PIERRE CAUSSE, REQUIESCAS IN PACE

Publié le par culture

100_4197.JPGNotre ami Pierre Causse nous a quitté le mercredi 31 mars.

Ses obsèques ont été célébrées, en son église paroissiale de Carnas dans le Gard, mardi 5 avril où une très grande foule était venue rendre hommage à cet homme rare..

Le président du SCB, accompagné de Julie, la mascotte de l'Association, portait le drapeau pour le trajet de la maison à l'église, puis de l'église au cimetière.

Lors de notre dernière communication téléphonique, peu de jours avant sa mort, Pierre m'avait dit, et cela donne une idée de l'homme qu'il était:"Que je parte maintenant ou dans six mois, vous aurez la même peine. Alors il vaut mieux que je parte maintenant plutôt que dans six mois car ainsi je causerai moins de tracas à Renée (sa femme)".

Toute la générosité de l'homme est dans ce propos. D'une vivacité d'esprit qui aurait pu rendre jalouses des personnes de quarante ans plus jeunes, il fallait voir son oeil pétiller lors de discussions élevées de théologie, d'Histoire se terminant parfois par une fable de La Fontaine, parfois, s'il y avait des enfants sur la véritable histoire de Ravaillac assassinant Henri IV pour un simple ras le bol de la poule au pot. Le tout avec un accent povençal irrésistible.

Dans la lettre du Souvenir Catholique en Languedoc il rédigeait des éditoriaux que je retranscris: «oui la persévérance porte toujours ses fruits, et c'est au fruit qu'on juge l'arbre. La mémoire que nous défendons, les valeurs chrétiennes que nous rappelons sans cesse, indispensables soutiens de la civilisation à laquelle nous croyons, sont inséparables de notre action, de celle que nous voulons léguer à nos enfants. L'image désastreuse que nous donne le Monde, ce Monde prétentieux qui ignore Dieu, plus païen que les vieux peuples polythéistes, qui idolâtre sa propre personne à travers le matérialisme, qui s'autoproclame maître de l'univers, nous confirme dans notre détermination. Cette civilisation n'engendre que guerres, génocides, terrorismes, famines, épidémies, misère croissante. Au lieu d'être partagé, le progrès est confisqué. Il nous appartient de maintenir la flamme que nous avons reçue, nous et bien d'autres, heureusement. Vous êtes de plus en plus nombreux à soutenir et encourager notre action, de notre région et de provinces lointaines, comme nous encourageons d'autres aux associations à vocations voisines. Nous ne sommes pas isolés. Que cette chaîne témoigne de notre solidarité, par des échanges d'informations, de bulletin, de conférences, de participations. Évitons les querelles de sensibilité. Notre cause et dépasse toutes.» (Bulletin N°13 avril 2005)

Et puis en décembre 2009 cet éditorial :

« En ces temps où le pouvoir en place se demande ce qu'est l'identité française, je crois bon d'affirmer que je suis français que je sais pourquoi. Mais tout d'abord je tiens à préciser que mon pays, c'est la France et non la République Française.
La république n'est pas un pays, c'est un type de gouvernement, et pas spécifiquement français. Ce n'est pas, non plus un territoire limité par des frontières. On n'a jamais dit que la monarchie était un pays ; c'est aussi un régime ; on le dit ancien, et il faudrait l'opposer à nouveau. Le ridicule ne tue pas mais je refuse d'y participer. La République Française n'est pas un pays, une nation, elle n'a donc pas d'identité. C'est seulement une constitution imposée au pays.
Je tiens donc essentiellement à ce que mon pays soit la France.
La France s'est constituée depuis Clovis, autour d'une monarchie qui a su agglomérer des provinces, une langue, une pensée commune née des monastères et des universités, qui ont construit la civilisation chrétienne, dite occidentale, formant un peuple solidaire. Au demeurant, on dit : l'Espagne, la Belgique, la Suède, et non la monarchie espagnole etc.…
La France a donc eu un régime monarchiste pendant 1300 ans sans interruption, et elle subit un régime alterné de républiques à constitutions variables et adaptées, avec empires et monarchies soumises, depuis seulement 200 ans. C'est sans doute parce que nous vivons dans l'éphémère que l'on ne parle que de durable. Je me sens donc encore héritier d'un patrimoine dont la réalité est d'ancien régime,
et porteur d'une déception contemporaine, que j'espère momentanée».Photo-057.jpg

Nous aurons l'occasion de revenir sur les écrits de notre ami, et sur ses pensées élevées dont la communication au soir du 1 juillet 2010 lui avait valu un bel aéropage, même si la traite des vaches avait été ratée par certains.

Pierre avait écrit il y a une dizaine d'année un ouvrage, petit par la taille mais grand par son contenu, sur la Révolution dans le Languedoc: Languedociens oubliés. Cet ouvrage devrait être présent dans toute bonne bibliothèque. Il y racontait les affres de la Terreur semée par les Bleus, renforcée par la rancoeur protestante.

A Dieu, Pierre !!!!

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