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POUZAUGES, NOËL 1793 : MENTIR COMME UN ARRACHEUR DE DENTS ?

Publié le par culture

Dans le dernier numéro (310) de la revue du Souvenir Vendéen, un article est consacré au massacre de 400 personnes la nuit de Noël 1793. Le rédacteur en chef a, sans aucun doute, été abusé. Dans son éditorial le Président du Souvenir Vendéen, revendique, à juste raison, pour ladite érudite association, les références historiques de ses articles et la valeur de référence de son corpus. Nous ne saurions moins en attendre d’une association qui, bientôt centenaire, a toujours tenu à présenter des articles étayés.
L’article incriminé est basé sur un seul témoignage, la lettre de Nogaret (peut-être officier d'intendance d'après l'auteur) à son père.
(Jean-Baptiste Louis Dominique de Nogaret, né le 23 juin 1768 à Grignan, Drôme, baptisé le 26 juin par le chanoine Menval Vicaire général de Monseigneur Georges Plan des Augiers évêque de Die, fils de Louis-Dominique de Nogaret, parrain un Lieutenant du Baillage. Page 246 AD 26, BMS 5MI315R8).
Il se vante d’une expédition avec ses 100 cavaliers et 6 Hussards dans l’église de Pouzauges pour y massacrer 400 personnes lors de la nuit de Noël. (L’orthographe très approximative de Jean-Baptiste de Nogaret, presque celle d’un illettré, est surprenante pour quelqu’un issu de la petite noblesse qui a sans aucun doute bénéficié d’une bonne instruction, et qui parle de la bataille du Mans, 13 décembre 1793, après son soi-disant massacre de la nuit de Noël, 24 25 décembre).  
Quelle église ? Notre Dame du Vieux Pouzauges est trop petite pour contenir 400 personnes
POUZAUGES, NOËL 1793 : MENTIR COMME UN ARRACHEUR DE DENTS ?
Seule reste donc l’église Saint Jacques, un peu plus grande. Exterminées dans une église la nuit de Noël les victimes seraient alors considérées comme des Confesseurs de la Foi.
Est-ce ce possible argument qui aurait séduit Monseigneur François Jacolin, évêque de Luçon, qui doit bénir une plaque le 27 septembre dans ladite église saint Jacques, rappelant ce crime profanatoire ?
POUZAUGES, NOËL 1793 : MENTIR COMME UN ARRACHEUR DE DENTS ?
L’article du Souvenir Vendéen inspire quelques réflexions :
- C’est la première fois que l’on apprend qu’une messe, surtout de Noël, est célébrée dans une église, lesquelles sont fermées. Il n’y a qu’un cas précis à Questembert (56), mais c’est en Bretagne sous haute surveillance des Chouans. En général les rares courageux prêtres réfractaires, qui ne portaient pas la soutane, interdite depuis avril 1792 et gênante pour se dissimuler, célébraient dans les granges ou au fond des bois, discrètement, des postes de gardes entourant le lieu de culte.
- Là, à Pouzauges, en plein quartier de protestants (souvent favorables aux républicains), sans gardes en protection, en plein pays insurgé, où les Vendéens se sont fait étriller 5 jours auparavant (le 19 n’est pas un jour saint donc ce sont de pauvres bougres) par les troupes du général Joba, où les Bleus rôdent en grand nombre, et dans les villages alentours.  L’auteur de l’article ne précise pas si l’on a fait carillonner les cloches (c’est une boutade, il n’y avait plus de cloches envoyées à la fonte).
- La porte par laquelle seraient passés les cavaliers Bleus mesure 1,90 m de hauteur et 94 cm de large. Un cavalier ne passe pas (à moins qu’il ne soit jockey mais alors il ne serait pas soldat) en hauteur et en largeur, un peut-être mais pas cent, les fidèles ne se seraient pas laissés faire. En effet le portail principal, qui mesure 2 m 40 de hauteur, débouche sur huit marches intérieures étroites (dénivelé de 2m40 sur 2m50 de longueur) pour descendre dans la nef, difficiles pour un piéton, impraticables pour un cheval de combat et non de cirque.
POUZAUGES, NOËL 1793 : MENTIR COMME UN ARRACHEUR DE DENTS ?
- Il n’y a aucun rapport sur ce massacre commis par Nogaret, pas même par son supérieur le général Joba qui se félicite pourtant d’un massacre de 200 à 300 personnes qu’il a commis à Saint Fulgent dans la même période (Savary Guerre des Vendéens et des Chouans) rien de la part du général Desmares, le supérieur de Joba, l’inventeur de la fable du petit Bara, en difficulté avec la Convention, qui aurait pu, par ce massacre, redorer son blason auprès d’elle. 
- Dans l’historique de la commune apparaît un déficit de 164 habitants entre 1793 et 1800, correspondant aux pertes, sans doute, des combats du 19 décembre 1793 et du 26 janvier 1794.  
- Sur la magnifique verrière du transept droit, des vitraux de belle facture, des années 1950, retracent les figures emblématiques d’André Ripoche, de la grâce de Bonchamps, de la messe dans les bois et de l’exécution de 32 Vendéens fusillés dans la cour du château de Pouzauges mais aucun sur un éventuel massacre dans l’église de Pouzauges. Pourtant les verrières rappellent des sévices des Bleus à l’encontre des populations révoltées comme il est possible de le voir sur les œuvres de vitraillistes dans les églises des Lucs sur Boulogne, du Pin en Mauges, Saint Florent le Vieil, Courlay etc. ; ici rien ne rappelle qu’un massacre ait eu lieu dans cette église.
POUZAUGES, NOËL 1793 : MENTIR COMME UN ARRACHEUR DE DENTS ?

