SAMEDI 16 MARS 1793 A LA ROCHE-BERNARD (56).
Emprisonnés pour la nuit dans la tour du beffroi de La Roche-Bernard, Sauveur et Le Floch du Cosquer en sont extraits le matin de ce samedi 16 mars 1793. Le Floch, âgé de 57 ans mais encore vaillant, écarte ses gardiens et tente de s'enfuir. Il est abattu par un paysan de Béganne. On lui reproche ses persécutions contre les prêtres, la conscription, les emprisonnements arbitraires. "C'était mon devoir de le faire". Affaibli par sa blessure il s'écroule ; un voisin compatissant essaie de le sauver. Un Révolté s'approche et l'exécute d'un coup de fusil. Il meurt victime de ses convictions révolutionnaires, par la main d'un homme du peuple, lui le riche bourgeois de La Roche-Bernard qui appliquait la Révolution pour le bonheur du peuple.
Joseph Sauveur, né à Rennes le 5 février 1766 dans un milieu bourgeois très aisé, a été élu Président du district et maire de La Roche-Bernard. Révolutionnaire zélé il a appliqué le programme révolutionnaire. Il a transformé la vieille et vénérée chapelle Notre Dame en entrepôt à fourrages, il a fait vider l'église des objets du culte et envoyé l'orfèvrerie (calices, ciboires, patènes, ostensoirs, encensoirs -tous objets offerts par la piété populaire) à la fonderie de l'Hôtel des Monnaies à Nantes. Il a activé les procès et emprisonnements des rétifs à la révolution et de deux membres de la conspiration du marquis de La Rouërie. Il a planté l'arbre de la liberté, renvoyé les maîtres et maîtresses d'école remplacés par de farouches patriotes. Il a fait venir un "curé" assermenté et chassé les réfractaires qu'il a envoyés en prison à Vannes.
Il va payer tout cela, au prix fort.