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1794 - 2024 ORANGE ET SES CHOREGIES.

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1794 - 2024 ORANGE ET SES CHOREGIES.

Inaugurées en 1869 Les Chorégies d'Orange se tiennent dans le théâtre romain érigé sous le règne de l'empereur Auguste à la fin du 1er siècle avant Jésus-Christ.

La ville fourmille de beaux ou émouvants sites de l'Histoire, en particulier celle qui nous intéresse pour s'être déroulée pendant la révolution plus particulièrement sous la Grande Terreur de 1794, de mai à juillet, mais qui ne se termina, en réalité, que le 4 août. Depuis le 6 mai (1794) 595 personnes sont incarcérées dans les différents édifices de la ville : la cure de la cathédrale, prison de La Chièze, de La Baronne, la maison des Sœurs de l'Enfant-Jésus, l'actuelle église Saint Florent et le Théâtre antique appelé la prison du Cirque ou antichambre de la mort.

De dangereux combattants ? Combattants de la Foi, victimes innocentes de la persécution religieuse menée par le féroce Conventionnel en mission, Maignet. Religieuses, religieux, prêtres, femmes dont des couturières, paysans, cordonniers, soyeux, cardeurs de laine, orfèvres, menuisier-charpentiers, charrons aubergistes, tailleurs d'habits, maçons, boulangers, maréchaux-ferrants, bouchers, chapeliers, cordiers, meuniers, selliers etc.

Les Chorégies d'Orange se produisent du 14 juin au 21 juillet (cette année) dans la même antichambre de la mort, à la même période qui fut celle de la Grande Terreur à Orange il y a 230 ans !

Il y a un point commun avec deux monuments du Morbihan, Augustin Caristie ; nous y reviendrons.

A suivre...

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10 JUIN 1804, PROCES CADOUDAL : LE VERDICT

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10 JUIN 1804, PROCES CADOUDAL : LE VERDICT

Il y a 220 ans, le verdict tombe à l'issue du Procès de Cadoudal et des conjurés qui ont été extraits de leurs prisons du Temple ou de Bicêtre pour entendre son prononcé au Palais de Justice, au-dessus de La Conciergerie.

Si au moment de l'Instruction menée par le régicide Thuriot, close le 23 mai, il y a 47 prévenus, après les auditions commencées le 27-28 mai, il n'y a "plus que" 42 prévenus après cinq élargissements.

33 sont prévenus de conspiration et 9 pour complicité de conspiration.

21 inculpés sont acquittés, 4 condamnés à la prison (dont le général Moreau).

17 sont condamnés à mort :

Georges Cadoudal 33 ans,  Jean Mérille 28 ans, Jean Lelan 32 ans, Victor Deville 32 ans,  Pierre-Jean Cadudal 40 ans, Michel Roger 33 ans, Louis Picot 28 ans, Louis Ducorps 49 ans, Guillaume Lemercier 25 ans, Louis-Gabriel Burban 30 ans, Aimé-Augustin Joyaut 26 ans, Jean-Baptiste Coster dit Saint Victor 33 ans.

Armand-François Polignac, Jules-Armand Polignac, Charles-François de  Rivière, Athanase Bouvet de Lozier, Abraham-Charles d’Hozier.

Quelques réflexions de deux inculpés à Thuriot lors de l'Instruction  ; Georges s'obstinant à l'appeler "Tue-roi" et Coster au même Thuriot attaquant vivement les opinions royalistes, "les yeux rouges et injectés "  "Tais-toi, régicide, le sang de Louis XVI te sort par les yeux".

Les avocats se pourvoient en cassation.

Ne pas oublier que 10 ans auparavant, le 10 juin 1794, sous l'influence de Couthon, la Convention votait la formation du Tribunal  révolutionnaire "institué pour punir les ennemis du peuple, qui sont  ceux qui cherchent à anéantir la liberté publique soit par la force soit par la ruse, qui auront provoqué le rétablissement de la royauté, ou cherché à avilir ou à dissoudre la Convention nationale et le gouvernement révolutionnaire et républicain etc. etc".

Rares sont les personnes qui peuvent échapper à ces diktats pondus par un psychopathe !

 

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8 JUIN 1794, INSTAURATION DE LA FÊTE DE L'ÊTRE SUPRÊME

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8 JUIN 1794, INSTAURATION DE LA FÊTE DE L'ÊTRE SUPRÊME

Quelques églises de France portent encore cette déclaration curieuse, comme sur ce cliché le portail (qui garde des traces de martèlement) du transept Nord de la cathédrale de Limoges : Le Peuple français reconnaît l'Être Suprême et l'Immortalité de l'âme. C'est une église construite pour le Culte divin ; que vient donc faire là cette incongruité ? A-t-on demandé son avis au peuple au nom  des principes démocratiques que revendique la république ?

Adopté par la Convention montagnarde le 7 mai 1794 où il a été présenté par Robespierre au nom du Comité de Salut public, le décret trouve son application le 8 juin.