- Un érudit local, écrivain historiographe (titre que je préfère à celui, galvaudé, d’historien), natif de Cerizay, Richard Lueil, qui connaît parfaitement son secteur (il habite à 15 Km de Pouzauges), doute fortement de la réalité de ce massacre, tant par la configuration des lieux que par la période et ses conditions. Il a été mon guide en ce début août pour me montrer les lieux. Il pose devant la porte qu’auraient empruntée les 100 cavaliers.

POUZAUGES, NOËL 1793 : MENTIR COMME UN ARRACHEUR DE DENTS ?
- La lettre de Nogaret a été publiée, pour la première fois, dans la revue du Souvenir Vendéen en mars-avril 1980 ; sans aucun commentaire des érudits de l’association.
- Dans la revue 261 du Souvenir Vendéen de décembre 2012, rubrique Chercheurs et Curieux, un écrivain historiographe, Pierre Gréau, ancien officier, Vice-président de l’association (décédé), répondant à la question d’un lecteur, remettait fortement en cause la valeur du seul témoignage de Jean-Baptiste Nogaret, membre de la troupe qui aurait commis ce crime, précisant en outre une règle du Droit romain : testis unus, testis nullus, un seul témoignage, témoignage nul. Mais Pierre Gréau doutait fortement en cause les travaux de l’auteur de « Enquête sur un massacre de Vendée en 1793 » qui arguait « qu’il y avait eu une perte de mémoire de cet évènement et de l’ensevelissement des victimes », (et du désir d’oublier ?) mais « qu’il n’y avait pas de doutes sur la réalité du massacre ». Pierre Gréau soulignait aussi que les officiers municipaux n’en parlaient pas, de même que Dominique-Aristide Dillon, curé renégat de Pouzauges, révolutionnaire à tout crin, qui se serait sans doute fait une gloire de ce massacre (Dillon qui a déclaré que la commune de Pouzauges et quelques autres, se sont comportées constamment dans le sens de la révolution, sont exemptées de l’anathème qui peut avoir été prononcé contre le département de la Vendée – in Savary déjà cité).  Pierre Gréau, qui habitait à 20 Km, écrivait son article avec des compléments de M. Michel Chatry, qui habite à 15 Km de Pouzauges, alors Président du Souvenir Vendéen, dont les connaissances historiques sont indiscutables.
- Pouzauges se souvient des 32 fusillés dans la cour du château en janvier 1794 mais a oublié les 400 massacrés de Noël 1793. Etrange. Les fusillés font l’objet d’une partie du vitrail.
POUZAUGES, NOËL 1793 : MENTIR COMME UN ARRACHEUR DE DENTS ?
- Enfin les villages martyrs alentour ont su se souvenir, lors de la reconstitution des actes d’état-civil, de leurs victimes : Les Herbiers, Saint Mesmin et ses victimes mais aussi deux hommes assassinés par un nommé Ribard, Montournais, Réaumur, Le Boupère, La Flocellière dont 3 victimes reconnues par Dillon.
La haine de la révolution, la détestation de la république, qui n’aime pas l’Eglise, n’autorisent pas les inventions d’histoires : les fait suffisent. Nous devons honorer la mémoire de ces malheureuses victimes de la persécution religieuse, au nom de la vérité, et non pour une récupération mercantile.
 
NB: Le titre de cet article, qui reprend un dicton du XVIème siècle concernant ceux qui arrachaient les dents en disant que cela ne faisait pas souffrir, est avec l’accord du Vice-président du Souvenir Chouan de Bretagne, ancien Haut magistrat
 
Ci-dessous fresque de l'Annonciation (XIIème siècle) dans l'église Notre-Dame.
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BENIE SOIT SA GLORIEUSE ASSOMPTION

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BENIE SOIT SA GLORIEUSE ASSOMPTION
L’Assomption est la plus grande fête célébrant Sainte Marie depuis le VIème siècle. Elle marque l’événement de la Sainte Vierge élevée corps et âme auprès de Dieu et qui a eu lieu vers l'an 44.
Le roi Louis XIII, s'il obtenait un fils, avait fait le vœu de consacrer sa couronne, le royaume de France et sa population à la Sainte Vierge Marie, en la faisant Sainte Patronne de la France, ce qu'il fit le 10 février 1638, il y a 387 ans, avec des fêtes et processions dans tout le royaume le 15 août.
Cet acte de consécration et de procession fut confirmé par son fils Louis XIV le 25 mars 1650 en la Fête de l'Annonciation et renouvelé par Louis XV en 1738 (Source BNF).
Cet acte de procession est aboli par l'Assemblée législative le mardi 14 août 1792. "La section Notre Dame demande la révocation de l'Edit de Louis XIII portant création d'une procession pour célébrer la naissance de Louis XIV. Cette révocation est décrétée" Le Moniteur Universel du 16 août 1792. (Il y en a encore qui prétendent que la révolution ne fut pas dressée contre la religion catholique).
Il est remis en vigueur par Louis XVIII le 15 août 1814.
Il est aboli de nouveau par le Frère Trois points Louis-Philippe le 11 août 1831 "le Gouvernement a jugé convenable d'ôter à cette solennité le caractère civil qui lui avait été rendu, non relative au vœu de Louis XIII, et inviter, comme autrefois, les autorités à assister à la procession" (Le Moniteur Universel du 11 août 1831).
Le 2 mars 1822, le Pape Pie XI proclame Notre Dame de l'Assomption Patronne principale de la France.
C’est à une demande de longue durée du peuple catholique que Sa Sainteté le Pape Pie XII (Vénérable toujours en attente d’une légitime canonisation !) a répondu en prononçant le Dogme - Expression de la Foi, Vérité de l'Eglise - de l’Assomption le 1 novembre 1950.
 
