12 H 14, 16 OCTOBRE 1793, LA REPUBLIQUE TUE LA REINE

Publié le par culture

12 H 14, 16 OCTOBRE 1793, LA REPUBLIQUE TUE LA REINE

La vie terrestre de Marie-Antoinette s'est arrêtée ce jour, pour entrer dans l'Eternité céleste mais aussi dans l'éternité de l'Histoire après un procès où l'iniquité le dispute à l'ignominie.

Le dossier est vide de toute accusation étayée. Une seule volonté préside: exécuter la "veuve Capet". Tous les mensonges, suppositions ordurières, boues révolutionnaires de psychopathes se vêtant d'oripeaux soi-disant populaires, vont être la seule constitution du dossier d'accusation, repris par le Procureur Fouquier-Tinville :" Qu'à l'exemple des Messaline, Brunbehaut, Frédégonde et  Médicis, connues auparavant comme reines de France, Marie-Antoinette, veuve de Louis Capet, a été, pendant son séjour en France, un fléau et un vampire assoiffé du sang des français".

Du long cortège des quarante et un pseudos témoins des supposées "frasques" de l'ancienne Reine, témoignant à charge - dix neuf déclareront qu'ils ne connaissaient rien à l'affaire - seul émergeront le comte de la Tour du Pin, le comte d'Estaing et Jean-Sylvain Bailly qui protestera vigoureusement contre les accusations élevées contre la Reine en ce qui concernait les attouchements sur le Dauphin et le "massacre" du Champ de Mars qui étaient absolument fausses. (Bailly sera guillotiné moins d'un mois plus tard).

Marie-Antoinette est la première reine de France passant devant un "tribunal":

-Juge: Martial-Joseph Armand Herman, Robespierre aurait soutenu sa candidature au poste de Juge du Tribunal Révolutionnaire. Il présidera le Tribunal lors des jugements des Girondins, puis des Hébertistes puis des Dantonistes.Enlevé à l'affection des siens le 7 mai 1795 à l'âge de 36 ans.

-Juge assistant: Marie-Joseph Emmanuel Lanne, ami de Robespierre, mort prématurément à l'âge de 33 ans par coupure occipitale.

-Juge assistant : Etienne Foucault guillotiné en mai 1795 à l'âge de 55 ans.

-Fouquier-Tinville, Procureur sanguinaire, menteur avéré et prévaricateur, guillotiné le 7 mai 1795. 

-Un des deux Substitus de Fouquier-Tinville: Joseph Donzé de Verteuil, prêtre renégat mort en 1818 réconcilié avec l'Eglise.

12 jurés acquis à la condamnation à mort et une assemblée peu flatteuse pour un acte de justice. Sa seule réaction positive sera lorsque Marie-Antoinette accusée d'inceste sur la personne de son fils, une nouvelle fois, en appellera à elle: "Si je n'ai pas répondu c'est que la nature elle-même refuse de répondre à de telles accusations faites à une mère. J'en appelle à toutes les mères !" Le désordre causé par la foule entraînera une suspension d'une heure.Suspension durant laquelle Hébert se fait reprendre par Herman et Robespierre qui craignent que l'avantage passe à l'accusée.

Lorsque les débats reprennent, les avocats de la Reine, qui avaient été arrêtés, font valoir une nouvelle fois l'inanité des faits et le manque de preuves des faits iniques.

Las ! Fouquier-Tinville reprend son réquisitoire qui ne retient que quatre accusations (malgré les assertions des 19 témoins à charge !):

-Est-il constant qu'il ait existé des manoeuvres et des intelligences avec les puissances étrangères et autres ennemis extérieurs de la république, lesdites manoeuvres et des intelligences tendant à leur fournir des secours en argent, à leur donner l'entrée du territoire français et à leur faciliter le progrès des armes ?

-Marie-Antoinette d'Autriche est-elle convaincue d'avoir coopéré à ces manoeuvres et d'avoir entretenu ces intelligences ?

-Est-il constant qu'il ait existé un complot et une conspiration tendant à allumer la guerre civile à l'intérieur de la république ?

-Marie Antoinette est-elle convaincue d'avoir participé à ce complot et à cette conspiration ?

A ces quatre questions la réponse est "oui" à l'unanimité des 12 jurés qui devaient dormir ou cuver pendant l'interrogatoire de la Reine et la plaidoirie de ses défenseurs lesquels avaient démontré l'inanité des faits reprochés.

Le Président Herman annonce alors le verdict à la Reine qui a été ramenée dans la salle d'audience. Elle est condamnée pour haute trahison et l'exécution sera accomplie dans la journée.

Marie-Antoinette parut frappée de stupeur. Il était quatre heures du matin. Le ""procès"" avait commencé exactement le 12 octobre au soir ; la séance qui s'achevait le 16 octobre à 4 H matin avait commencé le 15 octobre à 9 H du matin.

Pendant ces longues heures, une seule fois la Reine dit:"J'ai soif".

12 H 14, 16 OCTOBRE 1793, LA REPUBLIQUE TUE LA REINE

Lorsque la Reine de France est "jugée" (guillemets de rigueur), c'est comme femme de Louis XVI et non en tant que Souveraine régnante. Le "patron" de l'exécutif est le Roi. Elle-même le dit bien : "elle n'est pas intervenue dans le Conseil du Roi". Bien sûr elle a exprimé ses pensées dans leur intimité familiale en donnant son avis, comme dans toute famille dans laquelle le couple s'exprime. Il s'agit donc d'un assassinat. (Il suffit d'ailleurs de lire le site du Ministère de la Justice pour être renseigné par sa grande discrétion) !

Il s'agit donc bien d'un "procès" inique qui n'est guère à la gloire des valeurs fondatrices de la république. Il fallait faire disparaître la famille royale, ce qui va se poursuivre ensuite, malgré les garanties données le 20 janvier à Louis XVI: "Décret du 20 janvier 1793: Décret de la Convention autorisant le Conseil exécutif provisoire à répondre à Louis que la Nation française, aussi grande dans sa bienfaisance que rigoureuse dans sa justice, prendra soin de sa famille et lui assurera un sort convenable".

Comme lu sur notre Blog le 20 janvier: Menteurs et parjures.

Laissons la conclusion à François-René de Chateaubriand :"Le premier crime de la Révolution fut la mort du Roi, mais le plus affreux fut la mort de la Reine !"

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L
Noel, c'est exactement ce que j'ai dit sur ma page. La Reine n'a été qu'un bouc émissaire car il leur fallait détruire la famille Royale à tout prix. En plus ils savaient très bien que son frère François Joseph n'en resterait pas là d'où cette fameuse levée pour renforcer les frontières. C'est à la mort de LOUIS XVI qu'ils avaient décidés cette levée car ils savaient qu'ils allaient tuer la Reine et qu'il y aurait des représailles avec l'Autriche, Patrie de la Reine. C'était bien une préméditation. Chauveau Lagarde et Tronson, ne pouvaient rien faire pour Elle car Elle était condamnée d'avance..... CYRILLE LEGALL
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M
Honte a cette republique et dans l'histoire d'avoir traitee ainsi la reine.. Et le pire ou la grande honte etait a venir avec le petit roi Louis XVII.. La grande honte !! Maltraiter ainsi un petit enfant sans defense jusqu'a la mort.. Grande honte dans l'histoire de France !!!!!