Ce mardi 11 décembre 1792, la « générale » battant dans tout Paris réveille le roi dès 5 h du matin. À 9 h le roi
et le dauphin, qui loge dans la chambre de son père, montent pour le déjeuner rejoindre la reine et princesse. Un peu plus d'une heure après ils redescendent dans leur appartement ; le dauphin
joue avec son père au « siam », jeu de société où le dauphin fait remarquer qu'il perd toutes les parties parce qu'il ne peut aller au-delà du nombre 16. A 11h, on vint chercher
le dauphin pour le conduire chez sa mère.
À 1h, Cambon, maire de Paris, accompagné de Chaumette, procureur de la commune, de Colombeau, secrétaire greffier, de
plusieurs officiers municipaux et de Santerre, commandant de la garde nationale, entrèrent dans l'appartement du Roi ; le maire dit au Roi qu'il venait le chercher pour le conduire à la
Convention.
Le secrétaire greffier Colombeau fit lecture du décret suivant : « Louis Capet sera traduit à la barre de la
Convention nationale ».
Le Roi répliqua : « Capet n'est pas mon nom ; c'est le nom d’un mes ancêtres
(effectivement le surnom de Capet ne fut porté que par Hugues les autres ayant été surnommé Fort,
Hardi etc D’après François Hue, sans aucun doute pour avilir une royauté renommée -1814ë). J'aurais
désiré que les commissaires me laissent mon fils pendant les 2:00 que j'ai passées à les attendre. Je vais vous suivre, non pour obéir à la convention, mais parce que mes ennemis en la force en
main ».
Le roi arriva à la barre de la Convention; un fauteuil avait été disposé, le fauteuil qu'il avait eu lors de son serment à la Constitutionle 3 septembre 1791.
Barère préside la séance : « Louis, la Nation française vous accuse. La Conventionnationale a décrété, le 3 décembre, que vous seriez jugé par elle, et, le six, que vous seriez traduit à sa barre. On va vous
lire l'acte énonciatif des délits qui sont imputés. Vous pouvez vous asseoir ». L'acte
d'accusation, en trente points ayant été lu, Barère interpella le roi sur chaque article :
-Barère : Vous êtes accusé d'avoir attenté à la souveraineté du peuple, le 20 juin 1789.
- Louis XVI : Aucune loi ne me défendait alors de faire ce que je fis à cette
époque.
- Barère : Le 14 juillet 1789, la veille de la prise de la Bastille, vous avez fait marcher
des troupes contre Paris ; vous avez fait répandre le sang des citoyens.
- Louis XVI : J'étais le maître de faire marcher des troupes où je voulais. Jamais
mon intention n'a été de faire couler le sang.
- Barère : Vous avez longtemps éludé de faire exécuter les décrets du 4 août. Vous avez permis
que, dans des orgies faites sous vos yeux, la cocarde tricolore ait été foulée aux pieds.
- Louis XVI : J'ai fait les observations que j'ai cru justes et nécessaires sur
les décrets qui m'ont été présentés. Le fait est faux pour la cocarde ; jamais il ne s'est passé devant moi.
- Barère: Vous avez répandu de l'argent parmi les ouvriers du faubourg Saint-Antoine, pour les
mettre dans votre parti.
- Louis XVI : Je n'avais pas de plus grand plaisir que celui de donner à ceux qui
avaient besoin ; il n'y avait rien en cela qui tînt à quelque projet. (Louis XVI était connu pour sa charité).
- Barère: Le 17 juillet, vous avez fait verser le sang des citoyens au Champ de Mars.
- Louis XVI : Ce qui s'est passé le 17 juillet ne peut m'être
imputé. (Effectivement l’intéressé est Lafayette).
- Barère: Vous avez payé vos gardes du corps à Coblentz ; les registres de Septeuil en font
foi.
- Louis XVI : Dès que j'ai su que les gardes du corps se formaient de l'autre côté
du Rhin, j'ai défendu qu'ils reçussent aucun paiement.
- Barère: Vous vous êtes tu sur le traité de Pilnitz, par lequel des rois étrangers s'étaient
engagés à rétablir en France la monarchie absolue.
- Louis XVI : Je l'ai fait connaître sitôt qu'il est venu à ma connaissance. Au reste, c'est
une affaire qui, d'après la Constitution, regarde les ministres.
- Barère: Vous avez fait couler le sang au 10 août.
- Louis XVI : Non, monsieur ; ce n'est pas moi ! (C’est la Commune qui a attaqué le Pouvoir royal installé dans le château des Tuileries.
Le Prieur, de la section de Grenelle, pousse l’outrance en déclarant :"Le 10 août, c’est le
château qui a assiégé la Nation et non la Nation qui a assiégé le Château" ).
Le roi prononça ces mots avec une véhémente indignation.
L'interrogatoire fut terminé (n'ont été gardées que quelques
accusations, les moins nulles)
-Barère :« Louis, avez-vous quelque chose à ajouter ? ».
-Louis XVI :« Je demande communication des accusations que je viens
d'entendre et des pièces qui y sont jointes et la facilité de choisir un conseil pour me défendre ».
On lui présenta les pièces produites à l'appui de l'acte énonciatif d'accusation.
-Louis XVI : « Je ne les reconnais pas ». Il ne reconnut pas
davantage sa signature et son cachet aux armes de France au bas d'une lettre à l'évêque de Clermont, et affirma ignorer l'existence de "l’armoire de fer" aux Tuileries. L'audience fut
terminée.
On parle et on parlera souvent, durant ce procès, de la fameuse armoire
de fer, qui sera même présentée, de façon « abracadabrantesquement »ridicule, dans des libelles, comme un vaste coffre-fort, confusion volontaire faite
avec l’Armoire de Fer – la vraie celle-là – forgée en 1790 pour les différents documents de la Constituante, installée ensuite au Palais des Tuileries en 1793 et qui est maintenant installée aux
Archives Nationales. Elle contient les différents exemplaires de la Constitution (dont celui de l’An I relié en peau humaine) les sceaux etc…. Dans son ouvrage imprimé en 1814, François Hue
ancien serviteur de Louis XVI en donne les dimensions :22 pouces de haut sur 16 de largeur . 1 pouce=2,54 Cm soit une armoire de 56 X 40 Cm !
Le Ministère de la Justice, sur son site, reconnaît : "Si la nécessité de renforcer la République imposait l’élimination du Roi,
la procédure ne fut pas parfaitement légale au regard des lois de l’époque "Et au regard des lois d’aujourd’hui, totalement illégale ? Taubira va nous arranger cela, elle,
tellement imprégnée de justice, vrai « chevalier blanc »de la Justice !