pourtant des gens "qui savent" continuent à propager cette ineptie ! (Jean Sévillia sur le Blog « La faute à Rousseau »).

Enfin si les Chouans ont été vaincus, les Armées de Brune doivent parachever leur victoire. Or, sur l’insistance du Premier Consul, Georges et ses officiers sont invités (et non convoqués) à se rendre à un entretien portant sur la paix et des postes à prendre dans l’armée Républicaine. Cet entretien aura lieu au château de Beauregard en Saint Avé (près de Vannes) le 14 février. Georges accepte de déposer les armes en échange de garanties. Pour montrer ses bonnes dispositions Buonaparte fait annoncer par le général Brune que Georges sera reçu aux Tuileries.

Curieuses décisions concernant un vaincu !!

Il ne faut en effet pas perdre de vue la conduite expéditive de Buonaparte avec un autre célèbre chef Chouan, le comte Louis de Frotté, qui sera quasiment assassiné sur la route de Paris, à Verneuil sur Avre, le 18 février 1800, 4 jours après la paix de Beauregard.

CONCLUSION :

Le Pont du Loc’h est une grande bataille qui fera aux alentours d’un millier de morts. Cette bataille, est la première de ce nom pour les Chouans de Georges, organisés militairement. La victoire des Chouans amènera Bonaparte à engager le général Brune, commandant des Troupes de l’Ouest, à entamer avec Cadoudal des pourparlers de paix qui se tiendront le 14 février. Georges sera ensuite invité à poursuivre ces pourparlers aux Tuileries ce qui n’est pas fréquent pour des chefs de révoltés (et montre le prestige de Georges) ; l’entretien avec Bonaparte ne se passera pas bien et effectivement Georges racontera à Hyde de Neuville « quelle envie j’avais de l’étouffer dans ces deux bras » (en montrant les siens).

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21 JANVIER 2021, PLACE LOUIS XVI à Paris

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21 JANVIER 2021, PLACE LOUIS XVI à Paris

Comme il le fait depuis plusieurs années notre correspondant à Paris, M.F.E a déposé une gerbe "en ce triste et venteux matin de janvier 2021" à 10 H 22, place Louis XVI, actuelle place de la Concorde sur l'emplacement présumé de la guillotine qui tua le Roi de France.

"Les participants masqués étaient nombreux, ce jeudi. Des photographes de presse et des journalistes étaient présents".

Cette respectable assemblée n'a rien cassé, n'a pas brûlé de voitures, ni attaqué l'Hôtel de la Marine ni le Palais de l'Elysée.

Les participants ont fait mémoire d'un acte délibéré de destruction de la royauté dans la personne physique du Souverain.après un simulacre de procès dont on peut même lire cette litote sur le site du Ministère de la Justice : "Au regard des lois de l'époque le procès de Louis XVI ne fut pas parfaitement légal".

Les" juges" de la Convention ont utilisé le procédé illégal de rétroactivité des lois : le 14 juillet 1790, lors de la Fête de la Fédération le Roi de France avait prêté le serment à la Constitution établie par la Constituante et  la Législative. Il ne pouvait donc être mis en cause pour le système aboli.

21 JANVIER 2021, PLACE LOUIS XVI à Paris

Sur C NEWS, hier soir, Marc Menant évoquait le renvoi des Parlements par Louis XV s'assurant ainsi la liberté de gouvernement en échappant aux Parlements-juges. Il s'entoure de ministres compétents et gestionnaires René Nicolas de Maupeou, l'abbé Terray et le Duc d'Aiguillon.

Nouveau Roi de France Louis XVI rappelle les Parlements et supprime toutes les réformes en cours c'est à dire que le Roi de France repasse sous la coupe des parlements ; comme le signale avec justesse Eric Zemmour Louis XVI a mis en place un dispositif qui va amener à la révolution, les Parlements bloquant toutes les réformes proposées par le pouvoir royal.

Comme je l'écrivais à Eric Zemmour ce  matin, lors de l'affaire du "collier de la Reine", en 1785, due à la stupidité crasse et à la vénaliré du cardinal de Rohan (dans l'ombre duquel se mouvait Joseph Balsamo dit Cagliostro, savant mélange de franc-maçonnerie et d'Illuminati), le scandale éclaboussera la Reine mais aussi le Roi. Ce dernier confiera, sur la proposition de Rohan, le Procès des intrigants au Parlement de Paris plutôt qu'à la Cour royale. Le Parlement qui n'est en rien reconnaissant à Louis XVI de l'avoir rétabli dans ses droits, taraudé par son rejet du pouvoir royal auquel il voudrait se substituer, outragera le couple royal en acquittant le coupable cardinal de Rohan.

Dans les prémices de la révolution qui arrivera à destituer le Roi se trouvent beaucoup d'hommes de loi, magistrats, juges avocats.

Puis ce 21 janvier 1793 !

