25 JANVIER 1800, PONT du LOC'H
Le 28 juin
Ce monument a été inauguré, après une messe solennelle en plein air et sous l'averse, le 2 juillet 2000 ; près de trois cents personnes s'étaient déplacées pour cela. La troupe des Cœurs de Chouans était présente.
Il est là, témoin d'une page d'Histoire, dans un site calme. Nous l’appelons : "Le Caillou".
Le 25 janvier 1800, les Chouans du Morbihan, sous la conduite de Georges Cadoudal tendent une embuscade aux troupes du général Harty, affamées dans Vannes, venues piller les réserves de grains et viandes dans la région de Grand Champ, privant les habitants de nourriture. Georges secondé de ses officiers, veut récupérer les charrettes de grains et autres denrées alimentaires.
Sur la route il n’y a qu’un passage, le pont du Loc’h. Les Chouans bénéficient de la connaissance du terrain, étant d’autre part les attaquants par surprise d’une armée "dominatrice et sûre d’elle".
Ce fut après Quiberon la grande bataille tactiquement organisée.
Les combats, féroces, se déroulèrent depuis tôt le matin jusqu’au soir par un temps humide et brumeux entre Grand Champ, Locmaria, Locqueltas, Meucon, Saint Avé, un grand quadrilatère à
Certains auteurs ont écrit que ce fut une bataille aux résultats mitigés, un épisode controversé de la Chouannerie, voire comme certains continuent même de l’écrire en boucle que ce fut une défaite des Chouans. Il y aurait eu aux alentours de 700 tués chez les Bleus et 250 chez les Chouans.
La lecture des Archives parle d'une victoire des Bleus et cela laisse sceptique.
Maintenant sortons un peu de l’Histoire répétée en boucle et réfléchissons :
Les Bleus se sont dépêchés de rentrer à Vannes, abandonnant sur le terrain de leur supposée victoire, leur butin, sauf une charrette, leurs morts et leurs blessés tandis que les Chouans restaient Maîtres du terrain.
A-t-on déjà vu un vainqueur fuir le terrain de ses exploits?
A-t-on jamais vu un vaincu récupérant le butin volé et abandonné par les vainqueurs,
A-t-on jamais vu un vaincu enterrant les morts et les blessés abandonnés par le vainqueur sur le terrain de sa victoire ?
On n'a jamais entendu dire qu'un vaincu ait donné quelques sous à un vainqueur pour rentrer chez lui, comme l'a fait Georges.
Ce serait bien la première fois de l'Histoire que l'on noterait le départ précipité des vainqueurs du champ de bataille, abandonnant sur place leurs blessés et leurs morts victorieux, abandonnant même les charrettes de nourriture volée aux habitants du pays.
-Si les Bleus (qui ont perdu 700 hommes) sont vainqueurs, ils enterrent leurs morts ou les ramènent à Vannes, lieu de leur cantonnement à une vingtaine de kilomètres. Ils en profitent pour pousser leur avantage en pourchassant les Chouans afin de les détruire définitivement.
-Si le résultat de la Bataille est mitigé, les Chouans se sont égaillés et les Bleus poursuivent leur retour à Vannes avec leur butin, leurs morts et blessés.
Ce serait bien aussi la première fois que l'on verrait les vaincus, occupant le terrain de leur défaite, que fuient les vainqueurs, dans un geste magnanime, enterrer leurs vainqueurs tués au combat dans des fosses communes creusées dans les landes de Burgo et dans celles de Morbouleau (en bas de Plaudren) ; les Chouans sont inhumés dans les cimetières de Locmaria et de Locqueltas.
Curieux pour des vaincus !
Et pourtant des gens "qui savent" continuent à propager cette ineptie !
Enfin si les Chouans ont été vaincus, les Armées de Brune doivent parachever leur victoire. Or, sur l’insistance du Premier Consul, Georges et ses officiers sont invités (et non convoqués) à se rendre à un entretien portant sur la paix et des postes à prendre dans l’armée Républicaine. Cet entretien aura lieu au château de Beauregard le 14 février. Georges accepte de déposer les armes en échange de garanties. Pour montrer ses bonnes dispositions Buonaparté fait annoncer par le général Brune que Georges sera reçu aux Tuileries.
Curieuses décisions concernant un vaincu !!
Il ne faut en effet pas perdre de vue la conduite expéditive de Buonaparté avec un autre célèbre chef Chouan le comte Louis de Frotté qui lui sera quasiment assassiné sur la route de Paris à Verneuil sur Avre le 18 février 1800, 4 jours après la paix de Beauregard.
Samedi 27 juin nous rappellerons cette page d’Histoire à Grand Champ.