DEUX POIDS....DEUX MESURES.....
Mercredi soir sur France 3, l’excellente émission de Frédéric Taddeï, traitait de l’unique préoccupation actuelle des français, la phallocratie, la phallocratie autour du livre de Christophe Deloire : “Sexus Politicus″.
Une Association du Souvenir, celui des français qui se sont battus il y a plus de deux cents ans, pour leur liberté et leur dignité, a le droit de s’informer par les moyens modernes, sans en être resté au télégraphe de Chappe ni au poste à galène.
Le sujet traité n’a rien à voir avec nos préoccupations habituelles, sauf celle de la mémoire parfois très sélective, comme l’exemple en fut donné mercredi, devant l’animateur de qualité qui ne semblait pas dupe de la duplicité des propos.
Deux journalistes de MariÂne et une du Nouvel Obs’ se renvoient la brosse à reluire et le cirage en se vantant de leur qualités de journalistes sérieux, de véritables enquêteurs. Ils sont les Hercule Poirot (pourquoi toujours Sherlock Holmes ?), de l’information indiscutable.
Les exemples abondent de cette probité à géométrie variable :
Ainsi Ouest France dans son article à charge contre Reynald Secher le 12 août 2010 (voir pages 11 et 10 de notre Blog) :
Celui ci était accusé de négationnisme et de révisionnisme par le journaliste ; mais selon le Directeur de l’édition régionale, c’est Reynald qui disait cela, et ayant écrit à ce même directeur pour lui dire que si effectivement Reynald avait utilisé ces termes, c’est bien que le journaliste (journaliste du siège, venu exprès interroger Reynald Secher , sans rien connaître de lui et sans avoir lu un seul de ses ouvrages !! voilà un journalisme d’investigation !) avait posé les questions avec les mots choisis ! Le même journaliste, complice du maire énonce un : « C’est un homme qui avance masqué ». Voilà du journalisme sérieux.
Une autre fois, l’équipe rédactionnelle de la TV Nantes 7 supprime un reportage sur le Comité Célébrations Charette commémorant les vraies “Noyades de Nantes”, comité qui contestait par ailleurs, à la lumière de l’Histoire, preuves à l’appui, la municipalité de Nantes soutenant l’existence d’esclaves noirs et de plus noyés en Loire !
Plus récemment, le même MariÂne publie avec, on peut l’imaginer, forces sourires complices ces deux graffitis :
Cela c’est du travail de journalisme d’investigation...à risque !
Et tout dernièrement, MariÂne s’intéresse à l’histoire épaulé par la revue qui se veut un
parangon de la vérité historique : L’Histoire.
Les deux journaux annoncent un scoop :
La guerre civile en France à la lumière de la pensée de Jean - Clément Martin, nous éclairant avec sa lanterne sourde, sous la direction de l’inoxydable Michel Winock qui nous annonce, avec un sourire gourmand, en février - mars 2011 que le pays est au bord de l’explosion (page 6). Bis repetita placent (pour les non latinistes distingués : Les choses répétées deux fois plaisent) mais peuvent tourner au ridicule - lequel ne tue plus depuis que la peine de mort a été supprimée – car déjà, perspicace, le même Winock à la page 104 du N° 311 de juillet-août 2006 de la revue “L’Histoire” annonçait « un pays au bord de l’explosion ». Déjà, Jean Clément Martin, annonçait que la Révolution a coupé la France en deux, thème qu'il apprécie puisqu'il le développe à nouveau en 2011.
Pour ce numéro spécial consacré à la Guerre Civile en France, le mensuel L’HISTOIRE
proposait deux présentations différenciées :
Il faut signaler que les textes de 2011 sont pratiquement les “copier -coller” de 2006, à part de rares modifications tenant plus de la rédaction que de la vérification, entr’autres : en effet “les émigrés et les Anglais qui tentent un débarquement à Quiberon en juin 1795 échouent“ alors qu’en 2011 “ Hoche écrase les émigrés et les Anglais qui tentent un débarquement à Quiberon en juin 1795 ”.
A la clef quelques contre - vérités comme “La droite contre-révolutionnaire, incapable d’unifier la Contre - Révolution ( ????) ne saisit pas les élections de 1797 lorsque la France vote pour des députés de droite” faisant penser que Jean-Clément Martin, qui a passé sa vie à ânonner Soboul, oublie un peu vite que le Directoire va “ exporter les dits députés de droite en Guyane”.
Enfin faut-il rappeler qu’à Quiberon, si les Anglais ont fourni la logistique, en aucun cas ils n’ont débarqué ni même été question qu’ils débarquent.
Intéressant de noter aussi que 6 ans après que Robespierre ait exercé un pouvoir faible, c’est lui-même qui est reconnu faible en 2011. Qu’est-ce que cela aurait été avec un Maximilien fort !