C'est à la suite de la tentative de déchristianisation de la France que Robespierre avait fait voter, fin décembre 93, le décret de la liberté de culte ; bien évidemment cette liberté de culte ne concernait pas le culte catholique, celui de la Religion Révélée, mais lui substituait un lointain ersatz issu des Lumières (chères au journaliste Marc Menant !) : la religion naturelle. Celle-ci sera brièvement représentée par des pantalonnades et des bacchanales de la Déesse Raison sous l'influence des hébertistes. Elle sera elle-aussi raccourcie en même temps que ses initiateurs le 24 mars 1794.

Robespierre, ayant reçu une éducation catholique qu'il a abjurée mais dont il a gardé la nécessité d'une certaine croyance, reste profondément déiste ; d'où cette idée de juguler l'athéisme en orientant le peuple vers la religion naturelle de l'Être Suprême.

Cette pseudo spiritualité ne portera pas chance au chantre dudit Être qui tombera le 27 juillet et verra son avenir missionnaire définitivement tranché le lendemain 28.

Vous trouvez cela risible et puéril ? Pourtant cette religiosité marque la Grande Terreur qui finira avec Robespierre.

Le pouvoir politique se permettra ainsi d'intervenir sous le règne de François hollande pendant lequel le Président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, déclarera en janvier 2015 :    "Les animaux sont des êtres doués de sensibilité". (pas les bébés dans le ventre de leur mère !). N'est-ce pas aussi incongru ?

8 JUIN 1794, INSTAURATION DE LA FÊTE DE L'ÊTRE SUPRÊME

Qu'en pense cette brave et jolie vache du Salers ?

8 JUIN 1794, INSTAURATION DE LA FÊTE DE L'ÊTRE SUPRÊME
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VENDREDI 7 JUIN, FÊTE DU SACRE-COEUR.

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VENDREDI 7 JUIN, FÊTE DU SACRE-COEUR.

L'image stylisée du Sacré-Cœur, apparu à Sœur Marguerite-Marie au couvent de Paray-Le-Monial en juin 1675, frappe l'emblème du Souvenir Chouan de Bretagne ; non ce n'est pas le cœur Chouan ou Vendéen comme on le lit par ci par là. Les mots ont un sens : c'est le Sacré-Cœur que les révoltés ont porté, voire cousu, sur leur veste ou leur chemise, en guise de protecteur et de défenseur.

Cette fête est célébrée le 3ème vendredi après la fête de Pentecôte, donc aujourd’hui. Si elle a été instaurée dans les diocèses de France, selon la volonté de l'évêque, dès le 17 juillet 1765, d'autres pays la célèbrent dès le 13ème siècle (Italie en particulier) mais Rome n'en fera une fête pour la catholicité universelle que le 23 août 1856 par une déclaration du pape Pie IX.

Sœur Marguerite-Marie verra sa cause introduite en Cour de Rome en octobre 1714 mais il faudra attendre le 30 mars 1824 pour que le pape Léon XII la proclame Vénérable, le 19 août 1865 pour que le pape Pie IX la déclare Bienheureuse et le 13 mai 1920 pour que le pape Benoît XV la canonise ! A l'époque les autorités religieuses étaient trop préoccupées par la gravité d'une canonisation pour la bâcler.

Si l'anniversaire du Souvenir Chouan de Bretagne est en novembre on peut oser écrire que sa fête est le premier vendredi du mois de juin !

N'oublions pas Georges Cadoudal et ses compagnons enfermés dans la tour du Temple dans l'attente de leur procès le 10 juin.

VENDREDI 7 JUIN, FÊTE DU SACRE-COEUR.
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PROCES DE GEORGES CADOUDAL, il ya 220 ans.

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PROCES DE GEORGES CADOUDAL, il ya 220 ans.

Georges Cadoudal, Athanase Bouvet de Lozier, François-Louis Russilion, Etienne-François Rochelle, Armand-François Polignac, Jules-Armand Polignac, Abraham-Charles d’Hozier, Charles-François de  Rivière, Louis Ducorps, Louis Léridant, Louis Picot, Victor Couchery, Henri Rolland, Frédéric Lajolais, Jean-Victor Moreau, Pierre David, Michel Roger, Michel Hervé, Claude Lenoble, Jean-Baptiste Coster, Yves Lagrimaudière, Victor Deville, Armand Gaillard, Noël Ducorps, Aimé-Augustin Joyaut, Nicolas Datry, Louis-Gabriel Burban, Guillaume Lemercier, Pierre-Jean Cadudal, Jean Lelan, Joseph Even, Jean Mérille, Gaston Troche,

« Sont prévenus de conspiration tendante à troubler la république par une guerre civile, en armant les citoyens les uns contre les autres et contre l’autorité légitimement établie délit prévu par l’article 612 de la loi du 3 brumaire An IV » (25 octobre 1795).

ARTICLE 612 : Toutes conspirations et complots tendant à troubler la République par une guerre civile, en armant les citoyens les uns contre les autres, ou contre l'exercice de l'autorité légitime, seront punis de mort, tant que cette peine subsistera ; et de vingt-quatre années de fers, quand elle sera abolie.

