VICTOIRE DE LA BATAILLE DU PONT DU LOC'H, 25 JANVIER 1800.

Publié le par culture

VICTOIRE DE LA BATAILLE DU PONT DU LOC'H, 25 JANVIER 1800.

Le 25 janvier 1800, les Chouans du Morbihan, sous la conduite de Georges Cadoudal, tendent une embuscade aux troupes du général Harty, affamées dans Vannes, venues  piller les réserves de grains et viandes dans la région de Grand Champ, privant les habitants locaux de nourriture. Georges secondé de ses officiers, Pierre Guillemot, Jean Rohu, Sol de Grisolles, Gambert, Gomez, Trébur-Oswald, La Haye Saint Hilaire etc, veut récupérer les charrettes de grains et autres denrées alimentaires dont du bétail.

Sur la route il n’y a qu’un passage, le pont du Loc’h. Les Chouans bénéficient de la connaissance du terrain, attaquant par surprise une armée "dominatrice et sûre d’elle".

Les combats, féroces, se déroulèrent depuis tôt le matin jusqu’au soir par un temps humide et brumeux entre Grand Champ, Locmaria, Locqueltas, Meucon, Saint Avé, un grand quadrilatère à 18 Km au Nord de Vannes.

Certains auteurs ont écrit que ce fut une bataille aux résultats mitigés, un épisode controversé de la Chouannerie, voire,  comme certains continuent même de l’écrire en boucle, que ce fut une défaite des Chouans. Il y aurait eu 250 tués chez les Chouans.

La lecture des Archives parle d'une victoire des Bleus et cela laisse sceptique.

LES FAITS :

Les Bleus se sont dépêchés de rentrer à Vannes, abandonnant sur le terrain de leur supposée victoire, leur butin, sauf une charrette, leurs morts et leurs blessés tandis que les Chouans restaient Maîtres du terrain.

A-t-on déjà vu un vainqueur fuir le terrain de ses exploits?

A-t-on jamais vu un vaincu récupérant le butin volé et abandonné par les vainqueurs,

A-t-on jamais vu un vaincu enterrant les morts et les blessés abandonnés par le vainqueur sur le terrain de sa victoire ?

On n'a jamais entendu dire qu'un vaincu ait donné quelques sous à un vainqueur pour rentrer chez lui, comme l'a fait Georges pour les Bleus.

Ce serait bien la première fois de l'Histoire que l'on noterait le départ précipité des vainqueurs du champ de bataille, abandonnant sur place leurs blessés et leurs morts victorieux, abandonnant même les charrettes de nourriture volée aux habitants du pays.

-Si les Bleus (qui ont perdu 500 hommes) sont vainqueurs, ils enterrent leurs morts ou les ramènent à Vannes, lieu de leur cantonnement à une vingtaine de kilomètres. Ils en profitent pour pousser leur avantage en pourchassant les Chouans afin de les détruire définitivement.

-Si le résultat de la Bataille est mitigé, les Chouans se sont égaillés et les Bleus poursuivent leur retour à Vannes avec leur butin, leurs morts et blessés.

Ce serait bien aussi la première fois que l'on verrait les vaincus, occupant le terrain de leur défaite, que fuient les vainqueurs, dans un geste magnanime, enterrer leurs vainqueurs tués au combat dans des fosses communes creusées dans les landes de Burgo et dans celles de Morbouleau (en bas de Plaudren) ; les Chouans sont inhumés dans les cimetières de Locmaria et de Locqueltas.

Curieux pour des vaincus !

Et pourtant des gens "qui savent" continuent à propager cette ineptie ! (Jean Sévillia sur le Blog « La faute à Rousseau »).

Enfin si les Chouans ont été vaincus, les Armées de Brune doivent parachever leur victoire. Or, sur l’insistance du Premier Consul, Georges et ses officiers sont invités (et non convoqués) à se rendre à un entretien portant sur la paix et des postes à prendre dans l’armée Républicaine. Cet entretien aura lieu au château de Beauregard en Saint Avé (près de Vannes) le 14 février. Georges accepte de déposer les armes en échange de garanties. Pour montrer ses bonnes dispositions Buonaparte fait annoncer par le général Brune que Georges sera reçu aux Tuileries.

Curieuses décisions concernant un vaincu !!

Il ne faut en effet pas perdre de vue la conduite expéditive de Buonaparte avec un autre célèbre chef Chouan, le comte Louis de Frotté, qui sera quasiment assassiné sur la route de Paris, à Verneuil sur Avre, le 18 février 1800, 4 jours après la paix de Beauregard.

CONCLUSION :

Le Pont du Loc’h est une grande bataille qui fera aux alentours d’un millier de morts. Cette bataille, est la première de ce nom pour les Chouans de Georges, organisés militairement. La victoire des Chouans amènera Bonaparte à engager le général Brune, commandant des Troupes de l’Ouest, à entamer avec Cadoudal des pourparlers de paix qui se tiendront le 14 février. Georges sera ensuite invité à poursuivre ces pourparlers aux Tuileries ce qui n’est pas fréquent pour des chefs de révoltés (et montre le prestige de Georges) ; l’entretien avec Bonaparte ne se passera pas bien et effectivement Georges racontera à Hyde de Neuville « quelle envie j’avais de l’étouffer dans ces deux bras » (en montrant les siens).

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