CRIME SANS CHÂTIMENT...

Publié le par culture

Cette nouvelle journée de commémoration des Noyades de Nantes, la quinzième, a commencé par la messe en l'église Saint Clément, version latine à 9 H 15, version vernaculaire à 11 H 15.

Le temps que les Brigands du Bocage, qui égayaient cette cérémonie de commémoration par leur jeunesse et leurs costumes, se mettent en place, le temps que le Veuzou mette sa veuze à bonne température, le cortège pouvait se mettre en route pour la cathédrale. Cette superbe église à l'architecture cohérente et mono style bien que construite en près de 500 ans - unicité de style et d'intelligence des divers architectes qui oeuvrèrent -  fut une découverte pour beaucoup. Cette cathédrale a été sauvée, quasi miraculeusement sous la Révolution, sa survie ainsi que celle des Orgues fut son emploi comme temple de la déesse Raison. En juillet 1796 lorsqu'un "taré" nommé Fleury l'aîné proposa de relier la Maison du Département (actuelle Préfecture) au ci-devant château des Ducs par une avenue qui aurait entraîné la destruction de ce remarquable monument, ce projet insensé fut empêché par le municipal Julien Groleau arguant de la beauté de la cathédrale, des risques de la destruction pour les immeubles voisins, et de l'intérêt stratégique des tours révélé lors de l'attaque des Vendéens contre Nantes le 29 juin 1793 (information révélée en attendant devant l'ancien Entrepôt des cafés et déjà passée sur ce Blog en juillet 2011 sous le titre: Thermidor, mois chaud). La cathédrale a échappé au redoutable incendie de janvier 1972.

Tombeau François II et Marguerite de FoixLe but de cette visite était d'expliquer les pérégrinations des tombeaux du dernier Duc de Bretagne François II et de son épouse Marguerite de Foix, parents d'Anne de Bretagne. Ces tombeaux, travail de l'artiste breton Michel Colombe, réalisés de 1502 à 1507 pour l'église du couvent des Carmes, chapelle des Ducs de Bretagne, furent sauvés de la destruction par l'architecte nantais Mathurin Crucy qui, en 1792, les démonta, les enterra dans le jardin des Plantes et les remonta en 1817 à leur emplacement actuel. Rappeler ainsi que des esprits sages ont sauvé des trésors architecturaux de la folie révolutionnaire. L'ami Jean-Paul Ricordel, guide, livra quelques excellentes explications complémentaires.

Entrepôts Plaque-copie-1
Après le déjeuner, de belle qualité, pris au restaurant "La Taverne du Château", nous nous retrouvâmes, ayant "sauté" plusieurs des étapes prévues, devant l'entrée de l'ancien Entrepôt des Cafés, au 2 rue général de Lamoricière, où une plaque évoque, de façon assez succincte, la tragédie qui s'est déroulée en ce lieu, un vrai Dachau nantais.

Cortege 2012De là nous sommes partis en cortège  menés par le Veuzou, vers le pont Anne de Bretagneconstatant au passage que la plaque apposée sur une bitte d'amarrage en 2011 est toujours présente.

Plaque-2011-en-2012.jpgPeut-être un bon geste du maire de Nantes qui a mis, devant, une rambarde en aluminium protégeant ainsi notre plaque et le Bélem ?

Arrivés sur le pont, une nouvelle expérience de "jeté de gerbe" fut inauguré. Les autres années, l'arrivée dans l'eau, brutale, disloquait la gerbe ; l'an dernier, l'utilisation d'un fil de pêche se terminait lamentablement, le fil ayant cassé. Inspirés par le maire et ses tentatives à Ayraultportées, le largage se fit par parachute et le résultat fut excellent.

100 7948      Parachutage-gerbe-2012-copie-1.jpgNous récitâmes ensuite une  prière pour le repos de l'âme des victimes des Noyades, regardant la gerbe s'éloigner, flottant sur la Loire, en espérant que ce serait tout un symbole si elle coulait à hauteur du Pont de Cheviré, près de la pile sud, où furent retrouvés, en préparant ses fondations, une gabarre et des ossements humains.

Voir le diaporama ajouté vendredi 30 novembre, avec en particulier, filmé par Anne-Marie, le parachutage de la gerbe qui se pose délicatement sur l'eau.

 

La photo souvenir conclut cette journée du Souvenir.

Groupe-panoramique-2012-copie-1.jpg
Crime sans châtiment car seulement 3 responsables sur plus de vingt furent châtiés pour ces crimes.

 

 

 

 



 

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