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20 JANVIER 1801, PIERRE-MATHURIN MERCIER EST TUE

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….IL Y A 220 ANS……

 Envoyé par Georges Cadoudal en mission en Angleterre, pour chercher des subsides, Pierre Mercier dit La Vendée a quitté le Morbihan le 16 janvier avec ses compagnons Picot, Philippeau, Thomas Gérard (belge), Verrin afin de se rendre en baie de Saint Brieuc prendre contact avec un navire anglais. En juin 1797 le comte d’Artois a remis à Pierre son Brevet de maréchal de camp (général de Brigade).

Ils arrivent le 19 janvier à Saint- Quay Portrieux. Pas de bateau anglais à l’horizon pour les emmener à Jersey, comme convenu. Ils décident donc de repartir, le 20 au matin,  pour le Morbihan, leur mission ayant échoué.

 Nous sommes le 20 janvier 1801. En fin de soirée ils demandèrent asile dans une maison du hameau de La Fontaine aux Anges, dans la commune de La Motte à peu de distance de Loudéac. Cette maison et ses occupants comptent parmi les plus sûrs relais établis par  les Chouans. En ces temps encore troublés on ne s’arrête pas n’importe où, seulement dans des endroits sûrs. Sinon pourquoi s'arrêter là précisément ? Il faut se souvenir que le Consul Bonaparte a fait renforcer le tissu policier en France et en Bretagne particulièrement, par tout un réseau de délateurs, grassement rémunérés pour dénoncer toute personne ou événement suspects. Par le biais des préfets, les informations remontent jusqu'au sinistre Joseph Fouché, ministre de la police.  

  

20 JANVIER 1801, PIERRE-MATHURIN MERCIER EST TUE

 

Cinq cavaliers arrivant un soir d'hiver, une surconsommation de pain, est-ce un voisin espion, est-ce le mitron qui ont dénoncé ?

Toujours est-il qu'en début de nuit, vers 10 H,  arrivèrent à la Fontaine aux Anges deux gendarmes et un officier accompagnés de douze soldats de la 71ème demi-brigade de la garnison de Loudéac.

Abrités dans le grenier d’une dépendance les Chouans, qui étaient  sur le qui-vive se battent ; Pierre Mercier la Vendée au sabre avec le gendarme Charlopin qu'il dût estourbir puisque Pierre s'enfuit. Las, sa chemise blanche est un repère et une cible dans la nuit éclairée par une légère lumière sélène. Le gendarme Périon l'ajuste, tire et le stoppe en pleine fuite.

L'autre coup de fusil sera, sans aucun doute, donné au sol. En effet, les fusils à silex de l'époque, demandaient un certain temps pour être rechargés, et un tir répété n'était pas possible. Même si Périon a récupéré le fusil de Charlopin plutôt que de recharger le sien, il n'a fait feu la seconde fois qu'à coup sûr, sur une cible immobile.

Il est 11 Heures, ce 20 janvier (30 nivôse An X), tel que le montre l'acte de décès (mairie de Loudéac).

Pierre Mercier est mort, il n’avait pas 27 ans (né le 16 juillet 1774), ses compagnons ont eu le temps de fuir. Les gendarmes récupèrent le porte-feuille contenant des papiers compromettants pour les Chouans, attachent le corps du lieutenant-général de l'armée chouanne à l'arrière d'une charrette et le traînent ainsi jusqu'à Loudéac. Ils jettent son corps sur le parvis de la chapelle Notre Dame des Vertus où il va rester durant trois jours, pour l’exemple. Une âme compatissante, Claude Carimalo, l'inhume dans le cimetière mitoyen (actuel parking).

Ce cimetière étant supprimé en 1817, ses restes seront transportés en la chapelle de l'hôpital par le même Carimalo.

En 1830, le roi anti-chouan sévissant, Pierre est exhumé à nouveau et, après diverses pérégrinations, sera caché, dans une caisse, dans le grenier de l’hôpital de Loudéac. En 1871, Georges de Cadoudal, neveu du Grand Georges, viendra le chercher pour l'inhumer dans le mausolée de Kerléano, près de son ami Georges.

Nous avons fixé une plaque commémorative, avec l’accord du Maire de La Motte Jean-Pierre Guilleret (communiste) heureux de notre initiative, sur un poteau de signalisation, le samedi 19 mars 2011 (remplaçant celle de 2001). Nous avons été aimablement reçus par monsieur Claude Le Bihan qui nous a fait visiter la remise qui servit de cache aux Chouans et dont le plancher de l’étage garde le souvenir des pas de Pierre Mercier et de ses compagnons.

Cette nouvelle plaque a disparu et la remise a vu ses murs en torchis banché remplacés par des parpaings.

 

20 JANVIER 1801, PIERRE-MATHURIN MERCIER EST TUE
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LE CAPITOLE, DOMESTIC TERRORISTS. NOUS, ON CONNAIT !

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Beaucoup de teneurs de stylos, de micros, de caméras devraient mieux connaître leur Histoire de France avant de raconter n’importe quoi sur ce qu’il s’est passé à Washington dernièrement.

LE CAPITOLE, DOMESTIC TERRORISTS. NOUS, ON CONNAIT !

