26 MAI 1871, LES MASSACRES CONTINUENT A PARIS..........
A BELLEVILLE, en ce 26 mai 1871, les communards continuent leurs exactions. Au 85 rue François Nicolas Benoît Haxo, Cinquante deux personnes sont exécutées par les Fédérés (communards) sans l'ombre d'un jugement.
Parmi eux, 10 prêtres, 39 gendarmes ou Gardes Républicains, et 1 tailleur de pierre, 2 ébénistes.
Parmi les dix prêtres les Pères jésuites Pierre Olivaint, Jean Caubert, Anatole de Bengy, les Pères de Picpus Ladislas Radigue, Polycarpe Tuffier, Marcellin Rouchouze, Frézal Tardieu, un Père de Saint Vincent de Paul Mathieu-Henri Planchat, l'abbé Jean-Marie Sabattier vicaire à N.D. de Lorette, l'abbé Paul Seigneret séminariste de Saint-Sulpice.
Enfermés à La Grande Roquette, ils en avaient été extraits sur décision d'un colonel des Fédérés, Emile Gois, après qu'il eut obtenu un ordre écrit des Communards de la mairie de Belleville.
La décision de la fusillade fut prise, par délibération, dans cette maison, surnommée la villa des otages, au 85 de la rue Haxo, par les fédérés. Cette maison était le siège du deuxième secteur de la Commune. Le communard Varlin essaya, sans résultat, de s'opposer à cette exécution.
Le signal du massacre fut donné par une jeune fille, cantinière à la Garde Nationale (fédérés) en tirant dans la tête du Père Planchat, aumônier et fondateur du patronage de Charonne. Puis elle se jeta sur le cadavre du Père Tuffier et essaya de lui arracher la langue.
Le mur devant lequel eurent lieu les exécutions.
Il est surprenant de constater deux coïncidences: le numéro de la rue, 85 le numéro actuel du département de la Vendée, et le nom, Haxo, connu pour la Guerre de Vendée.
Ce serait peut-être faire un honneur excessif aux Fédérés qu'envisager qu'ils aient voulu faire volontairement un rapprochement avec les évènements de l'Ouest en 1793 - 1794.
François Nicolas Benoît Haxo, dont cette rue porte le nom, n'est que le neveu du général Nicolas Haxo qui opéra en Vendée en 1793 - 1794. Bien que ce soit lui qui ait repris l'île de Noirmoutier aux combattants vendéens en janvier 1794 et qu'il ait répondu favorablement aux offres de reddition contre vie sauve, cette reddition se traduisit par le massacre de tous les prisonniers (plus de 2.000 personnes).
En effet, comme cela se passera en juillet 1795 à Quiberon pour Hoche, à Noirmoutier les Représentants en mission, en l'occurence Prieur de la Marne et Bourbotte, ne se sentirent pas liés par la promesse de Haxo et dirigèrent la féroce répression.
Lorsque ce général tombera quelques temps plus tard, même Charette lui rendra hommage.
C'est donc par un malheureux hasard que cette exécution massive a eu lieu à cet endroit.