Michel-Joseph Troche, Pierre Monnier et Marie-Anne Colasse sa femme, Jean-Baptiste Denand et Sophie Duval sa femme, Jacques Verdet et Catherine Osvalt sa femme, Pierre-Antoine Spin, Marie-Michel Hizay (ont hébergé les "conspirateurs")

« sont prévenus de complicité de ladite conspiration »  délit prévu par le même article

Pierre Dubuisson et Madeleine-Sophie Lambotte sa femme, Marie Caron, Simon Gallais et son épouse Jeanne-Aimé Guérard (ont hébergé les "conspirateurs).

« sont prévenus également de complicité de ladite conspiration et en outre d’avoir recélé  des individus dénommés dans la liste des soixante désignés comme brigands, signée du Grand juge ministre de la justice, affichée et publiée par ses ordres ; délit prévu par l’article 612 et par la loi du 9 ventôse (29 février 1804) qui condamne à mort tous les individus qui recèleraient Georges et les assassins qui l’accompagnent »

Le premier jour a été consacré aux "formalités" administratives, nom, prénom, âge et qualité des accusés qui avaient été amenés de la prison du Temple pour être mis sous mandat de dépôt à La Conciergerie avant leur présentation au Parquet, la salle au-dessus de La Conciergerie.

Ces formalités terminées en fin d'après-midi ils sont emprisonnés à Bicêtre.

Le lendemain,  mardi 28 mai, à 9 heures du matin a commencé le procès en lui-même avec la parole donnée aux défenseurs.

Le premier à se présenter est  MGauthier défenseur de Coster Saint Victor qui demande à la Cour de se déclarer incompétente pour que son client soit traduit devant la Haute-Cour impériale. En effet le Sénatus Consulte du 17 mai dernier a créé celle-ci pour les "Crimes, complots et attentats contre la sûreté intérieure et extérieure de l'Etat" et a requalifié cette Cour qui n'est plus le Tribunal Criminel de la Seine mais la Cour de Justice Criminelle. Trois jours avant le Sénatus Consulte, le 14, l'Acte d'accusation a été dressé ; il ne peut y avoir d'effet rétroactif. Or le Sénatus Consulte supprime le Tribunal Criminel de la Seine et le remplace par la Cour de Justice Criminelle laquelle n'a pas dans ses attributions de juger ce dont est accusé Cosquer de Saint Victor: "Complot contre la sûreté intérieure de l'Etat". D'autre part à la faveur d'un Sénatus Consulte du 27 février, les jurés sont supprimés des procès pour conspiration, ce qui est une innovation car à cette date il a été su qu'une conspiration contre le Consul existait. Il y a donc un Sénatus Consulte applicable (27 février et l'absence de Jurés) et un Sénatus Consulte non applicable (17 mai et compétence de la Cour). 

Me Gauthier met donc carrément en cause la compétence de la Cour de Justice criminelle ! Le droit de juger n'appartient plus aux juges de celle-ci mais à la Haute Cour Impériale, juridiction temporaire composée, selon l'article 104 du Sénatus Consulte, de princes, Hauts dignitaires, Grands officiers, du Ministre de la Justice auxquels sont adjoints soixante sénateurs, quatorze Conseillers d’État et vingt membres de la Cour de Cassation.

C'est là l'aspect étrange de constater que d'après les textes élaborés par le système la Loi ne respecte pas la Loi !

Me Dommanget avocat de Georges Cadoudal, Victor Deville, Yves Rubin-Lagrimaudière, Armand Gaillars, Jean Lelan et Jean Mérille, à l'appui de son confrère Gauthier, demande le renvoi devant une Cour compétente.

Mêmes remarques de la part de Me Billecoq avocat de Charles-François de Rivière, Mes Moynat, Dufour, Blacque, Roussiale, Cotterel, Petit-d'Hauterive qui s'en remettent à la prudence de la Cour.

Le Procureur Général, va arriver à ne "pas se prendre les pieds dans le tapis" en insistant : les lois du Sénatus-consulte ne peuvent pas être morcelées, les arrêtés doivent être bien lus, bien médités, l'Instruction était terminée avant le Sénatus-consulte confiant le Procès au Tribunal criminel devenu Cour de Justice criminelle et que d'autre part la Haute Cour Impériale n'existe pas encore - même si Me Gauthier a mis en exergue que dans ses attendus, l'article 104 s'exprime au présent de l'Indicatif et non au Futur !

La Cour après s'être retirée pour délibérer prononce son arrêt ; elle a été saisie avant le Sénatus-consulte de février (pas de Jurés), a rendu son Instruction avant le Sénatus-consulte du 17 mai (incompétence face à la Haute Cour Impériale). Le Tribunal a changé de nom mais pas de compétence du moment des faits établis et bénéficie de l'inexistence de la Haute Cour impériale à laquelle il manque trois juges. Que le cours de la justice ne doit pas être interrompu ; en conséquence la Cour, sur proposition du Procureur passe outre aux débats.

Et c’est ainsi que ce « procès » s’engage.

