BOUVRON, JE ME FOUS DU PASSé !
Cet extrait de la belle chanson d'Edith Piaf (non, rien de rien, non je ne regrette rien) correspond à ce qui se passe dans la ville de Bouvron (Loire-Atlantique) avec la destruction des pages de son Histoire.
Dans le centre du bourg existait une grande place dédiée à la mémoire de l'abbé Nicolas Corbillé qui fut le vicaire de l'abbé François Delamarre, Recteur (comme il signait). Les deux prêtres furent réfractaires à la Constitution civile du clergé. L'abbé Delamarre, obligé de se rendre à Nantes, sera noyé en Loire dans la nuit du 16 au 17 novembre 1793. Son dernier acte à Bouvron est du 3 mars 1792. Le dernier acte de l'abbé Nicolas Corbillé est un baptême en date du 2 décembre 1791. De 1789 à 1791 il a baptisé 104 enfants, inhumé 149 personnes et célébré 3 mariages (la majorité étant célébrée par son recteur). L'abbé Nicolas Corbillé sera exécuté (et non fusillé), après avoir été arrêté dans le hameau du Bas-Bezou, près de l'église dont il avait été le desservant, le 24 avril 1794.
En mai 2020 est arrivée une nouvelle municipalité Ecologiste qui a décidé de remodeler le centre du Bourg. Décision d'effacer le nom de l'abbé Corbillé et de renommer la place. Deux courriers postaux furent envoyés, avec l'accord des administrateurs du Souvenir Chouan de Bretagne, au maire, le second en recommandé, courriers restés sans réponse. Sauf un Mèl du maire pour écrire que, comme il voulait des noms de femmes pour rebaptiser (rennomage comme il écrivait), le SCB proposait les noms de Mme Guitton et de sa fille (disparues dans les prisons de Nantes en 1794) qui avaient hébergé l'abbé Corbillé, ces noms n'avaient pas été retenus.
Dans son compte-rendu du 5 septembre 2025 la municipalité de Bouvron décidait :
BOUVRON CONSEIL MUNICIPAL DU 5 SEPTEMBRE 2025
Pour faciliter la lecture du présent compte-rendu, l’écriture inclusive ne sera pas mise en place. Mesdames et Messieurs les élu.e.s seront désigné.e.s comme les « élus ».
ATTRIBUTION DU NOM DE LA PLACE CENTRALE DE BOUVRON. M. Le Maire explique qu’alors que les travaux d'aménagement du centre-bourg de Bouvron sont finalisés pour la majeure partie, les élus de Bouvron souhaitent pouvoir donner un nouveau nom à cet espace public reconstruit. Avec la reconfiguration des routes, la rue Albert de Serrant devient l'axe principal de Blain vers Savenay.
Le maire commet une erreur : la rue Albert de Serrant fut la rue principale de Bouvron, qu’emprunta l’Armée catholique et Royale se dirigeant sur Savenay dans la nuit du 21 au 22 décembre 1793. La route nationale de Blain à Savenay traversant Bouvron – dont une grande partie vient d’être supprimée pour agrandir la place – avait été totalement créée entre 1826 et 1828.
Il a ainsi été prévu de conserver le nom faisant partie de l'histoire de notre commune "place de l'Abbé Corbillé" à la zone Sud-Est de l'espace public du centre-bourg. D'un point de vue administratif, seules des habitations dans cette zone ont une adresse place de l'Abbé Corbillé, et pourront garder leur adresse. Un questionnaire portant sur trois noms de femmes a été soumis à l’avis de la population au printemps 2025. 377 habitants ont participé au sondage, 19 votes pour Simone de Beauvoir, 17 pour Lucie Aubrac, 341 pour la place Simone Rigal (90% des votes). M. le Maire indique que nous ne l’avons pas (le détail des votants], car les personnes qui se sont présentées ont été accompagnées pour voter en ligne : il avait été fait le choix que seul le vote en ligne soit accepté, avec une aide à France Services, en mairie ou à la Minothèque. M. le Maire retrace brièvement le parcours de vie de Mme Rigal. Simone Rigal (1911-1999), sage-femme, est une figure locale marquante qui a exercé son métier à Bouvron dans des conditions particulièrement difficiles pendant la Seconde Guerre mondiale. Son engagement et son dévouement ont laissé une empreinte durable dans la mémoire collective de la commune. Installée à Bouvron depuis 1939, elle aidait les femmes à accoucher à domicile. Au cours de la période de la poche de St Nazaire, elle continua d’exercer son métier, 30 à 40 enfants naitront grâce à elle dans cette période. Les conditions de vie sont difficiles, Simone Rigal est alors un soutien pour la population. Malgré la peur, elle continuera de porter secours à la population tout au long de l’occupation allemande.[…]Le conseil municipal, par 19 voix POUR, 0 voix CONTRE et 0 ABSTENTION, VALIDE le nom de Simone RIGAL comme nouveau nom de la place sur l'espace public allant de la rue Albert de Serrant jusqu'au parvis de l'église, après la suppression de l'ancienne route nationale.
Si une petite partie de cette place reste dédiée à l'abbé Nicolas Corbillé la majorité de la place est dédiée à une sage-femme.
Mais il faut noter que, dans ces travaux, disparut le Logis du XVème siècle de Pierre Raboceau secrétaire des Ducs de Bretagne, Pierre II et François II, logis qui avait été inclus dans des édifices du XIXème siècle. Tout a été annihilé deux jours avant l'intervention de la DRAC (Direction Régionale de Affaires Culturelles, organisme d'Etat - que l'on peut donc bafouer). Disparition totale du patrimoine historique de Bouvron dont cette cheminée à la poutre armoriée des Raboceau de Boisjourdan.
Il ne reste rien tout a été détruit.
De ce logis il ne reste que cela qui disparaîtra bientôt.
La place est nette il ne reste qu'un simple espace ludique. Pauvre Bouvron privé d'une si riche Histoire par une municipalité inculte ! Le X en rouge marque l'endroit de l'exécution de l'abbé Nicolas Corbillé.
De l'ancienne rue principale il reste cette pierre sculptée portant le nom de Turpin, la date de 1796 et un Sacré-Cœur stylisé (en bas à droite). Le maire va t-il détruire la maison ?
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