17 MAI 2025, HOMMAGE A AGNES DE LA BARRE DE NANTEUIL
Le Souvenir Chouan de Bretagne a rendu hommage, ce samedi, à la Chouanne du XXème siècle morte le 13 août 1944 en gare de Paray le Monial.
Agnès de La Barre de Nanteuil avait été grièvement blessée à l'aine par une balle tirée par un soldat allemand (autrichien en réalité) alors que les déportés avaient du quitter leurs wagons après le mitraillage du convoi ferroviaire par la chasse anglaise en gare de Langeais le 6 août.
Brièvement soignée à l'hôpital de Tours elle avait été assistée par un aumônier militaire allemand qui dira, après guerre, avoir reconnu en elle une sainte (et qui lui a peut-être donné les sacrements ?).
Rentrant d'une opération de balisage d'une aire de parachutage près de Theix dans la luit du 13 au 14 mars, rentrée chez elle au petit matin et être allée à la messe elle avait été arrêtée au domicile familiale par la Gestapo.
Ce fut ce samedi le début de notre hommage devant la maison du 35 rue Jeanne d'Arc. Monsieur Gérard de Vitton vint nous rejoindre pour nous conter des anecdotes sur Agnès (qu'il n'a pas connue, étant né deux ans après sa mort) mais dont le souvenir est entretenu dans la famille Vitton apparentée aux Nanteuil. Armelle de Vitton était la cousine d'Agnès et l'accompagnait en rentrant de la messe. Ses enfants entretiennent la mémoire de leur arrière grande tante.
A une centaine de mètres nous voyons le siège de la Gestapo où elle fut emmenée pour un premier interrogatoire avant d'être emprisonnée dans la prison Nazareth de Vannes puis en la prison Jacques Cartier de Rennes.
Nous nous sommes rendus au cimetière de Boismoreau où Sophie déposa la gerbe du Souvenir Chouan de Bretagne sur la tombe où reposent Agnès, ses parents et sa sœur Catherine.
Monsieur François Ars, Maire adjoint de Vannes et Historien,, représentant la municipalité, fit un bel exposé sur les vertus chrétiennes et le scoutisme d'Agnès. Son courage, son engagement dans la résistance à l'oppresseur allemand, lui firent prendre de grands risques qu'elle prit consciemment. Il remercia le Souvenir Chouan de Bretagne d'entretenir la mémoire de l'héroïne de la résistance vannetaise, seule association a le faire.
L'abbé Amaury Brillet, vicaire de Saint Gildas de Rhuys venu spécialement, prononça l'éloge spirituel de Agnès de La Barre de Nanteuil, catholique fidèle, engagée dans le scoutisme, et dans l'honneur de la France humiliée ; elle n'a pas hésité à entrer dans la maison où l'attendait la Gestapo pour sauver sa famille. L'abbé fait remarquer les coïncidences de son domicile rue Jeanne d'Arc, résistante à l'occupant anglais, et décédée durant la vigile du 15 août dans la ville où Jésus révéla son Sacré-Cœur à Marguerite-Marie Alacoque. Elle a fait le don de sa vie comme elle le dira dans ses derniers mots avant de mourir : "Je meurs pour Dieu et pour ma Patrie ; j'ai pardonné à mon dénonciateur". L'abbé dit différentes prières et nous fit réciter une dizaine de chapelet. Puis il fit, avec de l'eau bénite, l'aspersion de la tombe et invita chacun des participants, à sa suite, à faire de même.
Le photographe et sa maman, membre du Souvenir Chouan de Bretagne.
La cérémonie étant terminée, et après les remerciements d'usage, le président de l'Association fit remarquer aux participants que, les derniers mots d'Agnès correspondaient à la devise du Souvenir Chouan de Bretagne "Doué ha mem Bro" et que, dans la même allée, se trouvent la tombe de Julien Guillemot, fils de Pierre le Roi de Bignan, et la tombe du Bienheureux Pierre-René Rogue avant qu'il ne soit exhumé le 4 mai 1934 et déposé dans la cathédrale de Vannes. Mais à cet endroit se trouvent toujours sa maman et l'abbé Alain Robin guillotiné en même temps que lui le 3 mars 1796 (il eût un geste de défense, c'est pour cela qu'il n'a pas été béatifié !).
Merci à nouveau aux participants à cet hommage mérité.
Il faut signaler que trois promotions de Saint Cyr portent des noms de femmes : La 78ème promotion (1893-1895) Jeanne d'Arc ; La 101ème promotion (1917-1918) sainte Odile ; l'EMCTA (Ecole Militaire du Corps Technique et Administratif) 2002-2003, Agnès de La Barre de Nanteuil.