ALEAS DE LA VIE DE CONVENTIONNEL EN 1794

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ALEAS DE LA VIE DE CONVENTIONNEL EN 1794

Mésaventure arrivée à Philippe-Laurent Pons, natif de Verdun, dit Pons de Verdun. Avocat il est élu député de la Meuse à la Convention et siège avec les Montagnards. Régicide.

Le 18 mars 1794 après une dure journée de labeur à la Convention il se retirait paisiblement chez lui un peu après 11 heures du soir. Une patrouille, conduite par le nommé Marino le rencontre, l’arrête et lui demande sa carte. Pons présente aussitôt celle de député à la Convention nationale ; Marino s’écrie qu’il faut une carte de sûreté et qu’il ne connaît pas celle qu’on lui montre. Pons de Verdun répond qu‘un décret porte que la carte de député supplée à toutes les autres et ne néglige rien pour éclairer l’officier de police et pour le ramener à l’observation d’une loi qu’il était spécialement de son devoir de connaître, de respecter et de faire respecter par les autres. Mais les efforts de Pons de Verdun sont inutiles ; Marino s’obstine à méconnaître le représentant du Peuple et après quelques propos, que l’on peut taxer d’injurieux, l’envoie au corps de garde par des fusiliers et revient bientôt sur ses pas pour leur ordonner de ne point le laisser sortir avant son retour.

Arrivé au corps de garde Pons de Verdun n’eut qu’à se louer des égards des citoyens armés qui le remplissaient. Tous, et notamment le commandant du poste, lui témoignèrent un extrême regret de ne pouvoir le laisser aller, attendu l’ordre donné par l’officier de police, qu’on blâma généralement.

Au bout d’une heure les adjudants major voulaient prendre sur eux de mettre notre collègue en liberté lorsqu’on proposa, pour plus de régularité, de s’adresser au Comité révolutionnaire de la section. Deux de ses membres arrivèrent bientôt, dirent que Marino passait pour un mauvais citoyen et firent des excuses à Pons de Verdun qui sortit du corps de garde avec un factionnaire qui lui offrit de l’accompagner.

Le 20 mars Marino est interrogé par le Comité de sûreté générale. Il allègue que Pons de Verdun ne lui parla pas du décret relatif aux députés, ce qui n’est pas vraisemblable, qu’il ne connaissait pas la carte des députés, qu’il ne savait pas qu’il existait un Comité de sûreté générale de la Convention et qu’il n’avait plus rien à dire. Il est prévenu d’avoir méconnu la qualité de représentant du Peuple en la personne de Pons de Verdun qui lui administrait les preuves incontestables de représentant du Peuple par l’exhibition de sa carte de député ; d’avoir, en même temps qu’il attentait à sa liberté, violé la loi qui devait la lui assurer et avili et outragé ainsi la représentation nationale, sera traduit au tribunal révolutionnaire.
Le Moniteur Universel 20 mars 1794

Son dossier étant de plus chargé de l‘accusation du complot de l’œillet (tentative de faire évader Marie-Antoinette en août 1793) et de la tentative d’assassinat de Collot d’Herbois (22 mai 1794) Jean-Baptiste Marino sera destitué de son poste d’officier de police, emprisonné et guillotiné le 19 juin 1794, revêtu de la chemise rouge des parricides, à l’âge de 37 ans.

 

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