MERCREDI 17 JUILLET 1793 , MARC-ANTOINE CHARRIER MARIE-ANNE CHARLOTTE DE CORDAY

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MERCREDI 17 JUILLET 1793 , MARC-ANTOINE CHARRIER    MARIE-ANNE CHARLOTTE DE CORDAYMERCREDI 17 JUILLET 1793 , MARC-ANTOINE CHARRIER    MARIE-ANNE CHARLOTTE DE CORDAY

RODEZ. En ce matin du mercredi 17 juillet, il y a 230 ans, Marc-Antoine Charrier est extrait de sa cellule de la tour des Corbières pour être emmené place de la liberté (de la cité maintenant) en face de la cathédrale où se dresse la guillotine ; il a refusé les services du prêtre constitutionnel qui avait proposé son assistance. Marc-Antoine laisse son nom gravé dans la pierre de l'embrasure de la fenêtre de sa geôle.

A midi le couperet de la guillotine tombe. Brillant révolté, n'ayant rien renié de ses engagements pour Dieu et le Roy, Marc-Antoine Charrier aurait eu 38 ans le 25 juillet. Il laisse Marie-Victoire son épouse enceinte de 7 mois et son fils Charles Marc-Antoine.

MERCREDI 17 JUILLET 1793 , MARC-ANTOINE CHARRIER    MARIE-ANNE CHARLOTTE DE CORDAYMERCREDI 17 JUILLET 1793 , MARC-ANTOINE CHARRIER    MARIE-ANNE CHARLOTTE DE CORDAY

PARIS. Ce mercredi 17 juillet 1793, il y a 230 ans, Marie-Anne Charlotte de Corday d'Armont a subi son jugement au Palais de Justice après la nuit passée, sous forte garde, à La Conciergerie où elle avait été menée le 16 en fin d'après-midi. 

Le tribunal est composé de Jacques-Bernard-Marie Montané, président ; Etienne Foucault, Antoine Roussillon et Jean Ardouin, juges ; Antoine-Quentin Fouquier-Tinville, accusateur public ; et de Robert Wolff, commis greffier. plus douze jurés.

Chauveau-Lagarde et Grenier sont les avocats désignés d'office ; Doulcet de Pontécoulant qu'elle avait sollicité n'avait pas répondu (son courrier ayant peut-être été bloqué par Fouquier).

L'acte d'accusation est lu par le greffier Wolff.

Aux trois questions posées par le président les jurés ont répondu oui à la culpabilité. En conséquence Montané "Vu l’ordonnance de prise de corps rendue par le tribunal contre ladite Corday, le procès-verbal, de la remise de sa personne en la maison de justice de la conciergerie, la déclaration du juré de jugement portant qu’il est constant que, 1° le treize juillet du présent mois entre sept et huit heures du soir, Jean-Paul Marat, député à la Convention nationale, a été assassiné chez lui, dans son bain d’un coup de couteau dans le sein, duquel coup il est décédé à l’instant ; 2° que Marie-Anne-Charlotte Corday, ci-devant Darmant, âgée de vingt-cinq ans, fille de Jacques-François Corday, ci-devant Darmant, ex-noble, elle habitante de Caen, département du Calvados, est l’auteur de cet assassinat ; 3° qu’elle l’a fait avec des intentions criminelles et préméditées. Le Tribunal, après avoir entendu l’Accusateur Public sur l’application de la Loi, condamne Marie-Anne-Charlotte Corday, ci-devant Darmant, à la peine de mort".

Comme pour Marc-Antoine Charrier le jugement est sans possibilité d'appel ou de Cassation selon la loi du 10 mars 1793.

L'accusée sera revêtue de la blouse rouge des parricides ; le jugement est immédiatement exécutoire.

Marie-Anne Charlotte de Corday est mise sur une charrette et le cortège, entouré de nombreux militaires et gendarmes, se rend place de la révolution (actuelle Concorde) en  mettant près de deux heures.

A 18 heures 30 le couperet tombe sur la nuque de l'héroïne normande ; elle aurait eu 25 ans le 27 juillet. C'était il y a 230 ans ; le saint du jour est Sainte Charlotte.

 

MERCREDI 17 JUILLET 1793 , MARC-ANTOINE CHARRIER    MARIE-ANNE CHARLOTTE DE CORDAY

Ce portrait, déposé dans une maison d'une famille de vieille noblesse apparentée aux Corday, serait le véritable réalisé avant l'exécution. On remarquera les cheveux coupés.

Il faut noter que dans les différents énoncés, y compris de Fouquier-Tinville, l'accusée est toujours nommée Marie-Anne Charlotte Corday, jamais Charlotte Corday.

Je pense que ce raccourci est du à l'interpellation du député Montagnard François Chabot, capucin Vicaire général défroqué et apostat (qui avait demandé en janvier 93 la mise en accusation de Marat et était le responsable de l'arrestation des Girondins le 31 mai) à la Convention où il pleure son ami Marat et crie "Charlotte Cordé". Chabot, guillotiné avec Danton pour prévarication le 5 avril 1794 avait notamment déclaré "Le citoyen Jésus-Christ était le premier Sans-culotte du monde entier". 

J'ai vu sur un site, aujourd'hui, un citoyen demandant quand Marie-Anne Charlotte serait canonisée ; si elle a reçu une bonne éducation catholique elle écrit pourtant dans une lettre rédigée à la prison de l'Abbaye, en parlant de ses amis "Ils se réjouiront de me voir jouir du repos dans les Champs Elysées - il s'agit du séjour des morts dans la mythologie - avec Brutus et quelques anciens, pour les modernes il est peu de vrais patriotes qui sache mourir pour leur pays puisque tout est égoïsme, quel triste peuple pour fonder une république". Mais rien n'empêche de penser à sa contrition dernière.

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