A suivre

 

 

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ABBAYE SAINT GILDAS DE RHUYS, SAMEDI 26 MAI 2024

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ABBAYE SAINT GILDAS DE RHUYS, SAMEDI 26 MAI 2024

Accueilli par le Vicaire de Saint Gildas de Rhuys, l'abbé Amaury Brillet, le Conseil d'administration du Souvenir Chouan de Bretagne s'est tenu en son presbytère ancien.

La réunion close nous sommes allés retrouver, devant l'abbatiale, les Membres de l'association qui avaient exprimé le désir de participer à notre après-midi culturel. Les seize que nous étions se sont d'abord dirigés vers le restaurant "Le P'tit bistro" retenu pour l'occasion. Après un déjeuner roboratif dans une ambiance très sympathique, le SCB ayant offert les boissons, nous sommes retournés devant l'abbatiale où notre guide conférencier recommandé par l'abbé Amaury, M. Geoffroy Fraval de Coatparquet, vint nous rejoindre.

Après les présentations notre guide nous plongea dans l'histoire mouvementée de cette abbatiale fondée le 3 mai 399 (abbatiale sans doute en bois dont il ne reste rien) et construite en dur au XIème siècle. Pour cela notre guide nous mène au chevet du chœur.

ABBAYE SAINT GILDAS DE RHUYS, SAMEDI 26 MAI 2024

De pur style roman breton, voire influencé par certaines abbayes des bords de Loire, cet édifice respire la beauté et la sérénité du solide. Notre guide nous fait remarquer les trois chapelles accolées au chœur et l'appareillage mêlant les éléments schisteux en "arêtes de poisson" et les éléments en granite et même en tuffeau.

Nous pénétrons ensuite dans l'abbatiale où nous pouvons remarquer, dans l'entrée, quatre massifs chapiteaux dont deux sont sculptés en bénitier. Nous pouvons remarquer l'uniformité de l'ensemble nef chœur qui ne sont pourtant pas de la même époque ; en effet le clocher qui se trouvait à la croisée du transept frappé par la foudre en 1699 s'effondra et entraîna dans sa chute une partie de la voûte qui était en lambris. Les travaux de restauration furent accomplis, dans la foulée, par l'architecte vannetais Olivier Delourme (on lui doit l'église Saint Patern et la chapelle Saint Yves de Vannes, le château de Kerguéhennec de Bignan , le château de Loyat), en respectant l'esprit de la construction bien qu'ils furent achevés au XVIIIème siècle.

Notre guide, très "pointu" nous explique la décoration sculpturale, nous fait remarquer, fixés aux murs du déambulatoire les dalles funéraires (des lames), retirées du chœur, de pères abbé ou de chevaliers, les tombeaux de Saint Goustan, Saint Gildas (connu aussi sous le nom breton de Gweltas), Saint Félix de Rhuys, Saint Rioc. Un édifice assez exceptionnel.

Enfin notre guide nous emmène vers la sacristie et ouvre l'armoire blindée, aux portes de 20 cm d'épaisseur, qui protège le trésor des voleurs, trésor ayant échappé aux vandales républicains de 1792 (vol pour la fonte des objets métalliques même sacrés de la religion catholique).

Ce trésor n'est pas composé que de vases sacrés comme certains trésors religieux mais aussi de reliquaires.

ABBAYE SAINT GILDAS DE RHUYS, SAMEDI 26 MAI 2024

Le reliquaire en argent et or contenant une partie du chef de Saint Gildas.

ABBAYE SAINT GILDAS DE RHUYS, SAMEDI 26 MAI 2024

Le reliquaire de la jambe de Saint Gildas, mais aussi celui de son genou ou bien d'un de ses bras. Et une croix reliquaire avec un morceau de la vraie croix. Reliquaires des XVème et XVIème siècle. Enfin, pour cet article, deux châsses reliquaires.

ABBAYE SAINT GILDAS DE RHUYS, SAMEDI 26 MAI 2024

Celle de gauche en bois serti d'airain contient des reliques de saints locaux et aussi une sandale attribuée à Jésus (son analyse aurait montré des sédiments du Jourdain du 1er siècle), celle de droite en bois plaquée de feuilles d'argents repoussé, datant de 1731, contenant d'autres reliques et mêlant les armes de France et de Bretagne.

Selon le document, sous vitrine, à l'intérieur de la porte blindée gauche, en tête de cet article, daté du 22 juillet 1619, cette abbatiale abrite les reliques de Saint Gildas (Gwentan), Saint Goustan, Saint Félix de Rhuys, Saint Bieuzy, Saint Gingurien et Saint Ehouarn.

Mais comment ce trésor a-t-il survécu à la fureur iconoclaste révolutionnaire ?

Si, selon l'abbé André Moisan Docteur d'Etat ès lettre (Mille prêtres du Morbihan face à la révolution), trois prêtres réfractaires ont œuvré dans le pays de Rhuys, l'abbé Marin Le Seven, l'abbé Le Baudiec c'est l'abbé Jean (ou Léon) Le Duin, âgé au moment de 53 ans, qui a sauvé ce trésor rare.

