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11 NOVEMBRE 2018, REMINISCERE DE 1918

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CROIX DU CIMETIERE DE SAINT AUBIN DE LUIGNE

CROIX DU CIMETIERE DE SAINT AUBIN DE LUIGNE

A la 11ème heure du 11ème jour du 11ème mois de 1918 la boucherie de quatre ans de guerre cesse. Il y a 100 cent ans, jour pour jour, cesse une tuerie qui a duré quatre ans et trois mois, qui a vu disparaître la fine fleur de la jeunesse et ceux qui, dans la quarantaine, étaient les forces vives de la nation. Et pouvaient assurer sa pérennité.

Elle aurait pu s’arrêter un an plus tôt sans les questions d’orgueil ou de haine religieuse. Charles 1er d’Autriche, parent des Bourbon-Parme exilés après les lois d’exil prononcées contre la Famille de France, avec l’aide de Benoît XV au Vatican, a cherché à établir des contacts secrets avec le gouvernement français et le roi d’Angleterre Georges V.

Les Prussiens (protestants) ont accusé le souverain catholique de traîtrise alors qu’il voulait, de par ses convictions religieuses, arrêter le carnage.

Les entretiens secrets capotèrent par la volonté de l’anti-calotin Clémenceau.

Le bilan est catastrophique ce 11 novembre : 1 million 490 mille morts. Sans compter ceux qui mourront les années suivantes et dont  de rares monuments aux morts portent les dates de ceux décédés de leurs blessures en 1919, 1920.

Un pays saigné à blanc dans ses forces vives tombées partout dans le Nord, le Nord-est et l’Est de la France. Et ceux qui sont tombés dans les Dardanelles.

Parmi eux des Bretons au nombre de 130 mille (sur 2.300.000 habitants) mais 240 mille noms gravés dans le granite des tables mémorielles du monument de Sainte Anne d’Auray, chiffre jugé excessif par certains mais qui prend en compte ceux qui sont décédés de leurs blessures après l’arrêt des hostilités qui n’a pas été pour eux l’arrêt des infections et  des traumatismes.

Peut-être aussi des suicides chez les « gueules cassées » ou physiologiquement brisés ?

 

Il ne faut pas oublier aussi le clergé dont 80 500 prêtres ou religieux seront mobilisés. 6.400 seront tués sur le front soit comme soldats, soit comme infirmiers-brancardiers soit comme aumôniers. Ou fusillés par les Allemands.

412 religieuses seront tuées dans leur activité d’infirmières.

20 mille prêtres et religieux seront cités à l’Ordre de la Nation ; 35 mille seront décorés.

Alors quand en 1924, le pays pansant ses plaies béantes, le radical-socialiste alors « bouffeur de curé » Edouard Herriot (politique déjà clairvoyant quant il disait : la politique c’est comme l’andouille, il faut que ça sente la merde mais pas trop) décide de faire repartir dans leurs pays d’exil les religieux qui se sont battus, le Père Paul Doncoeur, chassé en 1902 par les lois anticlérical de Clémenceau, se lève et clame :

Non, Nous ne partirons pas !

 

« Vous voulez rire M. HERRIOT ! Mais on ne rit pas de ces choses. Jamais, pendant cinquante mois, vous n’êtes venu me trouver. Ni moi, entendez-vous, ni aucun autre (car tous ceux qui étaient en âge de se battre se sont battus), ni aucune femme, nous ne reprendrons la route de Belgique. Cela jamais ! Vous ferez ce que vous voudrez, vous prendrez nos maisons, vous nous ouvrirez vos prisons. Mais partir comme nous l’avons fait en 1902 ? Jamais !

« Nous avons aujourd’hui un peu plus de sang dans les veines, voyez-vous, et puis, soldats de Verdun, nous avons appris aux bons endroits ce que c’est que de s’accrocher à un terrain. Et je vais vous dire maintenant pourquoi nous ne partirons pas. Nous ne partirons plus parce que nous ne voulons plus qu’un [étranger] nous rencontrant un jour loin du pays, nous pose certaines questions auxquelles nous répondrions, comme jadis, en baissant la tête : « La France nous a chassés ». Pour l’honneur de la France jamais nous ne dirons plus cela à un étranger. Donc nous resterons tous. Nous le jurons sur la tombe de nos morts ! ».

Et Herriot retourna manger son andouille.

C'était un sacré clergé, n'est-ce pas ?

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MESSE ET ABSOUTE LA CHARTREUSE DE BREC'H

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AABSOUTE AU MAUSOLEE DE LA CHARTREUSE

AABSOUTE AU MAUSOLEE DE LA CHARTREUSE

Comme chaque année depuis 18 ans, sauf une fois, la messe de Requiem, selon le rite traditionnel, a été célébrée en la chapelle du Champ des martyrs de Brec'h où furent fusillés les malheureux de la défaite de la Bataille de Quiberon à partir du 27 juillet 1795. Plus de deux cents personnes Emigrés et Chouans.

Nous sommes allés ensuite à La Chartreuse de Brec'h Auray où notre célébrant, l'abbé Amaury Brillet a donné l'absoute avec encensement et bénédiction des ossements.

Dies Irae, Libera me, De profundis (en français, très beau).

Nous étions une vingtaine de personnes. L'abbé avait ouvert la barrière qui empêche de pénétrer dans le monument qui est en péril. Les témoins qui ont été posés il y a vingt ans montre un état de fatigue du monument que nous n'avions pas constaté il y a deux ans. Sous le poids du chapiteau le mur de droite est en train de se souffler, c'est très net. Il va y avoir urgence a démonter, pour le remonter ce monument construit par Caristie et dont les sculptures en marbre de Carrare sont dues à David d'Angers.

Le caveau contient non seulement les restes des fusillés du Champ des martyrs mais aussi les ossements des fusillés du Port d'Orange à Saint Pierre Quiberon et autres lieux de la presqu'île.