« Ils » ont parlé de tentative de coup d’Etat ignorant celui du :

17 juin 1789 lorsque, réunis en l’hôtel des Menus Plaisirs à Versailles, à la demande du Roi pour trouver une solution financière à la crise économique qui secoue le pays (causée, en grande partie, par la guerre « aux Amériques ») les délégués des provinces s’autoproclament Assemblée Nationale en totale illégalité. Le Roi veut faire preuve de sévérité en fermant la salle le 20 juin. Sous la menée de quelques uns, dont l’abbé Siéyes (futur renégat) et Riqueti, marquis de Mirabeau l’autoproclamée Assemblée ira se réunir dans la salle du Jeu de Paume.

Puis Mirabeau s’opposera au marquis de Brézé qui apportait l’ordre royal de dissolution de l’Assemblée ; face au faible Louis XVI le Coup d’Etat est acquis. Le temps des paires de claques à des gamins mal élevés est passé : la révolution est lancée.

Ils ont parlé d’émeute. Quelques vraies émeutes  bien de chez nous :

 14 juillet 1789 ; assaillie par la populace, bien manipulée, la forteresse de La Bastille se rend aux assaillants sur ordre du gouverneur M. de Launay. La foule, reconnaissante, laisse le boucher Jourdan (ou Desnot) lui couper la tête avec son couteau ; elle est mise au bout d’une pique ainsi que, quelques instants plus tard, celle de Jacques de Flesselles et quelques autres. Les assaillants ont eu une centaine de morts. La forteresse, mise à sac, sera détruite.

Journées des 5 et 6 octobre 1789 ; anticipant la démocratie une foule de parisiens composée principalement de mégères et de canailles se met en route pour le palais de Versailles le 5 ; arrivée sur place une partie des femmes envahit la salle de l’Assemblée. Le 6 les émeutiers envahissent le palais ; le Héros des Deux-mondes, le vibrionnant Lafayette, chef des Gardes dormait. Deux gardes du corps sont tués, dont un massacré, dans la première volée du grand escalier. La Famille royale est mise en demeure de venir à Paris. Le château sera très endommagé mais pourra être sauvé.

LE CAPITOLE, DOMESTIC TERRORISTS. NOUS, ON CONNAIT !

Journée du 20 juin 1792 ; sous la poussée des Girondins (qui jouent à « qui perd gagne ») le "peuple" (principalement des femmes) envahit le Manège des Tuileries où siège l’Assemblée nationale législative. Puis ensuite la même foule envahit le château des Tuileries, jusqu’aux appartements de la Famille royale. Le Roi bien qu’il se soit coiffé du bonnet phrygien et ait partagé un verre de vin avec les émeutiers ne lâche rien. Le peuple repart mais beaucoup ont observé la facilité de l’invasion. Il y a eu peu de dégâts.

LE CAPITOLE, DOMESTIC TERRORISTS. NOUS, ON CONNAIT !
LE CAPITOLE, DOMESTIC TERRORISTS. NOUS, ON CONNAIT !

Journée du 10 août 1792. La foule, mieux organisée, à l’initiative de la Commune insurrectionnelle de Paris, ayant des meneurs à sa tête tel que le futur criminel Westermann et soutenue par les Marseillais arrivés en chantant, envahit pour de bon le Palais des Tuileries. Le roi avait rameuté les Gardes suisses ; ce sera une vraie bataille avant que Louis XVI (ou un faussaire) ne signe l’ordre de reddition à ses fidèles défenseurs qui furent alors l’objet d’un véritable carnage. Entre 400 et 500 sont massacrés, démembrés, émasculés ; 200 seront assassinés lors des massacres de septembre ; d’autres arriveront à s’échapper. Les assaillants ont 300 morts. Le château est dévasté, le mobilier détruit ou volé.

LE CAPITOLE, DOMESTIC TERRORISTS. NOUS, ON CONNAIT !

Les journées des 27, 28, 29 juillet 1830 ; dites les Trois Glorieuses, elles voient la chute de Charles X, le dernier Bourbon. C’est Louis Philippe qui s’installe aux Tuileries. Ces trois journées d’émeute ont causé la mort de près de 800 anti-Charles X et près de 170 dans les forces légitimes. Le Roi, rejetant la Constitution, n‘était plus soutenu par son gouvernement.

Pas de dégâts particuliers, à part les barricades et les effets collatéraux.

LE CAPITOLE, DOMESTIC TERRORISTS. NOUS, ON CONNAIT !

Emeutes des 22 au 25 février 1848. A son tour Louis-Philippe est renversé ; balayé par l’alliance des républicains et des libéraux, le fils du régicide aura quant même tenu 17 ans et 8 mois. Ce qui est curieux c’est que les républicains aient renversé un des leurs car, bien que Roi des Français et non Roi de France, Louis-Philippe a régné sous le drapeau tricolore et le papier à en-tête portait la mention  « République française » et rien d’autre. Le bilan est de 500 morts et 300 blessés. Lamartine proclame la deuxième république ; il ne semble pas y avoir eu de dégâts significatifs mis à part ceux causés par la construction des barricades.

LE CAPITOLE, DOMESTIC TERRORISTS. NOUS, ON CONNAIT !