L'abbé Le Duin a refusé de prêter le serment malgré les objurgations de l'évêque constitutionnel Le Masle. Ce prêtre courageux, de petite taille (1,55 m) est resté pour assurer son sacerdoce préoccupé par le salut des âmes dans une période très difficile où le sacré est interdit (ne pas l'oublier). Dès l'annonce de la récupération par la Convention des objets du culte catholique alors qu'il se cache dans la maison de Guillemette Le Barbier à La Gironière dans le hameau de Kersaux il y amène les reliquaires et vases sacrés et les y cache ; dans le grenier ou enterrés dans le jardin. Les Bleus sont à sa recherche ; un jour qu'ils arrivent, costaude elle prend sa brouette enveloppe le prêtre d'un drap (il n'est pas grand !) qu'elle noue et répond aux Bleus qui cherchent le prêtre qu'elle allait laver son linge. Arrivée au bas du village elle défait le paquet et l'abbé Le Duin fuit et va se réfugier au village du Lassay. Il continue, malgré cette alerte, son apostolat. Sous Napoléon, après le Concordat, il ramènera en novembre 1802 le trésor à l'abbatiale où, grâce à lui, nous avons le bonheur de pouvoir contempler ce trésor dans son aspect originel et non sous forme de copies. Merci à ce prêtre valeureux. Décédé le 10 septembre 1807, âgé de 68 ans,  il est inhumé dans le chœur de l'église paroissiale, rasée en 1844 pour agrandir le cimetière où sa tombe  a été préservée.

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PATIENCE ET LONGUEUR DE TEMPS FONT.......

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PATIENCE ET LONGUEUR DE TEMPS FONT.......

Bonjour à tous les lecteurs de ce Blog et particulièrement aux Membres du Souvenir Chouan de Bretagne : LA REVUE DE JUIN - DÉCEMBRE 2023 ARRIVE !

Sortie de l'imprimerie hier elle va arriver chez les adhérents ces prochains jours.

Brièvement extraits du sommaire de 21 articles : La Convention s’érige en Tribunal au mépris de la Loi ; les attaques mensongères et insultes contre Louis XVI ; balade dans le Pays de Retz et dans le pays de Josselin ; les Noyades de Nantes avec le Souvenir Vendéen ; 66 pages de lecture et la noble fin de René David de Drézigué ancien maire de Le Croisic fusillé en octobre 1793.

Largement illustrée, comme d'habitude.

 

 

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28 AVRIL 1794, L'ABBE JACQUES PERBET EST ASSASSINE.

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28 AVRIL 1794, L'ABBE JACQUES PERBET EST ASSASSINE.

Il y a 230 ans, un double assassinat est commis à l'endroit que marque ce petit monument.

L'abbé Jacques Perbet est né le 28 juin 1732, baptisé le 30, à Recharinges paroisse d’Araules dans le diocèse  du Puy en Velay. Il est ordonné prêtre par Monseigneur Jean-Georges Lefranc de Pompignan. La révolution arrivée il refuse de prêter serment à la Constitution Civile du clergé. Il doit quitter le presbytère de Queyrières dont il est le chapelain mais reste dans les environs et continue son apostolat dans cette région du Puy, son Velay natal. Il se cache depuis des mois ; pour son malheur, arrive au début 1794 un nouveau représentant en mission, un nommé Guyardin.

Ce sinistre individu, 36 ans, a été Lieutenant au baillage de Langres puis a embrassé le sacerdoce. Il deviendra Vicaire général de Monseigneur de La Luzerne évêque de Langres. Suppléant de son évêque sur les bancs du clergé aux Etats généraux il succèdera à Monseigneur de La Luzerne lors de sa démission pour raison de santé le 7 décembre 1789. Le 4 septembre 1792 il est élu à la Convention comme député de la Haute Marne et siège dans les rangs des Montagnards. Lors du « procès » de Louis XVI  il clame « Louis est déclaré convaincu de haute trahison et d’attentats contre la sûreté de l’Etat ; je demande que Louis soit condamné à mort et que le jugement soit exécuté dans les vingt-quatre heures ». Il reniera sa prêtrise avant de se marier. Il est d’abord envoyé en mission à l’Armée de Rhin & Moselle où il prend un arrêté de saisie de tous les ornements et de toute l’orfèvrerie des églises et chapelles pour qu’ils soient envoyés à la fonte. Il est ensuite envoyé en mission dans l’Ardèche et en Haute-Loire.

Son premier travail, en Haute Loire est de lancer des battues aux prêtres : "La chasse aux loups est bien combinée" proclamera-t-il en guise de "Credo". Sans oublier la destruction des croix de chemin, la vandalisation des lieux de culte pourtant fermés.

L'abbé Jacques Perbet, réfugié dans une ferme qu'il quitta en hâte pour ne pas compromettre ses hôtes, tombe dans ses griffes le 25 avril ainsi que l'ancien Procureur d'Yssingeaux M. Aulanier, près du village de Veyrac.

Une trentaine de personnes raflée  est destinée à la prison du Puy. Emmenées d'abord au village du Pertuis elles  y passent la nuit, l'abbé attaché debout à un lit. L'aubergiste lui a préparé de quoi souper. Ce sera refusé par le garde-chiourme: "On fait bien jeûner les cochons gras avant de les tuer !"

