AOUT 1792 Résumé d'un mois Tragique, du premier mois Tragique...
1 août, l'Assemblée Législative ordonne aux différentes municipalités de fabriquer des piques pour les remettre aux citoyens connus pour leur civisme.
2 août, La famille royale est prévenue des différentes rumeurs alimentant la capitale ainsi que des manoeuvres de Danton - rémunéré par le Roi - et de la Commune de Paris.
3 aout, Pétion, maire Girondin de Paris, vient demander à l'Assemblée Législative, au nom de 47 (sur 48) sections de la Commune, la déchéance du Roi.
4 août, la section des Quinze-Vingt fixe au 9 août à 19 H le terme de la réponse de l'Assemblée Législative à son "dictat" de la déchéance du Roi.
5 août, Les Fédérés de Marseille sont arrivés depuis plusieurs jours ; des munitions et des armes leur sont fournies ainsi que de la nourriture et du vin. D'autres sections demamdent que Louis XVI ne soit plus Roi.
6 août, Le Conseil de la Commune de Paris décide - après que sa garde Constitutionnelle lui ait été retirée - que la garde du Roi sera assurée par divers éléments retirés des différents bataillons de la Garde Nationale. Ainsi pas de risque de troupes fidèles à la royauté.
7 août,la section des Gravilliers (qui se situait aux environs de l'actuel 6 ème arrondissement) - dirigée par Jacques Roux prêtre renégat, vrai taré et fou - déclare que tous les citoyens sont en état de mobilisation et devront répondre à tout appel général. Une autre section fait enlever tous les emblèmes royaux et les statues royales.
8 août, l'inquiétude grandie au Palais des Tuileries à l'écoute de toutes les annonces de mobilisation du bas peuple. Le Roi apprend aussi la poussée, au sein de la Commune Constitutionnelle, des forces farouchement anti royalistes.
9 août, à 19 H, échéance de l'ultimatum posé par la section des Quinze-Vingt ; dans la totalité des sections les meneurs prennent le pas sur les "modérés", se rendent à l'Hôtel de Ville et renversent la Commune Constitutionnelle. Ils se déclarent Commune Insurrectionnelle. Le tocsin commence à résonner tandis que les tambours battent La Générale.
10 août, date tragique, les factieux complètés des Fédérés Marseillais envahissent la place du Carrousel et attaquent le Palais du Roi. Vers 9 H, le Roi demande pour lui et sa famille la protection de l'Assemblée Législative. Ils passeront la journée sans boire ni manger dans la loge du logographe. Le Roi fera transmettre à ses fidèles Gardes Suisses l'ordre de cesser le feu. Ce sera le début de leur assassinat dans les conditions d'une épouvantable boucherie.
11 août,Le Roi et les siens - famille et fidèles - après la nuit passée dans le logis des Feuillants reviennent à l'Assemblée pour une nouvelle journée. Le Roi entend annoncer qu'il est suspendu de ses fonctions. Il faut insister une fois de plus sur l'illégalité de cette décision pour deux motifs: Le roi ne tire pas sa légitimité du peuple, d'autre part la Constitution qu'il a signée assure l'inviolabilité de sa personne.
12 août Nouvelle pénible journée dans la loge du logographe où règne une chaleur éprouvante à écouter les logorrhées verbales des députés de l'Assemblée ; on n'y entend pas encore les futurs chantres de la guillotine.
13 août,La Commune Insurrectionnelle impose à l'Assemblée un lieu de rétention pour le Roi. Le Palais du Luxembourg est proposé mais il est difficile à garder. Ce sera le Temple où l'on va amener le Roi, sa famille et ses fidèles après une "cavalcade" à pas lents dans Paris. Le logis du Grand Prieur sera visité, le souper y sera servi. Mais ceux qui sont maintenant devenus prisonniers de la Commune - et non de l'autorité Légale - seront finalement dirigés vers la petite tour du Temple. Première abjection des Communards.
14 août, La Fayette raisonnant à retardement va essayer de retourner son armée contre Sedan. Ses soldats refusent de le suivre. Il finira, finalement, par déserter quelques jours plus tard (le 19).
15 août, Lecture à l'Assemblée des papiers trouvés dans le cabinet du Roi. Robespierre, chef de la Section des Piques ( à peu près le 1er arrondissement) vient demander le châtiment des traîtres du 10 août - c'est à dire de ceux qui ont légalement défendu le Roi, chef de l'exécutif - une nouvelle thèse mensongère ; ces mensonges s'accumulent depuis 1789 !!!
16 août, les troupes du Nord sont défaites, les Prussiens ""envahissent"" la France. Il faut rappeler que cet état de guerre a été imposé, au mois d'avril, par les Girondins au Roi qui n'avait pas d'autre alternative que de la déclarer. Dans le gouvernement du monarque Louis XVI cet état de guerre n'avait aucun risque d'exister, les historiens ont fortement tendance à cacher ou à ignorer ce point. La royauté se distinguait par de grandes aptitudes pour la diplomatie.