La solennité de l'Assomption est restaurée par le cardinal archevêque de Paris, Monseigneur Jean-Marie Lustiger le 15 août 1987 et avec un faste exceptionnel le 15 août 1988. 
Le peuple catholique est resté majoritairement fidèle à Marie en célébrant, de façon plus ou moins grandiose, Sa Sainte et Glorieuse Assomption.
BENIE SOIT SA GLORIEUSE ASSOMPTION
A l'intérieur de l’église Notre Dame, à La Chapelle Basse mer (44), cette œuvre d’art coiffe le tabernacle du Maître-autel ; œuvre sublime du sculpteur nantais Joseph Vallet (1841 La Boissière du Doré, Nantes 1920), réalisée en 1890. D’un bloc unique de marbre de Carrare, dans une scène pleine de finesse, de sveltesse et de beauté, l’artiste a fait jaillir la Vierge Marie, encadrée de deux chérubins soutenant sa personne pleine de grâce dans sa montée vers les Cieux où son Fils l'appelle afin de lui épargner la décrépitude du tombeau, l'ayant préservée du destin habituel de l'humanité, de la conception à la mort.
Mieux qu’un tableau aussi beau soit-il, et Dieu sait qu’il y en a de nombreux, cette magnifique sculpture donne, par son aspect tridimensionnel, un grand réalisme à l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie.
 
L‘église de La Chapelle Basse-Mer, de style néo-gothique en faveur au XIXème siècle, consacrée en 1879, par Monseigneur Jules-François Le Coq, est construite à l'emplacement de celle incendiée et partiellement détruite lors des Guerres de Vendée en mars 1794 par la colonne de Cordelier-Delanoüe (qui tua aussi 78 personnes et non 900 !). Trop petite, "replâtrée" à la va-vite, devenue dangereuse l'église fut démolie. Elle avait comme principale relique un morceau du voile de la Vierge disparu lors des pillages de 1793. L’église sous le patronage de Notre Dame a été la seule église du bourg ; il n’y en a jamais eu d’autre comme le prétend un écrivain local.
Si le 14 juillet est la fête de la Nation, le 15 Août est la Fête nationale de la France !
 
Que la Sainte Vierge prenne en pitié la France dont elle est la sainte Patronne principale et qui a grand besoin de sa protection.
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PORT D'ORANGE, UN HEUREUX RESCAPE DES FUSILLADES 1795

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PORT D'ORANGE, UN HEUREUX RESCAPE DES FUSILLADES 1795
Pierre-Auguste de Boisairault d'Oiron (ou d'Oyron), carabinier, a débarqué avec les troupes du marquis de Sombreuil le 19 juillet sur la plage de Port Haliguen, à la pointe de la presqu'île de Quiberon. Né à Saumur en 1768 il a donc 27 ans.
Après l'échec de la Bataille le 21 juillet il est fait prisonnier comme plus d'un millier de combattants lors de la reddition de Port Haliguen. Il est présenté devant la Commission militaire Dubois qui se tient dans la maison Le Toullec (ou Le Tallec) au village de Kéraude à Saint Pierre Quiberon, distante de 60 mètres de la plage du port d'Orange.
PORT D'ORANGE, UN HEUREUX RESCAPE DES FUSILLADES 1795
Cette Commission militaire, créée sur ordre du général Lemoine, est présidée par Antoine Dubois, Chef du Bataillon d'Arras ; il a comme assesseurs le capitaine Christian Wable, le sous-lieutenant Nicolas Courtois, le sergent Pierre Roty, secrétaire le caporal Pierre Lemaire. Elle siègera du 1er au 5 août 1795. 
101 combattants comparaissent ; 55 sont condamnés à mort, soit 54%, 49 Emigrés et 6 Chouans. Parmi eux Jean Auguste Fournier dont le nom est gravé dans le marbre des tables mémorielles de La Chartreuse de Brec'h. 
Le 1er août, avec 29 autres condamnés à être fusillés, il est conduit sur la plage du port d'Orange. On leur bande les yeux mais les exécuteurs, âpres au gain, lui demande de l'argent. Il jette quelques pièces que les soldats se précipitent pour les ramasser. Il a un genou au sol lorsque le commandant ordonne le feu pendant que les soldats qui doivent l'exécuter ramassent les pièces qu'il a jetées.
Il en profite pour arracher son bandeau et avec l'agilité de ses 27 ans s'enfuit à toutes jambes et sème ses poursuivants. Il est neuf heures du soir, la nuit commence à tomber, il se cache dans un champ. Penauds ses poursuivants abandonnent leurs recherches. Grâce à la complicité d'une paysanne, Marie-Anne Belz, il se cache dans le grenier d'une ferme au Petit Rohu pendant cinq jours.
La jeune fille prenait sur sa nourriture qu'elle partageait avec lui ; Marie-Anne lui trouvera un asile plus sûr chez la veuve Julienne Véry, puis au bout de six semaines chez la veuve Guégan qui parviendra à lui faire rejoindre les troupes de Georges. Il rejoindra ensuite Stofflet dans le Maine et Loire. 
Pierre-Auguste Fournier de Boisairault, baron d'Oyron, se mariera, aura quatre enfants, sera fait chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint Louis, ayant eu une vie très mouvementée il rend paisiblement son âme à Dieu en son château d'Oiron, dans les Deux-Sèvres. Agé de 69 ans et demi (AD 79), il meurt dans son lit, le 23 janvier 1837, ayant failli mourir sur le sable d'une plage 42 ans plus tôt !
Sur les tables mémorielles de La Chartreuse il faudrait retirer, outre son nom, ceux de 21, morts après ou en dehors de l'Affaire de Quiberon, ceux de 20, acquittés, 30 doublons mais 40 autres noms de valeureux oubliés devraient y être gravées ; soit 929 noms de victimes fusillées.
PORT D'ORANGE, UN HEUREUX RESCAPE DES FUSILLADES 1795
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AURAY, QUIBERON, 1795, ETE MEURTRIER.