28 AVRIL 1794, L'ABBE JACQUES PERBET EST ASSASSINE.

L'abbé et son codétenu ont compris qu'ils n'arriveraient jamais vivants au Puy, lieu prévu pour leur "jugement". Ils passent par Saint Hostien, devant sa petite église dont le clocher existe encore et dont l’abbé avait été le vicaire et descendent la route. Des habitants sont là, les regardant passer. L'abbé Perbet reconnaît des visages qui se détournent, gênés. Il cherche à parler mais un homme, sorti de la foule, lui assène un violent coup de massue sur la tête. Ils remontent dans leur fourgon qui est placé en queue de cortège et arrivés au lieu-dit Lachemp, on les fait descendre, dans le virage, en bas du chemin qui était la route en 1794 allant de Blavozy au Puy en Velay.

28 AVRIL 1794, L'ABBE JACQUES PERBET EST ASSASSINE.

Les huit gardiens laissent s'éloigner le reste du convoi et, là, massacrent les deux prisonniers entravés qui sont achevés à coups de fusil. L’abbé Jacques Perbet avait 61 ans et 10 mois.

Il y a 230 ans exactement de pieuses (et courageuses) mains viennent ensevelir ces deux victimes.

La population ayant "canonisé" son martyr, Confesseur de la Foi, un pèlerinage va se développer sur le lieu du massacre du prêtre à tel point que le Directoire départemental ordonnera la présence de troupes dans les villages aux alentours afin d'empêcher tout rassemblement. Sans grande efficacité.

28 AVRIL 1794, L'ABBE JACQUES PERBET EST ASSASSINE.

Le 13 novembre 1802 les restes des deux victimes sont exhumées ; les ossements de l'abbé Jacques Perbet formellement identifiés ont été inhumés dans l'église de Saint Pierre Eynac. Ceux de M. Aulanier l’ont été dans le cimetière. Le lieu de l'assassinat est toujours généreusement fleuri ; même un ex-voto remercie « saint Perbet ».

De lointains descendants de la centaine de victimes religieuses du Velay ont introduit leurs causes en canonisation auprès de l’évêque du Puy Monseigneur Crépy, après avis favorable de son prédécesseur Monseigneur Henri Brincard ; 24 noms ont été retenus : 10 prêtres, 2 religieuses et 12 laïcs qui les avaient cachés. La cause est maintenant introduite auprès du Vatican.

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JEAN-JOSEPH MAURIN, YSSINGEAUX, 25 AVRIL 1794

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JEAN-JOSEPH MAURIN, YSSINGEAUX, 25 AVRIL 1794

En Haute-Loire, sur la commune de Grazac entre Yssingeaux et le Puy en Velay se dresse une petite et modeste chapelle en haut d’un escarpement rocheux au-dessus du pont de La Sainte qui enjambe la rivière Lignon. Que signifie-t-elle ? Explication.

Ce vendredi 25 avril 1794 le Chouan Jean-Joseph Maurin aurait du voir sa vie s’achever, à 27 ans et deux mois, sous le couperet de la guillotine au Puy en Velay. Mais la Providence en a heureusement décidé autrement.

Jean-Joseph Maurin, né le 8 février 1767, se destinant à la vie sacerdotale, était élève au Grand séminaire du Puy en Velay ; il avait déjà reçu la tonsure et les ordres mineurs et devait être en troisième année. La révolution arrivant il voit les atteintes à la vie religieuse, la persécution qui s’installe et la fermeture de son séminaire en 1790. Insupportable. Il décide d’aller se battre pour ses convictions.

Dans un premier temps il part pour le Forez et sert sous les ordres du général Rimbert puis rejoint à Lyon le comte de Précy lors du soulèvement de la ville contre la Convention en septembre 1793. Il fait partie des plus intrépides Chasseurs du comte avec nombre de ses compatriotes yssingeois dont des nommés Abrial, Ferrier, Gamon.

Au poste de La Croix Blanche résistant aux hordes du Représentant en mission Couthon il est grièvement blessé par 17 fois, dans la nuit du 28 au 29 septembre 1793. Deux de ses camarades, Abrial et Ferrier, l’emmènent à moitié mort à l’ambulance installée par les Lyonnais dans l’église Saint Just puis à l’hôpital des Chazottes (ancien couvent) où il est soigné par le docteur Escoubas. Lorsque le comte de Précy réussit sa percée des troupes Bleus le 9 octobre il est trop faible pour pouvoir le suivre. Il sera sauvé par le docteur Escoubas qui le loge chez lui

Mais après l’échec du soulèvement une violente terreur est installée par Couthon d’abord, puis par Carnot et Collot d’Herbois ; elle fera en six mois 1880 victimes par la guillotine ou les fusillades à mitraille.

Le docteur Escoubas est dénoncé et allait être perquisitionné ; Maurin fut forcé de quitter son refuge. Heureusement il fut reconnu par un « pays », Richon, Dragon au Régiment de Lorraine, qui, apprenant sa triste situation l’emmena dans son logement où il le fit passer pour une recrue ; il le garda quelques jours jusqu’à sa totale guérison.