UN DES TEMOINS.

UN DES TEMOINS.

Le matin avait eu lieu la réunion du Conseil d'administration du Souvenir Chouan de Bretagne, à Sainte Anne d'Auray. Un membre ayant proposé de rappeler le Souvenir de la Bataille de Savenay (23 décembre 1793 - et non le 25 comme on peut l'entendre dans une bande vidéo) il a été décidé que nous honorerons ce 225ème anniversaire

SAMEDI 15 DÉCEMBRE.

Le programme en est fixé ainsi:

- 10 H 45 rassemblement devant l'église de Blain pour un départ à 11 H vers la maison de La Brosse(dite Sorin) où fut élu le dernier généralissime, Fleuriot.

Départ ensuite pour Savenay où nous visiterons quelques lieux intéressants la bataille puis après le déjeuner (25 € pour les SCB 27 € autrement) les alentours Prinquiau, Blanche Couronne et terminerons à Rohars où un passeur courageux permis à plusieurs centaines d'heureux de rejoindre le Sud de la Loire.

Belle journée du Souvenir.

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ALLELUIA ! LOURDES, ORANGE ( la VILLE pas le téléphone)

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ALLELUIA ! LOURDES, ORANGE ( la VILLE pas  le téléphone)

La Cité mariale a été témoin d'un nouveau miracle à l'occasion de la venue du Saint-Esprit lors de l'assemblée des évêques. En effet 224 ans après leur martyre à Orange les évêques de France, réunis à Lourdes, ont décidé d'enfin donner suite, par leur (éventuelle quand même) canonisation, à la béatification des 32 religieuses guillotinées en juillet 1794, béatification  proclamée le 10 mai 1925 par le Pape Pie XI.

Un an après que l'excellent évêque d'Avignon ait nommé un Postulateur à leur cause. (Je dis excellent car il n'a pas sa langue dans sa poche cet évêque qui va au charbon ; en 2011 il avait tenu des propos très fermes au sujet de la photo blasphématoire "Piss Christ" et citant nommément les maçons pas francs. Plus récemment la messe du Festival d'Avignon retransmise par France-Culture avait porté sa pensée à travers son homélie dans laquelle il dénonçait la GPA, la PMA, le suicide assisté, et, oh  blasphème ! L'entrée de Simone veil au panthéon) !

Pour des causes plus discutables, des canonisations, ne respectant pas les délais canoniquement établis, ont été beaucoup plus rapides. Et le Vénérable Pie XII, dont la sainteté est attestée, attend toujours à la porte de la Congrégation pour la cause des saints alors qu'il vient de se faire doubler par le fumeux Paul VI (fumeux parce que dénonciateur des fumées de Satan ayant envahi l’Église alors qu'il en a ouvert les portes et les fenêtres !).

Autre raison d'Alléluia une traduction importante,  polémique et mauvaise depuis quarante ans du Credo sur la constitution de la Sainte Trinité Consubstantielle et non de même nature. Mais le nouveau texte ne sera de service qu'en fin 2019 (alors que les traductions d'après V2 avaient été effectuées en quelques mois) !

Par contre rien sur la persécution des "chouannes" de Mayenne, religieuses de profession, par leur évêque Mgr Thierry Scherrer. Ces religieuses dirigent des EHPAD et ne seraient pas assez progressistes au goût de l'évêque. Pourtant celui-ci a pour devise "soyez remplis du Saint-Esprit". Hélas, on peut douter de la Spiritualité du remplissage.

Pour en revenir aux religieuses dites d'Orange elles étaient dans des couvents aux alentours : Carpentras, Pont Saint-Esprit, Sisteron, Caderousse, Avignon, Pernes, Bollène (13 sacramentines) dont l'émouvante chapelle (dans laquelle le Saint Sacrement est perpétuellement exposé) où le prêtre montre l'émouvante pièce de laquelle elles assistaient, derrière un rideau, à la Messe et où l'on voit le petit guichet par où elles recevaient la communion à genoux.

Parmi les 332 suppliciés figurent aussi 36 prêtres et religieux. les 264 restants sont tous de dangereux individus : couturière, servante, cordonnier, paysans, ouvriers soyeux, aubergistes, maréchaux-ferrants, bouchers, meuniers, colporteurs, tailleurs, orfèvres, maçons, vanniers etc. Les habituels nantis de l'époque, quoi !

Tous reposent dans les trois fosses communes sous et face à la chapelle de Gabet dans laquelle la messe est célébrée par l'évêque d’Avignon tous les 9 juillet.

Les corps des juges bourreaux, après la guillotine, furent eux jetés dans le Rhône par la population; un fut lynché, un autre assassiné puis noyés. Un autre préféra rester en prison plutôt que d'être exposé à la foule.

 

La croix sous laquelle se trouve la fosse des religieuses.

La croix sous laquelle se trouve la fosse des religieuses.

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SATURARGUES (Hérault) 5 NOVEMBRE 1928

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SATURARGUES (Hérault) 5 NOVEMBRE 1928

Lundi 5 novembre 1928 l'évêque de Montpellier, Monseigneur René-Pierre Mignin,  est venu bénir une plaque mémorielle, fixée solidement sur le mur jouxtant l'église et soutenant le terrain qui était occupé par le cimetière. Le maire L. Berthomieu, le curé l'abbé Sarrazin et la population assistent à cette manifestation.

Cette plaque rappelle le souvenir de faits qui se sont déroulés 225 ans plus tôt lorsque les hordes camisardes, sous les ordres de Jean Cavalier capitaine et prophète, dévalèrent des Cévennes et assassinèrent SOIXANTE personnes (la moitié de la population) dont 26 enfants, dans la soirée du jeudi 20 septembre 1703.

En réalité il y eut 62 personnes auxquelles il faut ajouter deux enfants à naître.