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AURAY,  QUIBERON, 1795, ETE MEURTRIER.

Dans la chapelle de la Congrégation des hommes, à Auray (actuel Syndicat d'Initiative, rue au Lait), la Commission militaire, nommée par le général Lemoine et présidée par le Chef de Bataillon Lalène (Lalène de Laprade) siège depuis le 29 juillet. Entre le 29 juillet et le 3 septembre 758 personnes passeront devant ce "tribunal" qui prononcera 164 condamnations à mort, 152 Emigrés et 12 Chouans (21,6% de condamnations à mort !). Les exécutions ont lieu dans le marais de Kerzo plus connu sous le nom de Champs des Martyrs. En ce 31 juillet, Charles François de Corday d'Armont, 21 ans (Curday dans le registre des AD 56), jeune frère de Marie-Anne Charlotte de Corday d'Armont est fusillé.

A Saint Pierre Quiberon la Commission militaire, nommée par Lemoine, est installée dans la maison Rochevillé à Kerdavid. Pendant les hostilités elle fut le Quartier général de Puisaye qui y résida jusqu'à son rembarquement le 20 juillet.

AURAY,  QUIBERON, 1795, ETE MEURTRIER.

Cette Commission est présidée par Dinne, chef du 2ème Bataillon de Tirailleurs belges. Elle siège du 27 juillet au 10 août 1795 au rez-de-chaussée de cette maison, les prisonniers étant enfermés au 1er étage et descendant par l'escalier en bois de gauche. 166 personnes défilent devant ce "tribunal" ; 113 sont condamnées à mort  (68% des "prévenus), 111 Emigrés et 2 Chouans. Ils ont emprunté l'escalier en pierre du perron afin de se rendre sur le lieu d'exécution. Les condamnés sont fusillés en grande partie sur la plage du port d'Orange.

Les touristes qui se prélassent sur cette plage ignorent qu'ils le font sur un endroit qui fut gorgé de sang il y a 230 ans.

Voir La Revue Hors-série de septembre 2023 qui fait la recension de toutes les victimes de l'Affaire de Quiberon.

 

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LA REVUE DU SOUVENIR CHOUAN DE BRETAGNE N° 58

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LA REVUE DU SOUVENIR CHOUAN DE BRETAGNE N° 58

Après sept mois de gestation La Revue N° 58 est enfin parue ; elle est datée du mois de décembre 2024.

Elle est entièrement consacrée à Jean-Baptiste Carrier le redoutable Proconsul de la république en mission à Nantes. Le très important travail est basé sur la lecture du Moniteur Universel, l'équivalent du Journal officiel qui lui a succédé au XIXème siècle.

Comme beaucoup je m'étais reposé sur les travaux de G. Lenôtre et un peu moins, mais quand même, sur ceux de Crétineau-Joly et quelques autres. Déjà j'avais revu mes positions il y a une dizaine d'année en prenant connaissance du "Procès" de Carrier. L'Historien qui a fait le travail le plus sérieux est bien Alfred Lallié.

Cette revue clouera le bec, comme on dit, à ceux qui répètent en boucle que Carrier a été rappelé à Paris pour ses crimes, ce qui est totalement faux ; son sort s'est scellé, comme je l'avais déjà écrit il y a une dizaine d'année, par l'échec du jugement des 132 Nantais (94), qui se retournent contre le Comité révolutionnaire de Nantes, qui, à son tour, accable Carrier et entraîne sa chute sous la guillotine. Carrier ne sentait pas bon mais il y avait d'aussi pourris que lui et qui s'en sont tirés : l'ignoble Barère, le théoricien, qui a son avenue à Tarbes et son monument dans le cimetière Saint Jean ; Carnot l'exterminateur qui a signé les décrets (sa signature précède presque tout le temps celle de Robespierre) ; le sanguinaire Maignet qui a sévi dans le Midi avec les 332 guillotinés d'Orange, les 66 suppliciés de Bédoin et les centaines de Toulon ; sans publier Merlin de Douai, Romme, Fouché le massacreur de Lyon, Billot-Varenne, Collot d'Herbois, Francastel etc.etc.

76 pages de lecture qui seraient profitables à beaucoup de communicants des média dont je m'aperçois que souvent ils profèrent des sottises avec sûreté dont on constate que c'est un moyen plus efficace que d'affirmer, mollement, des vérités !

La présentation est une fois de plus impeccable grâce à la dextérité de notre maquettiste, Bertrand de Tinténiac, pour la mise en page, l'inclusion des illustrations et le montage numérique avant l'impression.

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LA CROIX PECTORALE DE MONSEIGNEUR DE HERCE

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LA CROIX PECTORALE DE MONSEIGNEUR DE HERCE

Comment expliquer que Monseigneur Centène puisse porter cette relique lors des cérémonies solennelles (ordinations) ou particulières honorant la mémoire du Père Pierre-René Rogue ou de l’ancien évêque de Dol ?