Mars- Mai 1871Érigée en Commune insurrectionnelle (comme en 1792 dont elle reprendra le calendrier) la ville de Paris refuse de reconnaître la validité de l’élection du pouvoir exécutif organisée par l’Assemblée nationale après la défaite du IIème Empire face à la Prusse. Le Président du Conseil est Adolphe Thiers. Il va mener d’une main de fer la répression contre le régime anarcho-libertaire (et fortement anti catholique) de la Commune de Paris. Nous aurons l’occasion de rappeler les dégâts humains et architecturaux énormes causés durant cette période ; aux alentours de mille morts pour les Versaillais et de 20 mille pour les Communards sans compter la centaine d’otages dont des prêtres et Monseigneur Georges Darboy archevêque de Paris.

LE CAPITOLE, DOMESTIC TERRORISTS. NOUS, ON CONNAIT !

6 JANVIER 2021. Une foule pénètre dans le Capitole à Washington, une foule dangereuse armée d’I. Phone,  d’appareils photographiques et de drapeaux. Il semblerait qu’une bonne partie du bâtiment est ouverte à la visite ; la réaction policière a fait 4 morts chez les « envahisseurs » selon les Média américains (de gauche) et leurs domestiques des Média français. Jusqu’au futur président, qui ne semble pas vouloir calmer le jeu, qui parle de « terroristes domestiques ». Il devrait mieux connaître l’Histoire créatrice de son pays fondé sur le mouvement illégal, aux yeux des Anglais possesseurs à l’époque de ce territoire, par d’autres Anglais qui se révoltèrent contre la Grande Bretagne et fondèrent les États-Unis d’Amérique. Les dégâts sont très importants : au moins deux carreaux cassés. Sur un film il est possible de voir les «terroristes» défilant dans un passage délimité par des cordes, en regardant et photographiant !

Oui, vraiment, un  dangereux coup d’Etat ! Mais à côté de nous, ridicules !!!

N’oublions pas la déclaration un peu osée (surtout en ce moment !) du locataire de l’Élysée sous le titre "We believe in démocracy" (nous vivons en démocratie) :

"C'est notre choix, depuis plusieurs siècles, de mettre la dignité humaine, la paix, le respect de l'autre, la reconnaissance de la liberté au-dessus de tout, qui est aujourd'hui menacé dans nos démocraties".

Il fallait oser le dire, surtout par les temps qui courent, en France ! 

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FÊTE DE L'EPIPHANIE

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Des mages venus d'Orient viennent rendre hommage à l'Enfant Roi dont ils ont appris la naissance. C'est un signe de la Révélation du Fils de Dieu pour tous les hommes.

Gaspard, Melchior et Balthazar viennent offrir l'or, l'encens et la myrrhe, cadeaux royaux. Certains farouches anti-chrétiens rabâcheront que c'est une récupération par le christianisme d'une antique fête païenne. Et si c'était, tout simplement, un simple recentrage vers la Vérité que recherchaient de façon païenne ses créateurs ? Cette fête chrétienne existe depuis le IIème siècle, donc très rapidement fêtée une centaine d'année après la mort du Christ, selon des travaux de Origène et Tertullien.

Cette musique, d'origine provençale très ancienne, doit sa notoriété à Georges Bizet qui l'utilisa pour un drame écrit par Alphonse Daudet, l'Arlésienne. Le drame n'eut aucun succès ; Georges Bizet en fit une pièce de concert qui est toujours un succès.

§§§§§§

SILEX 16 NIVÔSE AN 229 (CCXXIX)    -     MERCREDI 6 JANVIER 2021 : 

Cette année à l’Élysée où crèche l'enfant qui se veut roi (et qui ressemble à Bibi Fricotin ou plutôt à José Garcimore - un prestidigitateur qui ratait tous ses coups) .............

FÊTE DE L'EPIPHANIE

......les mages sont les Pieds Nickelés : à leur tête Croquignol (Castex qui porte l'anagramme phonétique de Balthazar : Tal'bazar), Olivier Filochard et Eric Ribouldingue.

En ce 229ème anniversaire d'un système politique  qui ruina la France ils apportent leurs cadeaux : Tous les quatre réunis ils évoquent les Quatre cavaliers de l'Apocalypse apportant l'invasion, la guerre, la pestilence, la famine. Eux ils apportent la faillite économique du Pays, la maladie épidémique, l'invasion de hordes sauvages, l'insécurité, le dénie de la démocratie. Et un vaccin issu de débris humains !

Et nos évêques sont muets !

FÊTE DE L'EPIPHANIE
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EN AVANT POUR 2021

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EN AVANT POUR 2021

JE SUIS GEORGES au sens de suivre !

Bonne, belle, heureuse et sainte année aux Membres du Souvenir Chouan de Bretagne mais aussi pour ceux qui viennent consulter son Blog.

Que cette nouvelle année puisse arriver à effacer la précédente catastrophique sur le plan moral, sanitaire et économique. Et que ceux qui sont à la tête de notre pays découvrent l'intelligence et respectent ses habitants. Qu'ils s'occupent plus des intérêts de la France que de leurs propres intérêts et arrêtent de mentir.