Constatant la meilleure santé de son nouvel ami, Richon fit prévenir un nommé Peyrache, aussi Chasseur, originaire d’Ecully  près du Puy en Velay, et tous les trois se dirigèrent vers un poste des Bleus qu’avec ruse ils passèrent sans souci les deux uniformes de Dragon écartant tout soupçon.

Une fois éloignés Jean-Joseph Maurin remercia chaleureusement ses deux comparses ; Peyrache emmena alors notre Chouan à Ecully et lui fabriqua un passeport qu’il fit viser par le Procureur de la commune. Etant en règle il put repartir pour Yssingeaux et alla se réfugier au château de Lapte.

Il ne sera pas tranquille longtemps ; certainement sur dénonciation les Gardes nationaux viennent le cueillir dans son refuge le 18 avril 1794. Il résiste et en tue deux. Il est emmené et emprisonné dans la maison commune d’Yssingeaux, l’ancien château des évêques du Puy en Velay. Il est condamné à mort le 21.

JEAN-JOSEPH MAURIN, YSSINGEAUX, 25 AVRIL 1794

Le 24 au matin il est enchainé ; cinq gendarmes et le bourreau forment son escorte pour l’emmener au Puy en Velay où doit avoir lieu l’exécution. Ses gardiens sont à cheval, lui  à pied et sa chaîne attachée à la selle d’un gendarme.

Arrivée au pont de La Sainte, sur la commune de Grazac, l’escorte est attaquée par ses amis Abrial, Ferrier et Gamon. Deux gendarmes sont tués les trois autres et le bourreau préfèrent prendre la fuite. Jean-Joseph ayant eu sa chaîne brisée roule dans les broussailles jusqu’au Lignon, la rivière qu’enjambe le pont de La Sainte.

JEAN-JOSEPH MAURIN, YSSINGEAUX, 25 AVRIL 1794

Ses amis le récupèrent et l’emmènent en lieu sûr au hameau de La Freyde niché à 900  mètres d’altitude au-dessus d’Yssingeaux.

A une date peu précise il quitte la région et part à l’île de Ré où il réside sous le faux nom de Baral. Le 18 août 1812 de retour à Yssingeaux il épouse Catherine Curssieu ; le couple aura deux enfants.

En 1815, après les Cent jours, il est nommé Receveur royal des finances.

Devenu veuf il épouse le 8 septembre 1829  Marie-Lucile Brette qui décède le 29 novembre 1854. Lui-même décède le 16 mai 1858 à l’âge vénérable de 91 ans et trois mois.

Quatre ans avant sa mort il avait fait édifier une chapelle (chapelette) au-dessus du pont de La Sainte, là où il avait été délivré par ses amis, en remerciement à Notre Dame de Bon Secour.

JEAN-JOSEPH MAURIN, YSSINGEAUX, 25 AVRIL 1794

Il sera un généreux donateur de sa commune et particulièrement de l’hôpital dont la chapelle désaffectée contient son unique portrait et un petit musée consacré à cette période trouble et sanglante.

JEAN-JOSEPH MAURIN, YSSINGEAUX, 25 AVRIL 1794

Sur sa pierre tombale, dans le cimetière d’Yssingeaux cet épitaphe « Sa mémoire sera chère à ses deux enfants, douce à ses nombreux amis, précieuse à son pays dont il fut le bienfaiteur, et à la religion dont il a été le disciple fervent, le confesseur et le martyr ».

JEAN-JOSEPH MAURIN, YSSINGEAUX, 25 AVRIL 1794
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24 AVRIL 1794, L’ABBE NICOLAS CORBILLE EST ASSASSINE

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24 AVRIL 1794, L’ABBE NICOLAS CORBILLE EST ASSASSINE

Bouvron, Loire-Inférieure. Le Jeudi 24 avril 1794, dans l’Octave de Pâques, l'abbé Nicolas Corbillé est pris par les Bleus alors que, sous l’apparence d’un domestique, il est chez la veuve Perrine Guitton âgée de 64 ans et sa fille Marie âgée de 28 ans au hameau du Bas-Bezou ; ce hameau est situé sur le chemin qui va de Bouvron à Savenay où, quatre mois plus tôt, à un jour près, la Grande armée catholique et royale a été anéantie.

L’abbé est né le 10 mai 1755 à La Chapelle des Marais en pleine Brière, sixième de sept enfants. Il a été baptisé le même jour par l’abbé Philippe Thobye vicaire. Le 9 juin 1781 il avait été ordonné prêtre par Monseigneur Jean-Augustin Frétat de Sarra.

Il sera nommé vicaire à Bouvron dont le Curé est l’abbé Siméon François Delamarre (ou de Lamarre).