Histoire
Lorsque le port de la soutane fut interdit par l'Assemblée législative le 6 avril 1792 (sur proposition de l’évêque constitutionnel de Bourges Pierre Torné) Monseigneur Urbain-René de Hercé continua de porter sa croix pectorale sur son habit civil pour distinguer sa dignité ecclésiastique de celle des autres prêtres.
Une tentative, à l’instigation des municipaux lavallois, de lui faire arracher cette croix par une femme, échoua par la vigoureuse réaction des prêtres entourant leur évêque.
Il y eut l’exil à Jersey puis à Londres, toujours en tenue civile (le port de la soutane par le clergé catholique n’est pas autorisé en Angleterre) mais la croix toujours en évidence.
Lors du départ pour la France Monseigneur de Hercé et les autres prêtres eurent la joie de pouvoir revêtir leur habit ecclésiastique, l’évêque de Dol remettant sa croix en évidence.
Détenu, avec ses quinze compagnons d’infortune, dans la tour prison de Vannes, il apprit au matin du 28 juillet 1795, à 7 heures, que l’exécution était fixée aux alentours de 10 heures. Il refuse la nourriture que M. Dondel de Kergonano (Jean-François-Ignace neveu de son prédécesseur sur le siège épiscopal de Dol –Mgr Jean-François Dondel) était allé chercher pour les prisonniers arrivés d’Auray dans la nuit : « Je vous remercie bien, mon cher monsieur Dondel, des peines que vous avez prises pour nous faire déjeuner tous. Ce repas nous devient inutile. A l’instant, on vient de nous annoncer que nous serons fusillés à 10 heures. Je me recommande à vos bonnes prières. Il ne me reste que peu de temps pour me réconcilier avec Dieu. Je vous quitte. Adieu ! »
C’est à ce moment que l’évêque de Dol décide de confier sa croix pectorale (qu’il ne portait plus sur sa soutane depuis que les prisonniers avaient quitté Auray) à une personne, une pieuse femme, qui avec d’autres est venue visiter les condamnés.  Mais pourquoi à elle précisément ? Pourquoi pas au neveu de son prédécesseur ?
Il est possible qu’il connaissait mieux cette femme, Anne-Marie Charpentier de Lenvos née Le Feuvre de La Faluere en 1734 à Tours. Elle avait épousé, le 17 novembre 1750, Pierre-Baptiste-Louis Charpentier de Lenvos (né en 1720) Conseiller au Parlement de Bretagne depuis le 26 juin 1743, figurant encore en 1771 parmi les signataires d’un contrat des Etats, puis Conseiller honoraire. Monseigneur de Hercé, évêque-comte de Dol faisait partie des Membres de droit du Parlement de Bretagne et il est possible que ce soit à l’occasion de réunions parlementaires qu’ils se soient rencontrés et aient créé des liens. C’est une hypothèse qui n’est pas plus stupide qu’une autre.
Madame de Lenvos avait fourni les 200 Louis nécessaires à l’achat des gardiens de l’actuelle tour du Connétable pour que puissent s’échapper au moins six prisonniers (dont le baron d’Entrechaus, natif de Toulon, qui écrivait son nom comme il le prononçait avé l’assent du Midi, Lennevosse).
Monsieur et Madame Charpentier de Lenvos résidaient au château de Limoges, acheté en 1786, situé à proximité de l’actuelle Maison diocésaine et ancien Grand séminaire de Vannes rue Monseigneur Tréhiou.
LA CROIX PECTORALE DE MONSEIGNEUR DE HERCE

Les Charpentier de Lenvos étaient la plus riche famille de Vannes. Ils possédaient aussi l’hôtel de Saint-Georges sur l’actuelle place Valencia (ainsi nommée en souvenir de Saint Vincent Ferrier, natif de Valence en Espagne, qui résida dans une des maisons de cette place lors de son passage à Vannes en 1418 dans laquelle il meurt en 1419). Durant la révolution l’hôtel Saint-Georges avait été réquisitionné comme logement pour les Officiers d’Etat-major. Hoche, pour sa part, avait réquisitionné l’hôtel de monsieur Jean-François-Ignace Dondel de Kergonano.

Monseigneur de Hercé demandera à Madame de Lenvos de remettre cette croix à l’évêque de Vannes "Après la persécution". Cette mission sera accomplie, après le Concordat de 1801 (appliqué le 8 avril 1802) par Madame de Lenvos en remettant le 9 avril la croix pectorale de Monseigneur de Hercé entre les mains de Monseigneur de Pancemont nouvel évêque de Vannes.

Pierre-Louis Charpentier sieur de Lenvos décède en son château de Limoges le 1er novembre 1795 à l’âge de 75 ans. Madame Anne-Marie de Lenvos décède dans ce même château le 7 octobre 1810 âgée de 76 ans. Ils n’eurent pas d’enfants.

Cette demeure appartiendra un temps à la famille Le Mintier de Léhellec, puis à la famille Aymer de La Chevalerie qui en fit don aux sœurs de la Charité ; celles-ci en font une clinique qui sera reprise par une société de médecins qui construisent une extension au début des années soixante. Le bâtiment moderne sera totalement rasé en 2011 permettant au château de Limoges de presque retrouver son isolement du XVIIIème siècle. Si les ouvertures ont été murées pour empêcher des actes de vandalisme cette demeure conserve son cachet et l’on peut imaginer la carriole de Madame Anne-Marie de Lenvos apportant en sa demeure la précieuse relique que, grâce à elle, nous pouvons voir sur la poitrine de Monseigneur Raymond Centène.

Les sources de cet article dans une prochaine revue.

LA CROIX PECTORALE DE MONSEIGNEUR DE HERCE
Lors d’un hommage rendu à Monseigneur de Hercé en la cathédrale de Dol de Bretagne le 30 juillet 2023, voilà ce que l’on pouvait lire dans le journal Ouest France du 27 juillet :
La fête de la Saint-Samson débute traditionnellement par une messe à la cathédrale. Cet office sera présidé par Mgr Jean Bondu, évêque auxiliaire de Rennes.
Ce dernier portera pendant l’office la croix pectorale du dernier évêque de Dol-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine), Mgr René Urbain de Hercé qui fut guillotiné à Vannes (Ille-et-Vilaine), le 28 juillet 1795.

 

 

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LUNDI 28 JUILLET 2025, EN LA FÊTE DE SAINT SAMSON.

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LUNDI 28 JUILLET 2025, EN LA FÊTE DE SAINT SAMSON.

