Aujourd'hui, samedi 26 juillet, lors du Pardon de Sainte Anne d'Auray, pour le 400ème anniversaire des apparitions de Sainte Anne au paysan Yvon Nicolazic, le Pape Léon XIV avait délégué le cardinal Robert Sarah pour célébrer la messe pontificale. Il a concélébré la messe avec les évêques des cinq diocèses bretons dont Monseigneur Centène, évêque de Vannes, Monseigneur d'Ornellas archevêque de Rennes, Monseigneur Laurent Percerou évêque de Nantes, Monseigneur Denis Moutel évêque de Saint Brieuc, l'évêque de Quimper. Mais il y avait aussi l'évêque d'Angoulême Monseigneur Hervé Gosselin et les Pères abbé des différentes abbayes de Bretagne et le Père abbé du Barroux. Mais aussi de très nombreux prêtres de Bretagne et hors Bretagne.
20 mille fidèles assistaient à cette belle cérémonie que j'ai suivie sur CNews. Je regrette simplement les bavardages des deux commentateurs et le fait que lors de l'offertoire nous avons eu droit à la présentation du spectacle Son et Lumière consacré à Yvon Nicolazic ; joli spectacle, certes mais ce n'était pas le moment, cela aurait pu être fait pendant la longue procession du clergé et de l'assemblée qui a duré 25 minutes.
Commencée à 11 heures la messe s'est terminée à 13 H 15.
Le cardinal a donné une homélie de choc qui aurait pu décoiffer quelques mitres. J'ai noté :
Le pape Léon XIV m’a délégué auprès de vous pour être son envoyé extraordinaire en ce sanctuaire de Sainte-Anne-d’Auray. Le Saint Père veut par ce geste souligner l’importance qu’il accorde à votre pèlerinage. Je vous apporte donc, à vous tous, pèlerins de sainte Anne, les salutations et la bénédiction de la part de notre pape bien-aimé Léon XIV.
Le Pape prie pour vous en ce jour. Par son envoyé, il vous témoigne de son affection paternelle. En son nom, je salue très amicalement Mgr Raymond Centène, évêque de Vannes, qui aime tant sainte Anne. Je salue les autres évêques, les pères abbés et supérieurs de communautés ici présents, les prêtres venus de Bretagne et d’ailleurs, et vous, chers pèlerins de sainte Anne, qui êtes venus en ce sanctuaire pour répondre à l’appel de sainte Anne et surtout pour adorer Dieu.
Dieu a choisi cette terre pour en faire un lieu saint, Dieu a voulu qu’une parcelle de votre terre, une parcelle de votre pays, la France, soit un lieu sacré, un lieu réservé. Dieu a voulu que vos ancêtres ne cultivent pas ce lieu, ne l’exploitent pas par l’élevage ou l’agriculture. Il a choisi ce lieu pour y être honoré.
Dieu a choisi ce lieu pour être adoré, Dieu a choisi la France pour qu’elle soit comme une terre sainte, une terre réservée à Dieu. Ne profanez pas la France avec vos lois barbares et inhumaines qui prônent la mort alors que Dieu veut la vie. Ne profanez pas la France car c’est une terre sainte, une terre réservée à Dieu. La Bretagne est une terre sacrée et doit demeurer une terre sacrée, une terre réservée à Dieu, Dieu doit y avoir la première place.
Il y a des lieux sacrés, des lieux réservés à Dieu, choisis par Dieu. Ces lieux ne peuvent être profanés par d’autres activités que la prière, le silence et la liturgie.
Nos églises ne sont pas des salles de spectacles, ni des salles de concert ou d’activités culturelles ou de divertissements. L’église, c’est la maison de Dieu. Elle lui est exclusivement réservée. Nous y entrons avec respect et vénération, correctement habillés parce que nous tremblons devant la grandeur de Dieu. Nous ne tremblons pas de peur mais de respect, de stupeur et d’admiration.
Je veux redire merci aux Bretons et aux Bretonnes qui savent porter les plus beaux vêtements traditionnels pour rendre gloire à la majesté divine. Il ne s’agit pas ici de folklore. L’effort extérieur que vous faites pour vous habiller n’est que le signe de l’effort intérieur que vous faites pour vous présenter à Dieu avec une âme pure, lavée par le sacrement, ornée par la prière et l’esprit d’adoration. Les lieux sacrés ne nous appartiennent pas, ils sont à Dieu. La liturgie a pour objectif la gloire de Dieu et la sanctification des fidèles et la musique sacrée est un moyen privilégié pour faciliter une part active et pleinement consciente des fidèles à la célébration sacrée des mystères chrétiens
Nos épreuves et nos souffrances nous mettent parfois dans un état de profonde incompréhension. Pourquoi la mort d’un enfant ? pourquoi la souffrance des innocents ? pourquoi la guerre ? pourquoi la trahison ? pourquoi Seigneur ? Nous nous sentons parfois abandonnés par lui. Apparemment Dieu n’est plus là, et pour l’Europe, Dieu est mort. Faut-il se révolter ? Faut-il croire que Dieu nous est devenu indifférent ? Faut-il abandonner la pratique religieuse parce qu’il n’écoute pas mes prières ? Faut-il cesser de prier et d’aller à la messe dominicale ? Regardons sainte Anne et écoutons sa voix. Que fait-elle ? Entre-t-elle dans la révolte contre Dieu ? Se détourne-t-elle de Dieu ? Non, elle demeure dans l’adoration. Dieu est plus grand que nos incompréhensions, que nos doutes.
Aujourd’hui, avec sainte Anne, en ce lieu béni et choisi par Dieu, que s’élève en chacun de nos cœurs ce cri d’amour : "Venez, adorons le Seigneur, venez, adorons le, prosternons nous devant lui, plions nos genoux devant l’Éternel notre Créateur car il est notre Dieu. Amen"
La basilique que nous voyons a été construite de 1866 à 1877. Elle a remplacé la chapelle du XVIIème devenue trop petite qui avait été restaurée après le passage des révolutionnaires qui l'avaient ruinée en incendiée en mars 1794 ; ils y avaient jeté dans les flammes la statue de sainte Anne dont il ne reste qu'un fragment dans le piédestal de la statue actuelle.
La restauration de la chapelle dévastée avait été possible grâce à l’abbé Gabriel Deshayes, curé de Saint Gildas d’Auray qui avait racheté, en janvier 1810, l’ensemble immobilier des Carmes, qui constituait le sanctuaire de la basilique, disloqué par la révolution et vendu comme Bien national. Cette opération est possible grâce au soutien de Joseph-Marie Barré richissime avocat et célibataire d’Auray (qui lui avait permis de racheter La Chartreuse de Brec’h) ; celui-ci lui fournit les 30.000 Francs nécessaires. L’abbé Gabriel Deshayes est le sauveur de la dévotion à Sainte Anne. (Joseph-Marie Barré, décédé en 1821, fera pour 370.000 Francs de dons en 1818 ; sa pierre tombale, dans le cimetière d’Auray porte « la ville d’Auray à son bienfaiteur ».
Monseigneur Pierre Bausset de Roquefort, évêque de Vannes, honore de sa signature la transaction.