Lorsque les temps de la persécution arrivent il prête, à sa façon, le serment à la Constitution civile du clergé, tellement à sa façon que ce serment est refusé par le District de Savenay dont il relève. Il doit quitter Bouvron. Son Curé ayant refusé de prêter le serment, ne se sentant pas concerné à cause de son âge, est lui aussi obligé de quitter sa paroisse et va se réfugier à Nantes en la maison Saint Clément (actuelle caserne des pompiers). Il sera très vite incarcéré dans la prison des Carmélites (dont une partie des bâtiments subsiste) puis dans l’ancien couvent des Petits Capucins devenue prison (sur la butte Sainte Anne mais totalement disparu) avant d’être enfermé sur le vaisseau La Gloire et noyé en  Loire dans la nuit du 16 au 17 novembre 1793 à l’âge de 70 ans.

L'abbé Corbillé aurait pu s’expatrier vers l’Angleterre, la Belgique ou l’Espagne ; il juge nécessaire d’assurer sa mission sacerdotale pour le bien de ses ouailles. Il chevauche, marche, court la campagne assure son devoir de prêtre, baptise, marie, enterre, sur la paroisse de Bouvron mais aussi à Campbon, Malville, Fay de Bretagne, Blain.

24 AVRIL 1794, L’ABBE NICOLAS CORBILLE EST ASSASSINE

Sans relâche. Il célèbre là où il est reçu ou à l’extérieur des chapelles fermées en novembre 1793 sur ordre de la Convention ; c’est le cas pour celle dédiée à Saint Roch, à 2 kilomètre de Blain sur le chemin de Notre Dame des Landes, dont il était prêtre habitué ; la chapelle, édifiée en 1450 (restaurée au XIXème siècle) est fermée alors il célèbre au bas du chevet. Un rocher, orienté vers le Levant, lui sert d’autel.

24 AVRIL 1794, L’ABBE NICOLAS CORBILLE EST ASSASSINE 24 AVRIL 1794, L’ABBE NICOLAS CORBILLE EST ASSASSINE

Il est activement recherché.

Ce triste jeudi, il y a 230 ans, il est réfugié au Bas-Bezou lorsque les Bleus surgissent sans doute suite à une dénonciation. Une fouille rapide révèle des objets en rapports avec la religion ; près du foyer, dans un récipient trois poissons. Interrogés les voisins reconnaissent bien les deux femmes et l’homme comme leur domestique. Mais emmenés tous les trois à la maison commune de Bouvron l’homme est reconnu comme l’abbé Corbillé. L’abbé est fermement lié avant que les trois soient emmenés à Savenay.

Prétextant un besoin urgent à satisfaire l’abbé est détaché par ses gardiens ; il en profite pour s’échapper, il a 39 ans (moins 16 jours) est souple et svelte. Il saute le mur du presbytère et court vers la chapelle Saint Mathurin (disparue elle se dressait à l’emplacement du calvaire actuel) mais un Bleu le met en joue et l’abat d’un coup de fusil dans le dos et le traîne par les cheveux jusqu’à l’église qui était sur la place. On l’adosse au mur de la sacristie et il est fusillé ; ses deux protectrices l'encadrent mais lui seul est fusillé.

24 AVRIL 1794, L’ABBE NICOLAS CORBILLE EST ASSASSINE

L'abbé est enterré immédiatement sur le lieu de son exécution (là ou se trouvait la croix à gauche de l'église) ; la veuve Guitton et sa fille sont emmenées au district à Savenay, puis à Nantes. Elles y disparaîtront, dans une prison : les Saintes Claires? le Bon Pasteur ? Mystère. Une chose est sûre: elles ne reviendront pas.

En 1846, la création de la route de Nort sur Erdre à Pont Château entraîne la désaffection du cimetière qui entourait alors l'église de Bouvron. L'abbé Nicolas Corbillé est exhumé. J'ai entendu dire que son corps était intact. Vérité, légende ? Il est maintenant dans l'ossuaire du nouveau cimetière, mêlé à ses paroissiens. La vieille église a été démolie et remplacée par une nouvelle en 1895. La place, sur laquelle elle se dressait et dans laquelle a officié l'abbé Corbillé, porte son nom. En 1994, l'évêque de Nantes, Monseigneur Émile Marcus, a présidé une messe d'hommage à l'abbé Nicolas Corbillé, entouré de nombreux prêtres et d'une très belle assemblée.

Dans l'église actuelle, le maître autel de l'ancienne église a été conservé, dans le transept gauche, à gauche de l'orgue. Il porte toujours les initiales entrelacées du saint Patron: Saint Sauveur.

24 AVRIL 1794, L’ABBE NICOLAS CORBILLE EST ASSASSINE

Trois statues du XVè-XVIè, Saint Jacques, Saint Jean et Saint Mathurin sont aussi le souvenir de l'église démolie. Pensons, avec émotion, que l'abbé Nicolas Corbillé s'est recueilli devant elles.

24 AVRIL 1794, L’ABBE NICOLAS CORBILLE EST ASSASSINE 24 AVRIL 1794, L’ABBE NICOLAS CORBILLE EST ASSASSINE 24 AVRIL 1794, L’ABBE NICOLAS CORBILLE EST ASSASSINE

Le nom de ce Confesseur de la foi ne figure pas dans le registre des décès de l'époque compulsé à la mairie de Bouvron. Je l'ai constaté. N'y figurent pas non plus les noms de ceux tombés les armes à la main ; ils n’étaient que des "Brigands".

 

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