17 août, Création du Tribunal Criminel Extraordinaire pour juger les ""crimes"" du 10 août. On va y retrouver Fouquier-Tinville.
18 août, IL Y AVAIT URGENCE: les ordres enseignants et hospitaliers sont supprimés. Les religieuses sont encore tolérées dans certains hôpitaux mais ne peuvent en aucun cas porter l'habit de leur congrégation !!! Quant à la décision concernant les ordres enseignants elle est bien la preuve qu'il existait un enseignement - sinon comment la totalité des révolutionnaires auraient-ils pu exister - et la démonstration que ce n'est pas la révolution ni la république qui ont créé les écoles !!!
19 août et 20 août Brunswick et ses troupes viennent bivouaquer devant Longwy.
21 août, Première victime du Tribunal Criminel extraordinaire: Louis-David Collenot d'Angremont, chef militaire du Bureau des Gardes Nationales, ancien précepteur de Marie-Antoinette, accusé et condamné pour avoir cherché à "infiltrer" les sections et à soudoyer afin de découvrir les meneurs et les faire arrêter. Cela aurait stopper le mouvement. Il est guillotiné sur la place du Carrousel, en face des Tuileries à l'âge de 44 ans.
22 août, Sur pression de La Commune Insurrectionnelle, l'Assemblée "démocratiquement "élue décrèrte que l'on ne dira plus "Monsieur" mais "citoyen". Changement important !!!
23 août, Deuxième victime du Tribunal Criminel Extraordinaire: Arnaud de La Porte, intendant de la Liste Civile de Louis XVI. Il lui est reproché d'avoir distribué des fonds secrets pour "acheter" des perfsonnes ou des informations. Il semble qu'il a, évidemment, été condamné par ceux qui n'avaient pas "touché". Il est guillotiné sur la place du Carrousel ; il avait 55 ans.
Longwy, sous pression de sa population, capitule entre les mains des Prussiens.
24 août, La Commune Insurrectionnelle, toujours sans mandat électif, "démocratie paralèlle" rend obligatoire l'inscription et l'enrôlement dans les sections. Celles-ci, devant une telle stimulation, vont "pulvériser" les effectifs !!!
25 août, Troisième victime du Tribunal Criminel Extraordinaire: Barnabé Durosoy, journaliste royaliste ; il est surtout victime d'avoir été ciblé par Marat. Il monte à l'échafaud dressé place du Carrousel en disant ces derniers mots: "Un royaliste comme moi se devait de mourir le jour de la Saint Louis". Jugé à 5 heures du soir, exécuté à 8 heures et demi, il avait 47 ans. Il a laissé le souvenir d'un grand journaliste, redoutable bretteur dans ses écrits, ce qui était impardonnable dans l'ère de bonheur qui s'ouvrait en août 1792 !!! La mort de ce journaliste, après celle d'un ministre de Louis XVI et celle d'un politique montre les axes de la future justice de la révolution: pas de liberté (ou de vie) pour les ennemis de la Liberté.
26 août, Les écclésiastiques n'ayant pas prêté le serment à la Constitution Civile du Clergé ou l'ayant prêté puis rétracté disposent de quinze jours pour quitter le territoire de la France. Passé ce délai ils seront déportés ou mis à mort.
27 août L'Assemblée pérore.
28 août, L'Assemblée Législative, sous la pression de la Commune Insurrectionnelle, ordonne des visites domiciliaires à toute heure du jour ou de la nuit afin de connaître les armes et munitions ainsi que les véhicules dont disposent les particuliers. Cet ordre est valable pour toute la France.
29 août, Les travaux au nord et à l'est de Paris commencent afin de transformer la ville en camp retranché. Certains députés commencent à évoquer un repli "stratégique" vers la Loire.
30 août, Les Prussiens assiègent Verdun, dernière place forte avant Paris. Après la prise de Longwy, cela fait beaucoup d'émotions à la fois ! On ferme les barrières on arrête plus de trois mille "suspects" qui sont entassés dans les prisons parisiennes qui n'ont jamais vu une telle affluence sous le règne de l'odieuse tyrannie. Enfin ultime démonstration de virilité, l'Assemblée Législative décrète la destitution de la Commune Insurrectionnelle de Paris.
31 août et dans la nuit du 1 septembre, l'Assemblée Législative annule son décret de destitution de la Commune Insurrectionnelle. Ainsi disparaît la dernière chance de sauver le Roi et la famille roytale ; ainsi disparaît toute chance d'un gouvernement normal. Ainsi vont se dessiner les horreurs qui ne vont pas tarder à apparaître sous la pression des sections de la Commune Insurrectionnelle de Paris. Ainsi l'Assemblée Législative abdique son pouvoir légal et va laisser le champ libre aux tarés et autres fous furieux.