Dans ce village la Réforme protestante n'avait eu aucune prise. Le bourg fut incendié par les disciples de Luther dont il a fallu attendre le XXIème siècle et un pape bizarre pour qu'il soit honoré par des catholiques, lui le renégat, assassin et sacrilège.

Les Camisards sont des protestants luthériens. Ils sont d'une telle sauvagerie que parfois des calvinistes seront aux côtés des catholiques pour s'opposer à leur fureur assassine et iconoclaste.De décembre 1702, début de la rébellion commencée avec l'assassinat de l'abbé du Chayla, à novembre 1703,  465 catholiques sont tués à coups de fusil, de baïonnettes, à la hache, à coups de bâtons, émasculés, les femmes éventrées. Dans cette seule partie cévenole. 

Il n'y a pas de soldats parmi eux. Ces 465 assassinés sont ceux dont le nom a été relevé; beaucoup d'autres ne sont pas pris en compte car leur nom n'est pas connu.

Francisco Vaticano nous rebat les oreilles avec ses repentances, l'évêque de Pamiers, Mgr Eychenne,  a fait repentance dimanche 16 octobre dernier en l'église du village de Montségur, "demandant pardon pour l'extermination des personnes en raison de leurs convictions religieuses".

Traiter du catharisme comme d'une religion est possible mais pas lorsqu'elle se revendique  d'un certain christianisme car elle est, par rapport à lui, schismatique et hérétique; ce qui montre que sur le plan du catholicisme Mgr Eychenne exerce le Principe de Peter et a  atteint son seuil d'incompétence, au moins sur ce point.

Enfin on n'a jamais entendu les Protestants faire repentance des crimes gratuits commis sur la population et les grands soldats que sont les fœtus et les enfants en bas âge. Ils ont même moins de scrupules que l'évêque de Pamiers et plus de "distanciation" que lui ; en effet lors d'un prêche de l'Assemblée du Désert à Mialet en septembre 2001, le pasteur de service disait (il n'a pas subi les foudres de la Justice) que "l'on avait tué quelques prêtres et catholiques mais c'était l'époque" !!!!

Monseigneur René-Pierre Mignin (natif de La Chapelle Palluau en Vendée - ce qui explique sans aucun doute sa bénédiction de cette plaque mémorielle) a honoré, le 5 novembre 1928 la mémoire de ces victimes.Il est nommé archevêque de Rennes le 18 juillet 1931. Il décède le 1er novembre 1939 âgé de 64 ans.

 

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PUY DU FOU PAR UN DIMANCHE FRISQUET

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PUY DU FOU PAR UN DIMANCHE FRISQUET

Hier dimanche ma petite-fille m’avait invité à l’accompagner au Grand Parc du Puy du Fou.

J’ai accepté avec plaisir d’autant que cela faisait neuf ans que je n’y étais allé.

Je pensais qu’il nous serait facile de nous déplacer, vu la date de fin de saison et la température sympathique due au réchauffement climatique : 7 (sept) degrés soutenus par un vent aigrelet qui buffait Est-nord Est. Mais non il y avait beaucoup de monde.

Que les gradins du Stadium, presqu’archiplein, sont glacés par rapport aux mois de la belle saison ! Mais quel courage pour les acteurs bras et cuisses nus et les nymphes aux tenues légères. Ou ils avaient des dessous chauffants ou ils avaient une promesse de vin chaud après leurs prestations. Malgré tout un spectacle bien réglé comme d’habitude et des fauves jouant leur rôle à la perfection, même pas attirés par la jeune chrétienne pourtant appétissante !

Une pensée émue aussi pour la belle Séraphina dansant les pieds dans l’eau, pour son amoureux (à cheval lui), des farandoles, la robe mouillée jusqu’aux genoux dans Mousquetaire de Richelieu. Une très belle mise en scène.

 

Dans les tribunes de Le bal des oiseaux fantômes  ça "piquait" aussi, avec la ventilation naturelle par en dessous les gradins et les oiseaux n’arrangeaient rien en brassant de l’air froid lors de leurs survols de la foule. L’été c’est agréable mais là ! Quelle splendeur que tous ces oiseaux sauvages dressés à la perfection par les maîtres fauconniers ; l’occasion de plaisanter aussi sur le fait que Hollande avait postulé mais avait  été refusé. Aliénor était bien réchauffée dans sa belle robe blanche. Magnifique le bouquet final avec ces 200 oiseaux, dont des cigognes, qui volent et virevoltent au-dessus des spectateurs. Quel travail de dressage et de patience derrière ce magnifique spectacle !

 

J’ai découvert Le Dernier panache. Bluffant ! Belle mise en scène et le côté technique surprenant où ce n’est plus le plateau qui tourne mais les gradins où sont installés les spectateurs. Cela créé, par le déplacement horizontal (évidemment) et doux, une sensation agréable de voyage. Des moteurs très discrets, des arrêts en douceur pour se fixer en face des différentes scènes, Napoléon à Sainte Hélène, Garde-marine, Brest, l’originale coupe de vaisseau où l’on voit les différents lieux du pont à la soute en passant par les entreponts et la vie différente entre ces quatre étages. Superbe idée. Par contre Washington venant remettre à Charette son diplôme de Lieutenant de vaisseau m’a fait tiquer. D’abord il n’est jamais venu en France et il ne parlait pas le français. Mais c’est un détail. Quant à l’exécution de Charette (on ne l’a pas nanti de la particule) elle a eu lieu non pas devant un mur mais devant la porte en bois d’un jardin (sans doute pour éviter les éventuels ricochets) ; ceux qui étaient avec moi en 2006 ont pu la voir, le musée Dobrée l’ayant sortie de ses réserves à ma demande. Bien entendu le In manus tuas Domine a été dit par  le chevalier juste avant son ordre de tir. Par contre plus agaçant est cette obstination de vouloir donner à Céleste Julie Talour de la Cartrie (ou Carterie), née à Angers (France) en 1753, un accent irlandais sous prétexte qu’elle a épousé, en deuxième noces, un officier d’origine irlandaise (ce qui ne veut pas dire qu’il avait un accent). Charette parlait-il avec l’accent du Midi parce que sa mère était née à Les Vans ? A part ces petits détails un spectacle magnifique dans une immense salle où il ne fait pas froid.

