UNE REVOLUTION PEUT EN ENTRAINER UNE AUTRE....

Publié le par culture

franklin bd6 février 1778, Louis XVI signe avec Benjamin Franklin le traité d'aide et d'assistance aux "Insurgents". De nombreuses tractations ont amené le roi de France à ce traité, contre l'avis de son ministre Turgot, qui appréhendait la mise en danger des finances du royaume. Ce traité signe la réussite de Vergennes, ministre des Affaires Etrangères. Surtout, il entraîne la France dans la lutte contre les anglais, là-bas, aux Amériques. Une façon de règler de vieux comptes pour les vilénies maritimes de la perfide Albion.

 

Depuis de longs mois, la France fournit aux Révoltés anglais soulevés contre la couronne britannique (pour des raisons d'augmentation des taxes sur ses colons) des armes et munitions, des approvisionnements divers et variés sans aucune rétribution. Là résidait la crainte de Turgot, cette guerre "gratis pro Deo".

Le 3 décembre 1776, une tempête empêchant son navire d'atteindre Nantes, Benjamin Franklin avait mis pied à terre à Saint Goustan, le port d'Auray.

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Arrivé vers le 20 décembre à Paris, il n'avait pas été reçu immédiatement par le roi à Versailles. Il mettra tout son temps à profit pour rencontrer ce qui compte comme membres influents, y compris ceux des Loges, étant lui-même initié de la loge de Philadelphie. A contrario de ce que pense le responsable de l'Association des Descendants des Chouans et Vendéens il n'est pas nécessaire d'être obsédé par les frères trois points pour constater que beaucoup de ceux qui s'agitent à cette période sont des initiés. C'est ainsi que l'on verra partir le maçon Lafayette dès septembre 1777, sans avoir demandé l'autorisation au Roi.

Quel rapport avec la révolution en France, 11 ans plus tard ?

Le coût (aux alentours de 2 millions de livres) de ce Traité, de ce soutien aux Révoltés, auxquels il faut ajouter 12 millions de livres donnés, 12 autres prêtés à perte et 6 d'aide à la reconstruction - soit aux alentours de 320 Millions d'€ -   mettra en difficulté les finances du Royaume et entraînera la convocation des Etats-Généraux...

On connaît la suite.

Cette guerre aura permis néanmoins une grandiose restauration de la Marine Royale et de laver le déshonneur de la Guerre de Sept Ans, de même que l'assassinat de Joseph Coulon de Jumonville en 1754, par un officier alors anglais, un nommé Washington. Le 27 mai 1754 Jumonville, sous la protection d'un drapeau blanc de parlementaire, venait, au nom du Roi Louis XV, demander aux Anglais (futur Insurgents) de bien vouloir se retirer des terres propriétés du Royaume de France. La réponse des Anglais avait été l'extermination des 30 parlementaires. Cet assassinat fit partie des prémices de la Guerre de Sept ans. En 1755 le futur général américain participa à l'expédition du général anglais Forbes pour chasser les Français de leur Fort Duquesne.

Pas rancunier, 18 ans plus tard, le Roi de France Louis XVI enverra des troupes de son royaume au secours du même Washington, dont le fringant Lafayette.

 

 

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