En la fête de saint Samson, premier évêque de Dol, nous avons été cinq à rendre hommage à Monseigneur Urbain-René de Hercé, dernier évêque de Dol de Bretagne, fusillé ici même, il y a 230 ans, avec ses quinze "compagnons d'infortune" comme il les appelait, le mardi 28 juillet 1795, il y a 230 ans. Nous avons déposé une gerbe de fleurs rouges et blanches, couleurs du martyr et de la royauté .

Condamnés par la Commission militaire Barbaron à Auray le 27 juillet 1795, Commission voulue par Tallien Représentant en mission de la Convention, ils ont été emprisonnés dans la tour prison de Vannes ; pourquoi Vannes ?   Il n'y avait qu'un vannetais René-Vincent de la Landelle. Tous les autres condamnés sont étrangers à Vannes.
Peut-on penser que c'est le général Lemoine qui a décidé de cette date et de ce lieu ?

En effet la date de l'exécution est fixée au 28 juillet ; or c'est le jour de la fête de saint Samson fondateur de l'évêché de Dol. Cette exécution scelle la vie du dernier évêque de Dol de Bretagne lors de la création de son diocèse. Etrange non ?

Ce 28 juillet à 10 H 30 sont fusillés sur le plateau de La Garenne: Monseigneur Urbain-René de Hercé, 69 ans, son frère et Vicaire-général le chanoine François de Hercé,  62 ans ; le chanoine François de La Madeleine, du chapitre cathédrale de Saintes ; le chanoine René-Vincent de Larchantel, du chapitre cathédrale de Quimper ; le chanoine François-Pierre de Rieussec, Vicaire général de Luçon ; l’abbé Pierre-François Bréhéret, curé de Bonchamp (Mayenne) ; l’abbé Nicolas Boulard, curé de Tours ; l’abbé François Frotin, vicaire de Saint Thual (Ille et Vilaine) ; l’abbé Jean-Baptiste Gaignet ;vicaire de Doix (Vendée) ; l’abbé Julien Gautier, curé de Treffendel (Ille et Vilaine) ; l’abbé Jean Gérard, curé de Saint Mervou (Ille et Vilaine) ; l’abbé Pierre Gouraud, curé de Mareuil (Vendée) ; l’abbé Louis-Raymond Legall, de Bréal (Ille et Vilaine), le marquis Charles de Sombreuil, dernier chef de l’expédition, 25 ans ; le lieutenant en second René-Vincent de La Landelle, de Vannes ; le capitaine François Petit-Guyot, d’Apremont (Vendée).

Ils doivent se mettre à genoux pour recevoir les balles fatales.

Les corps dépouillés restent sur place jusqu'au lendemain ; des fidèles viennent relever les corps et les mettent dans la fosse commune du cimetière de Boismoreau où ils reposent encore (mes recherches en cours).

Nous étions présents pour cet hommage et  avons récité le Je Vous salue Marie.
Qu'ils veillent sur la Bretagne et sur notre pauvre France.
Le devoir de mémoire a été accompli.

 

LUNDI 28 JUILLET 2025, EN LA FÊTE DE SAINT SAMSON.
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27 JUILLET 1795, AURAY, MONSEIGNEUR DE HERCE ET SES QUINZE COMPAGONS.

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27 JUILLET 1795, AURAY, MONSEIGNEUR DE HERCE ET SES QUINZE COMPAGONS.

Dimanche 27 juillet 1795, il y a 230 ans, se réunit à Auray la première des commissions militaires créées par le général Lemoine, second du général Louis Lazare Hoche, sur ordre du Conventionnel en mission Tallien (comme il le déclare à la Convention). Cette commission est connue sous le nom de Barbaron du nom de son président Raymond Barbaron, chef du 1er Bataillon de la Gironde. Il est assisté de Ducarpe, capitaine au même bataillon, Moysset, lieutenant au 1er bataillon du 8è régiment d'infanterie, Bouvet, sergent-major au 1er bataillon des 83 départements, Cuny, caporal au même bataillon, Husson, secrétaire.

Louis-Lazare Hoche n’a rien à voir dans la création de ces commissions, le 26 juillet, alors qu’il était parti avec ses douze bataillons pour Saint Malo le 24.

27 JUILLET 1795, AURAY, MONSEIGNEUR DE HERCE ET SES QUINZE COMPAGONS.

La commission siège au premier étage des halles du XVème siècle (qui se trouvaient à l’emplacement de l’actuelle mairie) et doit décider des sanctions à prendre contre les captifs de Port Haliguen qui ont fait acte de reddition contre promesse de vie sauve (niée par Tallien mais que l’on retrouve dans beaucoup de témoignages de condamnés).

Comparaissent :  Monseigneur Urbain de Hercé, 69 ans, Evêque de Dol de Bretagne ; le marquis Charles Vireaux (ou Virot) de Sombreuil, 25 ans, natif de Limoges ; le chanoine François de Hercé, 62 ans, vicaire général (de son frère) de Dol de Bretagne ; le chanoine François-Dominique Castin de La Madeleine , 58 ans, Evêché de Saintes ; le chanoine René Vincent Gilart de Larchantel, 46 ans, de la Cathédrale de Quimper ; le chanoine François-Pierre de Rieussec, 41 ans, natif de Lyon, vicaire général de la cathédrale de Luçon ; l’abbé Nicolas Boulard, 57 ans, curé de Tours, natif de Montlouis ; l’abbé Pierre-François Bréhéret, 37 ans, curé de Bonchamp (Mayenne) ; l’abbé François Frotin, 34 ans, vicaire de Saint Thual (Ille et Vilaine), natif de Lennen-Pommerit (Côtes d’Armor) ; l’abbé Jean-Baptiste Gaignet, 34 ans, vicaire de Doix (Vendée), natif du Loroux-Béconnais ; l’abbé Julien-Pierre Gautier, 29 ans, curé de Treffendel (Ille et Vilaine ), natif de Plélan le Grand ; l’abbé Jean Gérard, 29 ans, Curé de Saint Mervou  natif de Montauban (Ille et Vilaine) ; l’abbé Jacques-Pierre Gouraud, 56 ans, curé de Saint André sur Mareuil (Vendée) ; l’abbé Louis-Raymond Legall, 31 ans, natif de Bréal (Ille et Vilaine) ; René Vincent de La Landelle, 30 ans, lieutenant en second de D'Hervilly, natif de Vannes ; François Petit-Guyot, 62 ans, capitaine dans le régiment de Franche-Comté, natif d'Apremont (Vendée).