 

Il faisait bon aussi dans les tranchées et abris des Amoureux de Verdun. Ce qui est navrant c’est la rapidité, japonaise presque, en bousculant, avec laquelle les gens passent dans des lieux bien reconstitués nous laissant imaginer la misère de ces malheureux qui ont tout donné pour la Patrie. Les déflagrations assourdissantes,  les crépitements de détonations, le sol qui tremble, les parois qui bougent. Cela rappelle le regretté disparu Chemin creux des Guerres de Vendée ; quelle imagination ont les penseurs, réalisateurs et scénaristes d’une telle reconstitution ! Même l’odeur indéfinissable est présente.

Passage à La renaissance du château visite dans le temps qui permet de voir l’anneau qui serait celui de Sainte Jeanne d’Arc. Mais il aurait fallu commencer par cette déambulation.

 

Et puis il y a Le mystère de La Pérouse. Vous êtes dans les entreponts de l’Astrolabe, dans un vaisseau où courent les ordres, la coque qui craque et gémit ; vous déambulez sur un sol parfaitement stable mais les montages latéraux et de plafond vous donnent l’impression du tangage et du roulis ; en images l’océan est bien visible par les sabords ; c’est visuel mais Julie en  a presque le mal de mer. Une salle à manger des officiers, les réserves de vin et d’alcool, de nourriture, de farine, mais aussi les collections d’objets ou de coquillages collectés par le savant navigateur, les plantes (vraies) entreposées pour être ramenées en France, le passage du Cap Horn qui, instinctivement fait chercher un appui. Remarquable. Et puis, en sortant, la traversée de la coque fracassée sur les rochers du côté de Vanikoro. On reçoit même des embruns. Il n’est pas possible de rester insensible à l’épopée des marins de la Royale. Et là tout est tellement bien imité avec un éclairage tamisé qui ajoute au mystère. Bravo aux concepteurs et scénariste de ce spectacle ambulatoire qui m’a le plus conquis. Il y a seulement une suggestion à faire concernant les animaux.

En effet pour des voyages un peu longs les navires embarquaient des animaux vivants.

D’après l’exposition du Musée de la Marine en juin 2008 « Un voyage de découvertes au siècle des Lumières » l’Astrolabe a embarqué 5 vaches (pour le lait frais et le fromage – important contre le scorbut) et le fourrage conséquent, une vingtaine de cochons, le double de moutons et 200 poulets et poules (pour les œufs). Je me souviens aussi avoir vu les appareils d’horlogerie et des sabliers synchronisés avec ceux des deux navires et qui, 220 ans plus tard, donnaient toujours leurs indications.

 

Dans les spectacles en salle il est demandé de ne pas prendre de clichés ni de filmer. Ou les gens sont sourds ou ils sont bien français !

 

Cette balade puyfolaise, entrecoupée de deux arrêts vin chaud (il ne faut pas oublier l’antigel !) par cette froide journée d’automne fut un vrai régal. Il faudra recommencer lors d’un proche refroidissement climatique ; en été par exemple !

Merci Julie !

 

PUY DU FOU PAR UN DIMANCHE FRISQUET

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IL Y A 200 ANS A FUNCHAL UN RÉGICIDE PLONGE EN APNEE

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IL Y A 200 ANS A FUNCHAL UN RÉGICIDE PLONGE EN APNEE

 

André-Antoine Bernard est né le 21 juin 1751 à Corme Royal dans l’arrondissement de Saintes en Charente Inférieure. Adulte il ajoute le nom d’une terre de son père à son nom et devient Bernard des Jeuzines (ou Zeuzines). En 1791, commandant local de la Garde nationale et, en tant que magistrat, Président du tribunal de Saintes, il est élu à l’Assemblée législative. Il se fait alors appeler André-Antoine Bernard de Saintes ; dans le vent anti catholique il trouve opportun de rejeter Saintes et se fait appeler Bernard de Xaintes.

Fabre d’Eglantine étant passé par là avec son calendrier biologique il décide de rejeter ses saints patrons et d’appliquer l’appellation correspondante. André devient Pioche, Antoine devient Fer : Pioche-fer Bernard (il a abandonné sa particule fausse). Imaginons un instant que ses parents l’aient prénommé Innocent-Charles ; il serait devenu Fumier-fumeterre Bernard !

Le 4 septembre il est élu à la Convention et passe chez les Montagnards ; il vote la mort de Louis XVI, sans sursis, sans appel au peuple.

Membre du Comité de Sûreté Générale il est envoyé en mission dans le Jura et la Côte d’Or. En 1793 il est chargé de l’organisation du nouveau département du Mont Terrible (du nom d’un mont suisse) ce département étant composé de territoires volés : l’arrondissement de Porrentruy (Suisse) les arrondissements de Montbéliard et Audincourt (Principauté du Wurtemberg) Département qui disparaîtra en 1800 sous le Consulat et en 1815 à la Restauration pour Porrentruy qui rejoindra la Suisse.

En attendant il faut des finances et Pioche-fer taxe les Montbéliardais de 400.000 Livres (à peu près 4.800.000€ chiffre indicatif).