Nous rappellerons plus particulièrement dans les articles à venir les événements de 1871 et les crimes de la Commune. Et nous essaierons de mener les activités de notre association ; nous avons été les seuls à maintenir notre Assemblée générale le 27 juin 2020.

Chouans, En avant !

Bonne et Sainte année, BLOAVEZ HA SANTEZ MAD

 

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JEUDI 31 DÉCEMBRE, ULTIME JOUR DE 2020

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JEUDI 31 DÉCEMBRE,  ULTIME JOUR DE 2020

2020 ne laissera sans doute aucun souvenir ému dans l'histoire de la population bretonne ou française. Sauf peut-être pour quelques narcissiques venus faire la roue devant les caméras et nous raconter leurs histoires dont on a pu s'apercevoir de leur géométrie variable. Beaucoup n'hésitant pas à contredire leurs propres déclarations à quelques semaines d'écart !

Nos hommes politiques ont su démontrer le peu de cas qu'ils faisaient de la démocratie républicaine ; du jamais vu depuis Barère, Saint-Just et Robespierre. Le plus navrant a été la position serve du clergé, évêques en tête qui n'ont pas su, ou voulu, différencier une assemblée en église de celle d'une grande surface. Qui ont appliqué docilement les consignes d'un gouvernement totalitaire, allant même jusqu’à dénoncer  l'attitude irresponsable des catholiques organisant des réunions de prière sur le parvis des cathédrales ou des églises. Qui ont refusé, voir interdit - décision inouïe - la communion sur la langue, telle qu'elle doit être reçue !

Pour la première fois depuis la terreur révolutionnaire les églises ont été fermées à leurs fidèles. Même durant les grandes épidémies de peste, comme en Provence en 1720, peu furent fermées. Les personnes croisées dans les rues ne semblent pas débordantes de joie ; le gouvernement potiche de l'inculte potentat élyséen pratique une honteuse auto-satisfaction pendant que des gens souffrent, que des commerces ferment, que la paupérisation s'étend et que l'économe s'effondre.

C'est ça leurs "valeurs républicaines "?

Allez, oublions cette triste année !

De nombreux articles ont été publiés sur le Blog pendant ces douze mois, de façon irrégulière, certes. Parmi les plus lus :

- 1 / L'incendie criminel commis par un hors la loi contre le Grand'orgue de la cathédrale de Nantes. Plusieurs articles, , là encore, enfin là.

- 2 / Le Sacré-Cœur, emblème du Souvenir Chouan de Bretagne.

- 3 / L'Immaculée Conception.

- 4/ Madame de Sévigné et le confinement.

- 5 / Victor Hugo revisité par Tanneguy Lehideux.

- 6 / Quelques coûts comparatifs ; un article qui va avoir dix ans comparant l'état financier du royaume en 1789 et l'actuel état.

- 7/ Liberté chérie !

- 8/ Lafayette vu par Marc Menant sur CNEWS

- 9/ Abolition des privilèges.

- 10/ La Provence et la peste.

10 articles les plus lus sur 1040 rédigés en moins de 10 ans.. MERCI à TOUS POUR VOS PASSAGES SUR LE BLOG DU SOUVENIR CHOUAN DE BRETAGNE.

Bonne fin d'année à tous et à l'année prochaine !

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POUR RELATIVISER : PROVENCE DÉCEMBRE 1720, LA PESTE TUE !

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mur antipeste

mur antipeste

1720 il y a 300 ans exactement,

La Provence est touchée par une grave épidémie de peste dont le foyer est Marseille où ce virus a été amené par un vaisseau arrivant de Syrie, le Grand Saint Antoine. Une hypothèse récente explique que l’origine aurait pu être une résurgence de la peste noire ayant frappé l’Europe au XVème siècle. Toujours est-il qu’elle est là et en ce mois de décembre elle atteint Tarascon.

Cette épidémie est appelée peste de Marseille car son foyer de départ. Il semblerait que l’ouverture des ballots de tissus, sortis du Grand Saint Antoine (qui n’avait pas été mis en quarantaine), déclencha la libération de milliers de puces vecteurs du bacille de la peste dès le 28 juin. L’épidémie disparaîtra au début août 1722.

Le pouvoir royal, plus exactement La Régence de Philippe d’Orléans, prend des mesures coercitives énergiques assez rapidement dont la première est l’isolation entière de la Provence du reste du royaume. Une sorte de fermeture étanche des frontières, ce que n’a pas fait ou voulu faire le gouvernement 300 ans plus tard. Le port de Marseille est fermé au trafic (et le restera trente mois). Comme 300 ans plus tard les plus aisés se retirent dans leurs bastides de campagne.

Cet isolement drastique de la Provence se fait de façon physique et mentale: construction de murets entourant la zone contagieuse, bien visibles et dont la vue agit positivement sur le mental des gens et surtout la vue des archers qui, de poste en poste, assurent la garde et le respect de cette « frontière ».