Le « jugement » se limite à une simple affirmation d'identité.
Pour les prêtres, condamnation à mort pour n'avoir pas prêté le serment
Pour Charles de Sombreuil, seul chef de l'expédition (D'Hervilly grièvement blessé par un biscayen ayant été rembarqué et Puisaye s'étant rembarqué), la mort,
Pour les deux autres civils, émigrés rentrés, la mort.

Cette condamnation est exécutoire dans les vingt-quatre heures ; dans l'après-midi les condamnés prennent, en charrette, le chemin de Vannes, pratiquement sans escorte, ayant donné leur parole de ne pas fuir. A Vannes, ils seront enfermés, pour leur dernière nuit, dans une des tours de la Porte Prison, dont subsiste la cheminée, où ils arrivent dans la nuit du 27 au 28 juillet 1795.

 

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LE CARDINAL ROBERT SARAH : UNE HOMELIE DE CHOC !

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LE CARDINAL ROBERT SARAH : UNE HOMELIE DE CHOC !

Aujourd'hui, samedi 26 juillet, lors du Pardon de Sainte Anne d'Auray, pour le 400ème anniversaire des apparitions de Sainte Anne au paysan Yvon Nicolazic, le Pape Léon XIV avait délégué le cardinal Robert Sarah pour célébrer la messe pontificale. Il a concélébré la messe avec les évêques des cinq diocèses bretons dont Monseigneur Centène, évêque de Vannes, Monseigneur d'Ornellas archevêque de Rennes, Monseigneur Laurent Percerou évêque de Nantes, Monseigneur Denis Moutel évêque de Saint Brieuc, l'évêque de Quimper. Mais il y avait aussi l'évêque d'Angoulême Monseigneur Hervé Gosselin et les Pères abbé des différentes abbayes de Bretagne et le Père abbé du Barroux. Mais aussi de très nombreux prêtres de Bretagne et hors Bretagne.

20 mille fidèles assistaient à cette belle cérémonie que j'ai suivie sur CNews. Je regrette simplement les bavardages des deux commentateurs et le fait que lors de l'offertoire nous avons eu droit à la présentation du spectacle Son et Lumière consacré à Yvon Nicolazic ; joli spectacle, certes mais ce n'était pas le moment, cela aurait pu être fait pendant la longue procession du clergé et de l'assemblée qui a duré 25 minutes.

Commencée à 11 heures la messe s'est terminée à 13 H 15.

Le cardinal a donné une homélie de choc qui aurait pu décoiffer quelques mitres. J'ai noté :