En Côte d’Or il mène à Dijon une politique révolutionnaire d’une rare dureté. Il fait arrêter le Président du Parlement de Bourgogne, sans raison, sinon qu’il est à la tête de grands biens. En effet Jean Vivant Micault de Corbeton et son épouse avaient émigré mais étaient revenus en France avant l’application des lois de spoliation. Ils n’étaient donc pas répréhensibles. D’autres "aristocrates" furent aussi frappés par la folie de cet individu muni de tous les pouvoirs. Jean Vivant de Corbeton sera guillotiné à Dijon le 17 mars 1794 à l’âge de 69 ans. Le 26 juillet 1794, veille de la chute mortelle de Robespierre, son fils, son gendre (Charles Michel Trudaine de La Sablière) et son frère (Charles Louis Trudaine de Montigny) sont guillotinés sur ordre du Tribunal révolutionnaire de Paris où Pioche-fer avait des relations.

Il revient ensuite à Paris et est nommé secrétaire de la Convention. Robespierriste, sentant le vent tourner, il participe à la chute de l’Incorruptible (surnom qu’il n’aurait pas pu mériter !). Il est ensuite élu président de la Convention Thermidorienne du 2 au 22 septembre.

Il faut rappeler que les lois de l’époque, pourtant faites par des hommes dits de Droit, étaient assez élastiques pour s’adapter aux intérêts des uns ou des autres. Là Pioche-fer avait trouvé un hôtel du XVème superbe et une cave aussi superbe lui permettant de mener grand train. Après la mort de Robespierre, il avait été tellement odieux que les six sections révolutionnaires de Dijon envoyèrent un courrier à la Convention nationale dénonçant Pioche Fer Bernard et l'accusant :«  d'avoir envoyé ce vieillard à l'échafaud et d'après l'inventaire fait après ses 69 jours passés dans l'Hôtel Bouhier de Savigny, d'avoir subtilisé 537 bouteilles de grands crus, dont 38 bouteilles de Chambertin et une pièce trois quarts de Santenay, ainsi que la casse de beaucoup de vaisselle » et  d’avoir détourné les biens saisis.

Décrété d’accusation en 1795 il bénéficie de l’auto amnistie votée par tout ce collège d’assassins de la Convention avant sa dissolution.

Redevenu avocat près la Cour criminelle de Charente Inférieure il est contraint à l’exil par la loi frappant les régicides en 1816. Il part en Belgique d’où il est bientôt expulsé par les autorités. Il décide alors de partir pour les Etats-Unis. Mais son bateau fait naufrage sur l’île de Madère ; il s’installe alors à Funchal. Il y meurt le 18 octobre 1818.

Les autorités religieuses ayant refusé une inhumation religieuse SA DÉPOUILLE EST MISE DANS UN SAC, COUSU, LESTE ET JETE A LA MER  LE 19 OCTOBRE 1818, il y a deux cents ans.

On peut, dans ce cas, parler de justice !

 

 

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18 OCTOBRE 1798 - MARQUIS de SURVILLE - 18 OCTOBRE 2018

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18 OCTOBRE 1798 - MARQUIS de SURVILLE - 18 OCTOBRE 2018

IL Y A 220 ANS

Joseph - Etienne, marquis de Surville, était commandant en 1789 dans le régiment Colonel-Général de l'infanterie légère française et étrangère où il a immanquablement rencontré Louis de Frotté, le futur célèbre chef chouan de Normandie.

Né le 16 juin 1755, à Valence dans la Drôme, dans une  très ancienne famille de la noblesse vivaroise, dont on a la trace au XIIIe siècle, il embrasse dès 16 ans le métier des armes et entra au régiment de Picardie, renommé régiment Colonel-général en 1780.

Parti pour la guerre aux Amériques il sert sous les ordres de Rochambeau où il se distingue par son courage et son intrépidité. Il rentre en France en 1783 et passe la plus grande partie de son temps dans diverses garnisons du régiment Colonel-Général. Il est à Brest en 1783, à Besançon en 1784 où il est initié à la maçonnerie (Loge La Modeste), ce qui ne perturbe pas son catholicisme.

Il se marie le 28 février 1786 avec Marie-Pauline d'Arlempdes de Mirabel. À la suite de son mariage, qui lui apportait le marquisat de Mirabel, Joseph Etienne prit le titre de Marquis. Ils eurent un enfant malheureusement décédé à l'âge de 4 ans.

En 1789, il prend part aux assemblées de la noblesse du Vivarais à Villeneuve-de-Berg. Il émigre à Coblence lors de la révolution.

Le 20 septembre 1792, il est à la bataille de Valmy. Sa compagnie est licenciée à Spa. Il se réfugie à Liège. Il rejoint Condé en mai 1793. En France, comme il est émigré, ses biens et propriétés sont vendus, dans le Gard, en Ardèche. Il quitte l’armée de Condé le 6 janvier 1795 et rentre clandestinement dans le Vivarais (Vivaroye à l’époque : Vive le Roy).

Il s’engage dans la « chouannerie » locale qui recouvre l’Est et Sud-est du Massif Central (Rouergue, Cévennes, Margeride, Gévaudan, Vivarais, Pays du Velay, le Forez et les Monts du Lyonnais). Il côtoie le comte de La Motte (ou Mothe), Dominique Allier (dont le frère Claude, Prieur de Chambonas a été guillotiné pour faits de « chouannerie » le 5 septembre 1793).  Que du beau monde !

Arrêté à Mayres transféré à Aubenas il arrive à s’échapper.

Pour ses brillantes campagnes, il est promu Chevalier dans l’Ordre royal de Saint Louis le 10 juillet 1796 et c’est Louis XVIII qui le décore le 8 mars 1797, pas dans le Vivarais bien évidemment mais à Coblence où il est allé quémander de l’aide. Décoré mais on ne lui confie pas de commandement. Il revient dans son pays en 1797. Il prend, avec ses hommes la ville de Pont Saint Esprit le 30 septembre 1797.