Intéressant aussi de noter que la référence au scapulaire ait disparu dans l’édition 2011 ; en effet en 2006 on pouvait lire ceci, page 40-41, démontrant une méconnaissance des symboles catholiques :"A côté des cocardes blanches et tricolores, il y a le Sacré-Cœur, un cœur surmonté d’une croix, lié au XVII ème et à la dévotion à la Vierge qui est réutilisé par les Vendéens (quid des autres, Chouans ou pas qui furent guillotinés pour possession d’images obscurantistes ?)
Il aurait été intéressant de mettre en deux colonnes ces textes pour lire qu’à cinq ans d’écart les mêmes sottises restent des dogmes bis repetita.
Il y a une grosse différence par contre pour la fin de la Commune de Paris en 1871. En 2006, page 48, le “Massacre des dominicains à Arcueil” est devenu “Tirez, mais tirez donc” en 2011.
Les photos d’exécutés restent inchangées, sauf le cadrage et l’emplacement.
En 1988, à la veille des célébrations de la Révolution de 1789, L’Histoire titre sur 1789.
Dans ce numéro, pas de Jean-Clément Martin ; peu connu il venait d'obtenir son doctorat à Paris IV Sorbonne en 1987 (Reynald Secher en 1983 avec mention très bien) et était sans doute considéré d'un poids insuffisant. Pourtant ce N° 113 inspire les numéros 311 (113 à l'envers !) et 11 H, car on y retrouve sous des noms différents les mêmes dogmes toujours en vigueur. On y remarque surtout cette rare et osée déclaration:" Si la Révolution a été violente, c'est bien parcequ'une foule de français-famille royale en tête - lui a d'emblée déclaré la guerre. Une guerre durable" ! (Maurice Agulhon, professeur au Collège de Fance.)
Sous la plume de Jacques Solé (professeur d'histoire à l'université de Sciences Sociales de Grenoble) la révolution n'aurait cependant pas été possible sans l'intervention massive et presque immédiate des classes populaires urbaines et rurales dans la vie publique. Sous la plume de François le Brun (professeur à l'université de Haute Bretagne Rennes II) si l'article sur la Terreur est bien rédigé, on peut lire quand même que Carrier est relevé de ses fonctions de représentant de la Convention à Nantes alors que celui-ci est rappelé à Paris à sa demande pour l'histoire des 132 nantais qui ne sont plus que 90 ; la preuve, il est nommé secrétaire de la Convention.
Pour Solé, il n'est guère acceptable d'invoquer les circonstances, il est plus inacceptable encore d’assimiler Terreur et Révolution en traitant celle-ci comme un simple bloc, en estimant que la Terreur n'est nullement une dérive détestable mais la conséquence logique des principes mêmes et du déroulement de la Révolution, et en voyant finalement en celle-ci le prototype de tous les totalitarismes du XXe siècle. Ainsi, Solé rejoint, de façon différente, la définition de la Terreur par Soboul dans son ouvrage paru en 1993 « la Révolution française»: "la Terreur se justifie par l'élimination d'éléments politiquement inassimilables".
Si dans ce même numéro, à la page 68, « en juin 1795, les immigrés et leurs alliés anglais débarquent dans la baie de Quiberon. Hoche bloque les royalistes dans la presqu'île ; le débarquement est un échec, 750 hommes sont jugés et fusillés », on est très loin du bilan des victimes, Emigrés et Chouans.
Enfin nous retrouvons Michel Winock, dans son rôle de prophète, « la révolution nous a légué une ambiance de guerre civile dont nous avons peut-être la nostalgie aujourd'hui ». À signaler un procédé un peu canaille d'assimiler le clergé avec l'argent : « le pape Pie VI refusa de ratifier la Constitution Civile du clergé consécutif à la nationalisation des biens ecclésiastiques ». Cette assertion est totalement fausse, le refus de ratification par le pape étant lié au serment que devait prêter le clergé sous peine d'exclusion de la société religieuse et civile.
Pour ceux qui nient le lien entre Révolution et totalitarisme, cet expert cité page 102, Maurice Thorez secrétaire général du P.C.F., lors du rapport au huitième congrès du parti communiste français en 1936 : « Nous sommes, nous les communistes, les héritiers de la pensée révolutionnaire des encyclopédistes du XVIIIe siècle, de ceux qui préparèrent, par leurs écrits, la grande révolution… approfondie, développée, enrichie par le génie de Marx, Engels, Lénine, Staline, il est devenu le matérialisme dialectique, le marxisme-léninisme, la théorie et la pratique du prolétariat révolutionnaire. Nous sommes les héritiers de l'audace et de l'énergie révolutionnaire des Jacobins qui ont donné à la France et au monde les meilleurs exemples de révolution démocratique. Lénine disait souvent : « les bolcheviques sont des Jacobins de la révolution prolétarienne ».
En conclusion, quel rapport avec l'introduction de cette page ?
Ce long texte montre que la lucidité et l'objectivité ne sont pas forcément l'apanage de tous les journalistes. Beaucoup tournent en rond, et ne font que répéter en boucle les mensonges qui ont déjà été commis. On est donc loin des grandes déclarations faites sur France 3 et la déontologie.