Le pape Léon XIV m’a délégué auprès de vous pour être son envoyé extraordinaire en ce sanctuaire de Sainte-Anne-d’Auray. Le Saint Père veut par ce geste souligner l’importance qu’il accorde à votre pèlerinage. Je vous apporte donc, à vous tous, pèlerins de sainte Anne, les salutations et la bénédiction de la part de notre pape bien-aimé Léon XIV.
Le Pape prie pour vous en ce jour. Par son envoyé, il vous témoigne de son affection paternelle. En son nom, je salue très amicalement Mgr Raymond Centène, évêque de Vannes, qui aime tant sainte Anne. Je salue les autres évêques, les pères abbés et supérieurs de communautés ici présents, les prêtres venus de Bretagne et d’ailleurs, et vous, chers pèlerins de sainte Anne, qui êtes venus en ce sanctuaire pour répondre à l’appel de sainte Anne et surtout pour adorer Dieu.
Dieu a choisi cette terre pour en faire un lieu saint, Dieu a voulu qu’une parcelle de votre terre, une parcelle de votre pays, la France, soit un lieu sacré, un lieu réservé. Dieu a voulu que vos ancêtres ne cultivent pas ce lieu, ne l’exploitent pas par l’élevage ou l’agriculture. Il a choisi ce lieu pour y être honoré.
Dieu a choisi ce lieu pour être adoré, Dieu a choisi la France pour qu’elle soit comme une terre sainte, une terre réservée à Dieu. Ne profanez pas la France avec vos lois barbares et inhumaines qui prônent la mort alors que Dieu veut la vie. Ne profanez pas la France car c’est une terre sainte, une terre réservée à Dieu. La Bretagne est une terre sacrée et doit demeurer une terre sacrée, une terre réservée à Dieu, Dieu doit y avoir la première place.
Il y a des lieux sacrés, des lieux réservés à Dieu, choisis par Dieu. Ces lieux ne peuvent être profanés par d’autres activités que la prière, le silence et la liturgie.
Nos églises ne sont pas des salles de spectacles, ni des salles de concert ou d’activités culturelles ou de divertissements. L’église, c’est la maison de Dieu. Elle lui est exclusivement réservée. Nous y entrons avec respect et vénération, correctement habillés parce que nous tremblons devant la grandeur de Dieu. Nous ne tremblons pas de peur mais de respect, de stupeur et d’admiration.
Je veux redire merci aux Bretons et aux Bretonnes qui savent porter les plus beaux vêtements traditionnels pour rendre gloire à la majesté divine. Il ne s’agit pas ici de folklore. L’effort extérieur que vous faites pour vous habiller n’est que le signe de l’effort intérieur que vous faites pour vous présenter à Dieu avec une âme pure, lavée par le sacrement, ornée par la prière et l’esprit d’adoration. Les lieux sacrés ne nous appartiennent pas, ils sont à Dieu. La liturgie a pour objectif la gloire de Dieu et la sanctification des fidèles et la musique sacrée est un moyen privilégié pour faciliter une part active et pleinement consciente des fidèles à la célébration sacrée des mystères chrétiens
Nos épreuves et nos souffrances nous mettent parfois dans un état de profonde incompréhension. Pourquoi la mort d’un enfant ? pourquoi la souffrance des innocents ? pourquoi la guerre ? pourquoi la trahison ? pourquoi Seigneur ? Nous nous sentons parfois abandonnés par lui. Apparemment Dieu n’est plus là, et pour l’Europe, Dieu est mort. Faut-il se révolter ? Faut-il croire que Dieu nous est devenu indifférent ? Faut-il abandonner la pratique religieuse parce qu’il n’écoute pas mes prières ? Faut-il cesser de prier et d’aller à la messe dominicale ? Regardons sainte Anne et écoutons sa voix. Que fait-elle ? Entre-t-elle dans la révolte contre Dieu ? Se détourne-t-elle de Dieu ? Non, elle demeure dans l’adoration. Dieu est plus grand que nos incompréhensions, que nos doutes.
Aujourd’hui, avec sainte Anne, en ce lieu béni et choisi par Dieu, que s’élève en chacun de nos cœurs ce cri d’amour : "Venez, adorons le Seigneur, venez, adorons le, prosternons nous devant lui, plions nos genoux devant l’Éternel notre Créateur car il est notre Dieu. Amen"
La basilique que nous voyons a été construite de 1866 à 1877. Elle a remplacé la chapelle du XVIIème devenue trop petite qui avait été restaurée après le passage des révolutionnaires qui l'avaient ruinée en incendiée en mars 1794 ; ils y avaient jeté dans les flammes la statue de sainte Anne dont il ne reste qu'un fragment dans le piédestal de la statue actuelle.
La restauration de la chapelle dévastée avait été possible grâce à l’abbé Gabriel Deshayes, curé de Saint Gildas d’Auray qui avait racheté, en janvier 1810, l’ensemble immobilier des Carmes, qui constituait le sanctuaire de la basilique, disloqué par la révolution et vendu comme Bien national. Cette opération est possible grâce au soutien de Joseph-Marie Barré richissime avocat et célibataire d’Auray (qui lui avait permis de racheter La Chartreuse de Brec’h) ; celui-ci lui fournit les 30.000 Francs nécessaires. L’abbé Gabriel Deshayes est le sauveur de la dévotion à Sainte Anne. (Joseph-Marie Barré, décédé en 1821, fera pour 370.000 Francs de dons en 1818 ; sa pierre tombale, dans le cimetière d’Auray porte « la ville d’Auray à son bienfaiteur ».
Monseigneur  Pierre Bausset de Roquefort, évêque de Vannes, honore de sa signature la transaction.

 

LE CARDINAL ROBERT SARAH : UNE HOMELIE DE CHOC !

Le 18 juin 1828, venue en pèlerinage à Sainte Anne d’Auray, la Duchesse de Berry, belle-sœur de la Duchesse d’Angoulême  offrira à la basilique cette très belle lampe de sanctuaire en argent que l’on voit toujours dans le chœur.

Ci-dessous la vidéo de la cérémonie pontificale.

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OBSEQUES DE MONSIEUR PIERRE FABRE IL Y A DOUZE ANS.

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OBSEQUES DE MONSIEUR PIERRE FABRE IL Y A DOUZE ANS.

Le 23 juillet 2013 les obsèques de Monsieur Pierre Fabre étaient célébrées, en la cathédrale Saint Benoît de Castres, par l'archevêque d'Albi, Monseigneur Jean Legrez. L'archevêque pouvait le faire Monsieur Pierre Fabre ayant financé, de ses propres deniers, et non ceux de son entreprise, les importants travaux de restauration  de la cathédrale. Discret le mécène n'en avait pas parlé, non par honte, mais à cause de ses convictions de participer au bien religieux.

J'ai hésité un peu à rédiger ce petit article mais je dois, à Monsieur Pierre Fabre comme des milliers de personnes, la belle vie professionnelle que j'ai eue, la vie familiale et la possibilité de faire du bénévolat sans compter. 10000 personnes dans le monde, 4000 en France, dont 3000 dans le Tarn et le Midi-Pyrénées. Son centre était le Tarn et surtout sa ville natale Castres. Ce qui avait créé des soucis avec certains postulants à la Direction (exigeant de beaux émoluments supérieurs aux siens)  qui préféraient Paris à Castres. Né natif mais fidèle à sa ville où tout ce qui existe lui est redevable, de son Entreprise, aux commerçants jusqu'au marchand de voitures !

Il n'était pas un patron  d'industrie mais un père d'entreprise exigeant, certes, mais passer d'une paillasse de laboratoire de pharmacie à une Entreprise entraîne des obligations pour que tout fonctionne pour le mieux.

Ayant reçu les derniers sacrements de l'Eglise sous le regard de la statue de Notre Dame de Lourdes qui était dans sa chambre il est parti en paix.

Nous avons manqué de ce genre de patron en France. Il a créé la participation des salariés ; 10% des salariés sont actionnaires de l'Entreprise.

Merci Monsieur Pierre Fabre, vous qui aimiez la Chouannerie (ce que vous m'aviez dit en 2007). Que votre âme repose en paix.

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