Après un nouveau voyage en Suisse, Louis XVIII ayant fait de lui son émissaire pour le Midi de la France, il revient sous un faux nom mais il est arrêté à Tiranges  près d’Yssingeaux, proche du Puy en Velay, suite à une trahison pour de l'argent: la belle aventure se termine le 2 octobre 1798. Les révolutionnaires du Puy avaient eu une trop grande peur qu’il  reconstitue l'armée du comte de La Mothe (assassiné le 5 octobre 1797 dans la prison du Puy en Velay), pour ne pas le passer par les armes.

« Ledit jour, 16 fructidor, sur les quatre heures du matin, ledit Jelaigue, brigadier de gendarmerie accompagné de tous les gendarmes de sa brigade et d'un détachement de la 16è demi-brigade pour lors stationnée à Craponne, se transportèrent audit lieu de Gervais, dans la maison de ladite Théaulaire, veuve Brun, où ils savaient des personnes suspectes de cachées ; Où étant arrivés, laditte Théaulaire s'opiniâtra d'abord de les laisser entrer, en leur disant qu'ils n'avaient pas droit de venir faire des visites dans sa maison ; que ce refus ayant redoublé les soupçons de cette force armée, ils entrèrent dans laditte maison, où, après avoir fait plusieurs recherches, et étant parvenus à la chambre au-dessus du colidor, où étoit un grenier à moitié démonté, adossé au mur,  et s'étant aperçu que certaines planches de ce grenier pouvaient se mouvoir à volonté, ils le tournèrent aussitôt et trouvèrent, à la partie du mur que couvrait ce grenier, une ouverture propre au passage d'un homme, laquelle ouverture conduisait dans un souterrain. Ils entrèrent et y arrêtèrent le marquis de Surville, Charbonnel- Jussac, Dominique Allier, et le nommé Robert, armés de fusils et d'espingoles, ­lesquels quatre individus ont été depuis suppliciés. »

Avec ses compagnons le marquis de Surville est emprisonné au Puy, sans oublier Marie-Anne Théoleyre. Cette dernière, poursuivie comme leur complice devant le tribunal criminel, fut défendue par Vissaguet qui la fit acquitter, le 19 frimaire an VI.

Après un procès de l’époque il est condamné à mort le 17 octobre, par une commission militaire, pour faits d’émigration et de conspiration.

Le 18 octobre il est amené devant l’église Saint Laurent. « D'un pas assuré, il descendit l'escalier de sa prison ; sa bouche et son cœur priaient. » Il monta sur le tombereau, et, calme et souriant, traversa la rue Grangevieille en saluant les amis accourus sur son passage».

 

« Une foule immense de sans-culottes, de garde-nationaux, de troupes de ligne, gendarmerie, chasseurs et canonniers avait envahi les abords de Saint-Laurent pour assister à la mort de Surville.
D’un pas assuré, il descendit l’escalier de sa prison ; sa bouche et son cœur priaient. Il monta sur le tombereau, et, calme et souriant, traversa la rue Grange-vieille en saluant les amis accourus sur son passage. Le cortège sortit du Puy par la porte Pannessac.

Monsieur, dit-il à l’officier qui commandait le détachement, je crois inutile de vous demander un prêtre fidèle ; ce serait d’ailleurs l’exposer à de grands malheurs. Veuillez donc,

s’il vous plaît, m’envoyer le curé constitutionnel.

Le prêtre arrive : « Je vous plains, Monsieur, d’avoir donné ce funeste exemple de prévarication ; je sais néanmoins que, dans le cas où je me trouve, je puis me servir de vous. Veuillez m’écouter ».
Le prêtre schismatique, attendri, remplit son pénible ministère. M. de Surville reçut ses consolations avec une piété et une douceur angéliques.

Un sergent s’avança pour lui bander les yeux : « Comment ! dit-il, depuis ma plus tendre enfance je sers mon Dieu et mon Roi, et vous ne me supposez pas assez de courage pour voir le plomb mortel ? »
Et, mettant la main sur son cœur, il s’écria : « C’est ici qu’il faut frapper ! »

Il est atteint de plusieurs balles dont trois en pleine tête.

Il avait 43 ans et quatre mois. Son épouse décède en 1848.

 

 Charbonnel fut envoyé à Lyon où il fut condamné à mort le 15 novembre 1798 et fusillé presque aussitôt. Robert subit le même sort dans le Puy-de-Dôme où il fut transféré. Dominique Allier, transféré en toute hâte à Lyon, y subissait la même condamnation.

Dans cette église Saint Laurent, au Puy en Velay, se trouve un gisant de Bertrand du Guesclin car y reposent ses entrailles. Bertrand a eu plusieurs sépultures: ses entrailles au Puy, ses chairs à Montferrand (Clermont-Ferrand), son cœur à Dinan, ses ossements à Saint-Denis. En effet le roi Charles V voulait qu'il soit inhumer à Saint--Denis. Mais Bertrand, mort le 13 juillet devant  Châteauneuf de Randon devenait intransportable à cause de la chaleur. Au Puy, on procéda à l'ablation des entrailles qui furent inhumées dans l'église Saint-Laurent ; avant Montferrand il fallut se décider à faire bouillir le corps, seule façon de disperser le nuage de mouches qui suivait le cortège. Ses chairs furent inhumées dans la chapelle des Cordeliers – laquelle fut détruite à la Révolution et le tombeau profané.

 

 

18 OCTOBRE 1798 - MARQUIS de SURVILLE - 18 OCTOBRE 2018
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16 OCTOBRE 1793 - 16 OCTOBRE 2018

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16 OCTOBRE 1793 - 16 OCTOBRE 2018

Il y a 225 ans, à l'issue d'un procès inique, qui n'a d'ailleurs de procès que le nom et devrait plutôt être appelé Comité de condamnation, la Reine de France, Marie-Antoinette est amenée place de la révolution et mise à mort.

16 OCTOBRE 1793 - 16 OCTOBRE 2018

Son mari le Roi a été amené sur la même place, le 21 janvier de la même année , dans un carrosse ; pour l'humilier la Convention a choisi pour elle une charrette. Aucune sorte de respect pour la Reine. 