Les églises restent majoritairement ouvertes, de jour comme de nuit ; les cérémonies religieuses sont assurées et les sacrements distribués, y compris aux mourants. L’Archevêque de Marseille, Monseigneur de Belsunce s’est entouré d’un « commando » de 250 prêtres et religieux pour aller visiter les malades ; des processions seront organisées et la ville de Marseille et la Provence mises sous la protection du Sacré-Cœur. Bien sûr certains chanoines préféreront aller se mettre au vert mais ils seront peu nombreux. 50 prêtres et religieux mourront de la peste, victimes de leur dévouement. Les Capucins appelèrent leurs frères à l’aide ; sur 55, 43 mourront.

Nous sommes quand même très éloignés du traitement religieux d’un autre virus (dont on ne sait pas grand chose) le Président des évêques de France m’écrivant, à la suite de mon courrier sur la fermeture des églises : « La caractéristique d’une épidémie est la contagion. Un chrétien doit pouvoir donner sa vie pour le Christ mais certes pas devenir un porteur de mort pour les autres. Chacun est responsable de tous les autres. Le Seigneur lui-même après avoir touché le lépreux, s’abstint d’entrer dans les villes et les villages (Marc 2,45). Ma critique de cette traduction fallacieuse des Évangiles n’a pas eu de réponse : « Je suis allé vérifier le verset en question dans ma Bible (Chanoine Osty, Seuil, 1973) et ai trouvé - après que Jésus ait recommandé la discrétion au lépreux sur sa guérison (parce que son heure n’était pas venue) - :"Mais lui, une fois sorti, se mit à proclamer partout la chose et à la divulguer, de sorte que [Jésus] ne pouvait plus  entrer ouvertement dans une ville, mais il se tenait en dehors dans des lieux déserts, et on venait vers lui de toute part(Mc 2-45)". C’est l’absence de discrétion du lépreux qui est la cause que Jésus évite les villes et non le fait qu’il l’ait touché ! ».

Pour en revenir à la peste en Provence le bilan sera lourd bien que limité à la seule Provence et à une partie de l’Ardèche et du Languedoc : 100 à 120 mille morts sur une population de 400 mille habitants. Le village de Simiane, dans les Bouches du Rhône perdit 200 habitants sur 600 ! 25 chirurgiens et médecins sur trente moururent rien qu’à Marseille. Sur le plan économique difficile de chiffrer car concomitamment à ce fléau le Système économique de Law (prononcer Lass) s’effondra. Le capitaine du bateau responsable de l’importation du fléau, Jean-Baptiste Chataud, fut enfermé trois ans dans le redoutable château d’If.

POUR RELATIVISER : PROVENCE DÉCEMBRE 1720, LA PESTE TUE !
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LE FILM "CHOUANS" DE PHILIPPE DE BROCA SUR ARTE.

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LE FILM "CHOUANS" DE PHILIPPE DE BROCA SUR ARTE.

Arte proposait hier soir le film de P. de Broca qui ne présente d’intérêt que pour la simple distraction par de belles images et beaux paysages car (ne parlons même pas de l'aéronef de Philippe Noiret) il est rempli d'invraisemblances et de méconnaissances du sujet, de l'époque, de l'Histoire et des personnes. Voici ce qu'en écrivait la presse le 11 avril 1988 et ce qu'en disaient des écrivains Bretons:

LE FILM «  CHOUANS »  CONTROVERSE.

Plusieurs intellectuels bretons  adressent une lettre ouverte à Philippe de Broca. Le film « Chouans » actuellement projeté sur les écrans de notre région ne fait pas l’unanimité. Loin s’en faut. Superbement réalisé sur le plan technique, il donne de la Chouannerie une vue à tout le moins arbitraire. Entretenant de larges confusions avec la Guerre de Vendée au sud de la Loire, présentant les prêtres d’une manière caricaturale et blessante, et certains chefs aristocrates comme des voyous, ce film est tout à fait contestable sur le plan historique.

Dans une lettre ouverte qu’ils viennent d’adresser à Philippe de Broca le réalisateur et à Ariel Zeitoun le producteur, plusieurs artistes et écrivains bretons (Herry Caouissin, le Père Chardronnet, François Marquer, Michel de Mauny, Charles Le Quintrec, Jean Rieux et René Le Honzec) disent leur façon de penser. Leur « Lettre ouverte » a des allures de réquisitoire. Nous en publions quelques extraits :

« Vous avez osé, Messieurs, intituler votre dernier film "Chouans". Nous comprenons qu’à la veille du bicentenaire un sujet sur la Révolution était de nature à faciliter la réalisation d’un film. Nous comprenons, encore mieux, qu’il vous fallait ménager les gardiens du temple. Encore fallait-il ne pas porter atteinte à la mémoire des Chouans qui n’ont rien à voir avec votre œuvre. Vous présentez les Chouans comme des êtres superstitieux, clouant les chouettes sur leurs portes avant d’en faire de même avec les Bleus, ignares, ne sachant pas lire, mi-bêtes, pillant, volant, torturant, tuant leurs frères.

