DIMANCHE 2 DECEMBRE 1804, SACRE DE NAPOLEON 1er
Il y a 220 ans, après la décision du Sénat créant l'Empire le 18 mai, Napoléon se couronne empereur, après avoir enlevé des mains du pape Pie VII la couronne que celui-ci allait déposer sur sa tête, et avant de couronner Joséphine de Beauharnais son épouse du moment.
Ayant appris par Joséphine que le mariage avec Napoléon en 1796 n'avait été qu'un mariage civil, le pape Pie VII menaça de ne pas participer à la cérémonie du sacre s'il n'y avait pas de mariage religieux ; ce à quoi procéda le cardinal Fesch, oncle de Napoléon, dans la nuit du 1 au 2 décembre dans le palais des Tuileries.
La messe fut célébrée par le pape et le couronnement eut lieu après celle-ci.
Napoléon avait invité, fermement, le grand pape Pie VII a procédé au sacre ; il était arrivé, le 25 novembre, discrètement à Fontainebleau sur ordre de Napoléon qui ne voulait en aucun cas d'une entrée solennelle du Souverain pontife à Paris. Malgré tout le pape bénéficia d'un accueil triomphal par la population lors de son arrivée en catimini à Paris le 30 novembre et lors de ses déplacements dans la capitale.
Mais, finalement, le grand pape qu'était Pie VII ne verra son rôle réduit qu'au simple rang de "faire valoir" le capricieux Napoléon ayant voulu rester la vedette sans partage du jour. Même dans son tableau le peintre Jacques-Louis David, ancien député conventionnel Montagnard et régicide, masquera une partie de la personne du Souverain pontife par un personnage de la scène totalement imaginée.
Est-ce à cause de ce rôle en second plan de Pie VII que Francisco di Roma a refusé de participer aux cérémonies de réouverture de la cathédrale basilique où il n'aurait joué qu'un rôle de "faire valoir" auprès du narcissique et vaniteux président de la République, 220 ans et 6 jours après le 2 décembre 1804 ?
Pour en revenir à la réouverture de Notre Dame de Paris il est bon de rappeler que si l'Etat a son Droit (parfois à géométrie variable) l'Eglise a son Droit canonique immuable. La réouverture de la Cathédrale n'est pas la réouverture de n'importe quel édifice public après travaux avec coupe de ruban tricolore, petits fours et mousseux !
Dans le cas de Notre Dame, qui a souffert d'un incendie (causé par un mégot de cigarette comme chacun sait) profanateur, avec effondrement partiel de la croisée du transept, et des travaux certes remarquables accomplis par des artisans tout aussi remarquables mais avec des discussions profanes, des engins mécaniques et peut-être quelques jurons, la cathédrale basilique devrait être reconsacrée ; c'est du moins ce qui est prévu par le Droit canonique. Le deuxième courrier à ce sujet envoyé à l'archevêché n'a toujours pas reçu de réponse.