28 NOVEMBRE 1793 , UNE FAMILLE BRETONNE : LE LOUP DE LA BILIAIS.
IL Y A 230 ANS.
Il est souvent rappelé, à juste titre, le massacre qu'a subi la famille Vaz de Mello de La Métairie, originaire du Poiré sur Vie en Vendée, (dont un frère, Césaire-Victor sera fusillé à Saint Pierre Quiberon le 2 août 1795 in La Revue Hors-Série du Souvenir Chouan de Bretagne Page 42) par l'exécution de Claire (26 ans), Gabrielle (28 ans), Marguerite (27 ans), Olympe (17 ans) et leur servante Jeanne Roy (22 ans) sur la place du Bouffay à Nantes le 19 décembre 1793. Il ne faut pas oublier que le verdict est rendu par Phélippes-Tronjolly (François Phélippes de Tronjolly de Coatgoureden qui se retournera contre Carrier lors du procès de ce dernier pour faire oublier ses propres crimes) et non par Carrier.
Il faut rappeler une famille dont quatre membres vont être anéantis par le Comité révolutionnaire de Nantes.
La famille Le Loup vit paisiblement sur ses terres de La Biliais en Saint Étienne de Mont-Luc (Loire-Inférieure) ; ils supportent difficilement les contraintes de la révolution. Le père Louis-Antoine (60 ans) ancien Conseiller au Parlement de Bretagne rentré chez lui après la disparition dudit Parlement dans la nuit du Août 1789 , la mère Anne née Cottineau de La Cassemichère (49 ans), Renée-Claire Louise (23 ans) et Marie-Perrine (22 ans et demi) essaient de continuer leur vie. Faire l'aumône, accueillir des prêtres réfractaires et leur permettre de célébrer la messe dans leur chapelle de La Biliais pour le grand bonheur des fidèles qui viennent de loin pour assister à ces cérémonies.
Cela déplaît profondément au Curé constitutionnel de Saint Etienne, Charles Jourdan (35 ans), qui les poursuit de sa haine ; son église est vide, leur chapelle est pleine. Charles Jourdan, né le 31 décembre 1758 à Gavray (près de Coutances) dans la Manche abjurera le 19 avril 1794 et épousera le même jour Julie Fromont. Il meurt en 1838.
Le 28 novembre 1793, il y a 230 ans les gendarmes de Savenay, sur dénonciation, perquisitionnent vers 10- 11 H La Biliais, trouvent des documents compromettants au deuxième étage de la tour de gauche appartenant à un prêtre réfractaire. Ils embarquent toute la famille et l'emprisonne chez Jourdan, dans l'ancien presbytère devenu maison municipale. Le lendemain ils sont emmenés à Nantes ; le père est emprisonné aux Saintes Claires, la mère et ses filles au Bon Pasteur. Le jeune fils, Claude-Loup, rejoignit la cache de l'abbé Camaret (le réfractaire soupçonné) et échappa.
Descendant d'une haute lignée remontant à 1167, ayant été acteurs de la grandeur de la Bretagne, ils sont emprisonnés, sur ordre du système, pour des messes de prêtres réfractaires et la distribution d'image du Sacré-Cœur.
Dans l'allée de La Biliais cette croix signale ce fait.