Le prêtre réfractaire est un fanatique hystérique assoiffé de sang, le prêtre jureur un obèse obsédé de nourriture ; les nobles qui les mènent : un vieillard gâteux, sa femme nymphomane, un réactionnaire sadique, un jeune coq uniquement motivé par une histoire de fesses. Quant à la religion ce n’est bien sûr qu’un leurre.

On pouvait croire que ces images grossières de la Chouannerie appartenaient à une époque révolue. Elles sont à la hauteur de votre ignorance historique. Car votre film est bourré d’erreurs et d’invraisemblances.

Votre film est une contre-vérité historique et une insulte à la mémoire des Chouans Bretons, paysans, ouvriers, artisans pacifiques qui ne prirent les armes que contraints et forcés après trois années de vexations, humiliations, interdictions, pour défendre leurs libertés dont celle universelle et fondamentale de conscience.

Vous les méprisez en leur refusant la capacité d’une libre et profonde adhésion à la religion, représentée par un clergé de campagne infiniment digne et compétent.

C’est pourquoi nous, historiens et écrivains bretons, protestons solennellement contre une  œuvre qui, une fois de plus, présente une image caricaturale, fausse, abusive et travestie de la Bretagne et en particulier des Chouans Bretons, combattants des libertés ».

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QUESTEMBERT 1793, UN CONTE DE LA NUIT DE NOËL

Publié le par culture

QUESTEMBERT 1793, UN CONTE DE LA NUIT DE NOËL

En espérant que vous ayez passé un beau Noël malgré l'ambiance générale déplorable due au "virus" et à l'incompétente gestion républicaine, voici en cette Fête de la Sainte Famille, un petit conte de Noël se déroulant durant l'autre grande période persécutrice : la révolution.

C'était le 24 décembre 1793, l'air était vif et piquant.                                                                                                         Les Chouans emmènent un prisonnier Bleu d’un groupe de cavaliers qu’ils ont attaqués et se retrouvent dans la clairière de Cohignac entre Berric et Kestenberh,  attendant en silence l’heure du repas autour du feu qui rougeoie sous la marmite.                                                                  

Job Le Névé, le chef, s'approche du prisonnier attaché à un arbre :                                                                      

"Tu vas me dire la vérité, lui dit-il, sinon ton compte est réglé. Que voulait ce groupe de cavaliers ? "    

- C'est la troupe qui accompagne un administrateur départemental et un nouveau recteur constitutionnel qui va dire la messe de minuit à Kestenberh...                                                                                 Les paysans se regardent tout ébahis...                                                                                                          

- Comment s'appelle cet administrateur ? poursuit Job Le Névé.                              

- Il s'appelle Moreau.      

- Et le recteur ?                                                                                                                                

​​​​​​​- Ricordel.

Le chef donne ses ordres à voix basse et trois de ses hommes disparaissent dans le taillis.

Les cavaliers et la garde nationale reçurent l'ordre de préparer l'église, transformée depuis deux ans à magasin à fourrage.                                                                                                                                                                  

Enfin, une petite cloche discrète se fit entendre, annonçant la messe de minuit, la première depuis 1789. La population, alertée depuis le discours de Moreau et sachant que la messe devait être célébrée par un prêtre schismatique, ne bougea pas.                                                                                              

Seuls parurent perdus dans les deux nefs de la vieille église : l'administrateur Moreau, la poitrine toujours barrée de son écharpe tricolore ; puis Dutrousset, Bellynno (citoyens pro-Chouans), Guyen, le maire, le chef bleu et le vieux père Lasnier ; enfin un peu plus bas, les dix soldats de la garde nationale, moitié civils, moitié militaires et les cavaliers.                                                                                                          

Dans un coin à gauche, près de l'autel Saint-Jean-Baptiste, une crèche avait été faite à la hâte. Le ci-devant Petit Jésus souriait dans sa paille portant sur son cœur une petite cocarde tricolore ; la Vierge, un peu confuse, était coiffée d'un bonnet phrygien ; le bœuf portait timidement entre ses deux cornes une banderole avec la devise : "Liberté, Egalité, Fraternité" et l'âne tout penaud exhibait entre ses deux longues oreilles une autre banderole où l'on lisait ces mots : "République Française".                    

De l'autre côté de l'église, près de l'autel Notre-Dame de Pitié, étaient installés trois joueurs d'ophicléides (sorte de saxophones note SCB). Sur l'ordre de Moreau, ils attaquèrent avec beaucoup de notes fausses le Noël : "Le Fils du Roi de Gloire".                                                                                                            

A ce moment, le recteur Ricordel, précédé d'un enfant de chœur, sortit de la sacristie pour commencer la messe. Il était beau comme un astre : aube de dentelle fine digne d'un évêque, chasuble de drap d'or apportée spécialement de Vannes, Moreau et toute l'assistance se levèrent, mais, au même moment, la porte de l'église s'ouvrit violemment et un homme tout essoufflé entra en criant : "Les Chouans arrivent par la route de Cadudal et seront ici dans quelques instants ? "                                              

- Voyons, un peu de calme, mon ami, répondit Moreau, nous sommes en force. D'abord, combien sont-ils ? - Peut-être bien 200 !                                                                                                                                                            

-Alors, vite à cheval, en route pour Vannes immédiatement ! hurla Moreau en sortant précipitamment. Dans une confusion indescriptible, nos hommes sautèrent à cheval et disparurent par le fond du Marchix, Moreau, toujours muni de son écharpe et le recteur Ricordel, toujours revêtu de son aube d'évêque et de sa chasuble d'or...

