13 AOUT 2024 HOMMAGE A AGNES DE NANTEUIL A VANNES.
Blessée grièvement dans le mitraillage par des avions anglais du convoi allemand emmenant près de 2.000 prisonniers en déportation, Agnès de La Barre de Nanteuil meurt dans la souffrance et le silence le Dimanche 13 août, il y a quatre vingts ans.
Agnès est membre de la résistance morbihannaise depuis 1941 où elle a participé à la création par sa mère d'un réseau d'évacuation des pilotes alliés abattus. Elle est cheftaine de louveteaux et aide médico-sociale ce qui lui permet des facilités pour ses déplacements à vélo dans le guidon duquel elle cache des messages pour la résistance.
Elle participe à un balisage pour un parachutage à côté de Theix dans la nuit du 13 au 14 mars 1944, rentre se coucher et au matin va assister à la messe à la cathédrale. En rentrant de la messe elle constate la présence de voitures allemandes devant la maison familiale au 35 rue Jeanne d'Arc. Plutôt que de fuir, ce qui entrainerait l'arrestation de sa mère de sa sœur et de son frère, elle affronte courageusement son destin ; elle a été trahie (on ne saura jamais le nom du Judas et Agnès ne le dénoncera pas) !
Emmenée au siège de la Gestapo, dans un hôtel particulier à droite en bas de la rue Pasteur, pour un premier interrogatoire puis incarcérée dans la prison de Vannes. Devant son mutisme elle est envoyée à la prison Jacques Cartier de Rennes où les gangsters de la Gestapo n'ont aucun scrupule. Sous les sévices et les tortures elle ne parle pas. Dans un triste état physique elle est condamnée à la déportation en Allemagne.
Alors que le train est stationné en gare de Langeais il est mitraillé le 6 août par les chasseurs anglais ; les déportés, auxquels les portes des wagons à bestiaux ont été ouvertes se réfugient sous les wagons. Agnès est grièvement blessée ; par les tirs anglais ? D'après son cousin l'abbé de Vitton qui mena son enquête après la guerre, la blessure à l'aine d'Agnès serait due au tir d'un garde allemand (autrichien plus exactement) menaçant ceux qui risqueraient une tentative d'évasion. Elle est hospitalisée le 7 à Tours où rien n'est fait ; seul un aumônier allemand l'assistera et écrira à Madame de La Barre de Nanteuil après la guerre.
Le 10 août elle est mise dans un train de déportés vers l'Allemagne ; dans le wagon où elle est déposée trente six femmes l'entourent dont beaucoup sans foi. Elle leur dit simplement de se rassurer que le train n'arrivera pas en Allemagne.
Le Dimanche 13 août dans la soirée le calvaire d'Agnès de La Barre de Nanteuil prend fin ; elle meurt alors que le train est stationné en gare de Paray le Monial. Elle aurait eu 22 ans le 17 septembre. Elle est inhumée dans le cimetière de Paray Le Monial.
En Mai 1945 Madame Sabine de La Barre de Nanteuil ira chercher le cercueil de sa fille pour le ramener à Vannes et l'inhumer dans le tombeau où repose son père décédé en 1942.
LE SOUVENIR CHOUAN DE BRETAGNE A DEPOSE UN BOUQUET DE ROSES BLANCHES, ROUGES ET DE FLEURS DE LYS EN HOMMAGE A LA CHOUANNE DU XXème SIECLE AUJOUR'HUI A 15 H 30 SUR SA TOMBE.
Un mystérieux souffle a déployé le drapeau du Souvenir Chouan de Bretagne alors qu'il n'y avait pas de vent.
Merci à cette belle héroïne de la résistance et fervente catholique. Elle fait honneur à la population féminine, la vraie pas la disjonctée !