Les accusations odieuses  portées par des nains de l'Histoire. (Fouquier, Hébert) montrent, s'il en était besoin, la bassesse des accusations. A leur veulerie répondent la dignité, l'élégance du maintien, la classe comme on dit maintenant.

J'ai même entendu une fois la sottise selon laquelle Robespierre aurait accéléré le procès parce que Marie-Antoinette souffrait de pertes sanguines liées à une infection génitale ; il aurait voulu abréger ses souffrances. Cela aurait été, comme Carrier à Nantes, par "principe d'humanité" ? Il est certain que si elle avait vécu libre elle n'aurait pas eu ces importants soucis de santé ; toutes les angoisses et douleurs morales se reportant, comme chez toute femme, sur le bas ventre.

16 OCTOBRE 1793 - 16 OCTOBRE 2018

Même Jacques-Louis David, conventionnel régicide (aucun lien de parenté, comme le croit un écrivain, avec David d'Angers) ira de son coup de pied de l'âne avec le croquis censé représenter la victime de la barbarie révolutionnaire.

Merci Marc pour cet hommage du SCB, aujourd'hui, Place de la Concorde.

Coïncidence c'est ce jour que sont mis en vente des bijoux ayant appartenu à la Reine de France, bijoux qu'elle a remis à une personne de confiance avant d'être enfermée dans la tour du Temple. Le fait de cette remise traduit la volonté de transmettre un bien qui n'est pas à elle.

Le commentaire est accompagné des clichés auditifs habituels et des poncifs aussi éculés.

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DES RACINES ET DES AILES

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DES RACINES ET DES AILES

 

Ce mercredi 10 octobre programme alléchant sur la Trois, la jolie Carole Gaessler emmenant ses caméras dans le Comtat Venaissin. En général ces émissions sont bien troussées bien que souffrant parfois d’une certaine hémianopsie (rétrécissement du champ visuel souvent latéral).

Avignon son Palais des Papes, la richesse des Papes (mélangeant comme d’habitude pseudo gloire personnelle et dignité de la fonction), les vignobles du Comtat dus aux Papes, promenade sympathique dans les vignobles (avec la découverte de la musique dans les vignes pour stopper certains parasites), le pont d’Avignon, les crues du Rhône. Mais pas un mot sur les soixante massacrés et jetés dans la tour de la Glacière du Palais par les révolutionnaires avignonnais les 16 et 17 octobre 1791. Il est vrai que, dans la littérature officielle estampillée « véridique » ces massacres ne sont qu’un règlement de comptes entre papistes et républicains voulant le rattachement du Comtat à la république. La même doxa fixant les premiers massacres à septembre 1792 ; rien avant.

Après diverses dégustations de produits locaux (virtuellement seulement ; à quand une télé avec un robinet ?) la charmante Carole nous emmène à Carpentras voir un monument emblématique de la ville.

Chic, me dis-je, l’Inguimbertine ; de plus avec ses moyens télévisuels nous allons nous régaler. Édifice prestigieux abritant un mobilier rare lequel abrite des œuvres superbes où nous entendrons, sans aucun doute, le Conservateur général, Jean-François Delmas, parler des richissimes collections !

Patatras ! L’emblématique monument est la synagogue du XVIIIème dont la brave dame qui nous guide dans la visite fait remarquer que les décors sont en bois peint comme du marbre le seul marbre étant la reproduction des Tables de la Loi. Il y a une piscine qui est inondée à cause des infiltrations. Très intéressant !

On passe à côté des incunables de l’Inguimbertine et des milliers d’objets du XIIème siècle à maintenant qui sont à la vue de ceux qui le désirent et non d’une certaine élite.

Cela rappelle des ballades dans les îles charentaises de cette même émission où l’on voit l’ancien fort de l’île Madame mais passe à côté, sans la voir, de l’immense croix qui marque la sépulture et le sacrifice de centaines de prêtres, comme la visite de l’île de Ré où l’on s’attarde sur les trois gibiers de potence (bagnards) morts dans le Fort mais on ignore les 70 prêtres que l’on y a fait « crever » (il n’y a pas d’autre mot).

Ce n’est évidemment pas avec notre président de pacotille que l’on va en entendre parler, lui qui a un faible, plutôt une très grande faiblesse en Histoire.

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LE JOURNAL LE TÉLÉGRAMME ET SA VUE DE CARRIER ET DES NOYADES.

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LE JOURNAL  LE TÉLÉGRAMME  ET SA VUE DE CARRIER ET DES NOYADES.

Le journal Le Télégramme a publié dernièrement un article sur Carrier, agrémenté d’un tableau réalisé par Joseph Aubert en 1880-1881 (à une époque où on assiste à une nouvelle poussée de la gauche) et déposé au musée d’Art et d’Histoire de Cholet. Ce musée est à visiter si vous ne le connaissez pas car il contient des pièces très émouvantes. J’ai en mémoire ces fameux bâtons ferrés ou munis de faux emmanchés à l’envers ; sur ces bâtons des encoches comptabilisent le nombre de victimes Bleus. Un aide-mémoire pour demander une quelconque aide pécuniaire dans des temps meilleurs ?

S’il y aura des temps meilleurs rares seront les aides pécuniaires ou la reconnaissance par la royauté restaurée envers ceux qui se sont battus pour elle.

Cet article du Télégramme est loin d’être parfait ; il a au moins le mérite d’évoquer une période dont le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle est très mal connue. Quant elle n’est pas travestie. Pour certains politicards elle fait partie des « valeurs de la république ».

