MARDI 13 NOVEMBRE 1792, LA MEUTE EST LACHEE...
Charles François Morisson, député de la Vendée pour le canton de Palluau, prend la parole en ce mardi 13 novembre 1792. Plutôt conservateur, royaliste de coeur, craintif face à la pression révolutionnaire en cette Convention dont il est l'élu depuis septembre, il commence par accabler le Roi de France. Si le 10 août il avait été aux Tuileries il l'aurait étranglé de ses mains.
Mais il n'était pas aux Tuileries !!!
"Maintenant que ce roi est tombé, les patriotes généreux n'ont à juger qu'un homme à terre et qu'au temps de ses crimes la Constitution, à laquelle il avait adhéré, avait prévu son inviolabilité et que la seule peine qu'il encourait était la déchéance, laquelle avait été prononcée. Qu'on lui donne une pension et qu'on n'en parle plus !"
Après un exposé aussi tiède, monte à la tribune un individu dont nous
avons parlé il y a quelque jours. Louis Antoine de Saint Just dont l'Histoire parlera en faisant
abstraction de sa particule.
Du haut de ses 25 ans, il va enflammer son auditoire au delà de toute capacité de réflexion. Après les propos assez niais de Morisson, il va prononcer un discours violent, hélas brillant, contre celui dont il était, quelques mois auparavant, un adulateur. Deux siècles après on peut dire de cet orateur qu'il est totalement psychopathe ; mais il va entraîner la masse inerte des éléments mous de cette Convention vers la mise en accusation du Roi de France proposant qu'il soit jugé en ennemi de la France, sa culpabilité résidant dans le fait du pouvoir royal qu'il a exercé. Il doit régner ou mourir car c'est sa destinée. Relevé de son pouvoir, il n'a pas à être jugé, il doit être simplement exécuté. Ennemi du genre humain, de par sa position de despote, Louis est moins qu'un citoyen, il est moins qu'un homme, car tout homme au nom de la vertu chère à Jean-Jacques Rousseau fait partie du contrat social et Louis ne fait pas partie du contrat social de par sa position de tyran et de despote. Ainsi, il n'a aucun droit. Il est par sa naissance un criminel né, donc un barbare qui ne bénéficie en aucun cas de la présomption d'innocence: "On ne peut règner innocemment, la folie en est trop évidente, tout roi est un rebelle et un usurpateur".
Il faut donc éliminer le "tyran" du peuple.
Ce terme de tyran prête hélas à sourir (tristement) quand on va suivre le calvaire de ce "tyran" qui n'a jamais voulu verser le sang de ses peuples et le martyr de ses peuples dont le sang va être largement répandu par une bande de malades psychopathes.
Aujoud'hui, mardi 13 novembre 2012, nous constatons qu'il y a 220 ans le sort de la France bascule définitivement. Ce n'est pas de la politique, ce sont des Faits !!!