A ce moment, cinq binious et bombardes débouchaient de la rue du Pilori, à côté de la chapelle Saint-Yves, passaient devant l'hôtel de Carné près des halles en face de l'hôtel Belmont. Ils jouaient la "Marche de Cadoudal" chantée en chœur par des centaines de Chouans qui les suivaient, portant des torches, des lanternes, des faux, des fusils. Ils étaient presque tous vêtus de la peau de bique laissant apercevoir la veste bretonne et le petit gilet à métal et portaient l'énorme chapeau de feutre fabriqué en série chez Guillaume Le Pautremat. Sur le côté de la troupe, marchait Job le Névé en sa qualité de chef suprême des paroisses de la région. Derrière lui on pouvait reconnaître les deux frères Burban, du village de Malabry, amis intimes du général "Georges".                                                                                              

Une fois arrivé sur la place de l'église, le chef chouan fit un signe ; binious, bombardes, paysans, se turent comme par enchantement. Louis Burban huché sur la borne du crieur à l'entrée de la vieille église, annonça d'une voix de stentor : "Moreau, l'administrateur départemental et Ricordel, le recteur schismatique, viennent de vider les lieux, nous allons pouvoir à notre tour assister à la messe de minuit dite par un bon prêtre de chez nous qui n'a pas prêté le serment. Tout est prêt ; qu’on sonne les cloches et qu’on entre..."                                                                                                                                                        

Les cloches ne tardèrent pas à s'ébranler ; les trois sonnaient maintenant à toute volée sous l'action vigoureuse des tireurs de corde qui ressemblaient à des démons pris de la danse de Saint-Guy. Les binious de leur côté avaient recommencé à rugir la "Marche de Cadoudal" et les Chouans reprenaient à tue-tête le refrain puissant dont voici la traduction : "En avant, Bretons, mon cœur s'enflamme, ma force croît. Vive la religion, vive qui aime son pays et que les Bleus s'en aillent savoir s'il y a un Dieu..."

C'était un brouhaha extraordinaire dans les rues de la cité kestenberhoise. Tous les habitants heureux d'assister à cette messe de minuit inattendue prenaient la direction de l'église qui fut bientôt pleine à craquer.                                                                                                                                                                                          

Les enfants tout ébahis s'affairaient autour de la crèche qui avait repris son aspect normal : l'Enfant Jésus avait accepté de quitter la cocarde tricolore, on avait fini par lui faire comprendre qu'elle n'existait pas de son temps : la Vierge n'avait fait aucune difficulté pour quitter le bonnet phrygien qui lui donnait un air grotesque ; le bœuf paraissait se féliciter d'avoir les cornes plus libres depuis que sa banderole aux mots magiques lui avait été ôtée ; et l'âne était moins penaud depuis qu'il pouvait agiter normalement ses longues oreilles démunies du titre dithyrambique et prometteur qu’elles avaient abrité avec noblesse.                                                                                                                                                  

Du côté de l'autel de Notre-Dame de Pitié s'étaient installés binious et bombardes ainsi que les trois joueurs d'ophicléides qui avaient été troublés au milieu de l'air : "Le Fils du Roi de Gloire".                    

Sur un signe de Job Le Névé, tous les instruments attaquèrent le Noël populaire "Peh trouzzou ar en doar ? " (Quel bruit y a-t-il sur la terre ?), que toute la foule reprit en chœur avec frénésie.

Mais subitement les voix tombèrent comme par enchantement ; le célébrant venait de sortir de la sacristie et se dirigeait vers l'autel du Saint-Sacrement servant de maître-autel.                                          

Son aube, trouée par endroits, était loin de ressembler à celle d'un évêque ; sa chasuble plissée comme le soufflet d'un vulgaire accordéon était de plus d'une couleur douteuse.                                        

Un frisson de joie parcourut la foule et le nom du saint prêtre vola de bouche en bouche : "Pierre Guillouzouic  du village de Paulay". C'était bien lui en effet, tranquille, placide, comme on l'avait connu avant qu'il ne fût obligé de se cacher de ferme en ferme depuis deux ans pour échapper aux poursuites des Bleus.                                                                                                                                                                          

Quelques heures auparavant alerté en hâte par Louis Burban, envoyé par Job Le Névé, il n'avait pas voulu refuser de célébrer cette messe de minuit voulant réparer de la sorte le sacrilège du prêtre schismatique.                                                                                                                                                                                  

Et la messe finie, chacun rentra chez soi, heureux et ne se préoccupant pas des foudres que ne manquerait pas de lancer bientôt, Moreau, le farouche administrateur.

                                                                                              Er Lannig     (François Marquer†, ancien Membre du SCB)                                                                                                  In « Les Nouvelles 1er janvier 1950)

 

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