Le journaliste évoque « les brigands opposés à la révolution » ce qui n’est pas exact car les réformes avaient été bien acceptées par les régions soulevées contre la révolution ; l’assassinat du Roi n’avait déclenché aucune réaction. Ce sont les persécutions religieuses associées à la conscription des 300.000 qui mirent le feu aux poudres. Mais les prisons étaient déjà bien remplies des opposants au système et ce « remplissage » avait commencé alors que Louis XVI, qui n’est plus de la monarchie absolue mais de la monarchie constitutionnelle, règnait encore.

Carrier, arrivé à Nantes début  Octobre, repartit aussitôt sur le théâtre des opérations sur le front vendéen et ne reviendra qu’après la défaite des Blancs à Cholet ; Son nom est signalé pour la première fois à la date du 30 octobre dans le registre des délibérations du Conseil général de la commune dirigé par Renard, municipalité nouvellement désignée au premier passage du Représentant en mission début octobre alors qu’il arrivait de Rennes.

Ce n’est pas Carrier qui décide du regroupement des prisonniers mais la municipalité de Renard par « principe d’humanité…… » pour les habitants (soulignement SCB).

Un plan est prévu pour regrouper dans un lieu unique, vaste, à la limite de la ville : l’Entrepôt des cafés, dont un tiers appartient à Mathurin Crucy (sauveur des gisants de François II et Marguerite de Foix qui sont installés depuis 1817 dans la cathédrale) (les deux autres tiers à Mellinet et Duparc).

Cet entrepôt est réquisitionné fin septembre début octobre (avant l’arrivée de Carrier, donc) ; le 16 octobre le garde-magasin, Dumay, demande un délai pour évacuer 4 millions de Livres de café. Ce qui sera fait le 20 et l’on dirige vers ce lieu les prisonniers du château, des Saintes Claires, de la maison Saint Clément, des Capucins, du Bon Pasteur, du couvent du Calvaire, du couvent de la Visitation, du Bouffay. Le tribunal criminel révolutionnaire (dirigé par le criminel Phélippes Tronjolly qui se refera une belle virginité  lors du procès Carrier) créera une série d’interdictions, qui vont permettent de remplir de nouveau ces prisons qui déborderont après Savenay, sur décret signé par Carrier et Francastel (le vrai inventeur des noyades à Angers) le 1er novembre.

Mais le peuplement premier des prisons nantaises est uniquement le fait d’autochtones, religieux ou non, nobles ou non, majoritairement du peuple, paysans, artisans, mal pensants généralement à l’égard du nouveau pouvoir qui s’installe par le vol, le crime et la spoliation.

Quand l’historien de service assimile les brigands aux terroristes de maintenant la comparaison exacte, relevée par le docteur en Histoire Thierry Trimoreau, correspond à celle des loups qui étaient nombreux et qu’il fallait détruire ainsi que leurs portées ; actuellement on ne détruit pas les portées de terroristes déjà que pour ces derniers….

Lorsque le journaliste écrit que « prêtres réfractaires ayant refusé de faire allégeance à la nouvelle république » cela est faux ; ces prêtres n’avaient pas refusé de faire allégeance mais ils refusaient de prêter le serment à la constitution civile du clergé qui les coupait du Pape et limitait leur pouvoir de prêtres, ce qui est totalement différent.

Le nombre des victimes des noyades, fusillades, guillotine tourne, rien qu’à Nantes autour de 20 mille personnes dont  6 à 7 ou 8 mille pour les noyades.

Lorsque le journaliste cite « quelques voix commencent à s’élever contre les méthodes du proconsul » cela est totalement faux ; l’erreur fatale de Carrier est l’expédition à Nantes de 132 nantais pour être jugés par le tribunal de Fouquier-Tinville qui ne fera rien, demandera des éclaircissements au Comité nantais bien incapable de fournir la moindre preuve contre ceux qui, partis à 132, ne sont plus que 92.

En effet Carrier a été rappelé à Paris sur sa demande se disant fatigué mais aussi pour suivre son affaire des 132 Nantais. Un Représentant en mission n'est pas libre de ses mouvements en dehors du secteur attribué. Arrivé à Paris il est applaudi par ses collègues de la Convention qui le nomment Secrétaire ; il y a pire comme condamnation.

Lors de la chute de Robespierre il a un pied dans les deux camps et se retrouve dans le bon lors de Thermidor et rien ne change pour lui. L'instruction du procès des 132, qui ne sont plus que 92 marque le début de la fin pour lui ; les Nantais se retournent non contre Carrier mais contre les membres du Comité révolutionnaire de Nantes qui se retournent à ce moment contre le Représentant en mission.

Lors de l'instruction le député Charles Dupuis de Seine et Oise clamera :"Ce serait se tromper étrangement que de s'obstiner à voir dans Carrier un patriote persécuté par l'aristocratie.../... au lieu d'y voir un des agents les plus forcenés de la conspiration des rois de l'Europe.../...Je n'y vois plus qu'un agent de la contre-révolution".

Carrier va se retrouver dans la posture de celui qui est accablé de tous les vices, tares, perversités de  nombre de membres de la Convention dont Fouché ou cette canaille de Barère. Beaucoup trépignent encore en vociférant son nom alors qu'il n'est pas le pire ; mais il faut que la Convention, qui va devenir Directoire, avec sensiblement les mêmes individus, se blanchisse et Carrier va payer. Il n'a été qu'un fonctionnaire serve et sans états d'âme comme Fouquier.

Il sera supprimé le 16 décembre 1794 avec Pinard et Grandmaison ; 3 sur 33 accusés aussi coupables que lui.

Plus tard ce sera le tour de Fouquier-Tinville et puis plus tard Gracchus Babeuf, l'idiot utile qui avait écrit un violent pamphlet contre lui, sous la pression de Fouché.

On a supprimé trois « méchants », l’honneur est sauf, la Convention est toute pure. Et c’est cela qui continue à être propagé !

Enfin parler d'épisode sanglant pour des noyades qui ne le furent pas laisse à désirer.

 

 

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